Chapitre 4

Chapitre 4

Ils ont passé Noël ensemble, Niko était heureux de ne pas être seul pendant les fêtes, et de pouvoir retrouver la chaleur de Mauricio près de lui, ses lèvres caressant les siennes... Ils n'ont pas couché ensemble, parce qu'il se sent pas encore prêt à retrouver un corps plus qu'intimement contre le sien, même si ça fait des mois qu'il n'a pas été touché de cette manière. Bref, plus il va penser à tout ça, plus il va renforcer le rougissement sur ses joues... Mauricio a dit qu'il viendrait passer la nuit et une partie de la matinée avec lui, même s'il va devoir attendre son trajet entre Saint-Etienne et Monaco, il aurait bien aimé regarder son premier match avec Paris, mais il était occupé avec le sien face à Lorient. Ce match n'était clairement pas parfait, il a encore beaucoup de travail pour les mener au plus haut du classement, mais il va se réjouir de cette victoire pour commencer l'année. Il passe la porte de sa chambre avant de déposer son manteau sur la première chaise qui vient, ses chaussures suivant vite par habitude.

Son sang se glace dans ses veines quand il voit Hansi sur son balcon. Non non non... L'air frais pique une nouvelle fois sa peau alors qu'il venait de se remettre au chaud en rentrant dans l'hôtel. Niko peut sentir tout son corps trembler, il ne peut pas arrêter, même en essayant de serrer fermement ses poings pour se calmer, sans aucun succès. Il ne peut pas se calmer quand il se souvient de tout ce qu'Hansi lui a fait, quand il se demande ce qu'il fait là, et ce qu'il va lui faire. Niko a pu lui échapper pendant un peu moins d'une demi-année, et il aurait préféré que ça continue quelques mois supplémentaires. Au moins, il est soulagé que Mauricio ne soit pas là pour assister à ça, même s'il sait pour Hansi et lui. Il sort de ses pensées quand Hansi s'avance jusqu'à lui, frappant sa joue plus violemment qu'il ne l'a fait précédemment, probablement pour le punir de ce qu'il a fait en partant entraîner Monaco.

Niko mord sa lèvre inférieure, il retient n'importe quel bruit humiliant, il ne veut pas paraître faible devant Hansi, plus jamais. Il veut appeler Robby, il le veut vraiment, mais il ne peut pas. Il ne doit pas mettre son petit-frère en danger, peu importe sa propre situation. Ses vêtements glissent sous les doigts de l'autre entraîneur, sa peau glacée et marquée se révélant à son grand regret, ses dents s'enfonçant tout autant dans sa lèvre que ses ongles dans ses paumes. Peu importe cette douleur, il sait que ce qui va suivre sera pire pour lui. Une partie de lui espère que Mauricio arrivera rapidement pour le sauver, une autre partie sait que cet espoir est irréaliste en vue des distances, de toutes façons, veut-il vraiment que Mauricio assiste réellement à ce qu'il a déjà vécu des dizaines de fois ?

D'habitude, c'est calme. D'habitude, il n'est pas forcé sur le sol. D'habitude, il ne reçoit pas un coup de pied dans l'estomac pour le garder la joue contre le tapis de sa chambre d'hôtel. Il se remet à peine du coup de pied, qu'il entend Hansi retirer ses vêtements. Niko ne veut pas se remettre à trembler faiblement, mais il sait ce qui va se passer, et il ne veut pas que ça se reproduise, il ne veut pas qu'on lui vole son corps une nouvelle fois, il ne veut pas être forcé... Il a changé de ville pour retrouver sa liberté, pas pour la perdre au moindre moment de joie... Son corps ne peut pas résister à la douleur qui le transperce quand il sent deux doigts entrer en lui, sans lubrifiant ou salive pour au moins aider la pénétration, Niko garde sa douleur pour lui, ses dents toujours profondément plantées dans sa lèvre pour retenir le cri qu'il aurait voulu pousser, si ce n'était pas Hansi au-dessus de lui.

L'heure qui suit, si c'est une heure, peut-être plus, peut-être moins, est une torture où il ne trouve pas une once de bonheur ou de réconfort. Hansi en lui, poussant aussi loin que possible sans se soucier une seule seconde de lui, de ses besoins et du souffle qui lui manque. Hansi en lui, ignorant ses pleurs et couinements de douleur humiliants, ignorant son safeword en se moquant de lui par la même occasion, lui faisant bien comprendre qu'il ne respectait cette règle entre juste par pitié... Hansi hors de lui, le frappant contre le sol, contre ce putain de parquet recouvert du tapis rouge, aussi rouge de son sang que de la laine colorée. Niko sait qu'il peut laisser un soupir de soulagement quand il voit, même trouble, Hansi sortir de sa chambre. C'est fini...

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Mauricio est heureux d'avoir la carte de la chambre de Niko, parce qu'il ne serait pas entré sinon. Après une ou deux minutes à toquer le plus doucement à la porte, il a bien dû se résoudre à fouiller parmi toutes les cartes dans son portefeuille, une boule se formant dans sa gorge en n'entendant pas de réponse de celui qu'il aime. Il pose directement ses yeux sur le balcon, sur ses fenêtres ouvertes. Étrange, il sait à quel point Niko est frileux, garder l'air frais entrer ne fait pas partie de ses habitudes. Il récupère les vêtements de Niko sur le sol, là encore ça ne fait pas partie de ce qu'il connaît de lui... Mauricio pose ses yeux sur la porte de la salle de bain, fermée. C'est sûrement là que Niko est, vu l'heure, il ne peut pas être si loin que ça. Il pousse la porte, posant directement ses yeux sur le carrelage blanc couvert de traces rouge sombre, le forçant à découvrir Niko, son beau Niko si blessé, plus ou moins bien recroquevillé dans le coin de la pièce. Il ne perd pas de temps pour aller s'agenouiller face à lui, tenant ses joues entre ses mains pour lui faire ouvrir les yeux, malgré le sang sur son visage.

''Niko, oh mon dieu, parle-moi s'il te plaît...'' Mauricio se réjouit momentanément de voir les prunelles noisette de Niko, pour quelques secondes seulement, avant de se relever pour récupérer de quoi nettoyer et panser ses blessures

''Je pense... Que mettre Disasi sur le banc n'était pas une mauvaise chose—''

''C'est la seule chose que tu as en tête pour le moment ?'' Il aime quelqu'un de particulier, aucun doute là-dessus

''Je ne veux pas me plaindre...''

Mauricio avale la boule dans sa gorge en voyant le sourire triste de Niko, ses mains s'occupant de mouiller une serviette dans l'évier, il n'a aucune idée de ce qui peut réellement y avoir dans l'esprit de son bien-aimé pour le moment, mais il ne veut pas le blesser davantage avec ce qui vient de lui arriver. Il passe la serviette blanche trempée sur sa peau, essuyant le sang, calmant les irritations et refroidissant sûrement les plaies. Mauricio se débarrasse de la serviette maintenant rouge, perdant son souffle en voyant les blessures maintenant découvertes, encore plus sur ses parties sensibles, seigneur... Il aurait dû rentrer plus tôt... Mauricio l'embrasse, sentant malheureusement le sang sur les lèvres, près de la grosse ecchymose à la commissure. Ce n'est pas comme ça que leur soirée devait se dérouler. Il ne veut pas prolonger le baiser, mais il n'a pas le choix, pas quand il passe de la crème entre ses cuisses, et à l'intérieur de ses fesses, il n'a aucune idée de l'étendue des dégâts, et le long gémissement qui résonne entre leur bouche ne le rassure pas.

Il est tard, très tard. Mauricio dépose les dernières gazes et pansements sur le corps et le visage de Niko, fronçant les sourcils quand il l'aide à se relever entendant son hoquètement une fois sur pieds, il est obligé de lancer un regard plus approfondi sur les marques sombres sur son abdomen. Il retrouvera l'enfoiré qui a fait ça et lui fera payer au prix fort. Il va aussi devoir faire attention lors des prochains jours, il ne veut pas aggraver les blessures apparentes. Mauricio le dépose sous les couvertures, faisant quelques pas supplémentaires pour aller fermer les fenêtres de ce foutu balcon, détestant savoir qu'il a tenu la même place que celui qui a fait ça à celui qu'il aime. Il retourne dans le lit, embrassant le front de Niko, lui demandant en chuchotant si c'est bien Flick qui est à l'origine de tout ce merdier. Sa colère ne redescend pas quand Niko hoche la tête avec fatigue, Mauricio embrasse ses phalanges, d'une manière ou d'une autre, il arrivera à réparer toute cette situation.

''Je te promets que je te vengerai, je ne sais pas quand ou comment, mais je le ferai. Je gagnerai tous les trophées du monde s'il le faut à l'avenir, pour toi.''

''Laisse m'en quelques-uns quand même...'' Niko rit en s'accrochant à ses épaules, sa tête se posant sur sa poitrine

''Je ne promets pas que je laisserai mon nouveau rival prendre mes récompenses...''

À suivre...

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