25. Un air de Famille 👩‍👩‍👧‍👧

Pieds et poings liés, le cerveau engourdit, les sens amoindris du Défaiteur d'Hapubou ne suivaient pas sa volonté de comprendre. Il sentait son sang. La chaleur que laissait celui-ci en coulant le long de son torse. Il s'en inquiétait autant qu'il cherchait des réponses autour de lui.
Les murs qui l'entouraient brillaient d'une lumière intense. Ce qui en plus de lui irriter des pupilles n'aidait pas sa vision encore brouillon à y voir plus claire.

S'en remettant à ses autres sens pour comprendre sa situation, OrquElfie se concentrait pour atténuer son acouphène. Ses oreilles bourdonnantes manquaient d'abord de cohérence, mais bientôt une voix se démarqua. Une voix surgit d'un passé lointain, et qui il ne se l'expliquait pas, lui sonnait familière.

- Comment peux-tu encore te justifier Azael ? Ton fils unique pendait à moitié mort sur une pilulier, exposé à la vus de tous dans une ville Tark. Tu priais notre Lune bien aimée pour accompagner son âme, alors que ton fils souffrait, implorant ton aide, ligoté comme un morceau de viande.

La voix accentuait son articulation, et sonnait de plus en plus intense, préparant la menace à venir.

- Je vous en supplie votre Altesse. J'ignorais tout de sa situation. J'aurais fouillé le monde entier pour le retrouver.. Il y avait tant de cadavre autour de moi, jai cru que... J'ai cru que... Tout avait été brûlé... Ma femme... Ma femme était morte dans mes bras, je n'avais plus d'espoir. Je vous en supplie laissez moi le revoir une dernière fois... J'implore votre pardon... Tuez moi si vous le souhaitez, mais laissez moi le voir une derniere fois, je vous en prie, suppliait à chaude larme l'homme à genoux face à lui.

- Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses, mais à notre Lune, Ael. Tu as imploré son aide et son nom en vain. Tu connais la sentence réservée pour un tel parjure.

Kaze n'arrivait pas à re-situé cette voix qu'il connaissait. Mais sa vision s'éclaircissait peu à peu.

Il commençait à s'habituer aux murs d'alunite fluorescente et de leurs eblouissantes couvertures de gemmes. Il voyait les gardes Elfiques qui se dressait à ses côté. Les marches qui s'étalaient derrière lui pour se finir dans un bain de foule encore floue.
Il était capable de déceler les contours d'une fiole bleu nuit, posée sur une haute table de verre. Et la direction du bras tendue de l'homme dont il reconnaissait la voix qui se saisissait vers celle-ci.

- Épargnez au moins mon fils. Je vous en supplie accordez-lui une bonne vie... C'est un bon garçon, continuait de pleurer l'homme en prenant à contrecœur la fiole au liquide sombre.

Puis face au silence de celui qu'il nommait son altesse, l'homme avala son contenu de la fiole d'une traite.

- Azail ni tel Ael.
Qu'Ael m'éclaire le chemin.

Une fois vidé, il fixa la fiole, remplis d'espoir. Il cherchait à se convaincre qu'il était digne de son pouvoir. Digne de survivre à son emprise.
Il ne fallut pas plus d'un instant cependant pour que l'homme lâche la fiole qui alla se briser au sol. Les mains serrés contre sa gorge il démarra de secs toussotements, de plus en plus violent. Comme la suite logique d'une telle douleur, son corps s'écroula d'une traite sur le sol gelé. L'homme convulsa quelques instant, puis rendue l'âme.

Kaze reconnut l'exécuteur qui l'avait amené. Celui-ci détournait le regard de la scène, déçu.

- On dirait qu'Ael n'accompagne pas tes prières Azael, paraissait à l'inverse se réjouir le monarque Elfique.

Son intonation piqua le cœur d'OrquElfie. Cette voix lui rappellait une douleur passée qu'il n'arrivait toujours pas à formuler.
Mais soudain ses souvenirs furent interrompues alors que l'homme que Kaze croyait mort se redressa. Sa peau était devenue aussi grise que la pierre. Celui-ci adoptait une posture des plus animale et d'un bond se jetta sur l'altesse Elfique devant lui. Aucun des gardes ne réagit.
D'ors et déjà préparé à cette réaction, l'homme dont Kaze décelait désormais les impeccables parures d'argent qui allaient avec son titre fit chanter sa lame. Le mouvement fut effectué d'une vitesse si extrême que l'épée ne sembla qu'à peine sortir du fourreau. Le dénommé Azael s'écroula sur le sol et cette fois, ne se releva pas. .

- Approche Nazil. J'ai besoin de bonnes nouvelles que seul toi daigne m'apporter en ces temps sombred, reprit la voix de l'altesse, déjà passée à autre chose que le meurtre de sang froid qu'il venait de commettre.

Ça y est.

Kaze avait reconnu la voix. Son pouls prit de l'importance. Ses dents se serrèrent. Sa vision lui revenait et intensifiait encore ses palpitations.

Meliodas! Cracha Kaze de l'interieur.
Celui-ci n'avait pas prit une ride. Il restait le même enfoiré après tant d'année. Déplorait Kaze sentant monte le dégoût le long de ses papilles. Il ne refoulait pas les pulsions meurtrières qui tordaient ses traits.

Il lui devait tout. De la mort de ses parents à sa jeunesse cauchemardesque... Lui.. Le seul homme qu'il s'accorderait à planter jusqu'à son dernier souffle.
Quelques flash-back non désirés se frayaient un chemin jusqu'à sa conscience. Sa rage le faisait forcer inutilement sur ses liens lorsque face à lui l'elfe se dressa.

Le responsable de son agitation se mit rire. À n'en pas douter il avait mainte fois rêver de ce moment.
Le sang d'OrquElfie bouillait, ses muscles se contractaient, et plus étrangement, ses pupilles vibraient. Mais c'était oublier sa blessure qui le vidait de son énergie et de son sang plus que de raison.
Après toutes ces années Kaze rêvait encore de le démembrer méticuleusement jusqu'à ses que ses yeux d'argent virent au rouge. D'appuyer  son épaisse chaussure de cuir sur sa joue et se délecter de chaque craquement de sa mâchoire

Cette pensée vengeresse l'aidait à reprendre son souffle. La deuxième étape fut de retrouver sa voix.

- Tu n'as pas changé dis-moi. Toujours la même sale gueule. Ce père de famille à moitié affamé avait l'air d'être un adversaire coriace, j'ai presque eu peur que ses liens se défasse lors de son assaut. Commença Kaze.
- Enlève moi vite ces chaînes que je puisse te faire un câlin pour fêter nos retrouvailles... Mon frère..
Kaze luttait pour garder une voix stable sans que sa colère ne le dévore.

- J'aurais cru que les années t'assagiraient. Mais je vois que ton arrogance n'a pas faibli elle non plus. Lança le seigneur Elfe en tournant le dos à OrquElfie.
- Il faut croire qu'on ne change jamais vraiment. Moi le bourreau, et toi la victime. Hein... mon, Demi-frère, le corrigea t-il écartant au maximum tout lien de parenté.

- Autant pour moi. Comment oublier que ton père a toi était une raclure finit. Mon père aurait botté le cul du tiens si fort que ça lui aurait fait pousser des couilles. Cracha Kaze en même temps qu'une gerbe de sang.

Chaque mot, chaque phrase de provocation à l'encontre de son frère lui faisait du bien. Mais il voulait plus. Il voulait sentir sa peine, sa détresse, son monde s'écrouler.

- Tu sens tellement la raclure que j'ai même du mal à croire qu'on partage la même mère, l'agressa ElfOrquie dont la colère refoulée empêchait cette fois son ton ironique de s'installer.

Le bruit de l'épée sortant du fourreau précieux de l'efle se fit entendre de nouveau. Comme la première fois, son coup fut porté si vite, qu'il fallut un instant à Kaze pour ressentir d'où venait sa douleur.

Du sang gicla sur le parterre de marbre devant lui. Son sang. Méliodias avait sectionné la partie haute d'une de ses oreilles d'elfe, dont le bout ricochait encore sur le sol froid.

- Ne sois pas triste. Tu n'avais pas besoin de ces artifices, ils te font paraître pour ce que tu ne seras jamais. Tu n'es plus que la dernière trace de la traîtrise d'Elisia. Une relique pleine de honte, une erreur devenue mythe pour enfant, continuait l'Elfe d'une voix on ne pouvait plus calme et sadique.

L'enfant sans nom ne laissa paraître aucune trace de douleur face a son oreille écourté.
Cependant, au nom de sa mère, il ne pût que serrer les dents d'avantage. Si sa mâchoire n'avait pas la résistance de celle des Orques, ses dents se seraient déjà fêlés.

- Tu as clairement préféré prendre les penchants lâches et sadiques de ton père, que la douceur et le courage de notre mère. Que prouverais tu à me tuer alors que je suis attaché? Comment montrerais tu à tous, la supériorité de ta race pure, si tu m'exécute de manière aussi lâche? cracha Kaze, l'oreille toujours dégoulinante de son sang violacé dont la couleur anormale fit d'ailleurs jaillir le dégoût de son demi-frère.

L'approche d'OrquElfie était des plus maligne pour espérer obtenir une issue à sa situation précaire. Cependant ce n'était pas la raison qui avait formé ses paroles sensées, mais bien sa colère. Il voulait arracher la tignasse blanchie du crâne de son frère et lui ôter le sourire sadique qui ne l'avait pas quitté.

- Ton arrogance est risible. Tu crois vraiment que cette manipulation de bas étage a sa place ici? Je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Je ne reproduirais pas les erreurs de mon père. Il est évident que t'isoler pour faire de toi un exemple lui a coûté cher. Il a fait de toi le sujet des discussions, des ragots, des rumeurs, et trop rapidement des légendes. Tous les yeux étaient braqués sur ta survie, et non sur tes souffrances. Mon père a d'ailleurs payé son erreur de sa vie.

- Parce que TU l'as tué, enfoiré d'anorexique. Aucune dignité. Par quel artifice ces gens t'écoutent. Tu n'as rien prouvé, tu es la mouche qui vient se poser sur mon étron du matin, un psychopathe maigrichon couvert par son titre de seigneur.
Si tu savais comme mon poings aimerait caresser ta bouche en cul de poule cela ferait frétiller ton minou.

OrquElfie balaya la salle de ses yeux désormais en pleine possession de ses moyens.
Au dessus de lui, le plafond ouvert faisait comme un effet loupe. Accentuant le scintillement de chaque étoile qui se reflétait sur les plaques d'alunites incrustés sur le sol pavé. Mais aussi sur les murs, recouverts de gigantesques fresques retracant l'histoire des Elfes et surtout de leurs relations avec la nuit.

C'est cette même lumière qui mettait en relief les visages des Elfes présents. Comme à leur habitude, tous débordaient de stoïcisme parfois lue en regards accusateurs. Seul l'exécuteur se permettait de la fixer avec les sourcils arqués d'interrogations.

- Ta déception face à tant d'indifférence se lit dans tes yeux. Je me sens presque coupable que tu ne hantes pas mes nuits comme je le fais des tiennes. Tu n'es plus qu'une erreur parmis d'autres. Je fus pour tout te dire étonné de te voir arriver vivant. Surtout après un ordre de ma part précisant une exécution rapide. Généralement Nazil n'est pas aussi... indulgent.

Il termina sa phrase dans une nuance de déception, perceptible de l'interessé qui resta de marbre.

- Quoiqu'il en soit ta mort n'a été que retardée et elle se fera dans le plus grand des silences. Matrona sera bien déçue. Elle le sera d'ailleurs d'autant plus en apprenant que sa petite protégée pourrit actuellement dans l'une de nos cellules.

Les éclats d'argents présents dans les pupilles de Kaze rayonnerent. Lui qui souhaitait ne pas dévoiler sa faille pour Ylia était trahi par ses yeux. L'executeur ne pouvait cacher son intérêt. Tout comme quelques gardes à ses côtés qui portaient la main au fourreaux.

- Attends ne me dit pas que... Toi et la Solaire. Est-ce que c'est une blague?Est-ce que je suis dans une pièce de théâtre? Tu ne te trouvais pas assez détestable, honteux de ce que tu es pour... Quelle magnifique surprise... Un hybride Orque-Elfe avec une Solaire, surjouait le dirigeant Elfique.

Les pigments d'argents des yeux de Kaze égalaient bientôt ceux de son demi-frère qui se renfrognait. Elles scintillaient d'un éclat dont n'importe quel Elfe aurait pu être envieux, captant de plus en plus de regards des Elfes regroupés au bas des marches.

- Peut-être ne cherches-tu pas à prouver quoi que ce soit à ton peuple... Mais que dirais tu de te prouver quelque chose à toi-même, mon frère. Battons nous en duel, d'Elfe à Demi-Elfe, et voyons qui de nous deux est suivi par la clarté d'Ael.

À ce mot Nazil tressauta. Il devenait clair que son lien avec la déesse était le plus fort parmis l'assemblée et son aura ectoplasmique n'y était pas étrangère.

Meliodas avait perdu son flegme. Il restait cependant conscient qu'il entrait dans le jeu de son demi-frère et choisit de se donner du repis.

- Amenez-le dans la cellule la plus éloignée de la Solaire. Ne lui donnez ni nourriture, ni eau. ordonna t-il, obéi aussitôt par un groupe de gardes.

Meliodas se pencha à l'oreille tranchée de son demi-frère et chuchota doucement.

- Je vais faire de cette Solaire le même chose sur l'on a fait à ta traînée de mère. Je la ferais violer par des esclaves et manger par des nocturnes. Elle va enfin decouvri..

OrquElfie hurlait. De tous ses muscles il forçait ses liens et quelques quelques cordes cédèrent sans faire céder l'ensemble. Ses yeux le brûlaient, son cœur se compressait et ses poumons n'avaient plus assez d'air. L'homme qui lui avait tout pris il y a trois cent ans de cela, allait recommencer.

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