2- "Les rencontres aléatoires, quel cliché !" 1/3


"Les rencontres aléatoires en pleine nature,
c'est d'un cliché !"
Griffe Écarlate, épée blasée.


Le lendemain, alors que la journée s'allongeait, les arbres n'en finissaient plus de s'aligner autour d'eux. Eliz, qui avait assez vite oublié qu'elle boudait, leur expliqua qu'il y avait un village à l'orée de la forêt, et qu'elle envisageait de le rejoindre à la nuit. Elle y connaissait quelqu'un de confiance chez qui elle désirait s'arrêter. Pour faire bonne mesure, Razilda se sentit obligée d'émettre des réserves sur cette personne, une de plus qui connaîtrait leur présence sur l'île, mais on sentait bien qu'elle avait renoncé à entretenir cette querelle.

La forêt était tranquille et il n'y avait, ce jour-là, nul besoin de chercher une piste ou un emplacement pour le campement de la nuit ; aussi, las de faire ses allers-retours coutumiers, Kaolan cheminait-il pour une fois avec le reste du groupe. Attirés par la nouveauté, Yerón et la princesse Hermeline s'étaient portés à son niveau, à son grand désarroi.

– Je voulais te remercier pour le travail d'éclaireur que tu fais pour nous, lui dit Hermeline avec une sincérité désarmante. Je me sens vraiment en sécurité grâce à toi.

– C'est vrai que nous avons l'air de prendre pour acquis les tâches que tu t'es fixées dans le groupe, mais nous t'en sommes reconnaissants, se crut obligé d'ajouter Yerón. Et le gibier que tu ramènes est toujours le bienvenu à l'heure des repas !

Kaolan les dévisageait, effaré. C'était précisément pour éviter ce genre d'interactions qu'il préférait jouer aux éclaireurs la plupart du temps. Cependant, cela aurait été indélicat de le préciser.

– C'est... c'est normal..., j'ai l'habitude de vivre comme ça, finit-il par bafouiller.

Son trouble s'accrut encore lorsqu'il se rendit compte que leur reconnaissance simple et directe le touchait.

– Et si tu nous parlais de ta vie sur Derusto'th, puisque tu es là, proposa la princesse avec enthousiasme. À quoi ressemble ton village ?

Aux abois, Kaolan jeta un regard circulaire autour de lui, mais nulle échappatoire ne s'offrait à lui. Il ne croisa que le regard mauvais que lui jeta Saï par-dessus son épaule. La jeune fille qui marchait à quelques pas devant eux, était désormais seule, ayant perdu ses compagnons de route à son profit.

Kaolan se résolut donc à parler de sa tribu. Il le fit à mots prudents, pour ne pas réveiller la douleur, ni déchaîner l'antagonisme de la Derujin. Ses compagnons l'écoutèrent avec une attention et une absence de jugement qui le déconcertèrent.

Le soleil déclinant, les ombres envahirent rapidement le sous-bois. À la faveur d'une pause, Eliz appela Kaolan à ses côtés. Après un rapide conciliabule, le jeune homme-félin s'élança dans les branches d'un grand hêtre. Il en redescendit souplement quelques minutes plus tard et fit son rapport à Eliz, pointant plusieurs directions du doigt. La Rivenz hocha la tête gravement et prit le temps de la réflexion.

– Nous allons manger ici, dit-elle finalement. La lisière de la forêt n'est plus très loin et j'aimerais n'en sortir qu'à la nuit. Reposez-vous et prenez des forces.

Le groupe ne se le fit pas dire deux fois. Des bottes furent enlevées et des pieds massés avec soulagement. Les gourdes qui avaient été rentrées furent aussitôt ressorties, et passèrent de mains en mains tandis que les victuailles sortaient des sacs. Elles étaient de moins en moins appétissantes au fur et à mesure des jours, mais le repas se déroula tout de même dans une ambiance enjouée.

Lorsque la lumière du soleil eut disparu, Eliz sortit sa lanterne de son sac, l'alluma et annonça le départ. Kaolan vint ouvrir la marche à ses côtés, pour l'aider à garder la direction. Dans les ombres de la nuit, à la seule lueur de la lanterne, le cheminement se faisait plus laborieux. Mais comme le répétait Eliz, il n'y avait pas d'urgence. Nul n'était besoin de forcer le pas.

Comme pour alléger le poids de l'obscurité, des discussions désinvoltes fleurirent entre les membres du groupe. Ce bruit de fond léger mit Kaolan mal à l'aise, brouillant son ouïe toujours aux aguets.

Razilda accéléra soudain le pas pour remonter la colonne.

– J'ai l'impression que nous ne sommes pas seuls à roder dans cette partie de la forêt, annonça-t-elle à Eliz.

Celle-ci lui jeta un regard soucieux et se retourna, signifiant au reste du groupe de faire halte. Quoi qu'exaspérants, ses avertissements venus d'on ne sait où, étaient rarement sans fondements. Même si l'envie de les balayer d'un haussement d'épaules agacé était forte, elle ne pouvait pas se permettre de prendre de risques.

Les conversations se turent spontanément. Dans le silence retrouvé, les oreilles de Kaolan s'agitèrent.

– Je n'entends rien, dit-il les yeux mi-clos. Mais le bruit du vent est gênant. Je ne peux pas être sûr.

Eliz dégaina son épée.

– Quoi qu'il en soit, tenons-nous prêts, murmura-t-elle, nous allons essayer d'éviter.... qui que ce soit qui pourrait vaquer à des activités louches dans la forêt. Si cela s'avère impossible, pas de précipitations, ils ne sont peut-être pas hostiles.

Les mains s'affermirent sur les armes, pour ceux qui en possédaient. La princesse rabattit son capuchon sur son visage et souffla :

– Capitaine, me procurer une arme me paraît être une priorité quand nous retournerons à la civilisation. Je refuse de rester sans défense !

– Tiens, en attendant mieux... lui murmura Saï en lui glissant dans les mains le couteau que Tensuke lui avait donné avant son départ.

« J'espère qu'on ne va quand même pas être obligés de se battre à tous les chapitres, à partir de maintenant, ajouta-t-elle anxieusement.

– Tous les chapitres ? releva Hermeline.

– Je veux dire, toutes les étapes, bien sûr, toutes les étapes du voyage, se corrigea vivement Saï.

Eliz referma deux pans de sa lanterne, en obscurcissant partiellement la clarté, et fit signe à ses compagnons de la suivre. Le groupe se remit en marche avec prudence, sa bonne humeur envolée.

L'ambiance se tendait imperceptiblement et Yerón repensa au dernier affrontement qu'ils avaient eu à gérer. Jamais plus il ne voulait ressentir cette sensation d'être paralysé par la terreur, d'agir en panique sans aucune vision d'ensemble. Il valait bien mieux que cela. Aussi commença-t-il à réfléchir à la meilleure manière d'utiliser ses capacités en cas de rencontre hostile. Un fin sourire étira ses lèvres alors que les idées commençaient à affluer.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Saï s'approcha et le heurta légèrement de son épaule.

– Hé, j'ai pensé à ce que j'aimerais faire subir aux Sulnites si j'avais tes pouvoirs, tu veux savoir ? demanda-t-elle, semblant passablement fière d'elle.

Yerón hocha la tête amusé et Saï lui attrapa le bras en se haussant sur la pointe des pieds pour lui murmurer ses stratégies à l'oreille. Le jeune homme étouffa un rire, s'attirant les regards courroucés de ses autres compagnons.

– J'en prends bonne note, dit-il avec un grand sourire. Je pense effectivement pouvoir réaliser deux ou trois tours dans ce genre-là.

En tête du groupe, Eliz et Kaolan s'arrêtaient de temps à autre pour s'échanger des paroles rapides. Malgré la présence de Razilda à leur niveau, le jeune homme-félin semblait décidé à ne rendre compte qu'à Eliz. Inquiet de ne détecter toujours aucune présence, il finit par pointer les branches des arbres au-dessus de leur tête, suggérant à Eliz son départ en éclaireur pour sécuriser leur trajet. Celle-ci hésita, visiblement tentée, mais de nuit, sans vraiment être sûre de la présence d'ennemis, elle préférait ne pas diviser son groupe. Aussi secoua-t-elle négativement la tête.

L'orée de la forêt n'était plus très loin et ils avaient rejoint un vague chemin qui serpentait entre les arbres. Tout semblait tranquille.

– Attention ! crièrent soudain Razilda et Kaolan en même temps.

Le groupe s'immobilisa, armes au clair.

Un coup de sifflet strident retentit aussitôt. Comme obéissant à ce signal, des silhouettes sortirent des ombres et les entourèrent. Devant eux, quelqu'un se campa au milieu du chemin, les poings sur les hanches.

– Vous voilà enfin ! dit une voix féminine railleuse. Vous êtes bien nombreux pour une opération de si peu d'envergure. Les Résistants sont de vrais héros, pas vrai ?

Kaolan n'attendit pas d'en entendre davantage. Cette entrée en matière lui parut une démonstration d'hostilité suffisante. Il se propulsa d'un bond puissant et attrapa la première branche à sa portée avant de se rétablir dessus et de disparaître dans les frondaisons.

– Hé ! Qu'est-ce qu'il fait celui-là ! Arrêtez-le ! cria la femme.

Des carreaux d'arbalète fusèrent dans les feuillages à son ordre, ne rencontrant que le vide. Kaolan était déjà hors de portée.

– Peu importe, reprit-elle avec impatience. Vous allez jeter vos armes par terre et nous suivre bien gentiment.

Elle claqua des doigts et la lumière jaillit de flambeaux tenus par deux de ses sbires. Quelles que soient ses intentions, il était indéniable qu'elle avait le sens du spectacle. La lueur des torches révéla huit personnes autour d'eux, armées de façon hétéroclite. Trois arbalétriers étaient pour l'heure en train de recharger leur instrument.

– Qu'est-ce que vous voulez ? jeta Eliz, nullement impressionnée. J'ai l'impression que vous vous trompez de personnes.

Elle fit tournoyer son épée avec arrogance avant de la poser sur son épaule. Ils avaient peut-être l'air nombreux, mais les porteurs de torche n'étaient visiblement là que pour éclairer la scène et gonfler les effectifs. Cela faisait deux combattants de moins. Eliz savait que Kaolan était sans doute non loin, prêt à intervenir dès que le combat s'engagerait. Le point délicat serait la protection de Saï et de la princesse Hermeline. Mais elle avait confiance en ses troupes.

– Bien sûr, je me trompe de personnes. Vous n'êtes qu'une troupe d'honnêtes gens qui traverse la forêt à la nuit. Ne me prenez pas pour une idiote. Les Sulnites payent bien pour la capture de résistants, alors ne me le faites pas répéter une troisième fois et jetez vos armes !

– Tu as entendu ce qu'a dit la dame, Eliz ? intervint Griffe. Alors, tu vas me jeter, ou pas ?

À ces mots de l'arme, la yeux de la femme se chargèrent de ressentiment. Elle dévisagea Eliz avec un rictus haineux et dégaina l'épée qui pendait à sa ceinture.

– Obéissez tout de suite ! cria-t-elle en zébrant l'air de son arme.

Le visage d'Eliz s'était crispé de rage. Ces Rivenz, son peuple, livraient des Résistants aux Sulnites, leurs ennemis. Pour de l'argent. Elle se sentit tout de suite moins disposée à la négociation.

– Tu viens de prendre la pire décision de ta vie, annonça Eliz. Raz' !

Elle croisa brièvement le regard de Razilda et d'un léger signe de tête lui indiqua les deux jeunes filles derrière elle. La Jultèque acquiesça imperceptiblement. Les deux femmes reculèrent pour se positionner en rempart entre leurs compagnes et leurs assaillants. Yerón les imita, sachant déjà où diriger sa concentration.

– Tant pis pour vous, nous ne sommes pas obligés de vous ramener en un seul morceau, dit encore la femme, affectant le regret. Tirez dans le tas, les enfants !

Une série de jurons variés éclata alors que les cordes des arbalètes se rompaient mystérieusement les unes après les autres.

– Par la malepeste, soumettez-moi ces fortes têtes, bande d'ahuris ! s'emporta la femme en s'élançant sur Eliz.

La rivenz lâcha sa lanterne et empoigna son épée à deux mains. Griffe heurta violemment la lame de l'épée, et Eliz la repoussa en arrière de toutes ses forces. Incapable d'y résister, la femme recula de plusieurs pas.

Suivant l'exemple de leur chef, plusieurs des bandits s'élancèrent. Le premier fut aussitôt bloqué par la rapière de Razilda. Le second attaqua Eliz à revers, pensant se débarrasser rapidement de la guerrière. La violence de la parade qui ébranla sa lame lui fit revoir son assurance à la baisse.

Le troisième brigand, un jeune homme à l'air sûr de lui, s'avança vers Yerón, apparemment désarmé, le sourire aux lèvres. Avec le sang-froid qu'il s'était promis de garder, le pwynys lui fit sauter son épée des mains. Profitant de sa stupéfaction, il s'attaqua à sa ceinture, entreprenant de rompre le cuir qui maintenait ses braies. Cela lui demanda un peu plus d'effort, mais ce stratagème grotesque marcha étonnamment bien. Le pantalon de son adversaire tomba sur ses chevilles. Le malheureux poussa un glapissement et s'enfuit en tentant maladroitement de remonter son vêtement des deux mains.

– Bien joué, je savais bien que ça marcherait ! s'exclama Saï avec enthousiasme.

La jeune fille avait ordonné à Tempête de rester caché dans les arbres dès l'arrivée des brigands. Elle voulait retarder au maximum le moment où les rumeurs sur la présence d'un griffon à Riven'th commencerait à se répandre. Bien qu'entourée par ses compagnons qui la protégeaient, elle était prête à abattre son bâton sur n'importe lequel de leur adversaire qui serait trop menaçant. Cependant, elle craignait de les gêner en s'immisçant dans leur combat.

Bien qu'aux prises avec deux adversaires, Eliz ne semblait pas encore en difficulté, distribuant les coups avec équité. À sa gauche, tournoyait Razilda. Saï la voyait se battre pour la première fois et fut émerveillée de son agilité et des arabesques compliquées que dessinaient sa rapière, débordant petit à petit son adversaire. Sa fascination fut rompue par un des arbalétriers désarmés par Yerón, qui, dague en main, s'approchait dans le dos de la Jultèque. Avant que Saï n'ait pu crier, Kaolan se laissa tomber sur ses épaules depuis l'arbre qui étendait ses branches au-dessus d'eux. Il abattit ses lames dans son dos, blessant sans tuer, incertain de la manière dont Eliz souhaitait que ses compatriotes soient traités. L'homme s'écroula en gémissant.

A l'arrière, un deuxième arbalétrier avait lui aussi sorti une dague et avançait vers Yerón, menaçant. Le cercle de protection approximatif que ses compagnons formaient autour d'elle et d'Hermeline commençait à s'effriter dans le désordre des combats. Les porteurs de torche qui avaient pour seule consigne d'éclairer la scène, virent que leurs camarades étaient en mauvaise posture et que les deux jeunes filles ne paraissaient pas être une menace. Le premier prit son courage à deux mains et s'élança parmi les combattants, décidé à s'emparer de Saï qui était la plus proche de lui. Celle-ci le vit arriver. Elle poussa un cri de rage pour canaliser sa peur, et avec une violence dont elle ne se serait jamais crue capable, elle lui abattit son lourd bâton ferré en plein visage. Alors que l'agresseur stupéfait portait ses mains à son nez ruisselant de sang, Hermeline prit son élan et lui décocha un coup de pied dans l'entrejambe. L'homme se tordit avec un gargouillis de douleur, ne sachant quelle partie de son anatomie soulager de ses mains. Devant les yeux ronds que Saï lui adressa, Hermeline se sentit obligée de se justifier.

– J'ai eu de bons professeurs, dit-elle avec un sourire embarrassé.

Pendant ce temps, Yerón désarma l'arbalétrier qui fonçait sur lui. L'homme était bien plus grand et plus costaud que son premier adversaire, aussi lui fallut-il plus d'énergie pour lui arracher sa dague des mains. Celle-ci vola sur sa droite en une trajectoire non maîtrisée qui finit à quelques pas de Kaolan. Le mouvement lui fit tourner les yeux et ce faisant, l'homme-félin croisa le regard de la dernière arbalétrière qui le fixait avec résolution, tenant une épée courte dans ses deux mains serrées.

– J'accepte ton défi, dit-il noblement.

Et il se ramassa sur lui-même, prêt à attaquer.

De son côté, la montagne de muscles qui affrontait Yerón ne semblait nullement troublé par les pouvoirs du jeune homme. Même désarmé, il n'abandonna pas le combat et se jeta sur le pwynys, ses mains puissantes prêtes à l'étrangler. Yerón le repoussa d'une poussée énergique. Au terme de son vol plané, l'entêté se releva en grimaçant mais aucunement disposé à abandonner.

– Attention, Yerón ! cria soudain la princesse.

Perdu dans ses calculs de trajectoire visant à expédier son adversaire contre un tronc d'arbre, Yerón ne se retourna que trop tard. Le jeune homme qu'il avait mis en fuite le pantalon sur les chevilles, s'était repris et honteux de son comportement, était revenu aider ses amis. Profitant de sa distraction, il lui avait bondi dessus. Yerón se fit percuter de plein fouet avant d'avoir pu envisager de se défendre. Le souffle coupé, il tomba et sa tête heurta durement le sol.

– Je l'ai, Will, viens m'aider ! cria son agresseur d'une voix paniquée, tentant de maîtriser le Pwynys en pesant sur lui de tout son poids.

Yerón rassemblait ses forces pour le repousser lorsque la pression sur lui se fit brusquement écrasante. La princesse Hermeline venait de sauter sur le dos du jeune homme, pressant le couteau de pêche de Saï contre son cou.

– Qui que tu sois, Will, je ne ferais rien à ta place, annonça-t-elle la voix tendue, ou ton copain va le regretter.

Saï assistait à la dégradation de la situation avec une angoisse croissante, mais elle ne pouvait pas intervenir. Elle tenait en respect l'homme qu'Hermeline et elle-même avait mis hors de combat. Elle ne voulait pas lui laisser le loisir de profiter de son inattention pour se relever.

Heureusement, ses autres compagnons rencontraient plus de réussite.

Kaolan s'était élancé en feulant sur celle qui l'avait pris pour cible. À la vue de cette créature velue dont elle n'avait jamais vu de pareille, la chargeant crocs découverts, la pauvre femme vit sa résolution s'évaporer. Elle poussa un cri perçant et tourna les talons pour s'enfuir. À aucun moment, Véra n'avait parlé à sa troupe d'affronter des monstres !


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