Chapitre 9
Le hurlement des combats dans mes oreilles se mêle aux battements de mon cœur; une symphonie de désespoir, alors que dans les bras de ma mère, nous cherchons désespérément à échapper l'inéluctable danger qui nous pourchasse. Ses pas, martelant le sol, résonnent comme un écho de survie, tandis que mes petites mains tremblantes sont pressées contre mes oreilles, cherchant désespérément à étouffer les bruits effrayants qui m'envahissent.
« Je ne voulais pas... Je suis désolée » murmurais-je, les mots répétés comme un écho de désolation. Chaque itération porte le poids de mon chagrin, une litanie monotone de douleur qui exprime l'amertume d'une réalité que je refuse d'accepter, tandis que ma mère, douce et calme, caresse mes cheveux tout en murmurant des paroles réconfortantes. «Je le sais mon trésor, ce n'est pas de ta faute. Maman est là, et tout ira bien. Grâce à toi, demain sera un jour nouveau, plein de lumière et d'espoir. ».
Mes yeux s'emplirent d'effroi en contemplant la scène violente qui se déroule par-dessus les épaules de ma mère. Tremblante, je l'agrippe avec une force désespérée. Ses bras protecteurs m'entourent comme un bouclier, tandis que mes sanglots étouffés se perdent dans sa robe ensanglantée. Chaque étreinte devenait un appel silencieux à la sécurité dans ce monde effrayant.
Les ombres oppressantes se rapprochent inexorablement. Chaque coin de rue semble une impasse, et les pas deviennent menaçants. Je savais qu'on était sur le point d'être attrapée, une réalité qui me pèse lourdement.
— Je vous tiens !
Un sourire sinistre étire le visage du vilain alors qu'il tend son bras pour nous capturer avec une satisfaction malveillante.
Juste au bord du désespoir, une personne arrive à point nommé, comme une réponse aux prières silencieuses. Avec une agilité hors du commun, la personne esquiva les attaques du vilain, puis, d'un mouvement rapide et calculé, contre-attaque. La victoire était accomplie avant même que l'écho du combat ne se dissipe.
— Mon Dieu, Kaisuke, tu tombes à pic ! déclare ma mère.
Oncle Kai !
L'heureuse coïncidence m'apporte un sourire de soulagement, transformant l'atmosphère chargée en un sentiment de renouveau.
Tandis qu'il se dirige vers nous, il s'arrête soudainement en pleine marche, comme si le monde autour de lui avait ralenti.
— C'est pas vrai, Ayami ! Qu'est-ce qui t'es-
Sa voix s'éteint subitement lorsqu'il pose ses yeux sur moi.
—Prends Inari avec toi et partez d'ici, conjure-t-elle.
—Hors de question que je parte sans toi ! Ce n'est pas ce qu'on avait convenu ! s'énerve oncle Kai.
—S'il te plaît pour une fois ne fait pas ta tête de mule et part avec Ina tant qu'il en est encore temps. Je vous rejoindrez plus tard.
—Tu es la mieux placée pour savoir que...
Il est interrompu par un silence soudain. Les mots se dissipent dans l'atmosphère, laissant son regard exprimer plus que ce que les paroles pouvais transmettre.
Au cœur du discours des adultes, je me sentais égarée, les phrases élaborées comme des labyrinthes incompréhensibles. Mon visage reflète une confusion innocente, tandis que je tente de démêler le sens de chaque mot, jusqu'à ce qu'oncle Kai tente de m'arracher à ma mère.
— Inari, mon trésor, promets-moi d'écouter tout ce que te dira oncle Kaisuke, d'accord ?
Je m'accrochais désespérément à ma mère, refusant obstinément de me détacher. Les yeux brillants de larmes retenues, mes bras entours son cou, comme si je pouvais ainsi repousser le destin indésirable de la séparation.
C'est alors que mes doigts résistants se relâchent doucement, soudainement épuisée, créant une séparation déchirante. Les yeux empreints d'une mélancolie soudaine, je me retrouve brusquement dans les bras d'oncle Kai tandis que je tentais de maintenir cette connexion précieuse, alors que la réalité de la séparation s'impose doucement.
Les lèvres de ma mère s'attardent brièvement sur mon front par un dernier baiser, comme si elle gravait dans ce geste la force de son amour. Ce baiser, chargé d'adieux et de souhaits, devint le souvenir éternel de notre lien indéfectible. « Je t'aime, ma chérie. »
— S'il te plaît, Kaisuke, prends bien soin d'elle.
— Ayami... Je te le promets...
Sur ces dernières paroles déchirantes, la capacité d'oncle Kai nous permet de nous éloigner en une vitesse fulgurante, je pouvais deviner derrière le sourire encouragent de ma mère l'agonie qu'elle tente de masquer, laissant dans l'air une tristesse palpable. Aussitôt, mes yeux s'emplirent d'incrédulité et de douleur en la voyant rebrousser chemin vers les vilains.
Le cri déchirant résonne à travers l'air, mon appel désespéré invoquant le nom de ma mère.
— Ina, ne regarde pas, m'implore oncle Kai, la voix tremblante, tandis qu'il me couvre les yeux de sa main.
Ce jour-là a été la première et la dernière fois qu'oncle Kai dévoilait la vulnérabilité d'une âme en peine.
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Soudain, mes paupières s'ouvrirent avec une urgence palpable, rompant brusquement le lien du sommeil. Les yeux, jadis plongés dans l'obscurité du rêve, s'ajustent à la réalité naissante. Un frisson fugace parcourt mon corps, transformant l'instant de réveil en une transition brève mais intense.
Les larmes coulent encore silencieusement sur mon visage.
Graduellement, je reprends conscience, les contours flous se dissipant lentement. Les sens engourdis par le sommeil profond, émergent un à un, tissant un retour progressif à la réalité.
Entre les vagues de fièvre qui me prennent brusquement, je remarque doucement une silhouette assoupie à mes pieds. Un sourire léger étire mes lèvres, reconnaissant la présence réconfortant de celui qui a toujours veillé sur moi. Mes yeux affaiblis s'emplissent d'une gratitude muette.
— Il vient tout juste de s'assoupir. Il faut dire qu'il s'est occupé de toi sans relâche ses derniers jours.
Je tourne doucement la tête vers la voix que je reconnais être celle de monsieur Aizawa.
— Je suis soulagé que tu sois réveillée, on était tous inquiet, moi, tes professeurs, ton oncle et tes camarades. Ils sont d'ailleurs tous venus te rendre visite, sans exception.
Je souris faiblement, les mots engourdis par le sommeil peinent à se former. Mais en voyant les bras du professeur plâtrés, et son visage bandé, mon sourire s'évanouit aussitôt.
— Ne t'en fais pas pour ça, je vais m'en remettre. Tu as été dans un état bien plus critique. Ce n'est pas faute que la vioque t'aies mise en garde sur l'utilisation de ton alter.
Je rêve où il est en train de me sermonner ?
— Non mais qu'elle idée de t'être mis dans un état pareil. C'est inconscient et irréfléchi. Les actions impulsives peuvent avoir des conséquences irréversibles. Tu dois prendre conscience que la sécurité et le bien-être ne sont pas des compromis que l'on peut se permettre d'ignorer. Tu dois considérer les risques, ça fait tout autant parti de la responsabilité d'un héro.
Oui, c'est bien un sermon.
— En revanche... Il est important de reconnaître que tu as fait preuve d'un grand courage. Kirishima m'a raconté comment tu t'es démenée. En bravant le danger pour venir en aide, tu as démontré une force intérieure remarquable. Ta détermination à agir dans l'intérêt des autres a été une leçon et une source d'inspiration pour tes camarades. Merci Igarashi d'être venu m'aider, mais s'il te plaît, ne mets plus ta vie en danger.
Les souvenirs de l'attaque des vilains ressurgissent avec une clarté saisissante. Chaque détail, chaque émotion semble renaître.
— Je suis rassurée de vous voir sur pied, professeur, réussis-je finalement à exprimer.
Au son de ma voix, oncle Kai se redresse subitement. Un sourire éclaire son visage avant de m'étreindre chaleureusement, avec une tendresse réconfortante. Ses bras forts m'entourent avec une bienveillance incommensurable.
Les yeux emplis de regret, je m'en veux profondément d'avoir causé tant d'inquiétude autour de moi.
C'est avec une voix empreinte de consternation, qu'oncle Kai m'explique les dégâts subis. Chaque mot portait le poids des dommages causés, décrivant avec une précision douloureuse l'étendu des conséquences. Sans l'intervention d'oncle Kai et de sa chirurgie remarquable ainsi que l'aide de l'alter de monsieur Aizawa, j'aurai pu y passer. Les traits de mon visage se figent dans une expression de prise de conscience brutale.
À cet instant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à All Might. Si tout a aussi mal tourné, c'est bien de sa faute.
Les paroles de Shigaraki ne cessent de tourner en boucle dans ma tête, mais elles sont aussitôt interrompues par l'arrivé de l'infirmière.
Dès son entrée, elle adopte un ton calme et informatif, nous dévoilant des résultats défavorables du bilan sanguin.
— Je voudrais discuter des résultats du bilan sanguin de votre nièce. Certains paramètres sont en dehors des valeurs normales, ce qui peut nécessiter une attention particulière. Cependant, il est essentiel de ne pas s'inquiéter. Nous allons explorer les raisons possi-
— Qui vous a demandé de lui faire une prise de sang ? demande froidement oncle Kai.
— Eh bien... Le docteur Tsuyushi, répond-elle en lisant le nom sur le document.
— Ce docteur n'est pas le médecin de ma nièce. J'avais explicitement demandé de ne pas prélever son sang ! De plus, jai informé son médecin que je m'occupais personnellement d'elle, sa voix se fait dur et tranchante. Où est le docteur Masaru ? Je veux le voir.
— Je suis confuse. Je vous mène à lui, suivez-moi.
Sans un mot, oncle Kai suit l'infirmière, son départ marqué par une froideur palpable.
— Tu devrais te reposer, je vais aller prévenir tes camarades que tu es réveillée, m'annonce monsieur Aizawa.
D'un léger mouvement de tête, j'acquiesce faiblement, tout en observant en silence le professeur quitter la pièce.
Je me redresse lentement sur le lit. Chaque mouvement est accompagné d'une tension momentanée. Bon sang, oncle Kai n'avait pas menti sur mon état. Une douleur aiguë avait soudainement percé mon crâne, mes mains ont instinctivement trouvé leurs chemins vers mes tempes, comme si je pouvais apaiser l'onde de douleur qui se propage.
La douleur est rapidement étouffée en apercevant les fleurs délicatement fraîches posées sur la table de chevet, tandis qu'une carte l'accompagne. Avec un effort évident, je tends la main vers la lettre pour la lire. Un sourire se dessine aussitôt sur mon visage alors que mes yeux pétillants d'émotion, parcourent les mots d'encouragement et de bienveillance de mes camarades.
« Hey, tu te rétablis à toute vitesse, d'accord ?!. On ne peut pas t'avoir hors de commission trop longtemps ! Imagine tout ce que tu vas manquer en étant cloué au lit ! Alors fais toi chouchouter, je veux te voir sur pieds et souriante rapidement ! »
Eijiro est le premier à avoir écrit, aussitôt suivi de Izuku, Tsuyu, Ochaco, Iida et tous les autres. Je suis dailleurs étonnée de constater que même Shoto m'a laissé un petit mot « Je te souhaite un bon rétablissement ». La lecture de mes amis me donne un baume apaisant sur le cœur, tandis que je poursuis, un large sourire aux lèvres.
Chaque coin de la lettre est orné de motifs joyeux, avec des fleurs éclatantes, des étoiles scintillantes, des arc-en-ciel et des motifs amusantes. La feuille est signée par tous mes camarades, par des couleurs vives. Mais une ombre s'affiche légèrement sur mon visage en réalisant qu'aucun message de Bakugo n'était écrit, laissant place à une déception subtile mais tangible dans la gorge.
Fallait s'y attendre, on parle de Katsuki.
En tournant la tête vers le bouquet, mes yeux capturent un livre qui avait échappé à mon regard jusque-là. Mais avant de pouvoir la saisir, oncle Kai entre dans la pièce. Il prend rapidement place à côté de moi, le regard empreint de sollicitude tandis qu'il pose sa large main sur la mienne.
— Ina, je voulais te rassurer sur ton état de santé, murmure oncle Kai d'une voix apaisante. Je sais que ça a été difficile, mais les progrès sur ton rétablissement sont positifs, je suis fière de toi. Tu es plus forte et courageuse que ce que je pensais. Prends le temps dont tu as besoin pour récupérer et n'hésite surtout pas à me faire part au moindre problème. Ta santé est ma principale préoccupation même si je crois en ta capacité à te rétablir rapidement. Tu es ma priorité et je suis là pour toi. En revanche, j'ai pris une décision qui risque de te déplaire.
Il marque une pause avant de prendre une profonde inspiration, ses yeux reflétant une résolution sans équivoque, créant en moi une tension palpable.
— Je refuse que tu retournes à Yuei.
La nouvelle résonne en moi comme un écho lointain laissant une vulnérabilité palpable dans l'air alors que je cherche à exprimer l'impact profond de ce que je venais d'entendre.
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