Chapitre 8 : Le changement

"Ah, quelle belle journée ! m'exclamai-je."

Je m'étais levée assez tôt aujourd'hui, et on dirait que j'avais bien dormi. J'étais d'une très bonne humeur.

Je me dirigeai au bureau pour ramasser mes affaires, je devais ranger tous mes cahiers et les ramener à l'école, mais bon, c'était ce que je faisais depuis le départ comme je ne connaissais pas l'emploi du temps. Je vérifiais que tout y était. Lorsque ceci fut fait, je me fis un copieux petit déjeuner, chose que je ne faisais que rarement.

Je pratiquai un peu de magie, histoire de ne pas l'oublier, et je me mis à réviser tous les cours.

Lorsqu'il fut temps de sortir, je ne tardai pas. Le ciel était bien dégagé, le soleil brillait, offrant une atmosphère chaleureuse, les oiseaux chantaient de belles mélodies, et l'odeur des arbres fraîchement arrosés m'enivraient. Quel beau pays, quelle belle nature.

À l'entrée de l'établissement, je remarquai que les élèves se comportaient étrangement : des uns étaient devenus arrogants et ne cachaient plus leur puissance, et d'autres avaient peur de pénétrer l'école. Y'aurait-il du harcèlement ? Je n'avais rien remarqué de tel depuis la rentrée.

Lorsque je passai à travers les portes de l'école, je failli m'étouffer par les odeurs que je sentais. Comme je pouvais sentir et voir les auras, c'était la même chose avec les émotions. Les émotions avaient quant elles une odeur qui leur était propre, elles étaient presque imperceptibles avant, mais là, je pouvais sentir une tonne de sentiments négatifs. J'étérnuai.

Je marchai tout en tenant un mouchoir pour boucher mon nez. On me bouscula à plusieurs reprises. Mais que s'était-il passé ?

Quelqu'un me fit violement tomber par terre. Je me relevai en attendant des excuses, mais ce sont des paroles totalement différentes qui sortirent de sa bouche :

"Hé, les gars, elle est là. L'infiltrée est là!"

L'infiltrée ?
L'animosité dans les couloirs s'arrêta, je me rendis compte que des personnes en malmenaient d'autres. L'odeur de la supériorité et de l'arrogance emplit mes narines, comme si je venais de mettre le nez dans les cendres, je n'avais jamais mit le nez dans des cendres. Des garçons et des filles m'encerclèrent, tandis que les victimes me jetaient un dernier regard avant de s'enfuir :

"Alors, montre-nous ce que t'as dans le sac, l'infiltrée! m'ordonna un gros costaud."

Était-il fou ? Quel insecte l'avait piqué pour m'ordonner sur ce ton ? Pourquoi voulait-il gâcher ma belle journée ? Je lui lançai un regard qui traduisait mes pensées. Il me jeta un regard noir, son ami, un garçon brun plus petit que lui mais avec une aura plus impressionnante, prit la parole :

"Hé bien, dis donc. L'infiltrée a quelque chose à cacher dans son sac peut être ?

- Mais qu'est-ce qui vous prend ? demandai-je calmement.

- Ouah, elle ne nie même pas le fait d'être une infiltrée, dit le petit brun."

Cette bande de fous, quoi que je disais, ils étaient bien trop convaincus par leur histoire d'infiltrés, ils ne m'entendraient pas de toute façon. Une fille, probablement la sœur du costaud vu leurs traits semblables, remarqua :

"Oh, mais regardez, elle n'a même pas de bracelet rouge sur son poignet ! je lui lançai un regard interrogateur, elle poussa un rire, puis continua. Mais bon, c'est normal qu'une infiltrée comme toi ne connaisse rien. Le tableau qu'on a accroché hier, il y'a de nouvelles règles inscrites là-bas. Et l'une d'elles disait qu'il fallait porter un bracelet rouge aujourd'hui. Les gens normaux comme toi ne peuvent pas lire vu que c'est écrit avec de l'encre spécial et que seules les personnes qui manipulent des pouvoirs peuvent. Maintenant que j'ai tout expliqué, tu vas devoir toi aussi avouer qui tu es."

Une personne avança du groupe en ma direction, il faisait partie de ma classe, son nom était quelque chose Walter, un grand garçon aux cheveux noirs qui n'avait rien dans la cervelle. Il me parla comme si j'étais la chose la plus dégoûtante :

"Toi, tu croyais que si t'allais faire une entrée avec soi-disant la directrice, tu auras la vie tranquille, c'est ça ? Déjà que c'était étrange qu'elle t'aie présenté toi et pas n'importe qui d'autre. Et en plus, pendant le combat d'hier, tu n'as même pas utilisé de pouvoirs. Tu as un joli minois, je te l'accorde, c'est doute comme ça que t'as hypnotisé la directrice. Les infiltrés, on ne les laisse pas aller aussi facilement. Voyons voir ce que tu cacjes dans ton sac. Mira, je te laisse l'honneur de soutirer des informations d'elle. On n'a pas de telle opportunité tous les jours. On la dénoncera une fois qu'on en sera fini."

Ah, alors comme ça, j'étais fautive car je n'étais pas restée à l'école encore plus longtemps qu'il ne le fallait. J'avais aussi hypnotisé une personne aussi puissante que la directrice, on dirait qu'ils la sous-estimaient tellement. Les souvenirs que je gardais de la rentrée refirent surface, la manière dont elle avait exercé son pouvoir sur moi, une pauvre étudiante et la douleur que j'avais ressentie, j'en avais la chair de poule.

Mon camarade sans cervelle tendit sa main pour prendre mon bien, je l'évitai en m'inclinant vers le côté. Ce geste le mit rouge de honte, il balança son poing et me toucha à l'épaule gauche. Je recula de quelques pas à cause du choc.

Bien.

Il m'avait frappé en premier, la caméra qui était dans le coin devrait l'avoir bien vu. Ce qui suivrait, ce serait donc de la légitime défense.

Je lançai un petit sourire, ce qui énerva beaucoup de spectateurs, ainsi que mon camarade.

Quelqu'un activa ses pouvoirs et lança une boule d'eau en ma direction. Je l'évita et elle mouilla quelqu'un d'autre :

"Woh, t'as du cran toi, dit le costaud, écarte-toi Will, alors c'était cela son nom, je vais lui régler son compte moi-même."

La foule s'éloigna de moi, Will prit ses jambes à son cou et prit ses distances. Je voulais donner la pareille à mon camarade de classe, quel dommage. Je commençai une conversation :

"Je ne comprends, qu'est-ce que vous avez tous contre moi ? Pourquoi voulez-vous tellement vous battre ? Si la séance d'hier vous a donné de l'adrénaline, cela ne veut pas di.. je ne pus terminer ma phrase que le taureau fonça sur moi.

Arrête de parler l'infiltrée, je vais te défoncer.

– Pff, vous et vos manières."

Mon cerveau marchait à cent à l'heure, faisant défiler toutes sortes de scénarios pour voir comment m'échapper à cette situation. Finalement, je trouvai la solution, il fallait juste se montrer forte.

J'évitai le poing qui dirigeait vers mon visage et je poussai le costaud avec mes mains. Ce dernier était à terre.

Il se leva, gonflé de rage, ce qui me fit rire. Je repris mon visage indifférent et le regardai de bas. Il activa ses pouvoirs, il pouvait donc transformer ses poings en ceux de pierre, mais j'étais plus agile. Il lança ses poings qui lui étaient lourds, je les évitais, cette tâche était difficile avec mon sac à dos à l'épaule.Je libérai mon aura et usai un peu de mes pouvoirs, de sorte à ce que je me fis aussi effrayante que possible. Il perdit l'équilibre à cause de ses poings, je mis mon pied sur son dos, soulevai sa tête par ses cheveux bruns et prononçai ces mots pour que tout le monde m'entende :

"Je. Ne suis pas. Une infiltrée! Si vous vous en prenez encore une fois à quelqu'un, je ne serai pas aussi clémente. Compris ? je les regardai un par un, libérant mon aura pour montrer ma force, je lâchai la tête du costaud, j'enlevai la poussière dans mes mains et quittai l'endroit pour rejoindre ma classe."

Lorsque je fus hors de leur vue, je soupirais longuement. Cette dispute avait drainé mon énergie, et elle ne sera sûrement pas la dernière. Tout aurait été bien plus facile si je contrôlais un élément, j'aurais balancé de l'eau sur la foule, ou bien j'aurais fait passer un coup d'éléctricité à Will lorsqu'il aurait fait contact avec moi. Mais je n'étais qu'une psychique.

Arrivée à la classe, je fus surprise par l'absence de Caroline, elle était toujours à l'avance, et le cours allait commencer dans deux minutes.

Le cours commença, Caroline ne venait toujours pas. C'était étrange. Elle ne m'avait pas averti qu'elle n'allait pas être en cours aujourd'hui. D'une autre part, elle n'était pas obligée de me dire tout..

J'avais tout noté avec soin pendant le cours, lorsque le cours fut fini et que j'eus fini d'écrire, je me levai pour dégourdir un peu mes jambes tout en prenant avec moi mon sac à dos.

Je n'avais pas encore eu l'occasion d'explorer l'établissement, j'avais une dizaine de minutes avant le début du cours suivant.

Il y'avait des couloirs, des couloirs et encore des couloirs, les murs étaient blanc-beige, et quelques fois, il était possible de voir des dessins des élèves, j'en admirais une avec des montagnes réalistes et une cascade qui les séparait. Serait-ce un lieu réel, ou même une photographie ?

Et il y'avait des portes ouvertes et fermées, toutes identiques, sauf celles qui donnaient à des endroits importants comme le bureau de la directrice ou les toilettes. "Pour que les personnes comme moi ne confondent pas classe et autre, me dis-je"

Je n'inspectais pas les classes, mais j'étais curieuse de savoir à quoi ressemblaient les toilettes. Ces dernières étaient en ruine dans mon école précédente :

"Wow, je ne pus m'empêcher de s'exclamer."

Des cabines entières, des portes qui se refermaient, des robinets en parfait état. Je n'y croyais pas. C'était incroyable! Digne d'une des meilleures écoles.

Tout était propre, pas même... Je sentis l'odeur familière du sang du fond des toilettes. Il y'avait même des miroirs !

Je m'approchai, je vis une petite silhouette qui arrangeait ses cheveux :

"Caroline ?

– Qu.. quoi ? Alicia ?"

C'était vraiment elle. Elle avait du sang séché du coin de sa bouche, ses longs cheveux, d'habitude tressés dans de parfaites tresses, étaient en bataille, ses lunettes étaient un peu fissurées :

"Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demandai-je, horrifiée.

Les règles.. ont changé."

Elle avait du mal à parler, probablement à cause de sa lèvre supérieure qui était gonflée. Je ne comprenais rien. Elle baissa son regard comme pour me scruter, puis elle me dit :

"Tu, tu ne portes pas de bracelet rouge ?

– Ah, ça. Eh bien, disons que je n'avais pas vu ce qui était accroché au mur hier. On ne nous a même pas averti. Comment aurais-je su que c'était important ? j'haussai les épaules, je n'avais pas vu la sor-, la directrice, comme étant quelqu'un qui change le réglement à la dernière minute.

– Je suis contente, que tu vas bien.

– Ah, d'ailleurs, ça se fait comment, que tu es dans cet état ? Les gamins qui se croient au primaire pour harceler les gens, je comprends, même si je ne valide pas, ça doit faire partie du nouveau réglement. Mais toi, tu es puissante, tu aurais pu leur jeter les lianes. Pourquoi ?

– Je, elle hésita un long moment à m'en parler, je suis habituée. Si tu les laisses battre quelques fois, ils s'en lasseront vite, je sentis qu'elle ne disait pas tout, mais je la laissai faire.

– Mais c'est quoi cette excuse ? je sentis la colère me monter, je me calmai, elle n'était qu'une victime. Bon, il faut mettre un point sur tout ça."

J'analysai Caroline, son aura était faible, je lui demandai :

"En fait, qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?

– J'allais retourner en classe, après que la cloche sonne.

– Hmm, d'accord. En fait, est-ce que ça fait mal ? elle me regarda avec des yeux surpris, la question paraissait stupide, j'éclairicis. Je peux alléger la douleur si tu veux.

– Ah, ça va, ne t'inquiète pas.

  – Je reste avec toi, affirmai-je."

Des minutes passèrent dans le silence. Caroline s'apprêtait, alors que je pensais au meilleur moyen d'écraser ces harceleurs.

La cloche sonna, on attendit une minute pour que personne ne soit dans les parages, et on sortit.

À mi-chemin, je lui avouai mes intentions, elle essaya de m'arrêter :

"Alicia, je sais que tu en es capable, mais c'est quant même dangereux. Si.. je l'interrompis.

– On croise les doigts que tout ira bien. La chose que je déteste encore plus que les punitions, c'est le harcélement, au lycée. Je vais faire tout pour que les deux années restantes se déroulent comme dans un conte de fées, mais un lycée dans un conte de fées, ça n'avait jamais existé, on n'étudiait pas dans un conte de fées. On se voit plus tard, Caroline !

– À plus."

Bien, il était grand temps pour moi de lire ce réglement. Je serais élève modèle qui ne séchait pas les cours plus tard, lorsque l'atmosphère dans l'établissement serait idéale pour les études.

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Je m'excuse pour le retard, j'avais un manque d'inspiration. (Ce n'est pas comme si quelqu'un lit xD )

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