50.

J'appelle la réception et commande ce qu'il a demandé. Je me rends ensuite dans sa chambre et entreprend de déballer tous ses achats. La majorité sont des habits mais je me retrouve avec un paquet de caleçons Calvin Klein (Il l'a fait exprès) ainsi qu'une PS4 et des jeux. Je range le tout et découvre des choses que je n'aurais jamais voulu connaître. Quand j'ai terminé, je sors en vitesse de la chambre et reçois juste à temps le repas que je sers dans le salon.

Je découvre Justin en sous-vêtements devant la télévision. Exaspérée, je détourne le regard.

- C'est prêt.

- Amène le moi, je ne veux pas rater le match.

Je prépare donc un plateau que je lui amène et dépose sur la table basse. Prête à partir, il tapote la place à côté de lui en me fixant. Pas besoin de mot pour comprendre.

Je m'assois au bord, prête à fuir dès que l'occasion se présente et fixe le mur devant moi. Mais il m'attire contre lui et je me contracte instinctivement.

- Ce n'est pas mieux comme ça ?

- Si, dis-je entre mes dents.

- Mange.

- Non, merci.

- Mange.

Ok, je mange un sushi. Il s'empare de makis et me les tends. Il m'oblige à en manger en les pressant sur ma bouche. Je finis par le repousser et me relever en époussetant ma robe.

- A quoi tu joues ? Tu es malade ou quoi pour faire ça ?

- De quoi tu parles ?

- Tu veux que je craque, c'est ça ? Tu es tombée sur la mauvaise personne. Si tu veux plus de moi, demande au directeur et cela fera des heureux.

- Oh mais non, j'aime trop t'avoir à mon service.

- Tu sais que tu es une personne détestable ?

Il se lève et se met face à moi. Il m'attrape violement le menton.

- Tu te souviens pas de ce que j'ai fait pour toi ? Tu en as bien profité, non ?

- Je ne t'avais rien demandé. Je n'ai jamais voulu te rencontrer. Je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté de faire ces choses avec toi, je réplique avec toute la méchanceté possible dans ma voix.

- Oh, mais tu le sais. Ça te plaisait. Et tu m'apprécies.

- Ne rêve pas trop. Si tu veux tout savoir, je t'utilisais. Mes amis n'étaient pas là et j'ai vu une opportunité de profiter de ta stupidité.

- Arrête de mentir.

- Je ne mens plus. J'ai menti avant pour pouvoir profiter de ce que tu avais à offrir. Mais maintenant, je suis honnête.

Il me regarde avec dureté.

- Tu es une manipulatrice. Ça t'amuse de jouer comme ça avec les sentiments des gens ?

- Tu n'en as pas, du coup, c'est facile. Tu n'aimes que ta petite personne. Et ne parle pas de ce que tu fais.

Je repousse sa main et m'éloigne. Quand je traverse le couloir, Willis m'observe désolé et je m'enfuis dans ma chambre pour ne pas craquer.

Dos à ma porte, je me laisse glisser au sol et prends ma tête entre mes mains. Je respire profondément. Je ne me suis jamais sentie aussi sale de méchanceté et de mensonges. Pourquoi je porte tant d'importance à le faire voir de nouveau le monde comme il est ? J'aurais évité tout ça.

Un objet attire mon regard. Le livre de l'inconnu. Je l'attrape et l'ouvre pour commencer à le lire. Totalement plongée dedans, je ne me rends compte de l'heure que lorsque je l'ai terminé. La suite est vide et plongée dans le noir quand je sors de ma chambre.

Je trouve un mot dans l'entrée : Justin a décidé de faire la fête ce soir. On rentrera tard. Et sûrement accompagné... Mike.

Il est plus de minuit. Mais je décide de sortir. J'enfile un jean et un t-shirt puis mes baskets et rejoint le rez-de-chaussée, vide et silencieux. Enfin, je croyais.

- Mademoiselle Lacrimaé !

Oh non... C'est le directeur.

- Bonsoir Monsieur, dis-je en me retournant.

- Tout va bien ?

- Euh... Oui.

- M. Bieber m'a fait part tout à l'heure de ses impressions à votre égard.

Je baisse la tête, prête à attendre que je sois virée pour mon comportement.

- Bon travail pour le moment. M. Bieber n'a eu que des compliments à votre égard.

J'écarquille les yeux et referme rapidement ma bouche qui vient de s'ouvrir sous le choc.

- Merci... Je fais de mon mieux, comme promis.

- Ne vous arrêtez pas en si bon chemin.

- Oui, Monsieur.

Tandis qu'il s'éloigne, je me pose une question.

- Monsieur ?

- Oui, Mademoiselle ?

- Est-ce l'un des gardes du corps qui a fait état de mes fonctions ?

- Non. Comme je vous l'ai dit, M. Bieber l'a fait de lui-même.

- De lui-même ?

- Oui. Il n'a pas voulu une autre personne à son service quand je lui ai proposé tout à l'heure. Vous avez fait l'objet de quelques éloges notamment le fait que vous savez mettre les choses à la place qui leur convient. Et également, que vous étiez entreprenante et honnête. Et d'autres choses que je n'ai pas non plus compris. Je n'ai pas compris mais il veut vous garder.

- Ah oui ? dis-je pour moi-même.

- Oui. Bonne nuit Mademoiselle.

- Vous aussi, Monsieur.

Je bouge seulement une minute plus tard et me fait accoster par Noah mais je l'ignore sans m'en rendre compte. Je me retrouve dans le parc le plus proche et m'assois sur une balançoire. Lentement, je me balance d'avant en arrière pour réfléchir.

Je ne sais pas si je dois croire que Justin pense réellement ce qu'il a pu dire me concernant ou au contraire y voir un moyen de me garder sous la main pour continuer son jeu de manipulation avec moi.

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