『3』
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- Hoseok, tu devrais faire gaffe parce que tu l'évites avec très peu de discrétion, tu en deviens gênant, soupire-t-il
- Je ne vois pas de quoi tu parles, dis-je, mal à l'aise
- Aux réunions tu ne quittes pas tes feuilles des yeux, dans les couloirs si tu le croises tu fais demi-tour ou tu baisses aussi les yeux, et quand il passe devant nos bureaux tu fixes ton écran d'ordinateur comme si ta vie en dépendait, sérieusement... soupire-t-il de nouveau. Je te pensais plus sûr de toi. Tu es le beau gosse Lee Hoseok nom d'un chien ! Ne baisse pas les yeux devant lui, c'est énervant et rabaissant pour toi, conclut-il le regard vissé dans le mien
- Il m'intimide, avoué-je avec honte. Je ne sais pas pourquoi mais il dégage tellement de sérieux et de froideur que ça me fout limite les jetons, j'te jure, ça m'angoisse rien que d'y penser, grimacé-je
- J'avoue que plus glacial que ce gars tu meurs ! soupire-t-il. Ce n'est pas pour rien qu'il est surnommé le robot. Je crois que personne dans ce bâtiment ne l'a aperçu avec autre chose qu'un visage sérieux. Je sais même pas s'il a des dents, lève-t-il les yeux au ciel
- Je peux t'assurer qu'il en a, dis-je en regardant mes doigts taper sur le clavier
- Ça m'a l'air d'être un souvenir agréable dit comme ça, sourit-il narquoisement
Je ne trouve rien à dire et je pense que mes joues rosies par la gêne doivent répondre à ma place. Son sourire s'élargit plus encore et il finit par lâcher prise en se remettant au travail.
Je sais que ma réaction vaut cent fois plus que n'importe quelle réponse, et maintenant il va croire que j'ai aimé ça.
Mais c'est faux.
Oui. C'est faux.
- Hoseok ? m'appelle la charmante secrétaire de l'homme que j'évite à tout prix
- Oui ? dis-je nerveusement
- Le Président Son vous demande, sourit-elle, les yeux pétillants
- D'accord, j'arrive, souris-je à mon tour plus généreusement
Elle finit par s'en aller et j'ose un coup d'œil vers mon ami qui semble amusé par cet imprévu. Je lève les yeux au ciel et finis par me diriger vers son bureau, le cœur s'emballant déjà beaucoup trop.
- N'oublie pas qui tu es ! lance Kihyun, m'apaisant ainsi légèrement
Une fois devant l'énorme porte boisée, j'inspire une bonne fois, comme à mon habitude, et frappe à celle-ci. Après un « entrez » qui me file toujours autant de frissons, j'enclenche la poignée et fais face à mon patron.
Je me suis juré avant d'entrer que cette fois-ci je ne baisserai pas les yeux, et je vais tenir parole, j'en fais le serment !
J'avance avec une démarche que j'espère assurée, le regard bloqué dans le sien et un sourire léger mais confiant sur les lèvres.
- Bonjour Président Son, que puis-je pour vous ? demandé-je, en m'inclinant respectueusement
Il me fixe quelques longues secondes, ses doigts inactifs posés sur son clavier et finit par prendre un dossier pour me le tendre.
- J'aimerais que tu vérifies que tout soit en ordre avec le plan marketing du nouveau magasin de Gangnam et que tu signes ce qui a besoin de l'être, informe-t-il simplement
- Bien sûr, je fais ça de suite, souris-je, un peu plus à l'aise
- Tu as le temps, tu peux me le rendre demain, conclut-il en se remettant au travail
- D'accord, bonne journée, m'incliné-je en me dirigeant vers la sortie
- À toi aussi, Hoseok, entends-je derrière moi
Je sors plus rapidement que je n'aurais dû et file sans réfléchir jusqu'à mon bureau. Une fois installé confortablement à celui-ci je soupire bruyamment et tente de calmer mes pulsations et la chaleur de mes joues.
Bordel, mais qu'est-ce qui m'arrive ?
Moi qui pensais m'en être sorti super bien, au final je me suis totalement planté. J'avais repris mon assurance mais il a fallu un seul petit mot pour que tout mon plan tombe à l'eau. Heureusement pour moi j'étais à cinq pas de quitter cette grande pièce étouffante et il n'a sûrement rien remarqué. Enfin je l'espère.
- Il s'est passé quelque chose ? s'impatiente mon ami, angoissant dans son coin depuis certainement un long moment
- N-non, non rien de spécial. J'étais Lee Hoseok du début à la fin, souris-je, fier de moi malgré tout
- Parfait, sourit-il à son tour
Il se remet rapidement à travailler tandis que moi je suis totalement perdu dans mes pensées.
Pourquoi est-ce que le fait qu'il me tutoie me rend aussi... bizarre ?
J'ai été tellement à l'aise et sûr de moi que je pensais avoir enfin renoué avec moi-même, mais j'avais faux sur toute la ligne.
Ce gars me rend dingue. Je n'aime pas ça, vraiment pas. Je ne me reconnais plus et ça me fais peur.
En fait, je ne le fuis pas parce qu'il m'impressionne, je le fuis simplement parce qu'à cause de lui je me sens comme un étranger, j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre et ça me fout un cafard monstre.
🌸
- Prends-moi je t'en supplie, dépêche-toi ! supplié-je, impatient
À quatre pattes sur son bureau, j'exhibe mes fesses avec vulgarité juste devant ses yeux désireux, et c'est ainsi qu'il craque enfin. Il m'agrippe fermement les hanches et me pénètre d'un coup sec et brutal, me faisant cambrer le dos et hurler de plaisir. La vision floue, la tête qui tourne et le corps collant de transpiration, je profite de ce moment de pur bonheur. Ses allées et venues sont de plus en plus rapides et c'est tellement bon que mes jambes ne me tiennent plus. Il me retourne et entre de nouveau en moi avec une facilité déconcertante.
Ses coups de reins sont toujours aussi puissants et je savoure le spectacle que j'ai devant moi. Son corps est nu et transpirant, et ses muscles se contractent en même temps que ses coups de butoir. Il est tellement sexy, mon Dieu.
Il se baisse doucement et ses lèvres se posent délicatement sur les mi-BIP-BIP-BIP-BIP-BIP
Je me lève d'un bond, et tape violemment mon réveil.
Ma respiration est irrégulière, mon cœur est sur le point d'exploser et je tente tant bien que mal d'émerger.
Putain mais c'était quoi ça ?
J'y crois pas.
Comment je vais pouvoir le regarder dans les yeux après ça ?
En plus je suis tout collant et je vais devoir me soulager sous la douche. Cette journée démarre décidément très bien.
🌸
Cela fait une semaine maintenant que les traces violacées sur mon cou ont disparu.
Il avait raison, depuis que ses lèvres se sont posées sur moi, plus personne n'a osé colporter d'étranges rumeurs à mon sujet. Je peux enfin venir travailler tous les matins le cœur léger, sans me dire que je pourrais, aujourd'hui encore, me retrouver dans une histoire ridicule qui me voudrait d'éventuels problèmes.
Ma seule préoccupation à l'heure actuelle c'est de savoir si cela a suffi.
Parce qu'elles pourraient se dire que ce n'était que l'histoire d'une nuit et qu'elles ont toujours autant leurs chances, et ça, il ne faudrait pas que ça se produise.
Mais je ne sais pas quoi faire de toute manière. Je ne vais pas me pointer dans son bureau comme une fleure et lui dire dans un sourire gêné « Ça a super bien marché le coup des suçons, si vous pouviez recommencer comme ça on est sûr qu'elles aient bien reçu le message ».
Je ne me sens toujours pas à l'aise avec lui, il m'intimide encore énormément, peut-être même plus qu'avant, et ça m'irrite littéralement de me sentir aussi fébrile à cause de lui. Il me fait ressentir des choses que je n'avais encore jamais ressenties et je n'arrive pas à comprendre pourquoi mon corps réagi ainsi alors que je n'ai jamais eu d'attirance pour un homme.
Est-ce que je suis devenu gay ?
Non, ce n'est sans doute pas ça.
Il s'agit juste d'une succession de moments étranges, dans lesquels, malheureusement, je n'ai été qu'un pauvre soumis pitoyable.
Je déteste ce sentiment.
Je me déteste.
Je ne comprends rien à ce qu'il se passe dans ma tête et si je pouvais m'éloigner de cet homme pour me protéger, je le ferais sans hésiter, mais c'est impossible.
Il faut que je sorte prendre l'air parce que j'étouffe ici.
Le vent frais qui se promène sur ce toit est très agréable, je resterais bien ici des heures.
Mais j'ai du travail qui m'attend en bas, et mes problèmes ne vont pas s'envoler comme par magie.
Après un énième soupir de ma part, j'entends la porte en fer qui s'ouvre derrière moi.
Je suis bien là, accoudé aux barrières métalliques qui me protègent de la chute, je n'ai pas envie de me retourner. De là où je me situe, la vue est à couper le souffle. Du haut de ces 32 étages, on peut admirer une très grande partie de la capitale. Il m'arrive parfois de faire des heures supplémentaires, et la seule chose que j'aime dans ces moments-là, c'est de pouvoir venir ici, pour admirer la vue de nuit. Les lumières de la ville sont tellement belles.
- Est-ce que tout va bien ? entends-je enfin, d'une voix grave et douce à la fois
Mon cœur résonne rapidement dans ma poitrine et je m'agrippe aux barreaux de métal pour me contenir.
- Je t'ai fait appeler, mais on m'a dit que tu te trouvais ici
Il n'a pas l'air énervé, sa voix est délicate et ses paroles sonnent presque comme un chuchotement.
- J-je suis désolé, j'avais besoin de calme quelques minutes, j'arrive tout de suite, réussis-je difficilement à placer
- Ce n'est pas très respectueux de tourner le dos à son supérieur, murmure-t-il à quelques centimètres derrière moi
Son souffle au creux de mon oreille, mon Dieu, je n'ai jamais autant frissonné.
Prenant mon courage à deux mains, je me retourne avec lenteur pour lui faire face. Appuyé contre la froide barrière de ce toit, je me cramponne toujours à celle-ci pour ne pas laisser la possibilité à mes jambes d'éventuellement lâcher. Heureusement pour moi, il se recule pour laisser un espace socialement correct entre nous. Je baisse légèrement la tête d'instinct et m'excuse dans un murmure à peine compréhensible. Je fixe son corps pour me concentrer sur quelque chose de concret. Une magnifique cravate noire, une chemise blanche partiellement cachée par une élégante veste bordeaux, et les mains glissées dans les poches, montrant sans le vouloir son charisme inné.
- Est-ce que cela a recommencé sans que je ne sois mis au courant ? finit-il par demander
- Non, pour l'instant ça a l'air de marcher, souris-je nerveusement en le regardant difficilement dans les yeux. Mais je ne sais pas pour combien de temps encore, soufflé-je
Il m'observe durant de longues et interminables secondes, les mains toujours cachées dans son bas de costume, ce qui est une véritable torture pour moi. J'ai l'impression qu'il essaie de lire en moi, qu'il me juge de ses orbes froides et sévères, et ça m'angoisse tellement.
- Veux-tu leur prouver une nouvelle fois ? conclut-il sans expression
Mon ventre se tord soudainement, des frissons se glissent dans mon bas-ventre et mes oreilles et joues s'échauffent.
La vision que j'ai eue cette nuit de lui nu au-dessus de moi s'affiche de nouveau devant mes yeux, et je secoue la tête pour tenter de les enlever de là.
Merde.
J'ai envie qu'il me touche de nouveau.
Je veux sentir ses mains sur moi.
Je me voile la face depuis ma première rencontre avec lui, mais c'est fini, j'arrête. De toute façon, il m'est impossible de supprimer ce que je ressens et ce que je veux ressentir, c'est inhumainement infaisable.
Je me sens tellement honteux.
Honteux parce que j'ai envie qu'il me fasse jouir.
Je veux jouir grâce à un homme, grâce à cet homme.
Mais peu m'importe si la honte s'empare de moi, parce que le désir lui, m'inonde plus encore.
Être attiré par un homme ne me dérange plus, non, l'excitation vient de me faire oublier ce détail insignifiant.
Il m'observe patiemment durant mes longues minutes de débat intérieur, et le cœur battant à tout rompre, et les joues toujours en feu, j'acquiesce en fuyant son regard, gêné.
- Dès que tu as fait la vérification, apporte-moi le dossier
- D'accord, soufflé-je en le regardant partir
J'autorise enfin mes jambes à me lâcher, le temps de reprendre mes esprits ainsi qu'une vitesse de battements correcte.
Je descends finalement et m'installe à mon poste de travail, observé par mon collègue inquiet.
- Alors ? Ça va mieux ? demande-t-il
- Un peu, dis-je en lisant les documents que j'avais sous les yeux
- Vous avez bien discuté ? sourit-il amusé, alors que l'étonnement devait se lire sur mon visage. Ne me regarde pas comme ça, c'est moi qui ai dû lui dire où tu te trouvais, idiot
- Mmh, marmonné-je simplement, le regard de nouveau plongé dans la paperasse
Je termine enfin ma tâche, et me dirige avec lenteur et appréhension vers son bureau, l'esprit embrouillé d'images peu conventionnelles.
- Monsi- Hoseok ! Je vous ai cherché tout à l'heure, mais sans succès, m'indique timidement la secrétaire
- Excusez-moi j'étais sorti prendre l'air, souris-je chaleureusement. Mais j'ai fini le dossier et je viens le rendre
- Ah parfait ! Il vous attend, allez-y, sourit-elle
Je me tourne après l'avoir remercié et toque sans aucune réflexion au préalable. C'est beaucoup plus facile de foncer que de réfléchir à tout et n'importe quoi pendant des heures. Ça ne sert à rien à part s'angoisser inutilement.
Après son accord, j'entre et m'avance avec anxiété.
- Président Son, voici le dossier vérifié et signé, souris-je amicalement en le lui tendant
Je ne sais pas quoi faire, est-ce qu'il va me congédier après ça ?
Il le prend et le dépose sur une pile de dizaines d'autres fardes cartonnées du même style. Il se lève ensuite, et contourne son bureau pour se rapprocher de moi.
- Va t'asseoir, me dit-il en pointant de sa tête le canapé
Il s'avance et contourne ce dernier tandis que je m'y assieds avec appréhension. Un plateau finit par se poser sur la petite table en verre face à moi et je comprends qu'il venait de préparer ce qui semblait être du café. Ses fesses se posent à mes côtés, les jambes croisées, il prend sa tasse, me tend la mienne et bois tranquillement en regardant devant lui. Je finis par faire de même et attends patiemment qu'il me dise quelque chose.
Nous avons bientôt fini nos cafés et il n'a toujours rien dit.
Peut-être qu'il attend de moi que je fasse le premier pas...
Je veux bien, mais je ne sais pas quoi faire. C'est lui qui est censé... faire quelque chose, pas moi.
Je pose la tasse vide sur la table basse et commence à jouer avec mes doigts, le stress de plus en plus présent.
Je ne pense pas être capable de faire quoi que se soit, le mieux serait de sortir d'ici. Je vais lui demander s'il a besoin de moi pour autre chose et ensuit-
- Viens, m'ordonne-t-il en me regardant, les jambes décroisées et les mains posées sur celles-ci après avoir fini et déposé sa boisson
Je le regarde avec incompréhension quelques instants et finis par violemment rougir, le cœur tapant avec puissance contre ma poitrine.
Bon ben, écoute Hoseok, respire une bonne fois et lances-toi.
Tourné légèrement vers lui, j'inspire fortement et passe une jambe au-dessus des siennes, pour me retrouver ainsi assis sur lui, le visage proche du sien. Ses mains se posent sur mes hanches et nos regards ne se lâches plus. Mon entre-jambes fourmille et mes yeux se voilent sous le désir qui m'enivre.
Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, il m'impressionne toujours autant, mais d'une manière plus douce. Il semble délicat et gentil, et je ne veux pas être inutilement effrayé par lui.
Ses sombres iris me fixent toujours et mes mains tremblantes se posent sur ses épaules pour me permettre de garder un bon équilibre, juste au cas où.
Je souris de manière gênée, pour lui faire comprendre que je ne sais pas trop quoi faire et comme réponse, ses doigts glissent dans mon dos et remontent doucement, m'offrant des centaines de frissons à travers ma chemise violette. Mes yeux se ferment et je profite de cette sensation plus qu'agréable tandis que ses caresses continuent jusqu'à atteindre mon cou d'une main, tandis que l'autre descend et se pose sur mon bassin.
Comme une impression de déjà-vu, il penche ma tête vers l'arrière, son souffle réchauffe ma peau instantanément et dès que ses lèvres me touchent, un soupire s'échappe des miennes. Sa langue parcourt mon cou de long en large et lorsqu'il mordille ma pomme d'Adam, un léger gémissement sort de ma gorge.
Il défait deux boutons de mon haut et ouvre les pans pour découvrir l'une de mes clavicules qu'il n'hésite pas à marquer elle aussi de ses dents. Je soupire de plus en plus et déboutonne à mon tour sa chemise dans une pulsion que j'avais très envie d'assouvir. Le voir se laisser faire m'excite beaucoup. Il continue d'embrasser encore et encore le haut de mon corps, en laissant de temps à autre quelques suçons, alors que mes mains elles, parcourent son torse parfaitement dessiné.
Je le dévore du regard, une envie folle de l'embrasser et de le marquer à mon tour me prends, mais je résiste le plus longtemps possible.
Je ne sais pas s'il est d'accord pour que je le touche plus que ça et ça m'effraye d'imaginer me faire remballer. La gêne me tuerait à coup sûr.
Je laisse simplement mes doigts glisser sur sa peau bronzée et incroyablement douce alors que ses mains descendent pour agripper fermement mes fesses, tout en continuant de lécher mon cou, jouant même parfois de ses dents avec mes lobes d'oreilles. Mes gémissements murmurés sont de plus en plus fréquents et alors que je n'allais pas tarder à craquer, il ne bouge plus et s'éloigne de moi. Son regard cherche et capture le mien et seul le son de ma respiration haletante résonne dans la pièce. Ses mains posées sur mes fesses et les miennes contre sa musculature parfaite, nous restons comme ça le temps d'une éternité.
- Encore. Touchez-moi encore, s'il vous plaît, Président Son, soufflé-je, empli d'excitation
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