🐺29🐺
Depuis quelques jours, ma nervosité ne cesse de croître. Je tourne en rond. Je n'en peux plus d'attendre la fin de la semaine, et heureusement que le soir, je retrouve mon adversaire pour me défouler.
Kelian et moi nous sommes à peu près réconciliés. Je ne dirais pas que je lui ai pardonné, mais...
Oui, heureusement d'ailleurs...
... Mais nous ne nous disputons pas à chaque fois que nous nous croisons. Et j'avoue que c'est une pression inconsciente de moins sur mon esprit en fusion. Inconsciente, car je n'en avais pas conscience avant qu'elle ne s'en aille.
Nous sommes à quelques jours de l'échéance. Du jour où Carl m'a promis des réponses. Et j'espère que ce n'était pas des paroles en l'air, pour me faire attendre, juste pour que je quitte son bureau, pour avoir la paix.
Mon poing éclate l'écorce. Je grimace mais la douleur vive me calme. Je me sens vivante. Et pleine d'espoir.
***
C'est aujourd'hui, ou plutôt ce soir. Enfin. La pleine lune.
La nuit des réponses.
J'enfile mes vêtements rapidement. Tout en noir, cette fois. Cela me semble plutôt de circonstances.
Un rapide coup de brosse sur mes longues boucles noires, un peu d'eau fraîche sur le visage, et me voilà dans le petit salon du chalet.
Au final, je saute dehors dans la petite fraîcheur du soir. L'herbe accueille mes chaussures d'un léger bruit étouffé, et j'inspire l'air avec plaisir, dans l'espoir aussi de calmer ma nervosité. Elle étreint ma poitrine et je sens qu'elle ne va aller que croissant.
Nora m'attend à la lisière de la forêt. Elle a revêtu une tenue sombre et simple, ses cheveux blonds sont attachés en une queue de cheval. Ses yeux verts luisent dans l'obscurité.
— Suis-moi. Ils nous attendent.
Je hoche la tête et pars sur ses pas sous la canopée sombre. La forêt fourmille de bruits étouffés, de discrets animaux nocturnes laissent des traces et fouille les tas de feuilles en quête de nourriture. Je les écoute avec ravissement. La vie. La vie dans la forêt. Quel dommage que les humains ne cessent de la détruire, juste parce qu'ils ne la comprennent pas, parce qu'ils ne l'entendent pas. Certains ouvrent les yeux, mais si peu et leurs voix résonnent si faiblement...
Je soupire et reporte mon attention sur Nora. Elle enjambe les branches au sol et les racines avec aisance, et je la suis de la même manière. J'en aurais sans doute été incapable il y a de cela quelques semaines, mais l'effet de la Meute m'a changée à un point inimaginable.
— C'est là, chuchote la louve blonde avant de s'engouffrer dans un bosquet de buissons.
Je la suis, tandis que le stress me broie les entrailles avec violence.
Je découvre la clairière sous la lumière nocturne de la pleine lune. Mes yeux distinguent l'herbe argentée et des silhouettes assises sur cette dernière, en arc de cercle. Leurs pupilles scintillent. L'atmosphère est mystique, surnaturelle. Les moindres bruits sont perçus d'une autre manière.
Carl est au centre. Il me fait signe d'avancer, et je me place en face de lui, avant de m'assoir. L'Alpha semble étrangement grave et sérieux. Je jette un coup d'œil aux autres membres de la Meute présents. A côté de Carl, se trouvent d'un côté sa femme, Jeanne je crois, de l'autre son fils Kelian, aux pupilles d'argent semblant briller plus que les autres.
Tout autour se tiennent plusieurs autres loups de la Meute, comme Zag, Marc, Nora, Jaïna, John, et d'autres que j'ai croisés sans connaître leurs noms. J'en ai un peu honte, tout d'un coup. Enfermée dans mes frustrations, je n'ai pas prêté attention à tous ces gens, tous ces membres de ma Meute, et maintenant je m'aperçois que ça ne se fait pas. Certes, j'étais occupée, mais ça ne justifie pas de ne connaître qu'une petite dizaine de gens, alors qu'ils sont, en vérité, bien plus...
— Lyka.
Je pose mon regard sur mon Alpha. Il a pris la parole d'une voix ferme et décidée, d'une voix de chef. Et j'incline doucement la tête pour signifier que j'écoute.
— Cette nuit, les réponses que tu attends depuis deux mois te seront données. Je tiens parole, cela personne ne pourra me l'enlever.
Je tends l'oreille, plus attentive que jamais. Des réponses, des vraies, celles que j'attends depuis si longtemps...
— Lorsque tu es arrivée, commence Carl, j'ai perçu ta puissance, alors même qu'elle était peu développée. La raison ne m'est venue que plus tard, mais des soupçons sont apparus. J'en ai fait part à mes plus proches conseillers, afin d'en discuter. Nous n'étions pas sûrs de notre supposition, aussi nous avons attendu.
Il reprend une inspiration calme. Tout le monde est pendu à ses lèvres, tous boivent ses paroles. Mes mains serrent le bas de mon t-shirt sans que je ne puisse les en empêcher.
— Tu n'as eu aucun mal à t'adapter à la rudesse de l'entraînement. Tu éprouvais une telle facilité que mes soupçons me hantaient. Je ne savais que faire pour les confirmer. Alors j'ai attendu, et observé. C'était délicat, car si mes soupçons s'avéraient vrais, des mesures devaient être prises.
Il tourne la tête vers le ciel, puis revient sur moi. Ses yeux noirs me transpercent. Il reprend d'une voix plus douce.
— Avant de tout te dire d'un seul bloc, je dois te parler de tes parents.
Je cesse de respirer. Mes parents. Il les a donc connus ? Pourquoi ne pas m'en avoir parlé avant ?! Mes mains se crispent. J'appréhende ce qui va suivre. Sont-ils morts ? Toujours en vie, mais refusant de voir leur fille ?
J'ai aussi peur d'une supposition que de l'autre.
— Tes parents, Lyka, étaient deux personnes merveilleuses. Mais, surtout, puissantes. Ta famille tout entière, ta dynastie si l'on peut dire, était spéciale. Ta génétique te confère des capacités plus élevées que la moyenne, Lyka. On appelle ces loups, des Loups Supérieurs.
Un silence plane sur la clairière.
Merde.
Tu résumes parfaitement mes pensées, Morrigan. Je ne m'attendais pas à ça. Je serais encore une fois différente ?! À cause de ma famille, que je n'ai même pas connue ? Ainsi, en plus de me laisser seule, orpheline, elle me lègue ce fardeau de ne pas pouvoir m'intégrer comme tout le monde ?!
— N'en veux pas à tes parents. Ils t'aimaient, murmure Carl.
— Et il suffit de ça pour leur pardonner ?! je m'exclame, amère.
— Non, mais j'aimerais que tu m'écoutes jusqu'au bout avant de reporter sur eux ta colère.
Je renifle dédaigneusement. Malgré moi, une constatation me vrille l'esprit : il suffit que je ne comprenne pas quelque chose, que je sois en colère pour me draper dans cette apparence arrogante et insensible.
La tristesse m'envahit.
— Lorsque tu es venue au monde, Lyka, tes parents ont été les personnes les plus heureuses du monde, poursuit Carl. Ils m'ont vanté la beauté de leur enfant, ses magnifiques yeux bleu glacé. C'était leur fierté, cette petite fille. Le mélange parfait entre eux deux.
Il sourit tristement.
— Mais comme toutes les grandes histoires d'amour, celle-ci ne fit pas exception : une tragédie vint en perturber le cours. Un Alpha, nommé Rorgan, sème la mort derrière lui dans la région selon un critère particulier : il tue les Loups Supérieurs. Et il a découvert la Meute de tes parents. Sans prévenir, il a attaqué. Bien plus nombreux, ils ont écrasé les loups qui vivaient avec tes parents. Ces derniers ont réussi à te sauver avant que Rorgan ne les trouve. Tu as ainsi échappé à sa folie meurtrière, ce qui ne fut pas le cas de tes parents. Marielle et Sébastien n'ont plus jamais été revus, assassinés près de leurs plus fidèles loups.
Jamais je n'avais senti une telle captivation pour un récit. Celui de mes parents. Et il finissait mal. Ils étaient morts. Morts. Morts.
J'aurais peut-être dû crier. Hurler ma tristesse. M'écorcher la voix sur des paroles amères.
Mais je ne les ai jamais connus. Je n'ai aucun souvenir d'eux. Jamais vu leur visage. Jamais vu leurs yeux aimants, je n'ai aucun souvenir de tendresse. D'amour.
Et ça, c'est ça qui fait mal.
Mais ma gorge est nouée. Je ne peux pas parler. Je saisis du coin de l'œil quelques regards surpris, compatissants, et amplis de pitié.
Je peux à peine respirer. Mais je relève la tête. Une unique larme coule sur ma joue. Je ne l'essuie pas.
Carl me regarde avec anxiété. Il craint que je ne faiblisse. Je n'ai qu'un mot à dire : Jamais. Même si mon cœur se broie, même si mon esprit se brise... Je ne serai jamais faible.
Jamais.
Et c'est ainsi, par ce mot, que je parviens à demander, la voix retrouvée :
— Comment se fait-il que je n'ai pas été accueillie par une autre Meute ?
— Nous ignorions où tu étais, s'explique Carl. Tes parents t'avaient cachée. Rorgan ne possédait qu'une infirmation, de même que nous, pour te retrouver : tes yeux bleus. Et pendant quinze ans, nous avons discrètement cherché ta trace, afin de te protéger de Rorgan, afin qu'il ne te trouve pas avant nous. Et tes parents ont réussi leur mission : personne ne t'a trouvée, au final.
Je hoche la tête. Je ne sens plus mes mains. Je baisse la tête, et déserre mes doigts bleuis.
— Tu es apparue soudainement et je n'y ai pas vraiment cru. Mais finalement, nous t'avons retrouvée.
Carl sourit légèrement.
— À présent, il me faut te confier quelque chose. C'est délicat, mais j'y suis obligé. Rorgan a décimé toute ta famille, sans exception, tu es la dernière. L'héritière. Ainsi, une des raisons pour lesquelles tes parents t'ont préservée est que les loups doivent venger leurs aînés. Tu dois les venger. Et nous protéger.
— Vous protéger ? je relève. Comment ça ?
— Tu es la seule Louve Supérieure que nous ayons sous la main. Il te faut t'entraîner pour venger ta famille, mais nous ne pouvons nous passer de ta puissance, nous aussi. Nous sommes ta Meute.
Ils profitent de nous ?! Je rêve ?!
— Carl, je ne suis pas une arme vivante, je claque.
— Loin de nous cette idée, Lyka.
Je tourne le regard vers Zag. Son regard est sérieux et grave. J'y lis tout de même de l'empathie, et rejette l'idée de lui crier ma façon de penser.
— Nous sommes ta nouvelle famille, appuie-t-il.
Je souris. Un merci meurt sur mes lèvres. Celles de Zag se relèvent pour former un étrange sourire que je n'ai pas l'habitude de voir sur son visage.
— Nous parlerons des suites de ces révélations demain matin, Lyka. En privé, cette fois, conclut Carl. Repose-toi.
— Mais...
— Nous sommes également fatigués, ajoute-t-il. Nous parlerons mieux à tête reposée. Les sujets à aborder seront complexes et tu auras besoin de toutes tes capacités pour prendre certaines décisions, Lyka.
Je ferme ma bouche et acquiesce à contrecœur. J'ai envie de savoir mais une étrange lassitude commence à m'envahir. La fatigue...
Hochant la tête, je me relève sous le regard ses loups. Kelian me regarde fixement, et je me demande pourquoi, mais il détourne les yeux après que j'aie pu y lire une étincelle orageuse.
Nora se lève et me rejoint, et nous nous enfonçons dans les bois, éclairées par la lune pleine, ronde et blanche.
***
Je devrais pleurer. Exprimer ma tristesse. Ou alors ma colère d'être encombrée d'une vengeance - légitime, mais tombant mal. Oui, mes parents méritent d'être vengés, comme toute ma famille, tuée par ce Rorgan. Mais je ne m'en sens pas capable.
Et puis, il y a cette seconde révélation, à laquelle je ne m'attendais pas. Je suis une Louve Supérieure. Cela explique pas mal de choses mais pose aussi de nouvelles questions. Je serais la dernière, d'après ce qu'a laissé entendre Carl, mais qu'est-ce que ça implique réellement ? Les Supérieurs sont-ils les protecteurs de leurs Meutes ? Ou ont-il un autre rôle ?
Mais pourquoi n'ai-je pas le droit de m'intégrer comme tout le monde ?!
Je plonge ma tête dans l'oreiller et soupire longuement. Depuis mon arrivée chez Lorraine, rien ne va comme prévu. Tout est sujet à questions.
En pensant à ma « tante », une évidence s'impose.
Ils cherchaient une fille aux yeux de glace. Toi. Et qui possède cette chère information ? Rorgan.
Tu as raison. J'aurais dû m'en rendre compte. Dès que Carl a mentionné les loups de Rorgan qui me cherchent sous la mention d'une fille aux yeux bleu glacé, j'aurais dû y penser. Lorraine, alias une sorcière du Coven de Jade, a été capturée par ces loups assassins. Parce qu'ils sont toujours sur ma piste et qu'ils sont proches de me trouver.
Je me demande si le temps des révélations à mon Alpha ne serait pas venu.
***
J'ouvre les yeux sur un soleil éclatant. La fenêtre laisse passer toute la lumière et je m'étire avec délectation, savourant la douce chaleur qui me caresse le dos. Mais peu après, déjà, les souvenirs me reviennent.
Je souffle bruyamment et me lève pour m'habiller. Je réfléchis à la manière d'avouer mes cachotteries à mon Alpha, et par la même occasion, à ne pas trop mêler Kelian à l'affaire. Je lui ai demandé de mentir, pas question qu'il ne se fasse réprimander pour ça.
— Lyka ? Carl nous attend à la clairière.
— Merci Nora, je fais en enfilant mon t-shirt.
Derrière la porte de ma chambre se tient mon amie. Ses cheveux blonds brillent sous les rayons du soleil, et elle me sourit d'un air compatissant. Pour une fois, je ne la repousse pas et souris moi aussi, bien que moins franchement.
Nous marchons un peu dans le village, car nous devons le traverser pour atteindre le lieu de rendez-vous. Je prête vivement attention aux loups qui s'affairent autour de nous, aux enfants qui jouent paisiblement, aux femmes qui discutent et aux hommes près du 4x4. Ils doivent partir faire les courses, je suppose.
Nora en salue quelques uns et nous parvenons à l'orée de la forêt quelques minutes plus tard. Comme la veille, une appréhension me noue l'estomac. J'ai encore peur de ce que l'on va m'annoncer.
Relève la tête. Nous ne devons pas avoir peur ! m'apostrophe Morrigan.
Je hoche la tête mentalement et la redresse. J'inspire longuement. Puis, alors que j'allais m'avancer sur le sentier, une voix me retient.
— Lyka ! Attends.
Je me retourne sur Kelian. Il me regarde intensément avant de dire à Nora :
— Vas-y, je dois lui dire quelque chose. On te rejoint.
La louve hésite. Finalement, elle part en silence et nous laisse seuls.
Je jette un regard perplexe à Kelian. Puis, j'y pense : c'est une excellente occasion de lui avouer que je compte révéler l'intrusion de Lorraine à son père. Mais il me devance et jette :
— Je crois qu'on doit lui dire.
Je m'assure que l'on parle de la même chose, et lance :
— Tu parles de ma tante, Lorraine ?
Il hoche la tête.
— Oui, on doit lui dire, après ce qu'il a expliqué sur Rorgan. C'était lui, j'en suis sûr. Il est plus proche qu'il ne le pense.
— J'y ai pensé aussi, je comptais t'en parler avant de l'avouer à ton père.
— D'accord. Donc, c'est réglé ? demande-t-il.
Je hoche la tête. Puis, je désigne le sentier qui s'enfonce dans la forêt :
— On y va ? Ils doivent nous attendre.
***
— Lyka, assieds-toi près de nous. Pas de cérémonial cette fois.
J'obtempère à l'injonction de l'Alpha et prends place à ses côtés. Aujourd'hui, seuls sont présents Carl, Zag, Jaïna, Nora, Kelian et moi. Un comité plus réduit, dont je m'interroge sur la raison.
— J'espère que tu as eu le temps de te faire à ce que je t'ai dit hier. Si non, je suis désolé mais nous n'en avons pas terminé, entame Carl sans prendre de gants.
Je hoche la tête. Je préfère des mots forts à des mensonges et détournements. Mais avant qu'il ne puisse continuer, je prends la parole.
— Carl, avant j'ai quelque chose à te dire. À vous tous, en vérité. Excepté Kelian.
Mes amies tournent de concert leur visage vers moi, intriguées. Je ne les regarde pas, j'observe la réaction de mon Alpha. Il a froncé les sourcils. Est-il en colère ? Simplement mécontent ? Ou bien juste étonné ?
Je ne me laisse pas le temps d'hésiter et déclame :
— Il y a quelques semaines, ou bien quelques jours, j'ai perdu le compte, j'ai découvert le corps de Lorraine Œil de Jade dans une clairière de la forêt, sur notre territoire. Elle était très affaiblie. Elle a expliqué avoir été enlevée par des gens recherchant une fille aux yeux de glace, et m'a mise en garde.
— Et tu l'as laissée partir ? coupe l'Alpha.
La tension qui émane de son corps est palpable. Je réponds rapidement.
— Oui. Elle s'était téléportée ici en se sauvant, elle n'avait aucune intention belliqueuse, et était presque morte. Elle a pu se téléporter à nouveau pour rentrer au village.
— Normalement, tout autre loup l'aurait tuée. Tu le sais, dit Carl.
Étonnamment il n'y avait aucune trace de colère ou de reproche dans sa voix. Il était songeur.
— J'étais là. J'ai voulu la tuer, moi, mais Lyka m'a fait jurer de n'en parler à personne et de ne rien en faire.
Carl tourne lentement le visage vers Kelian. Il garde soigneusement une expression neutre, mais il y a une discrète lueur de contrariété dans ses yeux.
— Kelian ? Cela veut dire que vous l'avez tous les deux laissée partir, après qu'elle ait averti Lyka de cette menace ?
Son fils hoche la tête en silence. L'Alpha se rembrunit et explique en se tournant vers moi :
— Ce n'est pas le moment de se préoccuper des cachotteries, je suis mal placé pour vous punir. Mais j'espère que cela ne se reproduira pas. Compris ?
J'acquiesce, de concert avec Kelian. Je surprends le regard de Jaïna qui nous fixe tour à tour. Elle fige ses pupilles noisette sur moi, et je comprends qu'elle a compris que c'était lorsqu'elle m'avait suspectée de traîner avec son frère durant deux heures, seuls dans la forêt. En me remémorant cette conversation, je me sens rougir sous son regard. Je me reprends vite, mais Jaïna a eu sa confirmation.
— Si Rorgan a réussi à découvrir où on t'avait envoyée en punition, en plus chez qui, il est vraiment plus proche que nous ne le pensions.
— Tu es vraiment en danger, ajoute Zag. Ce qui nous amène à la deuxième partie des révélations...
— Exact, poursuit Carl. C'est un secret, aussi rien ne sortira de cette clairière. J'ai bien l'accord de tous ?
Lorsque tous ont hoché la tête avec solennité, il reprend d'une voix plus basse.
— Nous connaissons l'existence d'un Loup Supérieur dans les montagnes, à quelques jours d'ici. Nous allons vous envoyer chez lui.
Je cesse de respirer. Je ne serais pas la seule, ainsi ? Et qui est compris dans le « vous » ?
— Vous partirez à quatre, précise Carl. Lyka, Kelian, Nora et Jaïna. Vous serez ainsi peu afin de passer inaperçu, mais assez pour vous défendre.
Je comprends, et j'approuve ce choix. Mais une brusque pensée m'envahit et je l'exprime du bout des lèvres :
— C'est la rentrée, dans quelques jours. Je vais devoir retourner chez ma famille adoptive.
L'Alpha hoche la tête.
— J'y ai pensé. Tu reviendras à Noël. Nous nous ferons passer pour un camp de vacances pour jeunes en difficulté. Ainsi, à Noël, tu partiras avec les autres pour les montagnes, chez ce loup. Nous ignorons malheureusement son nom. Vous devrez vous débrouiller, mais j'ai confiance en vous.
— Moi aussi, ajoute Zag. Lyka, si jamais Rorgan te trouve, tu peux t'enfuir et nous rejoindre. Tu trouveras toujours la direction de la Meute, maintenant que tu en fais partie.
Je souris et hoche la tête. Savoir qu'ils s'inquiètent pour moi me fait du bien, et qu'ils soient prêts à m'accueillir si j'ai des problèmes me réchauffe. Mais je vais devoir retrouver Lorraine, afin de convenir d'une version commune de mon séjour « chez elle » à raconter à Irène et son époux. Je ne doute pas de sa coopération.
— Je pense que nous avons tout dit.
Je relève la tête vers mon Alpha. Il me regarde à son tour, avant de dire :
— Je suis sûr que les filles t'aideront à faire tes bagages. La maison de Lorraine ayant été incendiée par une autre Meute, elle est dans un appartement.
— Vous la surveillez ? je demande.
— Par sécurité, comme tout son coven. Mais ne t'inquiète pas, nous ne tuons pas les sorcières si elles restent en dehors de nos terres, et je ne pense pas que Lorraine va venir nous faire la guerre en sachant que tu fais partie de notre Meute. Elle a malgré tout de l'affection pour toi, me rassure Carl.
Je hoche la tête, compréhensive. Puis je me lève avec des pieds de plomb, et lance :
— Je vais aller faire mes affaires.
Bonjoooooouuuur !
Ceci était le dernier chapitre de cette histoire, Prédation : Livre 1 ! 😍😎🥂🎉🎊✨
Ne me tuez pas tout de suite pour avoir la suite (vous ne l'aurez que si je suis en vie, gnark) puisqu'il reste un épilogue et deux tomes. 😁
Mais j'aimerais avoir vos avis quand même. Vous attendiez-vous à toutes ces révélations, cette overdose peut-être ? 🤔
Êtes-vous surpris de quoi que ce soit ?😎
Avez-vous tout compris ? J'espère, et si non, je réponds à toutes les questions ! 😊 Sauf les spoils. 😇
Je stresse à l'idée de publier cette partie... Elle était comment ? Réussie ? Nullissime ? 😢 Soyez sincères, comme ça je peux vraiment m'améliorer ! :)
Bisous les ptits loups ! 🐺🤩
Ps : j'ai un t-shirt avec exactement la même image !!! 😍
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