7.
Oh purée ! Voilà ce que je me dis en découvrant la ville à travers la vitre teintée de la voiture dans laquelle Julie et moi nous trouvons. Mon visage est évidemment collé à celle-ci et laisse l'empreinte de mon nez en plus de la buée. Rien ne me ferait décollé mon visage de cette ouverture sur Los Angeles.
Les rues sont immenses et parsemées de palmiers géants. Des boutiques, des restaurants et autres se disputent la place sur les différentes avenues. Les gens semblent vivre dans un autre monde où le temps passe plus vite. Ils se bousculent, se dépêchent et se trimballent tous quelque chose que ce soit leur téléphone, un café ou un sac. La chaleur et le soleil ne semblent atteindre que les quelques touristes que l'on reconnaît grâce aux appareils photos, aux chapeaux ou aux regards ahuris qu'ils ont. Sûrement, celui que j'ai en ce moment.
Tout semble parfait. Les quartiers sont immenses et magnifiques. La côte pacifique est indéfinissable et sublime. L'océan m'appelle déjà et je souris intérieurement du premier bain que je vais y faire.
C'est bon, j'adore cette ville. Je suis aux anges ! La ville porte bien son nom...
La voiture ralentit. Je décolle ma face de la vitre et regarde Julie. Je suis assez déçue de la voir pianoter sur son téléphone. Je me doute qu'elle n'a rien regardé du trajet. Bien qu'elle soit déjà venue ici plusieurs fois pour voir sa famille ou en vacances, je pense qu'avec cette chance là, on ne se lassait pas. Je suis certaine que je ferais toujours la même chose à chaque nouvelle arrivée si j'avais sa chance. C'est-à-dire, ce que je viens juste de faire : baver devant la beauté grandiose de cette ville. Mais je ne dis rien, ne voulant en aucun cas gâcher l'instant juste vécu.
En sortant du véhicule, je suis éblouie par le soleil tapant. Je remarque tardivement que la maison devant laquelle on s'est arrêté est en réalité une superbe villa. Ma mâchoire se décroche de nouveau. Bon, je savais que c'était grand. Beau également. Mais là... C'est au delà de tout ça. On se croirait dans un rêve.
- Enfin chez soi ! s'exclame Julie en levant les bras en l'air, un sourire aux lèvres.
Je souris timidement devant l'immensité de la chose.
- Ma petite loutre ! s'écrie une voix suraiguë avec un léger accent. Enfin te voilà ! Mais que tu es belle. Tu vas faire tomber nos jeunes hommes comme des mouches cet été !
Julie secoue la tête en riant et rend l'étreinte à sa tante.
- Tatie, je te présente mon amie Harper.
Je me rapproche rapidement d'elles et sert la main qu'on me tend.
- Ravie de vous rencontrer. Et merci encore de m'accueillir dans ce qui semble être le paradis, dis-je avec le plus grand sérieux.
- Que ne ferais-je pas pour ma nièce préférée ? Vous êtes ici comme chez vous les filles. Je suis désolée mais je vais devoir vous laisser, j'ai rendez-vous pour un soin du visage.
Elle nous salue de la main et monte dans la berline que nous venons de quitter. Nos valises sont posées sur un chemin de pierre.
- Allez viens, je vais te faire visiter l'antre de Barbie ! rigole Julie en me tirant par la main.
- Et nos valises ? je demande en les regardant s'éloigner de nous.
- Parish s'en occupe. Et n'ose pas refuser, tu le vexerais.
Bon, j'adore cette ville, l'ambiance, le soleil, l'air et tout ce qui va avec. Bémol : je me retrouve à vivre dans une maison, ou plutôt une maison taille XXL, avec des personnes à mon service qui sont là pour réaliser tout ce que je souhaite. Soit, tout le contraire de ma vie habituelle. Est-ce que je vais aimer ? Voilà la question que je me pose en traversant multiples salons, chambres, salles de bain, salles de jeu et autres pièces en tout genre.
Couchée sur le dos dans mon lit, je fixe le plafond. Bon, c'est bon. J'ai la réponse à ma question. Je ne vais pas aimer. Je vais A-DO-RER. Je crois même que je vais vivre dans ce lit à jamais. Avec la vue sur le jardin (digne de quelques terrains de football) et la plage.
Je ne quitte plus ce lit, c'est décidé. Ni cette chambre qui fait la taille de mon appartement avec sa salle de bain privée (avec une baignoire-jacuzzi !!!) et un dressing trop grand pour le remplir en une seule vie. Je suis amoureuse. J'avais tort. Je crois en l'amour. Je suis amoureuse de cette chambre et plus particulièrement de ce lit avec vue sur l'océan. Je ne compte plus bouger. JA-MAIS.
Mon rêve se brise quand Julie déboule dans ma chambre, bikini sur le dos, lunette de soleil aux yeux, paréo et serviette de plage autour du coup.
- Harper, on va à la plage !
Je grommelle et me retourne dans le lit pour enfouir mon visage dans un des oreillers. Un oreiller fait de je ne sais quelles plumes mais mon dieu que c'est bon !
D'un coup, je glisse du lit, tirér par les pieds.
- On se bouge la feignasse !
- Mais je suis amoureuse Julie ! je pleurniche. Je veux me marier avec ce lit. Laisse nous tranquille !
Elle éclate de rire et me lance mes affaires de plage à la figure.
- On célèbrera ton mariage plus tard. Pour l'instant, on va se baigner.
- Dis plutôt que tu veux repérer quelques mecs avec qui tu envisages de te marier ! Moi, je te le dis maintenant, j'ai déjà trouvé l'amour en ce lit et je sais qu'il ne me trahira jamais. Notre lien est trop fort.
- Si tu le dis ! Mais, je n'ai pas cette chance alors profites de la plage et de l'océan avec moi. Puis laisse moi faire avec les garçons. Tu feras plus ample connaissance avec Mr. Lit plus tard.
Je pars me changer et je la rejoins sur le pas de la porte.
- Harper !
- Quoi encore ?
- Un maillot une pièce ? Sérieusement ?
- Et alors ? Je m'y sens bien et je ne suis pas là pour draguer de toute façon. Pas besoin de ressembler à Pamela Anderson. De toute manière avec « ça » (j'attrape mes poignées d'amour), je n'ai aucune chance. Au moins, Mr. Lit m'accepte comme je suis... dis-je en soupirant théâtralement.
- Tu es incorrigible ! Et arrête avec tes rondeurs. Tu es parfaite comme tu es et on t'aime comme ça !
Je lui tire la langue puis lui sourit.
- Je n'ai pas de problèmes avec, ne t'inquiète pas. Je me sens bien dans ma peau.
- Je le sais. Mais je trouve dommage que tu te mettes si peu en valeur parfois... Tu es très mignonne et tu le caches avec « ça », dit-elle en englobant mon maillot du regard.
- Il y a une différence entre mignonne et jolie, tu sais. Et tant que je me sens bien, tout va bien, ok ?
- Tu as sûrement raison...
Cette fois, c'est moi qui la tire.
- La dernière à l'eau est une poule mouillée !
- Harp ! Ce n'est pas juste, tu sais très bien que je mets du temps !
Je ris et cours vers la plage. Je laisse tomber mes affaires sur le sable chaud et sans un regard, je plonge dans cette eau qui m'appelle depuis que je l'ai vu. Rien ne pourra gâcher ses vacances. J'en suis sûre.
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