4- "Je ne ferai aucun commentaire sur cette journée." 1/3
"N'insistez pas, je ne ferai aucun commentaire sur cette journée."
Razilda de Grisval, mutique.
Ayant laissé Yerón à ses recherches, Razilda et Eliz ressortirent dans la joyeuse presse rivenz. Elles avaient seulement fait quelques pas qu'Eliz s'arrêta sur le pas d'une demeure voisine pour se faire offrir deux petits pains aux épices. Elle en tendit un à Razilda.
– Goûte ça, tu m'en diras des nouvelles, annonça-t-elle aussi fièrement que si c'était elle qui l'avait préparé.
Un peu plus tôt, lorsque la Jultèque avait protégé Yerón du voleur à la tire, cela n'avait pas échappé à Eliz. Les jours précédents, elle avait aussi pu constater sa valeur une arme à la main. Elle avait été agréablement surprise, elle ne pouvait le nier. Aussi avait-elle résolu d'avoir plus de patience à son égard. Elle devait faire des efforts, après tout il était évident que devenir amies ne pouvait que leur bénéficier à toutes les deux. Et pour gagner quelqu'un, elle ne connaissait pas de meilleur moyen que de passer par son estomac.
Razilda remercia d'un sourire bref. Malgré la croûte craquelée et brillante de sucre du petit pain, elle mordit dedans sans plaisir. La gorge nouée, elle n'en avait aucune envie. À peine avait-elle mis le pied hors du manoir Hammerstein, qu'elle avait été étreinte d'un pressentiment d'une rare violence. Depuis cet instant, le mot « trahison » dansait incessamment dans son esprit sans qu'elle en sût la raison. Pourquoi maintenant ? De qui devait-elle se méfier ? Ce n'était pas la première fois que l'ombre d'une trahison planait sur sa mission. Les paroles obscures des vestales lui revenaient en mémoire. « De tes actions, inéluctable trahison ». Quelle farce ! Cette prophétie était tellement lapidaire qu'elle en était inutile. Cependant elle ne pouvait ignorer ce double avertissement.
Elle avala péniblement des bouchées écœurantes de son pain en jetant des regards défiants tout autour d'elle. Soudain la compréhension se fit. Une bouffée de chaleur éclata dans son ventre et monta jusqu'à son visage.
C'était elle qui allait trahir, c'était ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle allait trahir ses am... ses compagnons et divulguer les secrets qu'elle avait appris grâce à eux. Elle secoua la tête avec agacement. À aucun moment, il ne s'agissait de trahison. Elle effectuait simplement la mission qui lui avait été confiée, et ce ne serait pas la première fois qu'elle agirait ainsi. Alors pourquoi cette sensation étouffante ?
Elle croisa le regard interrogateur d'Eliz et mit un instant avant de comprendre ce qu'elle attendait.
– C'est délicieux, se força-t-elle à dire avec un sourire crispé.
Elles entendirent soudain des chants rythmés par des cymbales. Eliz fit signe à Razilda de s'arrêter. Devant elles, remontant la rue qu'elles allaient croiser, une longue procession s'étirait. En tête venaient prêtres et prêtresses de Soltan vêtus de leurs longues robes rouges et blanches. Ils chantaient en agitant des encensoirs desquels s'élevait une fumée qui emplissait l'atmosphère d'une odeur lourde et capiteuse. Derrière eux, hissées sur les épaules des porteurs, suivaient les statues des Dieux Aînés, revêtues de leurs plus beaux atours. Les Dieux Puînés, Soltan, Lilan et Fawan étaient, pour une fois, relégués au deuxième plan et leurs statues fermaient la procession. Grossissant le cortège, les passants suivaient en chantant à l'unisson.
La scène fit apparaître un sourire nostalgique sur les lèvres d'Eliz mais elle ne fit aucun commentaire. Elle entraîna Razilda dans plusieurs quartiers qu'elle voulait inspecter. Elles passèrent le long des remparts, devant les tours de garde et les bâtiments de la garnison. Puis elles s'approchèrent du château autant qu'elles l'osèrent, sans toutefois traverser le pont sur le Reikstrom qui y menait. De l'autre côté, la route pavée grimpait vers la falaise sur laquelle le château élevait ses hautes tours, blanches elles aussi. De ce perchoir, il dominait tant la ville que la mer.
Dans tous les quartiers que les deux femmes traversaient, de grands bûchers étaient installés en prévision des feux de joie qui seraient allumés dès la tombée de la nuit. Peu de paroles furent échangées entre elles, chacune étant bien trop occupée par ses propres pensées. Eliz expliquait parfois brièvement un détail ou un autre, mais elle passait le plus clair de son temps à marmotter entre ses dents et à compter sur ses doigts. Leurs déambulations finirent par les emmener aux abords du port. Ici, les traces de l'attaque sulnite étaient visibles. Des deux forts qui protégeaient l'entrée du port, l'un était noirci et l'autre en partie éboulé. Le long des quais qui bordaient l'embouchure du Reikstrom, des échafaudages de bois entouraient des bâtiments à moitié détruits. Des traces d'incendie étaient visibles sur de nombreuses façades.
C'était ici que leur chemin allait se séparer. Comme prévu, Eliz devait se rendre à la Guilde des Marchands et Razilda allait rejoindre son contact.
– On se retrouve plus tard au manoir des Hammerstein, dit Eliz. Tu arriveras à retrouver ton chemin ou tu préfères qu'on se donne rendez-vous par ici ?
– Inutile, je saurais retrouver le manoir, répondit Razilda, à plus tard !
Et les deux femmes se séparèrent avec un signe de la main, exagérément chaleureux pour l'une, raide et crispé pour la deuxième.
***
Le soleil commençait déjà à décliner lorsqu'ils sortirent de la forêt. La princesse Hermeline semblait assez satisfaite d'elle-même. L'arbre creux qui servait de relais était assez discret et elle espérait avoir mémorisé tous les points de repères qui y menaient. Son message aurait forcément des conséquences, il ne pouvait en être autrement.
Remarquant la luminosité, les deux garçons qui leur avaient servi de guide levèrent le nez vers le ciel avec inquiétude.
– Il faut qu'on se dépêche de rentrer, dit l'aîné, où on va se faire enguirlander par les parents. On doit aider pour les préparatifs de ce soir.
– Il faut rentrer le bois, aider à préparer le repas, décorer la table, énuméra Marcus avec une joyeuse anticipation.
Ils prirent congé de leurs nouveaux amis en leur souhaitant bonne chance et partirent à toutes jambes vers le village. Hermeline les regarda s'éloigner avec mélancolie. Ce soir, la Fête des Dieux Aînés serait bien triste. Elle passerait la soirée dans une grange, entourée d'étrangers, tandis que les membres de sa famille étaient morts ou en fuite... La princesse se mordit violemment les lèvres pour ne pas éclater en sanglots.
– Nous devrions rentrer aussi, dit soudain Kaolan, ne restons pas à découvert.
Tandis qu'ils reprenaient le chemin du village, les trois jeunes gens entendirent des appels devant eux. Ils ralentirent et, sans se consulter, s'écartèrent de la route. Les cris se rapprochaient, et ils purent entendre qu'ils vibraient d'urgence et de désespoir.
– Quelqu'un a besoin d'aide, dit Hermeline d'une voix tendue en regardant ses compagnons.
– Allons voir, proposa aussitôt Saï sans réfléchir.
– Non, attendez... commença Kaolan, alors que les deux jeunes filles s'éloignaient déjà.
Il jura entre ses dents ; prudence et discrétion étaient des mots qui ne faisaient visiblement pas partie de leur vocabulaire.
Saï et Hermeline s'approchèrent de l'homme qui criait sur la route. En les voyant, il se précipita vers elle.
– Mesdemoiselles, je vous en prie, dites-moi, est-ce que vous n'avez pas croisé une petite fille sur la route ? leur demanda-t-il en se tordant les mains. Ma fille s'est éloignée pendant que je nettoyais mes outils... Elle est toute petite, elle n'a que quatre ans !
– Je suis désolée, nous n'avons vu personne, répondit Hermeline, dont le visage refléta soudain la même inquiétude que celle de l'homme.
– Nous allons vous aider à la chercher ! intervint alors Saï avec son optimisme naturel. Elle ne doit pas être bien loin !
– C'est vrai ? demanda l'homme avec espoir. Nous habitons dans la petite maison là-bas, je vais rester dans les parages au cas où elle reviendrait toute seule. Elle s'appelle Julia. Je vous en supplie, retrouvez-la !
Saï hocha la tête avec un sourire mystérieux et entraîna Hermeline vers Kaolan qui était resté en retrait, dissimulé sous sa capuche.
– On a un sauvetage de petite fille perdue à faire, lui annonça-t-elle.
– Quoi ? s'étrangla celui-ci, le poil hérissé. On ne devrait pas plutôt retourner se cacher ?
– Et laisser une fillette perdue dans la nature ? Certainement pas ! s'insurgea Saï. Je vais demander à Tempête de nous aider, cela ne devrait pas nous prendre trop longtemps. Enfin... à condition qu'il ait l'estomac plein...
L'expression de Saï se fit lointaine, puis soulagée.
– Il est d'accord pour jouer avec nous ! annonça-t-elle à ses compagnons.
Kaolan grimaça.
– J'espère qu'il a quand même compris que c'était important, dit-il.
– Évidemment ! Je lui ai bien expliqué ! se vexa Saï, en soufflant par le nez.
« On devrait peut-être se séparer pour chercher, ajouta-t-elle avec ressentiment, en jetant un regard en coulisse à Kaolan.
– Hors de question ! s'écrièrent les deux autres à l'unisson.
Kaolan s'accroupit pour étudier les traces sur le chemin de terre. Il y avait eu beaucoup de passage, mais il lui sembla distinguer de petites traces de pas qui s'éloignaient.
– Essayons par-là, dit-il en prenant la tête du groupe, sans voir le regard impressionné avec lequel ses deux compagnes le considéraient soudain.
Elles suivirent l'homme-félin pendant quelques minutes en appelant la petite fille, lorsque celui-ci s'arrêta brusquement.
– On dirait qu'elle a quitté la route, dit-il avec inquiétude.
Appelant toujours, ils s'engagèrent dans l'herbe humide de la prairie.
– Ça y'est, Tempête l'a trouvé ! s'écria soudain Saï.
Mais son visage passa aussitôt du triomphe à l'angoisse.
« Oh, non, ajouta-t-elle, il dit qu'elle est tombée dans une sorte de trou, nous devons nous dépêcher !
Les trois compagnons levèrent le nez au ciel pour tenter de repérer Tempête.
– Par-là, nous sommes dans la bonne direction, cria Saï, la première à avoir repéré la forme sombre du petit griffon qui décrivait des cercles au-dessus d'un point encore invisible, à quelques toises de là.
De ce côté de la route, le terrain était légèrement accidenté. Des blocs de rochers affleuraient çà et là autour de petits bosquets de hêtres. Peu favorable au travail des champs, ses terres étaient dévolues au pâturage. Quelques vaches les regardèrent passer avec indifférence.
Tempête fondit soudain en piqué et disparut derrière la butte. Saï, Kaolan et Hermeline dévalèrent la pente herbeuse pour le retrouver. Il s'était perché sur une pile de grosses pierres éboulées et battait des ailes en signe de victoire.
– J'entends des pleurs ! annonça Kaolan.
Tous les trois se précipitèrent vers le petit griffon. Devant lui s'ouvrait une étroite crevasse entre les rochers. Tout au fond, de deux à trois toises plus bas, ils pouvaient distinguer dans l'ombre la silhouette recroquevillée d'un enfant.
– Julia ? appela Saï en se penchant. C'est toi ? N'aie pas peur, ma chérie. On va te sortir de là et te ramener à ton papa.
Les sanglots s'interrompirent et un petit visage tout sale se leva vers eux.
– On va y arriver, hein ? dit-elle un ton plus bas en se tournant vers ses compagnons, en quête de soutien.
Accroupi au bord, Kaolan inspectait la faille avec malaise.
– C'est très étroit, je ne sais pas si je pourrais me faufiler, dit-il, les oreilles plaquées sur le crâne, et la queue battant furieusement de droite et de gauche.
– Tu n'es pas des plus épais, pourtant, constata Hermeline d'un œil critique.
– La petite risquerait d'avoir peur de moi, ajouta-t-il sur la défensive.
Saï s'avança au bord du trou, regarda en bas et prit une grande inspiration.
– Il a raison, il ne faut pas lui faire peur. Je vais y aller, ce n'est pas si profond que ça.
Elle s'assit sur le bord et lança ses jambes dans le trou.
– Je vais t'aider, intervint Kaolan pour atténuer sa culpabilité.
Saï leva les yeux vers lui et hocha brièvement la tête, puis elle assura ses pieds sur les premières prises et entama la descente.
Les parois étaient glissantes de terre et de mousse. Elle sentit soudain son pied déraper et poussa un glapissement aigu. Kaolan se jeta à plat ventre et lui attrapa le poignet.
– M... merci, balbutia-t-elle, le cœur battant à grands coups affolés.
– Du calme, dit gravement Kaolan, respire et tout va bien se passer.
Il la lâcha et elle reprit sa progression, redoublant de prudence. Le boyau était étroit, mais certainement pas au point d'y bloquer Kaolan. Découvrir enfin quelque chose que l'homme-félin redoutait la fit sourire malgré elle. À peine cette pensée l'eut-elle traversée, que les parois rocheuses se resserrèrent autour d'elle et qu'elle sentit leurs frottements contre son dos. Elle déglutit avec malaise et jeta un coup d'œil vers le haut où elle vit les visages de ses compagnons penchés vers elle. Elle imagina leur expression inquiète et, y puisant du courage, elle franchit les derniers pas qui la séparaient du fond.
– Attention en dessous ! lança-t-elle avec un enjouement feint.
Elle sauta et se tourna vers l'enfant effrayée qui s'était plaquée contre la paroi. Ses vêtements étaient maculés de terre et déchirés par endroit. Saï s'accroupit devant elle.
– N'aie pas peur, je vais t'aider à remonter, tout ira bien, dit la jeune fille d'une voix rassurante, en partie pour se convaincre elle-même. Est-ce que tu t'es fait mal ?
La fillette hocha la tête en reniflant et montra ses mains et ses bras tout écorchés. Une longue estafilade le long du bras gauche semblait être sa blessure la plus grave. Saï hocha la tête, soulagée.
– Tu as été très courageuse, dit-elle. Mais je vais être obligée de te demander encore un effort. Je ne peux pas remonter en te portant, tu comprends. Tu vas grimper devant moi et je t'aiderai à placer tes pieds, d'accord ?
– D'accord, acquiesça la fillette d'une petite voix en essuyant ses larmes de sa manche.
Saï guida les premiers pas de la petite fille, lui montrant où accrocher ses mains et poser ses pieds. Puis elle se plaça derrière elle et entreprit de grimper en même temps, ce qui n'était pas chose aisée. La petite avançait lentement, et rester accrochée à la paroi à attendre était exténuant. Saï dut laisser l'enfant avancer seule lorsque les parois se rapprochèrent. Lorsqu'elle sentit à nouveau le frottement rugueux contre son dos, elle s'arc-bouta contre la pierre pour soulager la pression sur ses jambes un bref instant.
– J'ai peur ! cria soudain la fillette. Je glisse, je vais tomber !
Des gravillons tombèrent en pluie sur les mains et le visage de Saï
– Non, tu ne vas pas tomber ! dit-elle le plus calmement qu'elle put. Mets ton pied sur ma tête si tu veux, et continue à grimper. On y est presque.
La jeune fille se crispa lorsque l'enfant s'exécuta, mais elle tint bon et continua à la guider. Les voyant en difficulté, Kaolan et Hermeline se mirent à plat ventre au bord du trou. La princesse tendit les bras au maximum, s'avançant le plus qu'elle l'osait.
– Vas-y, c'est bien, attrape ma main ! encouragea-t-elle l'enfant.
Elle referma enfin ses mains sur les petits poignets et la hissa de toutes ses forces. Sitôt la petite fille en sécurité dans les bras d'Hermeline, Kaolan se pencha à son tour au-dessus du trou et tendit la main. Saï n'eut pas d'hésitation, elle l'attrapa avec soulagement et franchit la distance qui la séparait du bord.
Elle leva la tête. Kaolan la regardait, l'air concerné.
– Ça va ? demanda-t-il. Tu as très bien agi.
– Ah... oui, merci, balbutia-t-elle. J'ai surtout eu la trouille, je crois.
Elle s'assit dans l'herbe et frotta ses jambes tétanisées de ses mains tremblantes. Elle jeta un regard en coin à l'homme-félin. Le souci qu'elle avait lu dans ses yeux dorés la laissait ébranlée. Refusant de s'y attarder davantage, elle se concentra sur ses jambes qu'elle massa furieusement.
Hermeline était enfin parvenue à faire rire la fillette, et celle-ci, reprenant conscience de son environnement, posa ses yeux sur Tempête qui se pavanait autour de Saï.
– Oh, s'exclama-t-elle en se tortillant pour descendre des bras de la princesse. Qu'est-ce que c'est ?
– Un aigle ! se hâta de répondre Kaolan.
– Un lion bizarre ! lança Hermeline au même instant.
La petite fille se tourna vers eux, confuse.
– Oui, c'est un aigle, se reprit Hermeline, évidemment. Un aigle bizarre...
– C'est le roi des aigles, expliqua Saï comme une confidence. C'est lui qui t'a vue au fond de ce trou. Tu peux le caresser pour le remercier si tu veux.
La fillette s'exécuta avec ravissement et Tempête se prêta volontiers aux caresses, bombant le torse et gonflant ses plumes avec affectation.
Ses jambes ayant enfin cessé de trembler, Saï se releva.
– Viens, dit-elle en tendant les bras à la fillette, on doit te ramener à ton papa, il doit-être très inquiet.
Celle-ci grimpa volontiers dans ses bras, et se faisant, se trouva au niveau de Kaolan, dont elle sembla découvrir l'extraordinaire apparence pour la première fois. L'homme-félin se figea, se voyant soudain en butte à l'examen stupéfait de l'enfant.
– Tu dois être tout doux, toi aussi ! dit-elle alors avec enthousiasme en tendant la main vers son visage.
– Kaolan n'est pas une peluche ou un animal, prévint Saï, tu ne peux pas le caresser comme ça.
Le jeune homme-félin lui jeta un regard surpris. Ses oreilles frémirent.
– Laisse-la faire, dit-il en s'approchant. C'est en étant curieux que les chatons apprennent.
L'enfant passa sa menotte sur les poils gris de ses joues puis sur son front.
– J'ai raison, gloussa-t-elle. Tu es tout doux ! Je peux aller sur tes épaules ?
– Euh... oui d'accord, mais il ne faut pas toucher à mes oreilles, finit par dire Kaolan.
Saï était tellement stupéfaite de l'attitude de l'enfant qu'elle en oublia d'être désagréable lorsque Kaolan la lui enleva des bras pour la percher sur ses épaules.
Ce fut ainsi que le groupe reprit le chemin du village tandis que la fillette gazouillait joyeusement, en les bombardant de questions. Hermeline songea qu'ils auraient au moins fait une bonne action en ce jour de fête. Elle regrettait tant de ne pas être à Riven, elle aussi.
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