8.


                  Déjà une semaine qu'on est ici et je n'arrive toujours pas à y croire. Chaque jour est différent du précédent mais toujours aussi parfait. Je passe des nuits de rêve avec le nouvel amour de ma vie et mes journées sont toutes plus exceptionnelles que les autres.

Felicity, la tante de Julie, n'est presque jamais là mais tout est à notre disposition. Aussi bien les voitures que la piscine et l'entière propriété. Autant dire que l'on dispose d'un large choix : golf, équitation, plage, salle de cinéma, jacuzzi,... C'est une vie hors du commun où tout ce que l'on souhaite se réalise comme par magie.

Du coup, mon dressing à peine remplie au début du séjour est maintenant rempli de nouvelles affaires hors de prix. Julie est aux anges et ne cesse de s'extasier devant des marques que je ne pensais même pas pouvoir toucher une fois dans ma vie. Là est le seul problème. On est recouverte de présents et tout le monde est à nos petits soins mais je n'arrive pas à m'y faire. Je ne sais quoi faire de tout ces vêtements et ces chaussures qui sont loin de correspondre à mes habitudes. Et me voir arracher mon assiette des mains pour que je ne débarrasse pas est... Je ne trouve même pas de mot !

- Harper ? Harper ? Harp ?!!

Je sors de mes pensées et regarde Julie par dessus mes lunettes de soleil. Apparemment elle me parle depuis un moment vu son regard et sa moue mécontente.

- Quoi ?

- On sort ce soir avec Marc, Emy et les autres. Tu t'en souviens ?

Je hoche distraitement la tête en sirotant mon cocktail et en observant la vue pour éviter son regard intransigeant. Elle parle de nos nouveaux « amis ».

- Tu viens ?

- Je ne sais pas... Je suis fatiguée aujourd'hui.

- Harper... Tu viens et puis c'est tout.

Je soupire et me laisse retomber mollement sur le transat. Elle a gagné et elle le sait.

- C'est vraiment le paradis ici. Je ne sais pas pourquoi ma mère s'entête à vouloir rester en France, déclare-t-elle finalement en soupirant.

Le paradis... J'y crois quand je suis dans ce fameux lit mais derrière toutes ces belles choses se cache l'envers du décor. Le cauchemar pour certain. C'est fou de pouvoir vivre dans autant d'opulence pour certain et dans autant de misère pour d'autre.

On le remarque que si cela nous intéresse et j'ai finis par vite le remarquer ici. C'est triste de voir de telles différences au niveau social. Je ne me plains pas d'être ici mais je trouve injuste que tout le monde n'ait pas la chance d'en profiter. Surtout quand je vois la gentillesse des personnes qui s'occupent de ce domaine.

- Emy me propose d'aller nous acheter quelques petites affaires pour ce soir ! s'exclame Julie toute excitée, téléphone en main.

Le shopping et Julie, c'est le grand amour. Tout comme celui de sa tante. La carte chauffe avec elles. D'où mon dressing bien fourni en marque de mode.

- Je lui dis qu'on arrive !

- Oh non, par pitié Juju ! je la supplie.

Elle me regarde d'un œil, réfléchit puis hoche la tête.

- D'accord. Mais cela ne te dispense pas de soirée ce soir.

- Je sais chef.

- Bon, je vais me préparer. A tout à l'heure alors !

Elle m'embrasse sur la joue et me laisse seule sur la terrasse au soleil. Je ferme les yeux et respire à fond l'air chaud de l'après midi.

- Mademoiselle ?

- Parish, je t'ai déjà demandé des centaines de fois de m'appeler Harper.

- Mademoiselle Harper ?

Je ne réponds pas. La voix revient quelques secondes après.

- Harper ?

- Oui, Parish ?

- Je vous sers autre chose ?

- Non, merci beaucoup.

Je relève mes lunettes de soleil et regarde ce bel indien aux yeux noirs.

- Comment va ta femme ?

- Très bien. Et les enfants étaient ravis de vos friandises.

- J'en suis ravie alors. Pas trop fatigué aujourd'hui ?

- Ça va, Harper. La journée est calme pour nous tous aujourd'hui sans Madame.

- Ah tant mieux ! J'ai envie de faire quelque chose.

- N'importe quoi. Demandez juste.

- J'aimerais jouer au golf.

- Je vous amène de quoi jouer.

- Pour 4. Alors prenez la panoplie complète !

Il me regarde ahurie et ne bouge plus.

- Nous ne pouvons pas...

- Vous n'allez pas me laisser jouer toute seule et m'ennuyer, quand même ? dis-je d'une voix boudeuse.

Je le prends sous le bras et me dirige vers le sellier avec lui. Il prend le nécessaire avec un certain retrait et me regarde avec doute.

- Ne vous inquiétez pas, je serais gentille et je ne vous mettrais pas la misère !

Il laisse échapper un petit sourire et me suit dans les dédales de la maison.

- Maria ! Amazone !

Les deux femmes apparaissent quelques temps après.

- Un problème Harper ? Besoin de quelque chose ?

- De vous ! On va jouer au golf !

- Mais...

- Il n'y a pas de « mais » juste des « super » !

Je les traîne de force à l'extérieur et on se dirige vers le « petit » terrain de golf de l'oncle de Julie.

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