Affaissée, la joue plaquée contre la table massive de l'école et les bras pendantes de part et d'autre, je passe ma main sur mon front comme pour chasser un cauchemar. Je suis estomaquée ; abasourdie ; ahurie ; n'importe quel mot ne serait assez exubérant pour illustrer ma consternation. Et pour cause : je viens d'apprendre qu'All Might est un de nos professeurs ! Je passe ma main sur mes cheveux tout en lâchant un soupir plaintif. C'est à cet instant que la porte s'ouvre furieusement dans un bruit sec, laissant apparaître une silhouette.
— La Cavalerie arrive bien sagement par la porte !

Je me redresse brusquement, le regardant d'un œil rond, le visage raidit.
— Woua ! C'est All Might, se réjouit Kaminari, bientôt suivi par le reste de la classe.

Oh non, pitié...
Je lance un regard scrutateur sur le numéro un, dont le sourire absurdement nié était scotché sur son visage. Sérieusement, il n'a rien de mieux à faire que d'enseigner à des mômes, comme je sais pas, sauver des vies ? J'aurai eu mieux fait d'aller à Shiketsu.

Je penche ma tête en arrière, perdu dans mes pensées. Il faut bien l'admettre, on va en apprendre des choses avec lui... Mais All Might ! Ils auraient pu nous mettre Endeavor, Ryuko ou encore mieux ça aurait était incroyable si ça avait été Hawks, mais non ! Je pose mon coude sur la table, la tête avachie sur ma main, feignant d'écouter son monologue. L'enthousiasme de mes camarades n'enlève en rien mon irritation, si ce n'est de l'accroître.
— Et on commence tout de suite par l'entraînement au combat !

Une bagarre ? Là, comme ça, sans échauffement ? C'est si soudain... Notre premier cours avec permission d'utiliser notre alter librement pour la première fois, ça promet... Si on omet que notre professeur est All Might évidemment. Je ne m'y ferais pas. On dirait que je ne suis pas la seule à qui cette nouvelle enchante au vu du brouhaha joyeux qu'occupait désormais la pièce.
— Vos costumes fabriqués à partir de vos déclarations d'alter sont juste là !

Je saisis la mallette où se trouve mon costume, les yeux brillants, et le sourire triomphant presque aussi niaiseux que celui du professeur. Depuis le temps que je l'attends, enfin une bonne nouvelle en ce début d'après-midi affligeant.
— Changez-vous et rejoignez-moi dans le terrain B.
— D'accord ! répondit la classe en chœur.

Mon sac sur les épaules et la mallette en main, je rejoins les filles qui m'attendent à l'embrasure de la porte. Sur ce court trajet qui me joint à elles, je croise Eijiro et Katsuki. Ce dernier se vante sur la productivité de son costume, proclamant qu'il allait tous nous « écraser ». À cette absurdité, je n'ai pu dissimuler un sourire cynique. Non pas que je le sous-estime, je ne doute pas de ses capacités, d'autant plus qu'il est arrivé premier aux examens, mais son arrogance presque semblable à celui d'All Might me fait méchamment rire.

Ochaco m'attrape par le bras pour nous diriger dans les vestiaires, accompagnée des autres filles. Momo nous énumère les différents exercices possibles que le professeur d'héroïsme nous prépare, tandis que Mina et Tsuyu parlent de leurs costumes.

Passé la porte des vestiaires, chacune se hâte d'enfiler son costume. Certains étaient plus sobres d'autres plus fignolés, mais n'en restaient pas moins incroyables. Quant à moi, je porte une tenue traditionnelle modernisée pour une habilité au combat ; des gants aux griffes acérées pour bénéficier de corps-à-corps étant donné que mon alter ne me le permets pas ; un double sac de cuisses pour y ranger mes pilules ACO et d'éventuelles armes, et enfin, les cuissardes achève de me vêtir. Le tout dans un mélange d'un ton rouge pourpre et noir. Nous sommes prêtes. Toute la classe de second A se dirige fièrement vers le terrain.
— Bien, commençons le combat. Vous allez former des binômes de vilain et de héros et vous affronter dans un espace clos, commence All Might.

Il entame un monologue pour nous expliquer le but de cet exercice. Des méchants cachent une bombe et les héros doivent le désamorcer, soit en capturant les bandits ou en récupérant la bombe. Les méchants gagnent s'ils protègent la bombe ou attrapent les héros.

Donc ce n'est pas juste une bagarre comme à l'examen d'entrée. Ça promet d'être intéressant. N'étant donné que nous somme en un nombre impair, il y aura une équipe de trois.
— On va tirer les matchs au sort ! Il annonce le professeur.

Pitié, j'espère ne pas tomber sur Katsuki, j'ai déjà eu un avant-goût et franchement je n'en garde pas un très bon souvenir. Je tiens à avoir une bonne note. C'est un exercice d'équipe, ce qui veut dire entraide et communication... Je tourne la tête vers ce dernier qui est déjà en train de s'enflammer. Non, définitivement.
— Équipe A : Izuku Midoriya et Inari Sugiyama.
Je me tourne vers Izuku un large sourire aux lèvres :
— Je suis contente de faire équipe avec toi.
— O-Oui, moi aussi !

Le son de sa voix était aigu et perçant, quoique petit, ses paroles brèves et embarrassées, tel que d'un enfant qui ne sait pas s'exprimer me fait pleinement sourire.

Le tirage continue. Pauvre Tenya, il s'est retrouvé avec Bakugo. Je lui lance un poing de courage plein de solidarité et de force intérieures, il va en avoir besoin. Je le plains.
— Bien, le premier match opposera l'équipe A chez les héros et l'équipe D chez les vilains ! Les autres rendez-vous à la régie.

La bouche ouverte et les yeux ronds, nous regardons l'équipe adverse avec stupéfaction. Non seulement, nous sommes les premiers à commencer, mais en plus, nous devrons affronter Katsuki et Tenya. Des adversaires redoutables, mais surtout beaucoup trop imprévisible.

Tandis que le reste des élèves quittent le terrain, les « vilains » partent se préparer dans le bâtiment où le match aura lieu. Quant à nous, nous pourrons nous infiltrer dans cinq minutes, le temps d'établir une stratégie et prendre en compte le plan de l'immeuble.
— Nous avons Tenya Ida, à l'alter de l'engine. Il a non seulement une vitesse surhumaine qui nous désavantage, mais il est aussi très prudent et réfléchi, il réussira facilement à prévoir et à déjouer nos plans. Quant à Katsuki et son alter d'explosion, il a la puissance et ajouté à ça une vivacité efficace d'analyse des situations. Mais pas de chance pour eux, il est beaucoup trop sanguin et solitaire, ça va pouvoir jouer en notre faveur. Qu'est-ce que tu en penses Izuku ?

Il me laisse sans réponse, mais comment me répondrait-il puisqu'il ne m'écoute pas ! Je retire mon casque et m'approche à sa hauteur.
— Izuku ?

Bon sang, il panique grave, il m'en donne presque une migraine.
— Qu'est-ce qui t'arrives ? C'est cet exercice qui te met dans cet état ? demandais-je.
— C'est que... on va devoir affronter Katchan. Sans oublier Tenya. Je stress un peu.

Katsuki ? C'est vrai qu'il semble avoir une dent contre Midoriya. Et vu leurs antécédents, je peux comprendre ses appréhensions.
— Il n'y va pas de main morte avec toi, hein ?
— Si tu savais... Il est invivable, mais il est motivé, confiant et résistant. Sans parler de son alter, il me surpasse en tout point. Mais c'est pour ça... Que je ne veux pas perdre, déclare t-il.
— Tant que tu es remonté à bloc ça me va. On va les massacrer ! dis-je fièrement en remontant mon poing.
— O-Oui. Désole, je t'embête encore une fois avec mes histoires, s'excuse-t-il maladroitement.
— Mais non, absolument pas. Et puis on est partenaire, on est aussi là pour s'entraider.

Il me sourit sincèrement avant de me remercier plus confiant.
— Que l'entraînement au combat en espace clos entre l'équipe A et l'équipe D commence ! déclare la voix d'All Might.

Même derrière un micro, on peut percevoir son sourire béat. C'est agaçant.

Nous entrons à l'intérieur du bâtiment, longeant prudemment les couloirs étroits.
— Au fait Inari, chuchote Izuku, c'est quoi ton alter ?
— Eh bien, grâce à mon alter par exemple, je peux te dire que Katsuki, qui au passage est complètement déchaîné, est en train de se ruer vers nous.
— Quoi ?

C'est à cet instant que Bakugo apparaît brusquement d'un couloir en nous balançant des explosions en pleine figure. Nous avions juste eu le temps de l'éviter.
— Tu n'as rien, Inari ? s'inquiète Izuku.
— Non mais ça ne va pas ?! Tu veux nous tuer ou quoi ? m'offusquais-je

Bon sang, ce n'est pas passé loin. Il a pris son rôle de vilain trop à cœur, celui-là. Il m'ignore complétement se concentrant principalement sur Izuku, tout en l'injuriant.
— Izuku ! Il va se jeter sur toi ! l'alarmais-je.

À peine un dixième de seconde écoulé, Katsuki exécute ce que j'avais prédit, décontenancé par mon intervention. Izuku l'esquiva sans problème et plaque Bakugo au sol. La classe ! Il ne rigolait pas quand il disait ne pas vouloir perdre.
— Bo*del, t'es médium maintenant ? J'aurais dû le deviner à ton costume, braille Katsuki.
— Moi ? Médium ? répétais-je hilare.

Il m'ignore à nouveau tout en retournant l'intention vers Izuku. Son ego en a pris un coup.

Entre l'angoisse de Deku et la colère de Katsuki, j'arrive de moins en moins à me concentrer. C'est insupportable.
— Izuku, l'appelais-je en posant une main sur son épaule. Je te laisse avec ce malandrin, j'ai l'impression que vous avez des comptes à régler. Je vais m'occuper de Iida et de la bombe. Ah, et dernière chose, arrête de paniquer, tu es plus fort que tu ne le penses. Après tout, tu as déjà réussi à le mettre à terre. Attention au coup de pied !

Katsuki s'était jeté sur nous et Midoriya l'a une nouvelle fois paré.
— Bon, je vous laisse ! Sans rancune Katsuki, lâchais-je en me dirigeant en direction de Iida.

Quatrièmes étages, au milieu. Je n'arrive pas à savoir si l'emplacement est stratégique ou juste simplet. Peu importe, je vais d'abord commencer par une approche discrète pour l'attaquer en surprise. On a que quinze minutes et plus de cinq ont déjà été écoulée. La manière la plus sûre de remporter ce combat est de désamorcer la bombe, suffisant simplement de la toucher.

J'arrive enfin à destination. Tenya se trouve à côté de la bombe, jouant à fond le rôle de vilain.

Et me*de. J'avais oublié ce détail. Il est complétement recouvert d'armure. Bon sang. Sans brèche difficile d'utiliser mon alter sur lui. Et avec sa vitesse même si je prédis ses mouvements comme avec Katsuki, il ne me servira à rien. Aller Inari, réfléchi ! Je peux augmenter que de quelques pourcents mes capacités physiques, mais dans ces conditions ça ne me sera pas très utile. Bon, pas le choix.
— Vilain, je t'ai trouvée ! Tu es fait ! Rends-toi !
— Tiens Inari, tu es là. Tu penses vraiment que je vais me rendre ? Haha, Foutaise !

Je me retiens d'éclater en fou rire. Iida ne fait pas les choses à moitié. J'aurais essayé. Tant pis. J'active l'oreillette avant de contacter mon coéquipier.
— Izuku. J'ai trouvé la bombe, on est juste au-dessus de toi à trois étages d'écart.
— D'accord. Merci Inari.

À nous deux. Si je ne peux pas attaquer à distance, va falloir passer au corps-à-corps. Il me faut juste le toucher, rien qu'une seule fois.

Tenya Iida prend les devants, et rue sur moi à une vitesse impressionnante. Même si j'arrive à prédire son attaque, il est beaucoup trop rapide, j'ai seulement le temps de la parer. Bon sang, ce combat va être pénible. Je me rends compte à quel point j'ai encore d'énormes lacunes. La poisse. Parmi tous les candidats, il a fallu que je tombe sur Tenya. Pour utiliser mon alter je dois impérativement avoir une brèche de l'adversaire ou bien un contact direct avec celui-ci. Dans les deux cas, je suis au pied du mur. Cependant, il me reste encore un autre moyen d'utiliser mon alter. Le seul hic, est que je ne le maîtrise pas correctement si ce n'est pas du tout. Ça pourrait être dangereux aussi bien pour lui que pour moi. Franchement, prendre le risque juste pour un exercice, ça serait grotesque... Mais c'est bien pour ça que j'ai choisi le meilleur lycée du pays ! Après tout, ce n'est pas ça qu'ils appellent le « plus ultra » ?! Si je ne peux pas utiliser mon alter à cent pour cent ici, je ne pourrais le faire nulle part d'autre.
Tenya se met en position de garde, réalisant que je tramais quelque chose.

Tandis que j'activais mon alter, et que mes iris brillaient d'un rouge plus vif, le centre de la salle éclata dans une explosion épouvantable, laissant apparaître à son origine Katsuki et Izuku continuant inlassablement leur combat. Iida est immobile par la consternation du spectacle qu'on venait de lui offrir. C'est le moment. Il reste moins de deux minutes. Je me hâte vers la bombe, oubliant mon précédent objectif. Je dois juste la toucher !

À quelques mètres de la bombe, Iida se propulse en ma direction, mais la longue distance qui me sépare de lui me laisse le temps d'agir à la prédilection de son attaque. Il va tendre son bras droit, sûrement pour m'attraper. Je l'esquive aisément en repoussant son attaque qui laissait son torse à découvert. Ça y est !

Je pose ma main sur son torse et en un claquement de doigts, Iida ne put faire un seul geste. Un sourire triomphant, presque prétentieux éclatait maintenant sur mes lèvres. Et quand par appétence ; dans un orgueil que je ne me reconnais pas, je lève les yeux sur son regard, il était promptement agité ; nerveux.
— Qu'est-ce que... je n'arrive plus à bouger ! se plaint-il, affolé.
— Tu m'en diras tant, répondis-je sarcastique.

Mon regard se fait plus sérieux, tandis que je peinais à me concentrer sur l'utilisation de mon alter.
— Commotion !

Suite à ses paroles, Iida, tomba immédiatement au sol, inconscient. Aussitôt, le décompte des dix dernières secondes résonna, me faisant brutalement revenir à la réalité. Dans un dernier effort, je m'en vais sans tarder en direction de la bombe pour la désamorcer.
— L'équipe des héros remporte la victoire ! Déclare All Might.

Je rejoins Iida encore inconscient. Je m'accroupis à sa hauteur et pose une nouvelle fois ma main sur son torse. Une demi-seconde plus tard, il ouvre doucement les yeux, désarçonné.
— Ne bouge pas, on va t'emmener à l'infirmerie, déclarais-je d'une voix basse et navrante. Je suis désolée.
— Pourquoi tu t'excuses ? On était adversaire et tu t'es donné à fond. J'ai pu apprendre de ce combat grâce à toi.

Mes lèvres s'étirent doucement d'un sourire gratifiant.
— Tu es un adversaire redoutable Iida. Tu m'as donné du fil à retordre.
— La prochaine fois je serais moins distrait et je te battrais.
— Je n'en doute pas.

Quelque temps plus tard, les infirmiers arrivent et emmènent Iida. All Might était là aussi.
— Bravo, Inari, ce combat était..., commence-t-il d'une voix beaucoup trop énergique, avant que je le coupe.
— Comment va Izuku ?
— Il est à l'infirmerie, son alter lui à ...

Je tourne les talons et m'en vais rejoindre la classe sans l'attendre. C'est plus fort que moi, je ne peux pas me le voir. Quel hypocrite. Je penserai à aller voir Izuku et Iida à l'infirmerie une fois le cours terminé.

Les élèves sont passés à tour de rôle. Ils ont tous su mettre à profit leur alter. Le poing serré, la colère m'animait de plus en plus. Contrairement aux autres qui se réjouissaient de l'efficacité et du rendement de leur altère, j'étais loin d'être satisfaite de ma performance. Je n'avais rien appris de nouveau sur ce dernier... En fait, si. Mon combat avec Iida m'a fait réaliser que j'avais plus de lacunes que je ne le pensais. Bon sang. Moi qui voulais prestement maîtriser mon alter à son apogée, je suis carrément en train de rétrograder. J'étais prise d'une rage folle. Comment suis-je censé évoluer avec autant de points faibles ?!
— Inari ! Tu saignes !

Je lève les yeux vers Eijiro qui m'avait retiré de mes pensées. Je passe une main au-dessus de mes lèvres. C'est pas vrai... Je saigne du nez. Je n'arrive même plus à me contrôler. Rapidement, je sentis mes jambes s'affaiblirent, supportant non sans efforts mon corps et mes mains tremblantes soutenais à peine mon casque que je tenais entre elles.
— Inari, tu ne te sens pas bien ? Tu veux aller..., intervient le professeur, qui avait commencé à tendre sa main pour la poser sur mon épaule, mais avant qu'il ne le fasse, je le repoussai sèchement d'un revers de la main.
— Je vais bien, déclarais-je d'une voix mordante. Si le cours est terminé, je vais m'éclipser.

Je sors de la régie pour me diriger vers l'infirmerie tout en prenant de mon sac une pilule ACO. Ce dernier cessa mes saignements, mais ne calma pas pour autant mes tremblements. Je souffle, irritée. Ce n'est que le premier cours, et on a remporté le combat, alors pourquoi je me sens si... lamentable.
Je frappe à la porte de l'infirmerie.
— Oh, Inari. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne te sens pas bien ?
— Bonjour madame. Non, ça va merci, à part quelque convulsion, mais ça devrait se calmer d'ici quelques minutes. En fait, je suis venue voir Izuku et Iida.

Recovery Girl me laisse entrer.
— J'ai autorisé Tenya Iida à s'en aller il y a peu de temps. Il est totalement guéri ne t'en fais pas pour lui. Quant à Izuku Midoriya, il n'est pas encore réveillé. Le pauvre, ça fait déjà trois fois que je le soigne. Je lui ai juste administré les premiers soins. Une fois la perfusion terminée, il devra récupérer pendant plusieurs jours.
— Je ne pensais pas qu'il était si mal au point, avouai-je affligée. Je peux le voir, s'il vous plaît ?
— Oui, vas-y, mais ne tarde pas trop longtemps. Monsieur Aizawa veut te voir.

Bon sang la punition... J'avais presque oublié.

Je me dirige vers le lit où repose Izuku. Malgré tous les soins que lui a prodigué Recovery Girl, il reste dans un piteux état. Mon visage se contracte sous une grimace contrite avant de m'asseoir à son chevet.

Lui n'ont plus ne maîtrise pas son alter. Mais contrairement à moi ; lui n'hésite pas. Il n'hésite pas à donner tout ce qu'il a, quitte à se briser les os, quitte à se retrouver inconscient sur ce lit. Je baisse la tête resserrant l'emprise sur mon casque, avant de le poser sur mes oreilles. Il est beaucoup plus courageux qu'on pourrait le penser. Je me demande franchement ce qui l'anime autant à devenir un super-héros.
— Je m'en veux, déclarais-je tristement. On est coéquipier et pourtant, c'est toi seul qui te retrouve dans ce lit. Quelle exécrable partenaire je fais.
— Tu n'as pas à t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute s'il se retrouve ici. Il a encore du mal à contrôler son alter et il l'a utilisé en toute connaissance de cause et puis..., commence le gringalet que j'avais rencontré à la rentrée.
— Excusez-moi, mais vous êtes ? le coupais-je.
— Ah ! Euh... Je... Je suis un effectif de Yuei. Toshinori.

Je hausse un sourcil, m'attendant à plus de détail, mais il n'en fit rien.
— Comment savez-vous qu'il ne maîtrise pas son alter ?
— C'est moi. Je lui ai fait un petit topo quand il l'a vu dans cet état, intervient l'infirmière.
— Je vois... Je vais vous laisser. Je ne vais pas faire plus attendre monsieur Aizawa.
— Attendez, commence Toshinori.
— Vous pouvez continuer dans le tutoiement.
— Je voulais juste te dire que... tu es un bon camarade, Izuku a de la chance de t'avoir comme amie, tente t-il de me rassurer. Mais ses paroles semblaient sincères.
— Merci.

Je m'incline respectueusement avant de me diriger vers la salle des professeurs pour rejoindre monsieur Aizawa. Je lâche un soupir, abattue. J'espère qu'il ne va pas être trop sévère.