3. L'élixir de Berserk (terminé)
Boire une potion impliquait d'avantage qu'ouvrir le bouchon de la fiole et avaler le tout d'une gorgé. Il fallait prendre en compte le poids du buveur, la race, l'intensité de la potion, son dernier repas parfois.
Autant de variable qu'il existait d'ingrédients. Autant de règles bafoués par Hapubou qui en plein milieu du relais de coursier vidait la fiole jusqu'à la dernière lampée et devenait ce qui s'approchait de plus en plus d'un gorille de chaire. Les yeux révulsés, le teint rougie de colère, tous n'indiquait qu'une volonté de se servir de ses muscles au proportions indécentes.
Épée en main Hapubou avançait. L'ivrogne face à lui reculait pour la première fois. De justesse il esquiva le premier assaut qui décrocha dans sa course quelques lattes du plancher. Un deuxième coup de lame non loin de le décapiter lui entailla la joue et éclaboussa le mur d'une traînée violacé.
Hapubou multipliait les passages d'épée dont chacun avaient la force de trancher une poutre ou de fendre l'une des table de bois massif du relais. Des perles de sueur à l'odeur de liqueur goutaient des tempes dégarnies de l'ivrogne.
- Je vais te démembrer! Criait Hapubou dont la voix modifiée par la potion la faisait résonner comme celle d'un troll des montagnes sous acide.
- Nom d'une chiure de moineau royale ! jura le racié alors qu'il évita de peu un coup qui scinda le bar de chêne en rasa le nez du tenancier caché derrière.
Alors qu'il déplorait du regard les quelques bouteilles de liqueur brisées dans l'action, l'ivrogne remarqua aussi la teinte d'Hapubou. La couleur rouge vive de sa peau revenait peu à peu au rose écarlate originel. Ses muscles fondaient à vue d'œil.
En réaction le racié attrapa une corde accrochée à son énorme baluchon.
Il commença un jeux habile et lui entremela genoux, coudes et toutes les articulations en perte de puissance. Après quelques passages acrobatique, il compléta le tout d'un nœud solide, puis passa la corde par dessus l'une des poutres qui soutenait le toit. Il l'utilisa comme balancier, puis tira d'un coup sec. Comme sous l'effet d'un levier le mercenaire fut soulevé à mi hauteur tel un rôtie de sanglier. Son corps avait déjà presque reprit sa taille originel. La tête en bas, seul sa natte touchait le sol malgré ses gesticulations nerveuse.
- Ça ne sert à rien de te débattre l'ancien. C'est une corde Lunatel, expliqua le racié essoufflé. Il cherchait de la main la première liqueur à sa portée sur l'une des tables.
Couplé à sa colère et ses gesticulations, le corps du grand père dégageait une étrange odeur de brûlé.
Pendue et ficeler comme un saucisson il avait desormais retrouvé taille humaine..
- Fait ce que tu as à à faire, monstre. Je meurs avec honneur.
L'ivrogne récupéra sa lame Lunatel sur le corps assommé du jeune mercenaire à la bouche bancale. Il admira un instant ses reflets d'argents puis porta au grand père un coup net et sans bavure. Aucune trace de sang ne se répandit sur le sol. Seul une motte de cheveux s'envola avant de s'étaler sur le sol.
- Qu'est-ce que tu m'as fait? rugit Hapubou en réouvrant les yeux, de toute évidence, vivant. Du bout des doigts il tatait son crâne dégarni.
-Pourquoi ? Pourquoi m'épargner? Interrogea t'il d'une voix chancelante, les effets du trop plein de potion faisant ressortir les veines de son front.
- Tuer salie mes armes et j'ai horreur de les nettoyer, répondit son interlocuteur non sans une pointe d'ironie. De toute façon avec la chiasse et les maux de tête que va t'apporter le fait d'avoir englouti la potion d'une traite, tu auras ce que tu mérites.
En ce qui concerne ceci cependant, l'ivrogne farfouilla les poches du grand-père à la recherche de sa bourse qu'il subtilisa.
- Quelle est ton nom? Quemanda Hapubou toujours pendant au bout de la corde, le regard à peine détourné de sa bourse tout juste subitlisée.
Le racié fixa ses pupilles longilignes sur Hapubou pour répondre.
- Ces temps-ci, je m'accomode de.. Face-de-Tueur, lança t'il rempli d'une fierté qui au delà de ne pas lui aller au teint, rendait ce surnom encore plus ridicule.
- Et tu as osé critiquer le gamin. Ce nom est pire que de la merde de Gobelin avarié eût du mal à exprimer Hapubou la tête à l'envers.
Pour moi tu seras le premier défaiteur d'Hapubou, sois fier de porter ce nom à l'avenir, finit-il d'un ton solennel malgré sa posture ballante.
Sans semonce, le renommé défaiteur d'Hapubou porta au grand-père une puissante claque qui fit se délier la corde et s'écrouler Habubou sur le sol à côté de sa natte.
- Défaiteur d'Hapubou... Ricana le racié amusé de l'ego du mercenaire en récupérant sa corde.
D'une main plongée dans son sac, l'ivrogne attrapa un second masque d'eloigné en tout point similaire au précédent et l'enfila. Il planta dans le planché son épée Berserk, une épaisse lame d'acier qui accompagnait sa lame Lunatel et s'y accouda.
Il profitait du calme qui s'était emparé du relais de coursier pour sortir de son trois quart brun une pipe de bois finement gravée. D'un grattement d'allumettes il embrasa un mélange d'herbe bleuté qui emplissait le réservoir et commença à aspirer.
Il jetait un dernier regard nostalgique sur les lieux. Le petits fils éclaté contre la table, les cousins toujours cloués au plancher par les flèches dont on ne discernait plus qu'à peine les faibles gémissements. L'un des oncles avachi sur le sol, encore trop sonné pour bouger. L'autre gisant non loin, assommé. Et pour finir, le grand-père écroulé muni d'une nouvelle coupe de cheveux.
Ce fut soudain un bruit de casserole qui le sortit de sa mélancolie.
Le captif Gobelin. Ce dernier avait passé un manteau de fourrure trop grand et tirait un sac remplis à ras bord. Il avait profiter de la bataille pour se défaire de ses liens et s'était affairé à récupérer tout ce que pouvait contenir le relais en nourriture et autres choses utiles.
Soudain conscient que le combat était terminé, ses deux iris gobelines aussi rondes que jaunes se posèrent sur son sauveur.
- Je...je ne sais pas comment te remercier.
Sa voix tremblait. Tout comme son corps qui battait au rythme des fenêtres heurtés par le blizzard.
- On me le dit souvent, ironisa le racié en effectuant un rond de fumée. Trouve moi une bouteille pleine et considéres qu'on est quitte.
- Vous êtes l'enfant de l'éclipse n'est ce pas. J'ai entendu parlé de vous. Peut être est ce le destin qui vous a place sur ma route. J'ai besoin de vos talent. Je suis prêt à vous donner ce que vous voulez en échange. De très mauvais hommes sont après moi, reprit le gobelin.
Sa voix était aussi faible et hésitante, que celle du défaiteur d'Hapubou était grave et assurée.
- M'en parle pas. Les hommes, les pires de tous et pourtant, les seuls à vendre de l'alcool dans cet endroit, répondit le dénommé enfant de l'eclipse en continuant de chercher une liqueur des yeux.
- Je vous le rendrait de la manière qu'il vous conviendra si vous m'aidez. Je dois me rendre dans les mines d'Oldinard au plus vite, insista le frêle gobelin à la limite de la supplication. Le sort de bien des innocents dépend de ma mission.
Le regard de chien battu du gobelin n'avait d'égale que l'indifférence du Défaiteur d'Hapubou.
- T'as su venir, tu devrais savoir repartir. Personne ici n'est innocent, clama l'ivrogne masqué, même si à bien regarder la créature chétive qu'était le Gobelin, l'imaginer dangereux le rendait perplexe.
Toujours la pipe à la bouche, le sang de l'ivrogne ne fit qu'un tour. Il fixa la cheminée derrière le bar. De la fumée bleu se dégageait du foyer. De la poudre de pacificateur avait du y être jeté par le tenancier. Les pacificateurs pouvaient repéré cette fumée à des dizaines de kilomètres, moins avec le blizzard.
L'ivrogne masqué paru se dépêcher pour la première fois. Sans afficher davantage qu'une bref regard noir au tenancier. Il attrapa une, puis deux, puis trois et quatre bouteilles de liqueur derrière le bar avant de se diriger vers la sortie. Il revint en chercher une cinquième, puis une sixième et prit la fuite par l'arrière du relais. A sa suite le gobelin fit de même.
- Attends moi! Ou es tu ?... Cria le gobelin sans dejà plus n'apercevoir que la silhouette imposante de son sauveur battu par la neige.
- Le sort du monde dépend de toi, criai t'il en vain.
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