Chapitre 7 : Le début des problèmes
"Pfiouu, soupirai-je."
J'étais allongée dans une salle, de retour à l'école. J'étais épuisée, ma main me picotait, et on en plus, on venait de nous téléporter. Je n'avais plus la force de me lever, j'étais allongée sur le sol et admirait le plafond avec des moisissures. L'odeur était insupportable, tout le monde suait.
Je repérai Caroline un peu loin, elle essayait de se lever. Quant aux personnes qui me semblaient assez fortes, elles avaient du mal à se tenir debout et s'appuyaient sur le mur. Les autres étaient soit évanouis par terre ou bien juste en train de fixer le plafond sans bouger.
J'utilisai un peu de pouvoir pour me lever. Je ne sentais plus la douleur, mais l'odeur m'insupportait, j'avais un nez sensible. D'ailleurs, je ne voyais pas madame Roberts, seule madame Klein nous avait rejointe et on dirait qu'elle avait préféré rester à l'écart de nous.
Pas une minute à perdre, je me dirigeai vers les escaliers et les montai après l'approbation de notre professeure de français. Je sentis une fraîche odeur de sang, je levai les yeux au plafond et me bouchai le nez avec un mouchoir que j'avais toujours sur moi, habituée à mes fréquents saignements du nez.
J'entendis des bruits de pas par derrière, puis une main se posa sur mon épaule gauche :
"Hé toi, qui, qui es-tu ?"
La blode était à bout de souffle, elle fesait partie du trio populaire. Sa question était étrange, aurait-elle oublié mon nom ? C'était plausible puisque j'avais oublié le sien :
"Je m'appelle Alicia Wilson, on est dans la même classe.
– Je ne parle de ton nom.. Tout à l'heure, tu.. tu.. tu avais vaincu la naine sans utiliser de pouvoirs. Est-ce que tu en as même ? Es-tu une infiltré ?"
Des pouvoirs, bien sûr que j'en avais, la preuve, je me tenais encore debout malgré les blessures sur mon bras. Mais elle n'avait pas l'air dans son état normal, elle me suspectait, mais au lieu de se confier à ses amis et me coincer, elle me les disait directement, et ce sans être méchante :
"Ton pouvoir est concentré sur ton pied droit et sur ton dos. Il y a deux personnes qui nous attendent en haut dont le prof de chimie je crois, je ne sais pas qui est la deuxième personne. Je suis une psychique."
Je n'avais rien trouvé de meilleur à lui dire, je ne savais même pas si elle avait compris ce que je lui avais dit, si seulement j'avais mieux reformulé. Elle lâcha un sourire. Elle faillit bousculer en arrière, je la retint. Elle s'était beaucoup combattu avec ses amis, et on dirait qu'elle était touchée au dos et au pied, son aura était assez faible. Jamais je n'aurais imaginé voir quelqu'un comme elle dans un tel état, vulnérable. Je la soutenais du mieux que je le pouvais, elle se présenta :
"Je suis Daphné Denero, une élémentaliste d'eau. Je suis désolée de t'avoir soupçonnée.
– Ne t'inquiète pas, ça arrive, je me rendis compte de la stupidité de mes paroles. Enfin, ce que je veux dire, enchantée Daphné."
Je lui passai un peu de mon pouvoir pour l'aider à mieux marcher, ces escaliers étaient interminables, et je n'étais pas assez forte pour pouvoir la porter jusqu'à la sortie. J'allégeai aussi sa douleur au pied. Elle me regarda et me sourit :
"Ouah, je me sens bien mieux, merci.
– Mais de rien.."
Je n'eus le courage de lui dire que je n'avais qu'affaibli sa douleur, je n'avais rien guéri.
On arriva enfin à bout des escaliers, notre professeur de chimie et une femme nous attendaient. On dirait un médecin d'après son tablier blanc et le stéthoscope sur son cou. La femme s'approcha d'abord de ma camarade de classe, plaça ses mains sur ses épaules, puis je vis une lumière jaunâtre envelopper le corps de Daphné. J'avais vu juste, elle était un médecin. Elle fit la même chose avec moi. Je me sentis revigorée. Je la remerciai.
Lorsque je m'apprêtais à partir, notre professeur m'en empêcha :
"Allez en classe, les autres vous rejoindront. Il y a quelque chose dont je dois vous parler."
Je ne me plaignis pas et suivit les instructions du professeur. Je me sentais légère, plus de picotements, le sang du nez ne coulait plus. Je m'installai sur ma chaise, par réflexe, je fouillai mon cartable en quête du téléphone, puis me rappelai qu'il n'y était pas. Les téléphones étaient interdits à l'école. Il y'avait un appareil à l'entrée qui détectait les gadgets, on les confisquait et les rendait à l'élève lorsqu'il sortait. Je passais un moment ennuyeux en attente de Caroline. La blonde aux yeux bleus, Daphné si je me souvenait bien, n'était pas prête de parler, on dirait qu'elle était dans son propre monde. C'était avec soulagement que je repérai la petite brune avec de grandes lunettes franchir le seuil de notre classe :
"Hé, Caroline !
– Salut, Alicia. Comment as-tu pu te lever aussi vite ?
– Ah, c'est par la force et la détermination de vouloir m'éloigner des odeurs déplaisantes. Mon pauvre nez ne supporte pas les odeurs fortes.
– Oh, elle rougissa, devrais-je.. devrai-je me mettre plus loin ?
– Mais, je me giflai intérieurement, nah, pas la peine. Tu sens la nature, c'est agréable."
Que quelqu'un m'ait coupé la langue ! Je ne disais rien de normal, c'était vrai que je disais ce que je pensais, mais c'était embarrassant de le dire à voix haute :
"Euh, oublie tout ce que je viens de dire. Ça n'a pas de sens, je suis désolée.
– Ce.. d'accord. Oh, salut Alicia ! je pouffai de rire, je ne m'y attendais pas.
– Oh, Caroline ! Comment ça va ? En fait t'en penses quoi de ce cours ? On l'aura plus souvent dans l'avenir ?
– Je vais bien. J'ai bien aimé la séance, mais pas trop la téléportation. Ça aurait été plus agréable si on avait passé par un vrai portail.
– Un vrai portail ? C'est quoi ?
– Woh, tu ne t'y connais pas trop en matière de magie on dirait.
– Heu, oui. Ma mère ne me raconte que la belle vie dans sa ville natale, et on n'a pas de livres à ce propos à la maison. Et puis, continuai-je dans un murmure, ce n'est pas comme si ça m'intéressait quant j'étais plus petite, je voulais plus entendre de belles histoires qu'autre chose..
– Je vois. Ce qu'on a traversé, c'est un portail temporaire, pour le créer, il faut beaucoup de pouvoirs, ou plutôt l'aura pour être plus précis. La boule qu'avaient les profs entre leurs mains, elle sert à intensifier l'aura, elle est créée à partir d'un minéral qui ne se trouve que sur la lune. Grâce à la condensation de l'aura, il est possible de créer un portail, mais il ne dure que quelques secondes puis se referme. L'autre portail, c'est l'œuvre des nains et des korrigans, ou plutôt les magiciens, son ton changea, il devint plus dur, enfin bref. Grâce à la forge et la magie, ils ont pu créer des portails qui durent dans le temps, mais ces derniers ne sont pas nombreux, il y'en a 5, dont une à l'école. Lorsque tu le traverses, c'est comme si tu étais dans un champ de fleurs, et les sensations varient d'une personne à l'autre."
Je la regardais avec émerveillement, elle en savait des choses. Il y'avait quelque chose que je voulais lui demander, mais je ne dis rien, consciente que cela pourrait être un sujet sensible.
Le dernier arrivé s'assit à sa place. Je me demandais si les professeurs avaient oublié qu'ils nous avaient fait venir à la classe, mais le prof de chimie entra, suivi de la secrétaire et d'un chat noir. C'est notre professeur qui prit la parole en premier :
"Bonjour, chers élèves. Vous devez déjà connaître madame Gin, la secrétaire de l'école. Je vous laisse continuer.
– Bien, son ton était strident, elle ajusta ses lunettes carrées, je ne l'aimais pas. Pour votre sécurité, vous serez envoyés au Souterrain le plus tôt, des élèves s'excitèrent. On n'a pas de date précise pour l'instant. Quant aux livres, laissez tous vos manuels et cahiers dans l'établissement, les nouveaux n'auront pas d'uniforme ni de livres pour le moment. Je vous rappelle de ne pas divulguer vos pouvoirs à n'importe qui. C'est tout ce que j'avais à dire, faîtes attention à vous. Bon courage, et elle s'en alla avec son chat."
Je n'avais pas saisi tous ses mots, mais si j'avais bien compris. On courrait un danger ici, serait-ce à cause de l'histoire de traîtres et d'infiltrés ? Que se passait-il à la fin ?
J'étais concentrée pour comprendre la situation, et je fus furieuse en entendant mes camarades de classe s'exciter à propos du fait qu'on irait au Souterrain. Je posai la question à Caroline :
"Hé, est-ce que tu sais ce qui se passe ?
– Ça dépend de ce que tu veux dire, tu veux savoir à propos de la raison du changement dans le programme, ou bien la raison de l'excitement des élèves, on dirait qu'elle était énervée.
– Bien évidemment la raison du changement de programme. Rose n'avait rejoint le Souterrain qu'après avoir fini le lycée. Oh, Rose est ma grande sœur.
– Ah, heureusement. Tu as raison, ce n'est pas normal ça. Il est possible qu'il y ait des infiltrés à l'école, ou bien l'équipe des Chasseurs de Vérité ont pris conscience de l'existence de cet endroit. Les Chasseurs de Vérité sont un groupe de personnes qui veulent faire connaître au monde entier l'existence des pouvoirs, et leur but ultime est inconnu, mais on peut facilement deviner que leur objectif ne peut pas être le meilleur. Ils prennent en photo des personnes qui utilisent des pouvoirs, les publient sur internet, puis ces personnes disparraissent.
– Et les infiltrés, qui sont-ils exactement ? lui demandai-je.
– Les infiltrés, on appelle ainsi les personnes qui n'ont pas d'affinité magique et qui ont atteris ici par erreur, des traîtres d'une école de magie différente qui veulent détruire la nôtre, ou encore les espions, que ce soit ceux envoyés par le gouvernement pour créer de meilleures armes, ou bien ceux des Chasseurs de Vérité.
– Wow, y'a quant même tellement de personnes qui veulent nuire à l'école, on dirait un film d'horreur.
– Si vous voulez mon avis, cria un garçon de notre classe, je dirait qu'un infiltré se cache parmi les nouveaux, on n'avait rien de tel l'année dernière, ça doit sûrement... il fut interrompu par le professeur de chimie qui, jusque là, ne disait rien.
– Ça suffit monsieur Walter. Parler sans preuve vous conduira à votre perte, et ça concerne tout le monde. On ne sait rien de la situation actuelle, tout devrait être sous le contrôle de la direction, je vous conseille donc de suivre les règles. La séance est terminée, vous pouvez disposer."
Tout le monde sortit de la classe, le professeur me tendit une veste similaire à la mienne, sauf qu'elle ne présentait aucune coupure, ni de sang séché. Je l'enfilai et mit la mienne dans mon sac à dos en le remerciant.
À la sortie de l'établissement, je vis beaucoup de personnes se pousser pour observer une énorme feuille collée au mur toute neuve :
"Tiens, les règles de l'école ont changé ? dit l'un.
– Wow mais c'est énorme, annonça l'autre.
– Oh, c'est la catastrophe, murmura quelqu'un."
Je jettai un regard à Caroline pour savoir si elle préférait attendre que la foule se dissipe, ou bien passer le chemin. Mais elle avait disparu et poussait les autres pour voir ce qu'il y avait d'écrit.
J'attendis une minute, deux minutes, la foule était toujours aussi grande. Je hurlai un au-revoir à Caroline et quittai l'établissement.
Qui aurait cru que c'était l'une des pires décisions que j'aurais pu avoir ?
1946 mots
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