29.
Alors que je commence à m'endormir sur l'épaule de Mike, mon téléphone me sort brusquement de cet état. Je réponds sans même regarder le correspondant et lâche un bâillement digne des plus grands.
- Allo ?
- Tu dormais ?
- Pas vraiment. Quoi de beau ?
- Pas grand chose de bien intéressant.
- Des trucs de riche ?
- Tout compris.
- Je suis douée, je sais.
- Bon, pour demain ?
- Je ne sais pas...
- Comment ça ?
- Je te dis ça plus tard. Là, je risque de m'endormir. Je t'embrasse. Bonne soirée mon chou !
- Bonne soirée ma carotte !
Je raccroche et laisse retomber ma tête sur l'épaule de Mike.
- Encore cet Adriano ?
- Oui, pourquoi ?
- Pour rien. Il voulait quoi encore ?
- Sortir avec moi demain. Et pourquoi tu répètes sans cesse "encore" ?
- Il semble ne jamais te laisser une minute à toi. Tout le temps en train de t'appeler pour sortir.
- En même temps, on est ami et j'aime passer du temps avec donc je ne vois pas de problème.
- Tu es ami avec quelqu'un de riche alors ?
- Très drôle la réflexion. Et oui, car il s'en fiche et arrive très bien à s'en passer.
- Il ment.
- Tu ne le connais pas.
- Si, de réputation. Et il fait toutes les soirées, je peux te le dire.
- Pas avec moi en tout cas. Et je dirais que c'est son frère qui initie tous ça.
- Car il sait que tu n'aimes pas. Apparemment. Mais une journée comme les nôtres et tu ne voudras que de ça.
- Je ne crois pas non. Insipide et sans plaisir, juste du fric jeté par les fenêtres, cela ne ressemble en rien à une bonne journée.
- Je te prouve le contraire demain.
- Tu n'y arriveras pas. Mais moi, je peux te prouver que sans tout ça, tu t'amuses et tu profites deux fois plus. Rien qu'avec des trucs simples.
- Alors, demain, tu me suis dans une de mes journées basiques. Du matin au soir. Et après-demain, je fais de même avec toi.
- Tu veux dire que je dois passer encore deux jours avec toi ? je m'exclame, frustrée d'avance.
- Si tu es si sûre de toi, prouve-le.
- Bien, marché conclu.
- Deal.
- Et ça recommence, murmure Willis en souriant.
- Je t'ai entendu, je déclare en même temps que Justin.
Mike sourit à son tour en secouant la tête comme s'il faisait face à des enfants.
Je ne sais pas pourquoi je réponds à toutes ses provocations. D'habitude, je me contrôle. J'ai du apprendre car sinon je finissais dans des trucs pas possibles qui rendaient ma mère furieuse et anxieuse. Mais là, je ne peux pas dire non. J'ai l'impression que je dois défendre ma "caste inférieure" contre la caste dite supérieure.
C'est n'importe quoi, je le sais mais je ressens le besoin de dire au monde ce qu'il se passe réellement et surtout de dire à certaines personnes ce qu'ils ont besoin de savoir. Pour éviter de prendre les autres de haut.
Quand on arrive devant l'hôtel, Bob coupe le moteur. Aucun son ne se fait entendre. Je décide de couper court à cela.
- Bon, profitez bien de vos familles surtout et embrassez les de ma part. De toute manière, on se verra chez vous.
J'embrasse avec effusion chacun d'eux. Et ils me remercient chaleureusement. Je suis fan de ces gros nounours au grand cœur. Même s'ils peuvent t'exploser une pastèque rien que par la force mentale. J'exagère à peine.
- On s'appelle !
Je descend de la voiture et claque la portière derrière moi. Une vitre qui s'ouvre se fait entendre.
- Tu n'oublies rien ?
- A demain, toi. Et merci.
Je lui fait un minuscule sourire et me fait accueillir à bras ouvert par Ravier.
- Tacos ?
- Oh oui ! Il n'y en a pas de meilleur.
Il me prend par les épaules et commence à me parler. Je regarde en arrière et je vois que Justin a bien entendu ce qu'il vient de se dire et qu'il secoue la tête de dépit. Je lui tire la langue avant de poursuivre mon chemin avec Ravier.
- Demain, je ne veux plus vous voir, on est d'accord ? Vous profitez de vos congés et surtout de votre famille au maximum. On se revoit dans une semaine.
Ils hochent la tête avec coordination. Dès qu'Harper quitte les lieux, ils retrouvent leur mutisme et droiture qu'un garde du corps doit toujours avoir.
- Voulez-vous que nous contactions une agence pour nous remplacer ? me demande Mike d'une voix monocorde.
- Je vais me débrouiller seul.
Je regarde par la fenêtre et me souvient d'une chose.
- Mais merci d'avoir proposé.
J'observe l'heure et me tourne vers mon chauffeur.
- Bob, ramène moi à la maison.
- Bien Monsieur.
- Vous êtes libres après ça.
Ils hochent à nouveau de la tête et ne disent plus rien. Je soupire et attend avec impatience de rentrer chez moi.
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