5 - Le QG
Le QG
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Bonjour les amis !
Je profite de ce chapitre riche en révélations et en émotions pour vous remercier pour tous vos retours et j'espère que la suite vous plaira tout autant.
Que pensez-vous du Taekook pour le moment ?
Bonne lecture !
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La journée que nous avons passée à la plage a été la plus belle que j'ai pu vivre depuis très longtemps.
Je sais qu'ils voulaient me faire visiter un peu la ville et les endroits touristiques, mais la vérité c'est que je n'ai pas réussi à me défaire de la mer un seul instant.
Le soleil qui frappait ma peau était si chaud et agréable quoique parfois étouffant. La petite brise de vent qui faisait voltiger quelques grains de sable dans l'air, et qui adoucissait la sensation du soleil sur mes bras quand ils atterrissaient sur ma peau était agréable, ainsi que sentir mes cheveux voltigeait.
Le bruit des vagues, qui malgré les cris excités et parfois râleurs des enfants arrivait tout de même à mes oreilles, bravant tous les obstacles qui s'y trouvaient autour était lui aussi magique.
Cette mélodie est si gracieuse et réconfortante.
Le son doux et harmonieux des vagues quand elle entre en collision les unes contre les autres, pour à la fin, venir s'échouer avec finesse sur le sable chaud était digne d'un orchestre à mes yeux.
Je les ai fermées pour m'isoler le plus possible de ce qui m'entoure, et finalement, leurs bruits mélodieux m'ont atteint telle une berceuse.
À la minute où j'ai entendu le bruit de l'eau, toutes mes inquiétudes se sont envolées comme si elles n'avaient jamais existé. Alors évidemment une fois la nuit tombée, le monde parti, quand leur sonorité était plus forte et présente quand pleine journée, j'ai encore eu moins envie de partir.
Ne voulant pas m'obliger à m'en aller voyant la joie et le calme que la mer me procurait, Oncle Darren et Jimin sont allés chez ce dernier pour s'installer et se reposer un peu, ils ont malgré tout passé la journée avec nous et ça a été un moment génial.
Une chance que le vampire possède une maison à l'entrée de la ville et non pas une dans le quartier des vampires, je doute qu'être allé là-bas directement soit une bonne idée.
Garder la surprise de notre arrivée est la meilleure chose à faire, comme ça nous sommes en sécurité jusqu'à ce que nous allions au quartier général, enfin je l'espère.
Et au fond, je crois que je retardais encore plus le moment.
C'est ainsi qu'à presque minuit, Taehyung est encore assis à mes côtés sur le sable fin et frais au reflet presque blanc à cause de la pleine lune qui flotte au-dessus de l'eau. En voyant la mer toute la journée, je me demande comment j'ai pu rester tant d'années sans la voir une seule fois. Elle est d'une beauté si renversante, que c'est impossible de s'en lasser.
— Merci d'être resté avec moi.
J'inspire de longues secondes, l'air marin fait un bien fou à mes poumons. Taehyung détache ses yeux de l'horizon pour me regarder, et mes pupilles l'observent comme elles n'ont pas arrêté de le faire ces dernières semaines.
J'ignore si c'est le vampire qui est en lui qui le rend ainsi, mais il est d'une beauté époustouflante.
Comme si le temps avait figé son visage pour le rendre élégant le reste de sa longue vie. Il est si beau qu'on pourrait le regarder pour l'éternité.
— J'ai dit que j'étais là, alors je reste avec toi. Puis la mer me fait aussi du bien.
Mes lèvres se plissent en un faible sourire et je hoche la tête, en même temps nous fixons à nouveau l'océan.
— Comment c'est là-bas ?
Ma voix est presque qu'un murmure ne voulant pas trop faire barrage aux sons des vagues, où peut-être qu'inconsciemment j'essaye de me faire discret depuis que nous sommes là.
Au fond j'ai peur qu'ils repèrent déjà ma présence, enfin, si ce n'est pas déjà le cas.
Taehyung et Jimin c'est une chose, mais les vampires qui sont venu chercher Taehyung à Threia et ceux qui vivent ici sont différents, et il m'a fallu quelques secondes seulement pour le comprendre.
Comprenant le sens de ma question, le vampire comble l'espace qu'il y a entre nous pour coller nos épaules ensemble, sentant probablement ma peur grandissante.
— C'est comme ici, sauf que ce sont des vampires qui y vivent. Les quartiers sont plutôt normaux. Des ruelles blanches remplies de fleurs, d'arbres et l'ambiance malgré tout y est sympathique. Ce n'est pas très différent d'ici quand on y réfléchit, le quartier général ça, c'est une autre histoire.
Apprendre à découvrir Sina c'est une bonne chose mais je sais que le plus important reste l'autre partie de la ville. Celle où nous allons pénétrer très bientôt. Et comme s'il devinait le reste de mes questions, il continue ses explications sur le QG.
— Il y a quatre unités, chacune d'elles a une spécialité et un lieutenant attitrés. Le capitaine se nomme Azarias. C'est le chef du quartier général, celui qui prend toutes les décisions et qui fait respecter l'ordre, et il aussi connu pour être l'un des plus grand vampire.
Ah, génial.
— Les unités ont été créées il n'y a seulement quelques années pour établir une espèce d'équilibre chez les vampires quand les choses ont commencé à être hors de contrôle.
J'acquiesce à nouveau et pose une autre question, après avoir jeté un œil à l'océan.
— Car il y a des règles chez les vampires ?
— C'est disons plus une question de principe.
Les vampires ont des principes ? Pardon, j'écoute.
— Chaque unité concerne une spécialité en particulier : la gestion de la faim, le combat et la défense, ceux qui sont formés pour prendre la relève du QG plus tard, et pour finir les veilleurs qui se chargent de la sécurité du bâtiment.
Oh, je vois. C'est extrêmement cadré, je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose en y réfléchissant. Taehyung continue.
— Cela permet également de cadrer les nouveau-nés, qui sont directement amenés au QG pour éviter tout débordement. Ce sont ceux qui viennent de se transformer et qui n'ont pas de repères, les débuts sont difficiles alors le QG en prend un maximum quelque temps.
— C'est gentil de le faire, non ?
Voyant mon innocence, il sourit légèrement en acquiesçant.
— C'est vrai, c'est bien de ne pas se sentir seul au début, puis ça fait moins de dégât chez les humains surtout.
Je grimace à la fin de sa phrase. C'est vrai qu'au début les vampires qui apprennent à contrôler leurs nouveaux pouvoirs doivent se nourrir de droite à gauche sans relâche et donc faire pas mal de victimes.
— Comment vont-ils réagir à ton avis ?
Il se laisse tomber en arrière sur le sable doux, et il réfléchit quelques secondes.
— Quand je suis arrivé hier, j'ai directement été emmené au quartier général par les deux vampires qui sont venus me chercher, des veilleurs.
Je frissonne. Ils étaient plutôt flippant quand j'y repense.
— Les lieutenants ont commencé à tous m'attaquer de questions avec fureur et panique mais je n'ai dit aucun mot, je ne voulais pas m'adresser à eux. Azarias a parfois des techniques et des procédés effrayants et il est sans hésiter l'un des plus forts de notre espèce, mais il est réfléchi et calme quand il le faut, il discute quand il faut discuter, un chose que les autres ont du mal à faire.
Mes réactions changent toutes les deux secondes au fur et à mesure de ses explications, tant j'apprends de choses.
Avec tout ce qui est arrivé depuis hier soir, je n'ai même pas pensé à lui demander ce qui était arrivé à son arrivée, qu'a-t-il fait en venant ici ? Comment ça s'est passé ? Maintenant je comprends mieux.
Cet état d'urgence est seulement à cause de nous deux ? Savoir que Taehyung m'avait retrouvé les a vraiment rendus si en colère et nerveux ? J'ai du mal à encore y croire, ou alors j'en ai pas réellement conscience.
— Ils sont restés surpris de ma nonchalance, et de moi-même j'ai rejoint Azarias dans son burreau. Il m'a demandé si ce qu'on lui avait rapporté était vrai, si je t'avais vraiment retrouvé.
Il observe la lune.
— J'ai été bref dans mes réponses ne voulant pas prendre le risque d'en dire trop. J'ai dit que c'était bien vrai mais que ta mémoire n'avait pas changé et qu'il n'y avait donc rien à craindre, je n'ai pas plus développé que ça.
Je passe un coup de langue sur mes lèvres humides à cause de toutes ces heures passées au soleil.
— Pourquoi craindre obligatoirement quelque chose envers les Thurisaz ? On peut très bien vivre notre vie à deux sans forcément vouloir être mêlé à leur monde non ? Pourquoi cette haine et obsession envers nous ?
J'ai l'impression qu'une ombre passe devant ses yeux, comme s'il s'était déjà posé cette question des milliers de fois.
— Car juste le fait qu'on existe, qu'on soit là, leur déplaît. La différence a toujours fait peur aux gens Jungkook, et ça ne date pas d'aujourd'hui. Ce que nous sommes les effraie, et ils ne veulent pas prendre le risque d'être attaqués à nouveau.
Mon visage se fronce de confusion.
— Pourquoi ils seraient attaqués ?
— Le passé a été difficile pour les vampires comme pour les nôtres, il y a eu beaucoup de guerres. C'est un cercle de haine qui a du mal à se briser.
Donc si j'ai bien compris, ils préfèrent être sur leurs gardes et prendre des mesures sévères avant même que la chose en question arrive, par simple peur du passé ?
J'ignore de quel point de vue se place Taehyung, mais je ne vois pas pourquoi on attaquerait des gens qui ne nous ont rien fait.
Mais si cela venait à changer, alors mon opinion le fera lui aussi, mais ça encore c'est légitime n'est ce pas ?
Si on s'en prend à nous, c'est normal de se défendre, même si je sais qu'ils profiteront probablement de cette attaque pour crier aux dangers et à l'extermination des Thurisaz.
Je soupire longuement, tout ça est bien compliqué.
— Nous avons déjà essayé d'attaquer quelqu'un ?
Je ne connais pas celui que j'étais avant, ni le genre d'humain que j'étais avec son vampire. Si je plaidais une cause différente, si nos avis étaient différents d'aujourd'hui, ce que nous avons fait ou non.
Je m'en veux de lui poser toutes ces questions, mais personne d'autre ne peut y répondre mieux que lui.
Il observe un instant la mer, la mine songeuse. Ses yeux deviennent plus vitreux, comme si le passé était en train de se redessiner à l'intérieur de lui, au fil de notre conversation.
Toutes mes interrogations doivent l'emmener dans une époque qu'il souhaite peut-être oublier, qui doit être difficile pour lui.
À cet instant encore, comme c'est arrivé quelquefois à Threia, il paraît jeune et insouciant.
Sans doute grâce à ses yeux qui peuvent être aussi puissant et hypnotisant que triste et pensif. Sans me regarder, il me répond d'une voix douce.
— Non, jamais. On ne voulait pas leur donner raison.
Il marque une courte pause avant de reprendre.
— Mais j'ai failli quand ils t'ont emmené loin de moi, quand je me suis retrouvé seul du jour au lendemain.
Le ton de sa voix change radicalement à la fin de sa phrase, elle est plus grave et tremblante. Mon cœur accélère et je me décale un peu sur la droite pour mieux le regarder.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ? Qu'est-ce qu'ils m'ont fait Taehyung ?
Ma voix tremble, je dois savoir. Je sais que j'ai perdu la mémoire, je ne me souviens de rien mise à part ces dix dernières années à Threia. Mais le avant, pourquoi je ne me rappelle de rien, pourquoi ?!
Taehyung se lève brusquement et s'apprête à marcher vers la ville pour rentrer, fuyant complètement la conversation. Il me faut deux tentatives pour me lever le rejoindre, la première mon corps bien trop endolori et sous la précipitation, glisse sous le sable.
Je cours à son niveau et m'agrippe à son bras droit pour le retenir, une habitude qui commence à se créer j'ai l'impression.
— Réponds-moi s'il te plaît, j'ai le droit de savoir, j'en ai besoin.
Il reste quelques instants dos à moi, je veux m'approcher pour le regarder mais je suppose qu'il préfère être ainsi, c'est probablement plus facile pour lui de ne pas me regarder dans les yeux en m'expliquant les choses, encore plus sur ce qui s'est passé ce fameux jour.
Toutefois, ne me sentant pas assez courageux pour affronter cette vérité tout seul, ma main gauche descend lentement jusqu'à la sienne pour y glisser ma main, je suis soulagé de voir qu'il ne refuse pas mon contact. Qu'il serre sa main dans la mienne en guise de soutien.
Et juste en tenant sa main, j'arrive à sentir tout son corps durcir, se contracter, et sa mâchoire manque d'exploser quand il fixe un lampadaire au loin, penseur. Moi je reste silencieux, j'essaye de contrôler ma respiration et de me calmer, j'attends qu'il soit prêt.
Le silence tombe pendant quelques minutes. Nous entendons seulement le vent souffler, le vacarme des vagues et de rares voitures au loin.
Cette fois c'est lui qui fait une légère pression sur ma main en guise de réconfort, que je resserre aussitôt, et il finit par se lancer.
— C'était le dernier jour de juillet, il y a déjà de cela dix ans. Nous avons passé une belle journée à la plage à nous baigner et nous éclabousser malgré les énormes vagues présente ce jour-là, et la soirée à rire et discuter comme on en avait l'habitude.
Il marque une pause, je l'écoute avec une attention particulière.
Je le vois sourire faiblement à cette pensée, chaque souvenir doit se reformer dans son esprit au fur et à mesure qu'il me raconte cette fameuse journée.
Je suis sûr qu'il arrive à ressentir en ce moment même le soleil étouffant de cette journée d'été. Qu'il arrive à entendre parfaitement nos éclats de rire, qu'il ressent le toucher de nos corps qui se bagarre dans l'eau pour faire couler l'autre. Qu'il se souvient d'absolument chaque seconde.
— Tu as été l'un des rares à m'écouter vraiment. Être allongé dans un lit avec toi pour discuter était probablement la chose que je préférais faire. Peu importe le sujet, où ce que je pouvais raconter, tout te semblait important. Malgré ton jeune âge, tu as toujours été mature.
Il sourit à nouveau.
— Tu as toujours été bon avec moi, ma parole a toujours compté et avec une famille aussi froide et dure que la mienne, tu n'imagines pas le bien que ça me faisait d'être enfin écouté, de me sentir important pour une fois.
Mes yeux ne le quittent pas une seule seconde.
On passait donc beaucoup de temps à discuter ? Dit comme ça, cela semble vraiment agréable. Mon ancien moi n'a pas l'air très différent de ce que je suis aujourd'hui, je suppose que je n'ai pas vraiment changé, j'ai juste oublié.
Mais reste probablement le même qu'il y a dix ans, juste une meilleure version de moi-même, enfin j'espère l'être.
Entendre que Taehyung trouvait une sorte de réconfort à mes côtés, me provoque quelque chose à la poitrine, de l'émotion ou de la joie difficile à décrire.
Comment est sa famille ? Sont-ils méchants avec lui, méprisants ? M'imaginer Taehyung blessé par leur présence me remplit de colère. Sa phrase est suffisante pour comprendre que leurs liens sont sans doute compliqués.
— J'avais quel âge quand on s'est rencontrés ?
Je ne veux pas qu'on parle d'eux.
— Quatorze.
Quatorze.. ça fait longtemps alors.
Sa main tremble légèrement contre la mienne, je décide alors de faire des petits cercles à l'aide de mon pouce sur le dos de sa main pour le calmer, je ne sais pas vraiment si ça marche, mais je ne m'arrête pas, il continue alors son récit.
— Comme très souvent nous avons discuté tard. On s'est endormis dans ma chambre où il faisait frais, mes rideaux blancs voler à cause de la fenêtre ouverte pour aérer la chambre et laissait entrer la fraicheur. Tu avais fini par te blottir contre mon torse te sentant plus en sécurité contre moi. Tu adorais dormir ainsi.
Je souris en m'imaginant la scène. Oui, tout semble apaisant avec Taehyung à mes côtés et rien a l'air d'avoir vraiment changé.
Même aujourd'hui j'ai encore ce sentiment de sécurité et de bienveillance. Mais mon sourire se brise quand je vois ses lèvres trembloter et il serre sa main libre formant un poing.
— Quand je me suis réveillé, tu n'étais pas là. Je suis allé voir aux endroits où tu avais l'habitude d'aller, mais rien. Je ne te trouvais pas et Darren non plus. Pris de panique et ayant un mauvais pressentiment, j'ai couru chez mes parents, ma mère était en train de prendre un bain et mon père était sur son bureau. Je me suis donc adressé à lui, je lui ai demandé des explications, j'étais certain qu'il savait quelque chose, et qu'il était peut-être même le responsable.
Mes yeux se plissent et je les cligne plusieurs fois stupéfait, le responsable serait donc son père ?
— À son visage, j'ai directement compris que c'était bien lui. Je lui ai hurlé dessus, empoignant son col avec fureur, je l'ai plaqué contre le mur manquant de le briser en morceaux, je voulais savoir ce qu'il t'avait fait.
Il marque une pause et soupire une nouvelle fois, je le vois qu'il déglutit avec lenteur et il ferme les yeux un instant.
— Il a toujours très mal pris que je sois un Thurisaz, j'étais la honte de la famille et il ne l'a jamais accepté. Mais il savait que la perte de l'autre pour un Thurisaz était décrite comme être pire que la mort à ce qu'on a pu lire dans les rares livres nous concertant.
Je serre ma main pour qu'il n'oublie pas qu'à présent je suis là.
— Il a donc préféré t'épargner et te faire oublier toute existence de moi, tous souvenirs, ta vie à Sina, absolument tout en te faisant croire une tout autre réalité car il pensait que c'était mieux que la mort. Vous avez ainsi emménagé à Threia, et mené une vie normale comme si celle vécue ici n'avait jamais existé.
J'ai l'impression que sa main tremble à nouveau, mais quand je pose mes yeux sur nos mains entremêlées, je remarque que ce n'est pas lui, mais moi.
— Il a utilisé l'hypnose sur moi, chuchotais-je au bord des larmes.
— Oui, souffle-t-il.
Mes yeux sont grands ouverts de choc, et les larmes menacent de couler.
Je repense aussitôt à notre première rencontre dans cette ruelle.
Cette pauvre femme qui avait été blessée par le vampire présent ce soir-là. Pour la préserver et l'apaiser, Taehyung lui avait fait oublier, il a effacé ce qui venait d'arriver de son esprit.
Il lui a créé une autre version pouvant expliquer les marques présentes sur son cou, sans lui dévoiler l'existence des vampires, pour que jamais, elle ne revive la scène qui l'aurait probablement traumatisée à vie.
Lui épargnant ainsi le souvenir atroce de la morsure, de la douleur qu'elle a pu ressentir, ainsi que la peur.
Taehyung m'a ensuite demandé s'il devait me faire la même chose, il m'a laissé choisir.
Un vampire est capable d'hypnotiser un humain en lui faisant oublier et créer ce qu'il souhaite, sans aucune limite.
Ne supportant pas la vraie nature de son enfant, et voulant m'épargner pour limiter la douleur horrible qu'aurait provoqué ma mort à son fils, il a préféré me faire oublier que me tuer.
Ma main gauche étant prise dans la sienne, c'est la droite que j'apporte à ma bouche.
Je suis si perdu, confus, chamboulé.
Le geste de son père a-t-il vraiment été un service ?
Dois-je me sentir soulagé d'avoir eu la mémoire effacée et de ne pas avoir perdu la vie ?
Sentant probablement mon cœur s'emballer, Taehyung lâche rapidement ma main et se tourne vers moi.
J'ai vécu dix ans tranquillement à étudier, évoluer, grandir au côté de mon oncle alors que Taehyung lui était seul ici.
Ma vie a continué l'air de rien, et la sienne comment était elle ?
Si nous sommes vraiment liés, pourquoi cette chose qui nous unis ne s'est pas battu ? Pourquoi je ne me souviens pas !?
L'angoisse monte, ma cage thoracique est affolée, mes mains et mes jambes semblent si fragiles que j'ai l'impression qu'elles vont se casser sous la pression de mon corps à tout moment, que si je tombe je n'arriverais jamais à me relever.
Mais avant que cela n'arrive, je sens le torse de Taehyung contre ma tête appuyant tout mon poids sur lui. Sa main passe dans mes cheveux et il murmure des petits mots réconfortants, des mots qui m'apaisent. Mes mains toujours un peu tremblantes agrippent son haut.
— Je suis désolé de t'avoir abandonné, de t'avoir laissé seul dans ce lit et de n'être jamais revenu. De ne pas me souvenir. De t'avoir oublié, au dernier mot ma voix se brise m'obligeant davantage à m'agripper à lui.
Les quelques moments passés ensemble ont suffi pour voir l'amour et l'importance que j'ai à ses yeux.
Les photos me l'ont également fait comprendre, nos sourires étaient réels.
Ce que nous avions été vrais et fort, et je me sens tellement coupable de l'avoir laissé, même si je sais que ce n'est pas de ma faute.
Notre but est d'être ensemble, nous sommes unis pour la vie par le destin, par une chose qui nous dépasse complètement. Par ce lien, parce que nous sommes des Thurisaz.
Et je me sens si idiot que ça se sois passé ainsi.
Après tout, peut-être que ce que son père m'a fait a été aussi douloureux que ce que ma mort aurait pu causer aux yeux de Taehyung.
Après tout, peut-être que de l'oublier à eu le même effet pour lui, qu'il a autant souffert que si on m'avait ôté la vie car au bout du compte je n'en faisais plus partie.
Mais quelque chose me dit que même si je lui posais la question, il n'y répondrait pas. La légère brise du soir le fait renifler, il me répond sans bouger la tête, sans me défaire de lui.
— Arrête ça, tu n'as aucune excuse à me faire. Ne te prend pas la tête avec tout ça, je t'ai retrouvé c'est le plus important. N'y pensons plus d'accord ?
Ses doigts caressent mes cheveux, sa main fait des vas et vient lentement le long de mon dos, tous ces petits gestes finissent par me calmer. Je hoche la tête contre son torse, mais mes mains refusent de le lâcher.
— C'est moi qui suis désolé Jungkook, j'aurais dû te protéger mais j'ai eu peur d'eux, peur de m'enfuir, de leur tenir tête. Au fond de moi je sais que j'aurais dû partir avec toi depuis longtemps, mais j'ai été trop lâche.
Ne sachant pas quoi dire, je décide de rester silencieux et me contente de l'écouter, les vibrations de sa voix sur sa cage thoracique me bercent tel un enfant qui se réveille après un cauchemar.
— Pardonne-moi, souffle-t-il comme un supplice.
En guise de réponse, je serre davantage mes bras autour de sa taille espérant qu'il comprenne.
Je te pardonne tout Taehyung, au fond moi une voix me dit que tu as toujours fait le meilleur pour moi et même si je ne m'en souviens pas, j'en ai aucun doute.
Tu es là pour moi, et je suis là pour toi également. Nous sommes là l'un pour l'autre.
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