Chapitre 4 : La rentrée


Je regardais autour de moi, l'endroit était merveilleux ! J'étais dans une forêt, celle-ci était paisible. Des oiseaux piaillaient au loin, les arbres étaient plus grands que d'habitude, leur feuillage était dense, mais les rayons de soleil s'infiltraient comme ils pouvaient pour éclairer cette vaste forêt. Ce n'était pas la première fois que je rêvais de cet endroit. Je n'avais pas encore vu d'animaux dans les parages. Je me promenais et arrivai jusqu'à une rivière, sauf que celle-ci était silencieuse, pas une once de vie dans cette eau. À force de rêver de cet endroit que je ne connaissais pas, j'avais l'impression de le connaître plus que ma ville natale, mais je ne me plaignis pas, je trouvais de l'imagination ici. Un son de la droite attira mes esprits, je me retournai et vis le premier être vivant dans les parages : un petit canard jaune. J'entendis du bruit mais je ne pus trouver la source.

"Bzzzzt, bzzzzzzzzt."

Non, la terre tremble, et ce bruit insupportable se propage encore plus.

"Bzzzzzzzzt, bzzzzt."

La forêt se divisa en plusieurs parties qui tombèrent, lorsque la verdure disparut, je tombai dans le noir vide.

"Aah!"

Je me levai du lit puis scrutai mon téléphone, il vibrait. J'éteignis l'alarme.

La rentrée était aujourd'hui, le 2 septembre. Je n'étais pas nerveuse mais j'étais excitée. J'allais rencontrer beaucoup de nouvelles personnes.

Je mis des jeans bleus et une chemise blanche, similaire un peu à l'uniforme de l'école que j'allais fréquenter.

Je n'avais pas encore reçu de manuels, mon sac à dos était un peu vide.

Je soupirai encore, pourquoi ne m'avait-on pas dit comment allait se passer la rentrée, quand j'allais avoir mes manuels ? Je savais quelle école c'était, mais je ne connaissais pas les détails les plus cruciaux.

Mon téléphone sonna, je le pris et lut le message :

"Salut Alicia, je n'ai pas encore fini avec ce que j'avais à faire, je ne pourrais pas être avec toi pour la rentrée. Bonne chance."

Ce texto était de la part de ma mère, quelques secondes plus tard, mon père m'envoya un encouragement :

"Coucou chérie. Il fait minuit à Chicago. Allez, impressione tout le monde avec ton talent. Ta mère et moi seront toujours fiers de toi quoi qu'il arrive. Je reviendrais bientôt. Bon courage"

Je comptai sur mes doigts le temps que Rose mettrait pour m'envoyer elle aussi un SMS. Et comme par hasard, je reçu son message, celui-ci était en forme d'audio. Elle et sa flemme de taper des mots...

"Hé Alicia, ça va ? Il n'est pas encore 8h chez toi, n'est-ce pas ? Ce que je veux dire, bonne rentrée, et essaie un peu de travailler, je suis sûre que tu adoreras l'école. Tu pourras enfin goûter aux crêpes de l'école, ils sont DÉLICIEUX ! Bref, bonne chance, on se fait un appel vidéo avec tout le monde plus tard. Ne fais pas trop de bêtises."

Ces messages chaleureux me firent du bien. Ils n'étaient pas à côté de moi, mais ma famille me supportait comme elle le pouvait. Je regardais l'heure, il était 7h30, 7h30 ? Je serais en retard !

Tant bien que mal, j'arrivai devant les portes de l'école 5 minutes avant la sonnerie. Je n'avais pas besoin de préciser que je m'étais perdue sur la route et que je ne pus trouver le chemin qu'en suivant un garçon avec l'uniforme de cet établissement.

J'entrai sans hésiter, l'école n'avait rien d'extraordinaire. C'était un bâtiment à 4 étages qui était séparés des immeubles par un petit jardin et une clôture en fer. Deux gardes étaient postés à l'entrée, mais on dirait qu'ils ne faisaient qu'observer leur entourage sans vérifier quoi que ce soit. L'école vue de l'intérieur ne se distinguait pas des autres non plus. Des murs blancs avec quelques tableaux accrochés, des fenêtres fermées, une multitude de portes et de couloirs.

Même si l'école elle-même n'avait rien d'extraordinaire, les élèves, eux, rendaient cet endroit magique grâce leur aura qui imbuaient l'air. Des élèves propageaient leur aura pour que les autres sentent leur puissance, d'autres, comme moi, essayaient de la masquer autant que possible pour ne pas attirer d'ennuis. Sans plus tarder, je fonçais dans le tas afin de retrouver le bureau de la directrice.

Avec beaucoup de chances, la salle que je cherchais n'était pas loin de l'entrée. Il y'avait une inscription sur la porte fermée qui indiquait que j'avais trouvé le bon endroit. Je voulus toquer à la porte, mais j'entendis une conversation de l'autre côté de la salle :

"Je compte sur vous mademoiselle Lopez.

- Oui, madame la directrice."

La porte s'ouvrit, laissant passer une jeune femme aux yeux bleus brillants et un accoutrement qui me disait qu'elle était une professeure.

"Entrez, entendis-je la directrice dire."

Je rentrai dans son bureau, il était plus petit que je n'imaginais avec le strict nécessaire. Un large bureau avec un ordinateur et une pile de documents se trouvait au milieu de la pièce, devant se trouvait la chaise sur laquelle la directrice était assise, de l'autre côté deux fauteuils. Une petite fenêtre aérait l'endroit, et juste à côté se trouvait une plante. Il y'avait une armoire fermée à clé dans le coin.

La dame me fixait de ses yeux vert-gris scruteurs, elle m'analysait.

"Et surtout, il ne faut surtout pas décevoir la directrice, me rappelai-je les paroles de maman, cette sorci-, je veux dire dame, est capable de tout."

Essayant de faire une bonne impression, je la saluai avec une petite révérence :

"Bonjour, madame la directrice.

- Bonjour, asseyez-vous, j'obéis sans broncher"

Elle avait un étrange sourire sur son visage, un sourire qui ne présageait rien de bon. Un frisson parcourut mon corps en imaginant les pires scénarios, puis je me ressaisis. Je lui montrai mon visage le plus calme.

Son apparence lui donnait l'air d'avoir à peine 50 ans si ce n'était moins, mais la lueur qui animait ses yeux me disait qu'elle avait beacoup d'expériences et qu'elle était bien plus âgée. Quelques rides étaient présents sur son visage et je distinguais des cheveux gris dans ses cheveux blonds. Elle portait un haut blanc :

"Vous êtes.. ?

"Ah, oui, je m'appelle Alicia Wilson.

- Wilson, hmm, ce nom m'est familier. Ah, Rose Wilsondevrait être votre sœur, n'est-ce pas ? Je hôchai la tête, son sourire s'élargit, mais puis il s'amincit. Vous êtes donc aussi la fille d'Annabelle Piscases, maintenant connue comme Annabelle Wilson."

Quelle drôle de réaction, on dirait qu'elle n'appréciait pas beaucoup maman lorsqu'elle était élève ici. Mon soupçon se confirma :

"J'espère que vous serez studieuse que votre sœur, elle souligna bien le mot sœur.

- Je ferais de mon mieux, madame, je ne pouvais garantir que j'allais être studieuse, je ne voulais pas balancer des mensonges."

Jusque-là, tout semblait normal. La directrice était gentille, moi qui croyais qu'elle était stricte et faisait peur, on dirait que je l'avais mal jugée. Je me détendis, ravie que tout était sous contrôle, ah, j'allais bientôt voir ma classe, je me demandais où j'allais m'assoir..

Mes pensées furent interrompu par une soudaine pression qui se propageait sur toute la pièce. Je fixai la directrice, ahurie. Elle me regardait de ses yeux innocents et un sourire narquois.

"Elle me teste ? me demandai-je."

C'était probable, mais tester quoi exactement ? Tester mon endurance, ou pour voir si j'allais me faire écraser ?

Elle sourit de toute ses dents, puis m'ordonna :

"Levez-vous, mademoiselle Wilson."

Je lui fis de grands yeux, comment voulait-elle que je me lève avec son aura qu'elle avait propagé sur tout le bureau ?

Cette pression, on dirait que quelque chose de très lourd se trouvait au-dessus de moi. J'avais du mal à respirer, et c'était de plus en plus difficile de conserver la même position, mon dos n'en pouvant plus et commençait à se courber.

L'air était devenu de la même couleur que l'aura de la directrice, d'un vert-clair. En jugeant ses yeux et son grain de beauté qui se trouvait sous son œil droit et brillait légèrement. J'en conclus qu'elle était une elfe, une elfe puissante, mais cette information ne m'était d'aucune aide.

Je sentais que ma tête allait exploser et mes organes intérieurs se tordre. La douleur était insoutenable, mais je ne laissai rien passer.

Je réfléchis et réfléchis, plus le temps passait, plus la douleur était intense. Je matérialisai autour de moi mon pouvoir comme dernier recours, essayant grâce à mon aura de dégager un peu de place et me levai.
"et dire que ce n'est que le matin.."

Je ne pus m'empêcher de grimacer pendant un instant, puis je mis mon masque qui ne laissait rien passer. Je restai debout quelques instants, mes jambes manquaient de me faire tomber. Soudain, toute la pression que je sentais disparut comme si elle n'avait jais existé. Je me sentis tellement légère que je crus que j'allais m'envoler au moindre mouvement.

Je pouvais enfin nettement réfléchir.

La directrice frappait des mains avec un sourire :

"Incroyable, je ne m'attendais pas à ce que vous puissiez réussir, mademoiselle Wilson."

Je lui fit un faux sourire. Je comprenais enfin pourquoi maman l'appelait inconsciemment sorcière. Les apparences étaient trompeuses. Derrière ses airs d'une gentille dame se cachait une sorcière qui torturait les pauvres nouveaux comme moi.

La directrice se bénévola pour me montrer ma classe :

"Ce sont de gentils élèves, je suis sûre que vous allez les apprécier."

J'hôchai la tête, ne sachant quoi répondre. Elle se leva de son fauteuil et me pria de la suivre.

En sortant, je vis une femme d'une trentaine d'années qui fut surprise de voir la directrice sortir. Elle dit à la directrice qu'elle allait me conduire dans ma classe, mais la directrice refusa.

Pendant ce temps, je sentis une odeur métallique et une sensation incomfortable dans la gorge. Sachant ce qui allait se passer ensuite, je demandai d'aller au toilette.

Une fois là-bas, je courus presque jusqu'au lavabo en tenant mon nez entre les mains. J'essuyai le liquide rouge qui coulai de mon nez et stoppai le saignement comme je le pouvais.
"Il faudrait que j'aille voir un médecin à ce propos, me promis-je."

Une fois tout fini, je mis un peu d'eau sur mon visage pour soulager la petite fièvre qui apparut et je suivis la directrice jusqu'à ma classe.

La porte était ouverte, néanmoins, la directrice toqua avant d'entrer. J'observais les élèves qui se levèrent, des uns surpris, d'autres apeurés. Le silence s'abattit sur la pièce. Le professeur était lui aussi nerveux :

"Bonjour, je vous présente Alicia Wilson. Elle sera une nouvelle élève dans votre classe. J'espère que vous prendrez bien soin d'elle. Sur ce, je vous laisse."

La directrice s'excusa et me laissa seule dans cet endroit. La classe était bien plus large que je n'imaginais, les murs étaient complétement blancs, la seule chose qui décorait la pièce était une horloge. Il y'avait une armoire fermée, un bureau à côté du grand tableau blanc, et plusieurs tables et chaises sur lesquels les élèves étaient assis. Une seule place était vide et elle était au fond de la classe.
Le professeur me désigna l'endroit vide que j'avais repéré, je m'y assis sans plaindre.
"On dirait que les chaises à l'école sont incomfortables partout dans le monde, constatai-je."

Après quelques instants de silence, les chuchotements commencérent. Le professeur prit un mouchoir et essuya des gouttes de transpiration sur son visage. Il reprit un air sérieux et enfin prit le contrôle de la classe :

"Je comprends que vous êtes tous très curieux, attendez un peu jusqu'à la fin du cours et parlez entre vous autant que vous le souhaitez. Bien. Je me présente encore une fois, je m'appelle David Milles, je suis le professeur de chimie. Je suis aussi en charge de votre classe, si vous avez une quelconque question, n'hésitez pas à me le demander."

Ce n'était qu'à cet instant que je réalisai que tout le monde ici parlait en français. Je ne m'y attendais pas.

Le cours fut plus court que prévu, la raison étant que j'étais en retard d'une heure. Lorsque la cloche retentit et que le prof donna la permission de sortir, je vis toute une foule se rassembler près de moi.

"Hé, salut la nouvelle, je m'appelle Fiona. Ça te dit qu'on soit amies ?

- Je ne t'ai jamais vu dans les parages, d'où est-ce que tu viens ?

- Pourquoi c'était la directrice qui t'as présenté, qui es-tu ?

- Tu as un charme naturel, ça te dit de sortir avec moi ?"

Je masquai mes émotions par un sourire poli. Il y'avait beaucoup trop de monde ici, et je commençais à stresser.
Il fallait que je m'éclipse d'ici, que faire ? J'eus une idée :

"Salut, je suis enchantée de faire votre connaissance, c'est plaisir d'être dans la même classe que vous. Je suis un peu timide, je, je ne sais pas trop si je pourrais répondre à toutes vos questions.."

Je les regardai d'un air innocent, espérant que mon jeu d'acteur était toujours aussi parfait. Quelques personnes se sentirent coupables tandis que d'autres criaient d'arrêter de m'harceler. Je continuai mon discours :

"Merci, vous êtes si gentils. Ça vous dit qu'on soit amis ? D'ailleurs, est-ce que vous un groupe de la classe ou quelque chose du genre pour communiquer entre nous ?"

Ils me regardèrent avec un air surpris, comme si ma question était des plus stupides, une fille de grande taille me répondit :

"Je dois dire qu'on n'y a jamais pensé. Mais ce serait meilleur si on crée le groupe vers la fin de la semaine. Il y'a... elle mit un long moment pour réfléchir, des personnes qui se montrent que vers la fin de la première semaine. Il vaut mieux qu'on crée un groupe plus tard. Vous en pensez quoi ? beaucoup hochèrent la tète. Maintenant que le problème est résolu, on a une importante question à te poser."

Lorsqu'elle prononça sa dernière phrase, la majorité me regarda, enthousiaste. Ils devaient savoir de quoi elle voulait parler, mais je n'en avais aucune idée :

"Dis, tu es team Liam, Antonio ou Alexandre ?"

Je les fixais, abasourdie. Mais de qui parlaient-ils au juste ? Et team? Était-ce le nom des équipes d'un jeu ?

Sans me prêter attention, les élèves hurlaient des noms, se disputaient et donnaient des explications. Je lançais un au revoir entre les dents et m'éclipsai.

Personne ne remarqua mon départ tout de suite à mon plus grand bonheur. Je rentrai à la maison et m'affalai sur le lit.

Quelle journée, j'avais appris beaucoup de choses. La directrice était une elfe stricte, normalement, elle ne présentait pas les nouveaux elle-même. Mes camarades de classe étaient bizarres, même s'ils savaient que j'étais une nouvelle, on m'avait posé cette question à propos de teams. Ce devait être très populaire. Et ce qui me perturbait le plus était l'explication que la fille avait donné sur pourquoi ils n'avaient pas de groupe de classe.

Je levai ma main en l'air, essayant inconsciemment de troucher le plafond, je remarquai une tâche rouge sur le manche de ma chemise blanche.
"Roh non. J'espère que personne ne l'a remarqué. La honte !"

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