Je tends un muffin à chacun et écrase la poche vide dans mes mains.

- Merci Harper, disent Bob, Mike et Willis avec reconnaissance.

- Merci, lâche Justin avec difficulté.

- Un morceau ? me propose Willis.

- Non, c'est gentil, merci bien.

Je sirote ma boisson et laisse son effet agir. C'est presque magique. Cela atténue presque totalement les effets d'une gueule de bois.

Lorsqu'on redémarre, je ne sais même pas où on va. Je m'en moque et je discute avec Mike durant le trajet.

On s'arrête finalement sur un parking privé où des personnes en costumes arrivent en courant pour nous ouvrir la porte. Je descends et remercie le mien. Il me regarde avec étonnement.

- Vous ne parlez pas anglais ? je demande.

- Si, si madame.

- Vous me rassurez, j'ai cru que j'allais devoir apprendre une autre langue dans l'instant.

- Pas besoin Madame. Nous parlons de toute manière au moins 3 langues chacun.

- Ouaw ! Bravo. Vous devez être intelligent, dites donc !

Il rougit et ne répond pas. Il se fait appeler et je lui fais un petit signe d'au revoir avec un sourire.

Je m'étire et observe autour de moi. Je remarque alors qu'on semble m'attendre. Je traine des pieds et les rejoint. J'avale une gorgée de ma boisson au passage.

- On est où ici ?

- L.A. Private Practive Inn. Endroit totalement privé qui permet aux personnes de se détendre et de profiter d'activités sans être interrompus par d'autres, déclare un homme avec bienséance.

- Vous parler des fans et des photographes ?

- En quelque sorte, me répond-il les lèvres pincées. M. Justin, votre emploi du temps a été fait selon vos désirs, déclare-t-il en m'ignorant complètement.

- Parfait, Sand.

- Parfait, je répète en marmonnant.

Sand me regarde de haut en bas et désapprouve totalement mon style. Il ne le dit pas mais cela se lit sur son visage.

- Bon, on fait quoi en premier ? On joue aux golfs avec des dauphins ? Ou on fait une promenade à dos de baleine ?

Bob rit et se retourne quelque peu pour le cacher. Sand me fixe.

- Quoi ? Vous n'êtes pas du genre à faire des trucs complètement insensés qui coûtent une fortune, ici ?

- Nous proposons des services à la hauteur de la demande de nos clients.

- Et de leur compte en banque aussi.

- Merci Harper de ces gentilles informations. On va y aller maintenant. Pas besoin de nous accompagner Sand, je connais le chemin, déclare Justin.

- Bien Monsieur.

Je fais un au revoir sarcastique à la personne en question et suit le groupe.

- Alors on fait quoi ?

- On ne joue pas aux golfs avec des dauphins, malheureusement, répond Mike en souriant.

- Dommage. Je suis sûre qu'ils nous auraient mis la pâté.

- Pourrais-tu te comporter autrement ? s'exclame finalement Justin.

- Je ne changerais pour personne d'accord ? Et surtout pas pour M. Pète plus haut que son cul ou même pour ton bon plaisir.

- Évite de dire tout haut ce que tu penses alors.

- Si tu veux. Je ne voudrais pas ternir ta « réputation ».

Je me tais donc et suit le mouvement sans un mot en souriant quand il le faut et en acquiesçant de la tête dans les autres cas. Bien qu'appréciable au début, cela devient lassant de se montrer sarcastique en silence.

Je profite de la matinée pour en apprendre un peu plus sur Bob en discutant avec lui lors la fameuse partie de golf (mais sans les dauphins). Je découvre un tout autre homme derrière cette masse de muscle. C'est fou comme l'apparence peut jouer sur l'idée que l'on se fait d'une personne alors qu'au final, il y a tout autre chose derrière.

Quand on se retrouve à table, je ne peux plus me retenir.

- Purée ! Ce n'est pas du bas de gamme, ici. Non, mais regardez moi ça ! C'est tellement trop. Qui peut aimer? Ce n'est que de l'exposition de richesse inutile et sans âme. À quoi sert cette chose au juste ?

Un couple rentre au même moment.

- Ah, regarde mon chéri, c'est toujours aussi beau ici ! Je ne me lasse pas de nos weekends en amoureux.

Je fais semblant de vomir et Mike rigole. Le couple nous fixe et je leur souris. Ils se retournent et se dirige vers le fond de la salle à petit pas rapide.

- Je ne sais pas à quoi sert cette chose non plus, me murmure une voix à l'oreille.

Je me retourne et me retrouve à quelques centimètres d'un visage.

- J'en étais sûre.

- En forme ce matin après hier soir ?

- Parfait.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je...

Je me retourne et Justin a disparu derrière un rempart de ses gardes du corps. Bob secoue discrètement la tête. Mais je ne suis pas prête à lui mentir. Donc j'arrondis les angles.

- Je fais une petite visite des lieux. Et toi ?

- Si tu le dis... Je rentre chez moi. J'ai finis mon sport.

- Tu viens vraiment ici ?

- Que veux-tu que j'y fasse sinon ?

- J'en sais rien. Une enquête pour savoir pourquoi venir ici craint carrément.

- C'est mes parents. Ils veulent faire...

- Comme tous les « autres ». Le « haut » de la société.

- Voilà. On se voit ce soir ? me demande-t-il en regardant les gardes du corps qui ne bougent pas d'un poil.

- Euh... Je ne suis pas disponible.

- Demain ?

- On s'appelle ?

- D'accord. Tout va bien ?

Son regard ne cesse de faire des aller-retour entre moi et les garçons. Il sait que je lui cache quelque chose. Heureusement, il n'insiste pas.

- Oui, j'ai enfin trouvé un travail ! Enfin, c'est Alexio qui l'a trouvé pour moi mais j'en ai un. Je commence Lundi !

- Je suis content pour toi, me répond-il en souriant. Mais tu n'as pas besoin de le faire, tu sais. Je t'ai déjà proposé...

- Et je t'ai remercié en déclarant que jamais je n'accepterais. Allez, on s'appelle. Ne sois pas en retard pour ta séance de massage spécial.

- Je n'ai pas de séance...

- Tu m'en diras tant !

Je l'embrasse sur la joue après une accolade je m'assure qu'il parte vraiment avant de me retourner. Justin est de nouveau là.

- Peur ?

- Non.

- Ce n'est pas un fan, tu sais.

- Je ne veux pas qu'on sache.

- Que tu traînes avec une personne comme moi ?

- Je n'ai pas dit ça.

- Cela revient à la même chose. Mais ne t'inquiète pas, c'est pareil pour moi. Je n'ai pas envie que l'on apprenne que je puisse sortir avec toi. J'entends par là, te voir, te parler et passer du temps avec toi.

- Et pourquoi ?

- Tu te poses vraiment encore la question ? dis-je en le fixant étonnée.