14. Tu Feras L'aveugle (début Réécriture)

Comme tous les regards, celui de Kaze fixait le corps immobile de Goul'Disor. La Berserk du chef Tark avait assez de puissance pour démembrer un trollet sur place, et pourtant.. aucune trace de sang ne tâchait le sable.

Le plus incroyable apparue lorsque la poussière créé par l'attaque retomba. Goul'Disor était intact. En un seul et unique petit morceau vert et aveugle, défiant les visage ebétés des soldats Tarks, du chef de horde et de ses propres camarades.
Goul'Disor à la force déjà inférieure à celle de la moyenne Gobeline avait stoppé la Berserk du Tark Noir d'une seule main. Une main qui en plus de soutenir la lourde lame d'acier n'avait pas la moindre blessure. L'image était presque trop irréelle pour faire sens.
Il était difficile sur l'instant de décrire, qu'est-ce que de la colère ou de la surprise emportait le visage du chef Tark.

Mais le plus étonné d'entre tous restait Goul'Disor lui même. Il en était certain. Il n'avait pas eu le reflex de lever le bras et demeurait bien incapable d'arrêter une lame à main nue. D'autant plus que sa vision était aussi flou que celle d'une pomme de terre dans un bain d'huile. Comment était-ce possible ?

Quelque chose l'avait forcé à agir. L'impulsion lui était d'abord monté par les pieds, avait parcouru son torse, puis prit possession de son bras et enfin recouvert sa main. L'espace d'un instant, il était devenue une marionette. Toujours bouche bée il en venait aux mêmes conclusion qu'Ounatos le regard déjà tourné vers Ylia.

C'était elle. A la manière de Matronela elle avait fait jaillir de la matière vivante de par sa propre volonté. À la différence que ses créations ne lui sortaient pas des doigts, mais émergeaient tout simplement du sol.
C'était Ylia qui avait fait jaillir un bois assez flexible pour contrôler son camarade, assez résistant pour amortir une Berserk et fut assez vive d'esprit pour faire disparaître le tout avant que la poussière ne retombe. Sans compter les racines supplémentaires qui avaient stoppé Ounatos dans son élan pour sauver son camarade.

La prouesse était incroyable. Assez pour mettre le chef de Horde dans une position des plus délicates face à la double centaine de paires d'yeux Tark tournés vers lui.

Son premier geste fut de ranger sa Berserk dans les attaches de peau qu'il portait en bandoulière. De son visage balafré, il gratifia Goul'Disor d'un regard aussi menaçant que pouvait l'être celui d'un Ogre dérangé en plein repas.

L'absence de son nez n'empêchaient en rien ses traits grossiers d'être expressif. La frustration sculptait ses traits alors qu'il remontait sur son goa.
Il ne pouvait désormais plus que légitimer les prétentions céleste du trio ou cela revenait à admettre sa défaite contre un gobelin.

Aux yeux d'une majorité il ne faisait d'ors et déjà plus de doute que Goul'Disor, Ounatos et Ylia étaient bien les trois maillons de la mort.

- Dakadur sik Akhdour gorap. Tashik ori Rapto gador. Turuk Garuk fenels Tark-udur!
Menez les maillons de la mort dans une carriole. Derrière Turuk, jusqu'à Tark'Hadur! Dépêchons avant que les Fenels nous rattrapent, ordonna le leader à sa troupe comme pour affirmer sa position de chef.

Son ordre fit frissonner Ounatos et Goul'Disor qui comprenaient l'Ouros. Ils évitaient la décapitation, mais se retrouvaient à devoir rejoindre la horde.
Avec une crainte superstitieuse mal dissimulée, quelques Tarks choisies parmis les moins réticent furent dépêchés pour escorter le trio jusqu'à leurs transport. Le bras droit du chef qui avait osé le. Contredire était de. Ceux la.

Comme si le trio pouvait les faire fondre d'un regard. Les maillons de la mort furent mené avec méfiance devant une carriole attelé à un quatuors de chamelops. 
Ces derniers étaient d'un pedigree bien différent des grand mères qui les avaient mené jusque là.

Le brâillements familier de leurs anciennes montures fit d'ailleurs écho à travers l'oasis. D'un coup de Berserk, elles étaient transformées en filet pour la Horde et rien qu'au son de leurs cris, Goul'Disor priait pour que la même chose ne leurs arrive pas.

Une plate-forme abaissée à l'arrière de la carriole mena le trio a un rectangle de planche dur couvert d'un toit de peau brune. Quelques sacs de blé, des armes et des boucliers brisés s'y trouvaient déjà entassés. 
Alors que les Tarks remontaient la plate-forme arrière, Ylia s'écroula sur l'un des sacs de blé. Ounatos amortie sa chute en la rejoignant d'un bond et une fois au sol vérifia son pouls.

- Elle est glacée, chuchota il en cherchant quelque chose d'utile dans le foulli de la carriole.
L'utilisation de ses pouvoirs n'était pas sans conséquences, comprenait-il en passant avec conviction un baume d'Aloès sur son front. Puis tournant son regard vers Goul'Disor, il constata qu'Ylia n'était pas la seule à en avoir besoin.

- Juste un coup de chaleur, lâcha Goul'Disor en devinant à sa prise de Pouls l'intention de son camarade. A raton il s'étalait lui aussi sur un sac de blé de sa taille.

- Avec tout ce qu'on a fait depuis le relais t'as intérêt à le délivrer ce message a tes galeries, confia Ounatos trop tard. Le sommeil avait déjà gagné son camarade.

Désormais seul éveillé du trio, Kaze laissait son regard flotter sur la horde en marche. Appuyer sur l'ouverture d'un des flancs de la carriole, il surplombait la horde. La campagne de chasse arrivait à sa fin et les guerriers accusaient le coup, fatigués et blessés pour la plupart. Dans les charrettes les trésors de guerres remplaçaient les provisions.
Il y'avait des armes, des minerais rares, des peaux ou encore des épices, mais égalements d'innombrables ingrédients. Des roses des sables, des perles volcaniques, des crochets de vipères et même des fioles d'ancienne lave... Il y avait là de quoi rendre riche un coursier et remplir plusieurs relais de potion.

Cependant ce n'était pas ce qui attisait la fierté du leader Tark, ni l'objectif principal de sa campagne. À travers le territoire volcano-désertique d'Engoro, son escouade avait raflé une pléiade de combattants jugés supérieur.

Ubadour.. Songea Kaze en repensant au mot du chef de Horde. Des festivités aux allures de Tournoi organisé par les Ourobos. Sur le principe du dernier survivant les spectateurs y trouvaient en général leurs quota de violence. Trois  carrioles aux barreau métalliques remplies de combattant faisaient partie du convoi.

Le renégat tatoué avait d'ailleurs rejoint l'une d'elle, à seulement un goa d'écart de sa position. Ounatos pouvait lire ses tatouages autant qu'entendre ses chuchotements. La cage qui le contenait lui et quelques autres était tracté avec secousse par deux rhinautores. Des pachydermes à la démarche saccadée qui eux aussi subissaient l'effort d'une campagne intense.

Mais de tous, les plus à plaindre restaient les occupants de la carriole en queue de cortège. Cette dernière charrette était de loin la plus longue. Son armature de métal dégageait une chaleur visible par sa façon de troubler l'horizon. Elle était pleine d'esclave, des Lunatels pour la plupart. Leurs états donnait envie de vomir. Une quinzaine d'entre eux etaient enchaînés à l'intérieur, enfermé dans cette chaleur étouffante. On pouvait avec une bonne vue discerner leurs muscles amaigri et leurs peaux naturellement blanches couvertes de brûlure de soleil et de crasse. Certains semblaient presque mort, d'autres l'étaient.

- Aucun doute qu'il va encore en jeté une poignée d'esclave par dessus bord pour ralentir les Fennels, lança une voix calme venu de la cage ou se trouvait le renégat tatoué.

Ounatos laissa traîner une oreille.

La voix était celle d'un Ouroboros d'âge mur aux long cheveux blancs noués en chignon. Kaze reconnaissait sur lui les apparats d'une tenue de général incomplète et une aura de sagesse palpable.
Derrière lui un semi-troll semblait prendre a lui seul tout l'espace de la cage. Une masse de muscle au crâne proéminent, qui sans arrêt se passait la main sur le crane.

En face de lui un troisième prisonnier concurencait le semi-Troll en terme de tour de taille. Il s'agissait d'un homme à l'embonpoint confortable couvert de bijoux tous plus voyant les uns que les autres. Il arborait un veston bleuté qui ne suffisait qu'à peine à contenir l'ensemble de son ventre. Il était avachi contre une etrange énergumène avec qui il échangeait quelques denrées reboutantes. Un être grisâtre de taille moyenne et aux dents aiguisés rendue petit par sa cambrure. Il rongeait à cœur joie ce qui ressemblait à un reste d'os. Un groupe débordant de charisme auquel s'ajoutait en bout de cage le renégat tatoué, la tête entre les mains.

- Hey les Maquaques. Vous trouvez pas qu'on était déjà assez nombreux la dedans. Ça fait deux jours que je demande une cage vide pour mon ami et moi, s'emportait l'humain à la forte taille en tentant de capter l'attention du geôlier Tark qui se tenait entre eux et la carriole d'Ounatos. Un Tark à la peau sombre qui ne semblait comprendre la langue des hommes.

Sans réponse il réitéra.

- Hey les connard on vous a couper la langue en même temps que les couilles. Son teint était rouge de colère et alimentée par la chaleur ambiante. C'est parce que votre chef s'est fait botté le cul par un gobelin aveugle c'est ça ?

- La plupart des Tarks ne parlent pas le langage des hommes tu sais, le rassura le vieil Ouroboros au bouc grisâtre.

- Moi ennuie beaucoup, intervint le semi troll, Nous jouer à que boive le Brave.

- La dernière fois qu'on a joué tu te rappelles comment ça a fini Tête d'Enclume ? Se herissa l'homme grassouillet en attirant son attention sur le squelette qui jonchait le sol et dont son ami grisâtre avait rongé tout ce qui pouvait l'être.

Kaze ne pu retenir un rictus face à l'atmosphère cocasse de la petite cage. Il attira aussitôt sur lui l'intérêt de l'homme à l'embonpoint qui d'un large sourire aux dents jaunes semblait se rejouir d'un nouvel interlocuteur.

- Mal placé pour te foutre de nos gueules avec la tienne. Lâcha celui-ci a Ounatos, attirant l'exaspération de ses camarades. Derrière ses barreaux il regardait Ounatos avec défis.

- Il a un masque Gros'Balour, comment tu peux même savoir si il a une sale gueule, l'enguirlanda le général aux chignon blanchi en regardant à son tour l'enfant maudit à travers le flanc de son chariot bâché.

- Si il n'avait pas une sale gueule il ne la cacherait pas, s'emporta le dit Gros'Balourd.

- Lui Guerrier mourant, maillon de mort, vous maudit, souleva tête d'Enclume, le semi troll.

- Un maillon de la mort et puis quoi encore, c'est quoi cette histoire ridicule. Tu peux repondre au moins, reprit Gros Balourd de plus belle encensé par les chuchotements en Lunatel de son ami grisâtre.

- Il faut toujours que tu rabaisses les gens pour les inciter à te répondre ? Intervint le vieil Ouroboros, aussitôt interrompu par le semi troll.

- Lui maudit, se renfrogna Tête d'enclume.

- Lui surtout très lâche. T'es capable de parler au moins, ou tu ne sers que de larbin pour gobelin ? Le cherchait Gros Balourd.

Déterminé à ne pas griller sa couverture, Kaze luttait pour ne pas répondre à la provocation. Il serrait de sa poigne un sac de blé qu'il transformait en farine. Sous son masque ses canines se dévoilait de frustration, mais il se désengagea de la conversation pour garder un œil sur ses camarades allongés.

- T'as peur de répondre ou quoi ? Je savais pas que la mort avait rien dans les gonades. Et comment elle va la poulette, Le provoqua a nouveau l'homme à l'embonpoint faisant se lever ce dernier.

- Tzaku ahk dakur torim n'tgotuk dakarin.
Lança Kaze qui attisa le rire du vieux général et de quelques Tarks dont le regard se porterent sur l'homme à l'embonpoint.

- Que.. Je comprend pas l'Ouros. Qu'est ce que t'as dit enfoiré ? Rageait l'homme au veston bleu et aux nombreux colliers.
Sa colère contrastaient le rire contagieux du vieux général qui ne cherchait pas à se retenir. Par mimétisme même le semi troll se mit à rire. Dans la cage seul le renégat tatoué restait indifférent à la situation.

- Qu'est ce qu'il a dit ? Hurlait l'homme à plein poumon, son agressivité dirigé envers Ounatos.

- Je ne savais pas que les maillons de la mort avait un tel sens de l'humour, envoya le vieil Ouroboros à Kaze, sur fond d'insultes en tout genre fournies par Gros Balourd qui finit par rejoindre son ami grisâtre au fond de la cage.

- On est pas les pire bougres, ricana le général. Mais être enfermé dans cette cage sous cette chaleur depuis deux semaines pour moi et plus pour d'autres. On est à cran.
Je suis... Du moins j'étais.. le général Kurtz, mais ici on m'appelle Papi maquette. Ici tout le monde a un surnom. Plus ou moins mérité, se fit il rire.

- Voici tête d'Enclume, continua l'ancien général qui tentait de pair d'empêcher ce dernier de se frapper la tête contre les barreaux.

- Pourquoi tu nous présentes putin ? Grogna Gros Balourd

- Notre beau parleur au veston un peu court que tu connais déjà, c'est Gros Balourd, toujours accompagné de son ami Canibalus, il cause que le Lunatel mais comprend ton langage.

- Il y en avait un autre mais.. Disons qu'il était plutôt mauvais joueur, ricanna Papi maquette gené, laissant apparaître le petit tas d'os empilé avec soin qui expliquait son surnom.

- Par la barbe d'une vieille Edenienne pourquoi tu t'embêtes à lui parler. Ce gars se prend pour la mort ou presque.
Si ils étaient vraiment capable de semer la mort alors il ne serait pas bloqué dans ici tout comme nous, gromelait Gros Balourd. Qu'ils s'occupe de Turuk si vraiment ils en sont capable.

- Il est pour moi, parla pour la première fois le renégat aux milles tatouages.

Le reste de la. Cage. Le. Regarda avec intérêt lorsqu'un bataillon de plusieurs chasseurs Tark passa près d'eux au galop pour rejoindre l'avant de la formation.

- Ça s'agite devant, releva Papi Maquette.

Ounatos se penchait pour mieux voir l'horizon. Des ordres exprimé en Ouros se propageaient à travers les rangs. De plus en plus de chasseurs prenaient la direction du front.
Au rythme des tambours naissant, la formation Tark s'agitait. Les roues des cages de prisonniers grincaient sur le sol de plus en plus caillouteux alors que la horde prenait de la hauteur.

A travers le flanc ouvert de la carriole Ounatos constatait a son tour la raison de cet arrêt. Il reteint un élan de dégoût de s'exprimer. Ounatos regardait goul'disor avec l'œil humide. La perte de sa vue était cette fois une bénédiction.

tandis qu'une légère fumée se profilait en tête de colonne. Une fumée opaque qui faisait se dévoiler les canines inférieurs de Kaze. L'odeur de souffre et la chaleur croissante confirmait ses craintes. Cela annonçait leurs approches d'un lieu qu'il connaissait bien.

Derrière son masque son visage se décomposait. Cela faisait plus d'un siècle qu'il n'avait revu cette enfer sur terre.
Ils avaient atteint les entrailles du désert. La d'où certain disait qu'il était née. Là ou la terre s'approchait au plus près des entrailles d'Engoro. La faille de Kebim.)

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