16.
Je regarde la berline s'éloigner avec regret. Je ne pensais pas partir si tôt. Julie reste finalement le mois entier avec Matthew. De ce fait, je me retrouve congédier de chez sa famille. Elle n'est pas au courant. Je ne sais pas pourquoi mais je ne pense pas vouloir lui dire.
Du coup, je suis là. Devant cet hôtel qui est loin mais alors très loin de pouvoir gagner une étoile. Je respire un grand coup et rentre dans le bâtiment en tirant vainement mes valises. Car grâce à Felicity et sa quantité de cadeaux, je me retrouve chargée comme jamais. J'ai bien réussi à en offrir à Parish, Maria et Amazone tout en essayant d'en laisser mais Felicity a refusé, jugeant que cela m'appartenait. Et même si Georges ne voulait pas d'une personne comme moi chez lui, elle a complètement exclu l'idée que je reparte sans mes "cadeaux", car j'étais une personne qui le méritait. Ainsi, je me promène avec une collection Louis Vuitton en plus de ma propre valise.
Quand je rentre dans le vestibule, le lieu est plongé dans une pénombre assez lugubre. Je n'y fais pas attention et me dirige vers la réception. Personne à l'horizon.
- Bonjour ?
Personne ne répond. Je vois alors une sorte de sonnette de l'ancien temps. Je tape dessus trois fois et attend en observant les alentours. Cela a l'air propre. C'est juste un endroit assez démodé. Parfait.
Finalement, un homme se présente. Il ressemble beaucoup à Parish. Je me doute que c'est son fameux cousin germain.
- Bonjour Alexio ? Je suis Harper. Je crois que Parish vous a contacté à mon propos...
- Harper ! Oui ! Je te connais bien. Tu es une bonne personne. Parish t'apprécie beaucoup. Tu es son ami.
- C'est mon ami également. Je suis enchantée de faire votre connaissance.
- Pas de ça avec moi, Harper ! On est ami nous aussi. On se tutoie.
- Avec plaisir. Aurais-tu une chambre pour moi ?
- Pour une amie de Parish et une amie à moi, j'ai toujours quelque chose en réserve ! Je vais te donner la meilleure chambre.
- C'est que je n'ai pas vraiment les moyens... je dis nerveusement en me tripotant les mains.
- Pas de soucis, ça sera au même prix qu'une chambre standard !
- Oh... Merci. Que puis-je faire en échange ?
- Mais rien ! Sois juste comme le décrit Parish et tu éclaireras nos journées !
- D'accord... Je ferais de mon mieux alors. Sais-tu si quelqu'un recherche une personne pour du travail ? Je suis prête à tout faire.
- Non... Pas que je sache, dit-il en réfléchissant. Mais je vais me renseigner pour toi !
- Merci encore ! je dis chaleureusement.
Il me tend une clé et me donne une brochure. Je prend le tout et le remercie.
- Le petit-déjeuner est servi jusqu'à 10 heures. Et si tu as besoin de quelque chose, appelle la réception. Je serais ravi de répondre tout comme Ravier ou Andrew.
- Merci encore pour tout. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans votre aide et celle de Parish.
Soulagée d'avoir trouvé quelque chose en si peu de temps, je le sers du mieux que je peux dans mes bras en passant au dessus du bureau. Il me tapote le dos gentiment avant que je m'éloigne.
Je le salue et me dirige vers l'ascenseur. Je ne suis pas certaine qu'il soit en état de marche mais quand un "bing" retenti et que la porte s'ouvre, je peux voir que si. Par contre, je n'ai pas trop confiance en lui. Mais je n'ai plus le choix.
En entrant dans ma chambre (vivante et entière), je m'arrête quelques instants. Je ne peux m'empêcher de rire un peu en découvrant "la meilleure chambre de l'hôtel". Je ne veux pas imaginer à quoi ressemble les autres. Mais, je n'ai jamais été difficile alors je commence à m'installer. Je risque d'y vivre un long moment alors je la décore à ma façon.
Au moins, je sais que le ménage est fait. Et bien que le mobilier se compose du strict minimum, je suis contente de la chance que j'ai dans mes péripéties. Cela me change de ma superbe et gigantesque chambre de chez Felicity mais je pense que cela a du bon. Je reviens à mes racines et je ne me perds plus dans cet océan de luxure. Bien que la séparation avec mon lit fût déchirante et douloureuse...
Finalement, quand je me sens enfin un peu comme chez moi, je suis épuisée et transpirante. Une douche s'impose. Lorsque je me retrouve sous le jet d'eau, je me retrouve à danser dans le petit espace pour éviter les jets brûlants puis glacés. Léger problème de réglage apparemment. C'est comme cette lampe de chevet qui s'éteint toute seule et se rallume 10 secondes plus tard.
Je ris. Je n'ai rien vécu d'aussi bon depuis des semaines. Je ne regrette pas ce que j'ai pu avoir précédemment mais là, j'ai l'impression que le monde tourne enfin dans le bon sens. Oui, c'est bizarre d'aimer les dysfonctionnements mais j'ai toujours vécu avec et les retrouver me fait le plus grand bien. Alors je chante. Je chante à pleins poumons et je m'éclate.
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