7. L'enfant sans Nom (terminé)

Fuyez ! Tels étaient les mots de la jeune prisonnière ligoté sur son poteau.

- Fuyez, avait elle susuré du mieux que sa voix abîmée par l'inaction le lui avais permis. Goul'Disor se figeait lorsqu'un brusque choc secoua le poteau. Surprit, il perdit ses appuis et frappa la surface du fleuve d'un splash.

Le fraîchement renommé Ounatos se redressa, une main sur la plaie. Il ingurgita un reste de Stamina, mais le sang ne cessait pas pour autant de couler et le poison de se propager. Il regardait la surface du fleuve sans y voir trace de Goul'Disor ou même une série de bulle. Conscient de l'incapacité de son compagnon à nager, il hissa son corps le long de la coque prêt à plonger lorsque deux bras vert attraperent le rebord.

- Ce n'est peut être pas si cliché.. de dire que les Gobelin détestent l'eau, toussa Goul'Disor en battant étrangement de pieds.

Un léger sourire aux lèvres, le Défaiteur d'Hapubou aida son camarade à rejoindre l'embarcation. Goul'Disor passa une première jambe, lorsqu'à nouveau, un choc secoua le fleuve, attirant cette fois Goul'Disor sous la surface. Comme aspiré par le fleuve il entraîna dans son élan Ounatos qui ne lâcha pas sa prise sur son camarade. Sa plaie en contact avec la coque lui arracha un râle de douleur.

- Ma jambe. Quelque chose l'a attrapé, criait Goul'Disor paniqué à son compère de sa tête dépassant à peine de l'eau.

Le Défaiteur d'Hapubou tirait de toutes ses forces à en faire jaillir le sang de son torse. Il empoigna d'une main sa lame Lunatel et affectua des balayages sous la surface de l'eau à l'aveugle.

La chose sous marine lacha prise lorsqu'un les des massages de la lames fit mouche et tout deux furent violemment projeté en arrière sur le bateau.

- Qu'est ce que c'était que ça ? On aurait dit que des tentacules m'aggripaient protesta Goul'Disor en s'urgeant à rejoindre le centre du canot avec le peu de force qu'il lui restait.

- On ne va pas à attendre pour le savoir, trancha Ounatos.

Goul'Disor reprit les rames, mais fut incapable de les bouger. Les deux étaient tiré vers le fond. Les anneaux d'aciers qui les retenaient sur le bateau se détacherent de la coque. Goul'Disor n'avait pas la force de les retenir tandis qu'au dessus d'eux, des bruits de suffocation attirerent leurs regards.

Sur le poteau, une liane noire se serrait autour du coup de la jeune femme.

- Elle étouffe.., s'horifiait Goul'Disor.

- Ce collier de liane, je l'ai déjà vu, souffla Ounatos.

- Elle arrive.. susura la femme d'un ton assez lourd pour paralyser Goul'Disor.

Soudain le défaiteur d'Hapubou prit son crâne entre ses mains. Une voix métallique et désagréable résonna dans sa tête. "Elle est le réceptacle. Tu es la clef. Elle est le réceptacle"

Ounatos criait comme pour chasser la voix, lorsque d'une main sur l'épaule Goul'Disor l'extirpa de son illusion passagère.
Ignorant les douleurs de sa blessure, le Défaiteur d'Hapubou prit son épaisse lame Berserk en guise de pagaie et commença à remuer la surface de la Traverse pour s'eloigner.

- Si tu continues tu vas perdre tout le sang qu'il te reste, s'insurgea Goul'Disor.

Ounatos continuait de ramer avec sa Berserk lorsque quelque chose venu des trefonds agrippa sa lame d'acier comme plus tôt les pagaies. Une épreuve de force débuta contre l'ennemi inconnu sous les flots. Du sang continuait jaillissait de sa blessure, mais il gagnait malgré tout du terrain.
Bientôt l'ennemi des profondeurs allait être révélé. Un dernier effort et le mystère fut résolu.

Leurs regards s'equarquillerent devant ce qui émergeait des eaux de la Traverse. Des racines.. Sombre et doté d'une vitalité extraordinaire. Entrelacés autour de la Berserk d'Ounatos elles se propageaient et cherchaient à atteindre ses poignet.

Puis ce fut la barque qui se mit à tanger. Plus que jamais Goul'Disor regrettait de n'avoir jamais apprit à nager. Quand à Ounatos, la frayeur qui s'immiscait dans ses pupilles ne lui ressemblait pas.

Au dessus d'eux, la jeune femme tournait de l'œil, mais bloqué par les racines, les deux camarades n'avaient plus aucun contrôles sur l'embarcation. L'enfant maudit s'essouflait. Les tentacules végétales gagnaient du terrain.

- Entaille-les ! Cria Ounatos à son compère, incapable de continuer longtemps son duel pour sa Berserk.

Malgré la faible force physique de Goul'Disor, le tranchant de la faucheuse Lunatel faisait le travail. De quelques bons balancement de lame les paquets de racine qui s'attaquait à la coque de l'embarcation étaient renvoyé dans les eaux de la Traverse.

Goul'Disor gagnait du terrain et prenait en aisance lorsque dans une parfaite synchronisation, toutes les racines lachèrent la barque et retournerent sous les eaux. L'eau redevint d'huile. Les deux amis s'échangerent un regard inquiets.
Ils connaissaient tous deux le bois vivant mais la vivacité de celui ci n'avait rien de comparable. Au dessus d'eux la liane noire cessa son étreinte sur le coup de la jeune femme. Les deux âmes soufflaient du répit accordé et balançait les restes de racines coupés dans l'eau.

- On nous observe depuis la rive souffla Ounatos en remettant son masque.

- Il est trop tard. Vous ne pouvez plus fuir désormais, chuchota la jeune femme ligotée. Elle est là.

A ses mots, l'embarcation entière se souleva, puis d'un fracas elle se renversa sur le côté. Les racines ecartelerent la coque comme une simple biscotte. Les deux camarades voltigerent dans les eaux saumâtre du fleuve.

Après quelques figures acrobatique involontaire dans le fleuve, Ounatos attrapa Goul'Disor pour le col. Il nageait en direction de la rive lorsqu'une liane s'enroula autour des chevilles du gobelin et d'un geste sec, l'attirerent vers le fond.

Le Défaiteur d'Hapubou le retenait d'une main alors que de l'autre, il aggripait une épaisse racine de Saule qui emergeait du fleuve. Seuls la tête de Goul'Disor dépassait encore du niveau de l'eau.
La racine attrapé par Ounatos se mua presque aussitôt en bois vivant et lui enveloppa la main.

Les deux compères échangerent un regard sans parole, puis la tête de Goul'Disor disparue sous les eaux. L'instant suivant celle d'Ounatos fit de même. Sous l'eau Goul'Disor se débattait comme un chat. Incapable de faire durer son apnée il relâchait malgré lui des bouffées d'air précieuses. Ils étaient tracté en profondeur. L'eau prenait une teinte plus sombre.

L'oxygène leurs manquaient. Leurs corps heurterent le fond vaseux du fleuve et aussitôt, un changement de direction les expédia en direction de la rive. L'eau redevenait claire. Goul'Disor était au bord de la suffocation lorsqu'ils franchirent à nouveaux la surface. Les deux camarades s'ettouferent d'une profonde inspiration.

La tracte continua sur quelques mètres ou fougères et buissons ardents semblaient se decaler sur leurs passages. Leurs courses effréné s'arrêta dans une crique de terre noir à l'odeur de pluie. Des fleurs aux pétales noirs bourgeoneaient partout autour d'eux et sur les racines qui les etreignaient.
Mais le plus inattendu demeurait les auteur de cette machination qui se dévoilèrent devant eux. Un groupe d'une dizaine de femmes aux allures sauvages dont les visage trahissaient l'agitation.

Par la finesse de leurs traits, de primes abord le duo les prirent pour des raciés de la lune comme les Lunatel ou les Nocturnes. Mais bien loin de la peau pâle qu'affichait la plupart des peuples lunaires, ces dernières portaient des apparats de végétaux noués qui sublimaient une peau hâlé, presque doré.

Dans leurs yeux des iris aux lueures d'or illuminaient des visages gracieux et doux. La ressemblance avec la jeune fille du poteau était évidente. Celle ci était d'ailleurs récupéré à son tour avec légèrement plus de délicatesse. Comme elle, le groupe de femme portait des bustiers d'osier et des tuniques de lianes fraîches qui affinaient leurs silhouettes agiles.

Toutes se tenaient en retrait derrière l'une d'elle. À la différence des autres, son corps était couvert de lianes noires tentaculaire et pleines de vie. Des lianes qui grimpaient le long de ses cuisses jusqu'à sa nuque, et venaient ensuite faire office de cheveux. Quelques unes pénétraient ses tempes et sa cornée d'un perpétuel mouvement qui donnait à son visage glacial une capacité à pétrifié sur place le jeune Gobelin et faire tomber le sourire du Défaiteur d'Hapubou.

La voix desincarnée de la femme traversa la forêt comme une parole divine.
- Je vois dans tes yeux que tu n'as toujours pas comprit ton rôle, mon enfant.

Elle dégagea d'un revers de main le masque d'eloigné qui couvrait le visage d'Ounatos.

- Tant d'années ont passé et regarde toi, tu as à peine pris une ride. 
De ses ongles allongés comme des tentacules de racines couleur charbon, la femme se propageait sur le corps d'Ounatos. Tel des sangsues, les lianes s'ancraient dans sa peau violacé avant de se propager plus encore.

Sa veste s'arrachait sous la pression des racines et laissait apparaître son torse nu. Parmis les innombrables cicatrice plus ou moins anciennes les racines se rejoignaient sur une d'exception. Une marque qui faisait un cercle incomplet autour de son cœur.
- Comme dans mes souvenirs, reprit la femme à la voix inhumaine en quittant la cicatrice de ses doigts.

Le défaiteur d'Hapubou cracha quelques fibre de bois égarés dans sa bouche et laissa transparaître la totalité de ses épaisses canines.

- Je te retournerais bien le compliment Matrônela, Ounatos regardait avec dégoût les lianes qui pénétraient les yeux et les oreilles de la femme, - mais on dirait que depuis la dernière fois t'as chopé un sale truc.

- Vous vous connaissez, grimaça Goul'Disor.

- Je te présente Matronela, reine des solaires et accessoirement une meurtrière sadique et sociopathe comme on en fait peu, compléta l'enfant maudit.

La femme aux lianes noires se contenta de rire jaune. Puis gardant le même air glacial, elle étira les racines qui retenaient Ounatos et ce dernier arrosa Goul'Disor d'une gerbe de sang violet.

Malgré la piètre opinion que j'ai pour ta race gobelin, laisse moi le plaisir de t'éclairer.

De la paume d'une de ses mains, la matriarche fit émerger un entremelement de racines qui partie rejoindre le sol. Elle continua de les faires s'entremeler jusqu'à former l'ébauche d'une silhouette.
Petit à petit les racines s'élargissaient, fusionaient, puis venait jusqu'à former la carrure massive d'un Ouroboros. Avec précision se dessinait sur la silhouette les traits d'un visage abrupte et la légèreté d'une tunique de peau qui le couvrait.

- Cela devrait te rappeler des souvenirs, se plut elle a annoncer à l'enfant maudit.

Les derniers détails s'affinaient lorsqu'elle répéta le geste avec sa main gauche. Mais cette fois, la silhouette créée était fine et pourvue de longues oreilles Lunatel. Avec la même élégance que pour la première silhouette, un visage doux et une robe légère s'incrusterent avec précision dans les racines devenue statue de bois.

Le réalisme des deux silhouettes était parfait. Et ce qui suivit les rendit plus incroyable encore, lorsqu'un semblant de souffle de vie manipulé par Matrônela pénétra simultanément les deux effigies.
Les deux être de bois expirèrent au même instant, comme sortit d'un sommeil profond. Une vie illusoire se mettait à battre dans leurs cœurs, mais aussi dans leurs regards. Leurs pupilles déboussolées analysaient ce qui les entouraient et leurs respiration s'accélèraient. L'illusion était parfaite. Les deux silhouettes comme prises au piège, se regardait l'une et l'autre avec tendresse, les mains tendues vers l'autre sans pouvoir se toucher.

- Touchante réunion de famille n'est-ce pas? jubilait Matronela.

Goul'Disor regardait confus.

Les poings et la mâchoires du défaiteur d'Hapubou étaient serrés à s'en briser les dents et se faire craquer doigts. Son corps se contractait sans égard pour sa plaie. À trois reprises, les branches qui le ligotaient craquèrent sous la pression avant que Matronela ne les réformes d'un geste. 

- J'étais là, ce jour-là. Ce jour où fut donnée une leçon pour quiquonque oserait à nouveau trahir la pureté de l'eclipse. L'union entre un descendant de la lune et un du soleil, l'ultime tabou. Jamais un enfant ainsi conçu n'avait réussit à voir le jour vivant. Un miracle pour ses parents, une malediction pour les autres.
-  La mère fut jugé dans la tribut Ouroboros du père, tandis que le père fut confié aux Lunatels auquel appartenait la mère. A leur manière barbare, la punition des Ouroboros fut violente et expéditive. Berserk désert puces des sables firent le travail avant de la pendre aux yeux de tous.

Une épaisse racine entoura la gorge de la silhouette végétale representant la jeune mère et la souleva. Celle-ci se débattait, suffoqua puis... Crac. Le souffle de vie à peine acquit la quitta. L'autre silhouette qui représentait l'Ouroboros tomba à genoux devant la scène. Puis ce fut son tour de subir visuellement à travers les hématomes brûlures et autres entailles, les tortures que lui avait fait subir le clan de sa femme.

Les gros yeux jaunes de Goul'Disor s'humidifiaient. Dans les yeux du défaiteur d'Hapubou en revanche, il n'y avait que violence et aura meurtrière. Ses canines inférieurs se dévoilait dans leurs totalitée, l'éclat d'argent de ses yeux s'intensifiait, ses muscles se contractaient à en faire céder par moment les entraves de lianes. 

Goul'Disor voyait son camarade comme il ne l'avait jamais vu face à personne.

Puis devant les deux silhouettes de bois qui se désagrègeaient doucement, en apparue une troisième, bien plus petite cette fois. Ce n'était autre qu'un nourrisson, entouré d'un drap de feuille.

- Tu me le paieras, hurla Ounatos d'une voix aussi grave qui puissante. Sa colère s'entrecoupait de flash-back qui l'embrumait. Ses paupières se pliaient de colère dans l'objectif de faire disparaître ces souvenirs de sa tête.
Le sourire de Matronela défiait son visage agressif, alimenté par la vision de ses parents pendus.

- Je me demande si quand je te planterais ma berserk dans le crâne ça sera de la sève qui eclaboussera mes botes, cracha t'il, terminant de convaincre Goul'Disor que sa mission s'arrêtait ici.

- Soignes ton language créature. Ce n'est pas une façon de parler à Matronela, l'une des premières être à avoir foulé ce monde, intervint une voix faible qu'il reconnu.

C'était la jeune femme qui était ligotée au poteau. Sa peau était encore brûlé par son traitement précédent et pourtant, celle ci a prenait la défense de son bourreau avec véhémence.
Sa chevelure brune ondulée, ses quelques tâches de rousseurs, ses paumettes rosés, son teint hâlé, ses yeux d'or, la finesses de ses traits, la fermeté de ses paroles, voilà qui avait de quoi capter l'attention d'Ounatos au détriment de Matrônela. L'inspection du visage naïf de cette dernière lui faisait desserrer la mâchoire.

- Ne gaspille pas tes paroles Ylia et reste à ta place, l'interrompit sèchement sa supérieure.

D'un revers de main Matronela resserra l'emprise de ses lianes sur les deux prisonniers. Du sang jaillissait sans retenue de la blessure d'Ounatos tandis que de par ses cris à peine étouffés Goul'Disor arrivait au maximum de ce qu'il pouvait endurer.

- Drôle de choix que ton sous race de compagnon. Tu as toujours su t'entourer des pires êtres de ce monde, lâcha Matrônela en resserrant son emprise sur le Gobelin sans même le regarder.

C'etait au tour du défaiteur d'Hapubou de regarder impuissant.

- Je t'ai élevé comme l'aurait fait une mère. Qui d'autre était là pour toi ? Sa voix glaciale prenait en profondeur.
Qui te protègeais des attaques de ton frère ?

- J'aurais préféré mourir ce jour là, eut du mal à terminer Ounatos. Il se sentait vaciller.

Les branches qui le retenaient comme un éventail étaient couvertes de sang. Le poison gagnait lui aussi du terrain. Devant un tel spectacle, la femme aux lianes cessa un moment sa folie sadique et caressa le visage ensanglanté de sa victime avec intérêt.
Ce dernier perdait peu à peu connaissance et sa vision se troublait alors qu'il tentait de chuchoter.

Matrônela approcha son oreille pénétré de lianes.

... Pour toi je ferais une exception. Je tuerais pour la dernière fois.. S'essoufla l'enfant maudit à cours de jus. Seul sa colère empêchait son corps de lâcher. 

- Tu as déjà essayé... Susura Matronela d'un sourire fier, mais déjà Ounatos sombrait.
- Amenez l'enfant maudit jusqu'au geôles, quand au semi être qui l'accompagne. Remettez le à flot, la Traverse le mènera jusqu'aux Lunatels, ordonna la chef des solaires. Ils ont de l'expérience dans ce domaines.

Ounatos n'avait plus assez de force pour suivre Goul'Disor du regard. Il tournait de l'œil. Aucun mot n'avait la force de sortir et faire office de au revoir'

Devant son côté Matronela usait de son pouvoir et remis à flot l'embarcation encore couverte de racine. Elle y emprisonna Goul'Disor de plusieurs lianes et donna une impulsion au navire.

- Assez perdu de temps! Direction le sanctuaire.
D'un mouvement de poignet, Matrona engagea la marche. La végétation s'écartait sur son passage et celui des femmes qui l'accompagnaient.

- Elle est le réceptacle. Tu es la clef. A nouveau une voix parvenu des abisses résonnait dans la tête d'Ounatos. La dernière fois qu'il l'avait entendu parler, tous tout ceux qui lui était proches sont mortes.

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