10- "Je n'ai pas dû rater grand-chose." 2/2
Eliz se leva au milieu des résistants assis qui formaient un cercle attentif et s'éclaircit la voix.
– Nous agirons le jour où Saï nous préviendra que l'armée sulnite est assez loin de Riven, commença-t-elle fermement. Nous attendrons la nuit, puis nous partirons en barque. Vous avez bien prévu des barques, n'est-ce pas ?
Robby acquiesça.
– Il y a quelques cabanes de pêcheurs vers le sud. Des barques nous y attendront.
– Parfait. Nous ramerons en nous maintenant dans l'ombre de la falaise pour ne pas être vus depuis le château. Nous trouverons la sortie du tunnel et nous y accosterons. Ce tunnel va nous conduire jusqu'à un puits maçonné. Nous le remonterons grâce aux échelons scellés à l'intérieur et nous déboucherons en plein milieu du labyrinthe de verdure des jardins du palais. C'est bon, tout le monde suit ?
Des hochements de tête concentrés lui répondirent.
– À partir de là, nous allons devoir nous séparer. Kaolan, Jill, Razilda et ceux de votre groupe les plus silencieux et les plus décidés, vous irez neutraliser les sentinelles sur les remparts. Toutes les sentinelles, et ce, sans que l'alarme soit donnée. C'est bien compris ?
Pendant qu'Eliz parlait, Razilda, munie d'un bâton, entreprit de tracer dans la terre un plan grossier du palais.
– Les escaliers d'accès aux remparts se trouvent ici, là et là, précisa-t-elle en les dessinant. Vous vous diviserez en trois groupes qui attaqueront simultanément.
– Pendant ce temps, ceux qui vont rester avec moi devront trouver un moyen de rentrer dans les bâtiments, continua Eliz. Lorsque nous avons récupéré Soleil Triomphant, nous étions passés par la cuisine, mais la porte ne sera pas forcément encore ouverte.
À l'évocation de Soleil Triomphant, des murmures circulèrent dans le cercle des résistants. Eliz et Razilda échangèrent un bref sourire de connivence. La guerrière n'avait pas mentionné ce détail pour rien. Au cas où certains des résistants du groupe auraient douté de leur légitimité ou auraient eu la brusque envie de remettre en question leur autorité sur l'opération, un petit rappel de leur exploit passé ne pouvait pas faire de mal.
– Si, à ce moment-là, l'alerte est donnée, toutes les sentinelles devront être éliminées immédiatement, sans plus se préoccuper de discrétion, reprit Eliz. Pareil pour la porte des cuisines que Yerón pourra sans doute nous défoncer. Par contre, si le silence est encore de mise, l'un d'entre vous devra probablement escalader le mur jusqu'à un balcon ou une fenêtre et s'introduire à l'intérieur pour descendre ouvrir aux autres.
– Facile, ça je peux le faire ! se proposa l'Anguille en levant la main. J'ai l'habitude.
Il fut aussitôt la cible de plusieurs regards désapprobateurs, appartenant principalement à Eliz et aux anciens gardes.
– Ben quoi ? dit-il en haussant les épaules avec insouciance. Faut bien vivre !
– Parfait, vous avez votre volontaire, dit Razilda sans s'émouvoir.
Eliz grimaça et continua :
– Une fois à l'intérieur, nous monterons jusqu'aux quartiers royaux. Nous supposons que c'est là que le prince Isfarak s'est installé. Cependant, vu l'incertitude de sa position, ce sera assurément le moment où nous aurons le plus besoin d'improviser. Je vous expliquerai plus en détail la disposition des pièces dans les ailes du palais. Tout le monde devra connaître le plan par cœur. Une fois que nous serons en présence du prince, je vous rappelle que notre but est de le prendre vivant ! Quels que soient les griefs que vous avez après lui.
Elle promena lentement son regard sur les résistants, les uns après les autres, pour bien leur faire comprendre l'importance de ses derniers mots.
– Il sera notre monnaie d'échange contre la liberté de notre île. Il ne doit rien lui arriver. Le prince sera très certainement protégé par une garde d'élite. Nous devons nous attendre à combattre. J'espère que sa capture et l'annihilation de sa garde suffiront à assurer notre sécurité. Si ce n'est pas le cas, et que la lutte est plus âpre que prévu, nous nous replierons par le même chemin en emmenant le prince avec nous. Est-ce que vous avez des questions ?
Plusieurs mains se levèrent. Certains demandaient des précisions, d'autres voulaient mettre en avant ce que leurs capacités pouvaient apporter au groupe. Les nouveaux venus furent assignés aux tâches qui leur convenaient le mieux.
Jusqu'au soir, le plan fut poli et affiné. Une fois que tous connurent leur rôle par cœur, Robby la Pioche se leva.
– Vous vous sentez prêts, là ? Vous avez confiance en vous ? leur demanda-t-il.
Des cris de joie et d'approbation lui répondirent. D'autres clamèrent leur faim.
– Eh bien maintenant, vous allez me faire la liste de tout ce qui pourrait merder dans ce plan dont vous êtes si fier ! leur ordonna-t-il impitoyablement. Allez, je vous écoute !
Après un moment de stupeur, les premières propositions fusèrent. Robby reprit chacune d'elles et leur demanda de trouver une parade à toutes les hypothèses. L'exercice eut le mérite de souder très vite tous ces individus qui se connaissaient peu ou pas du tout. Il leur donna confiance en leur polyvalence et en leur capacité de réaction. Enfin, l'homme se déclara satisfait.
– Très bien, déclara-t-il en croisant les bras. Vous êtes de bons petits gars, vous avez bien mérité un peu de repos.
Ce jour-là, ceux qui ne le connaissaient pas comprirent vite comment l'ancien mineur avait pu diriger aussi habilement tout un groupe de résistants. Il était intransigeant et ne plaisantait pas avec la sécurité de ceux dont il avait la responsabilité.
Tous se levèrent, dépliant leurs jambes avec satisfaction. Les résistants se mélangèrent par petits groupes, confirmant les affinités qu'ils avaient vues naître pendant les débats, quelques instants plus tôt.
Eliz se tenait un peu en retrait, appuyée contre la paroi de la grotte. En écoutant les discussions, les rires, les décisions autour de la préparation du dîner, elle se sentait étrangement émue. Tous ces gens d'horizons différents étaient rassemblés dans un même but, tous voulaient libérer leur patrie, quel qu'en fût le prix. La voyant seule, les yeux perdus dans le vide, Razilda vint la rejoindre et posa une main sur son épaule, le seul contact qu'elle se permettait en public.
– Ça va marcher, dit-elle avec confiance. Nous avons les moyens de réussir cette mission.
Eliz acquiesça gravement, tout en se demandant, le cœur serré, combien d'entre eux ne seraient plus là pour voir le jour se lever sur la victoire.
***
Pendant trois jours encore, les résistants purent revoir leur stratégie et s'entraîner. Cependant, le temps qui s'écoulait sans leur apporter de nouvelles faisait monter la tension dans leurs rangs. Tous se demandaient si les armées des seigneurs avaient pu se rejoindre sans encombre et si les Sulnites étaient bien partis à leurs trousses. Ils redoutaient également que la présence d'une vingtaine de personnes sur la côte ne passât pas longtemps inaperçue. Devoir se battre pour leur vie avant même d'avoir pu pénétrer dans le château ne faisait pas partie de leur projet.
Pour éviter ce genre d'incident, Kaolan patrouillait autour du périmètre de la grotte. Il refusait toujours toute proposition d'aide, craignant qu'avoir de la compagnie n'émoussât sa vigilance. À son grand ennui, les arbres étaient rares et peu fournis au sommet de la falaise. Il dut s'en accommoder et se contenter de patrouilles terrestres. Il se sentait pourtant bien vulnérable, ainsi à découvert. Ce qui ne l'empêchait pas de se faufiler régulièrement jusqu'à la route pour en observer le passage.
Cet après-midi là, alors qu'il retournait vers la grotte, il laissait son regard traîner dans le ciel. Et soudain, il l'aperçut. Ce petit point noir qu'il avait appris à reconnaître. Son cœur bondit dans sa poitrine, et il se mit à courir à travers les buissons et les rochers. Levant encore la tête, il vit que le point grossissait à vue d'œil. Il dévala l'étroit sentier qui menait au pied de la falaise et déboula dans la grotte. Éparpillés un peu partout, la plupart des rebelles se livraient à la sieste pour faire passer le temps plus vite.
– Elle arrive, annonça-t-il. Tempête vient de nous repérer, il amorce sa descente.
Les résistants endormis se réveillèrent et se redressèrent, hagards. Tous se précipitèrent dehors. Nez en l'air, ils se massèrent autour de la grande croix qu'ils avaient tracée sur le sable avec les galets de la plage pour signaler leur présence. Et s'en écartèrent peu à peu lorsqu'il devint évident que Tempête avait décidé d'atterrir pile sur la marque. Ce qu'il fit au milieu des murmures admiratifs des Rivenz assemblés.
Lorsque Saï ôta son casque pour retrouver ses amis, ceux-ci constatèrent aussitôt ses traits tirés et son visage poussiéreux. Elle semblait néanmoins satisfaite.
– Hermi... la princesse Hermeline et son groupe sont arrivés au point de rendez-vous, commença-t-elle sans préambule. Certaines forces alliées se sont déjà réunies et ne tarderont pas à les rejoindre. Une armée sulnite conséquente est sortie de Riven il y a trois jours pour les intercepter. Le capitaine Johann est au courant.
La jeune fille débita toutes ces informations d'une traite avant de reprendre son souffle.
Eliz hocha gravement la tête et croisa le regard de Robby qui parut soudain encore plus sinistre que d'habitude.
– Viens te reposer, proposa Yerón en entraînant Saï vers la grotte. Tu dois avoir soif. Tu pourras aussi prendre le temps de te débarbouiller avant de repartir.
– Repartir ? s'inquiéta aussitôt Saï. Mais je ne repars pas, je reste avec vous, non ?
La jeune fille tourna anxieusement la tête de tous côtés en quête d'Eliz. Elle la vit quelques pas en arrière qui parlait avec un homme qu'elle ne connaissait pas. Saï courut vers elle et lui attrapa le bras.
– Eliz, je reste avec vous, n'est-ce pas ? C'est bien ce qui est prévu ?
L'idée d'être exclue de l'opération qui s'annonçait lui était insupportable. Elle fixait Eliz de ses yeux suppliants, toutefois son amie paraissait embarrassée.
– Tu représentes un tel avantage pour la coordination de l'armée que j'hésite à te garder pour moi, dit-elle avec gêne.
L'espoir illumina le visage fin de la jeune fille. Au moins, Eliz ne parlait pas de la tenir éloignée du danger ou d'autres billevesées du même acabit.
– L'opération est pour ce soir, de toute façon, dit-elle. Tu me laisserais quand même le temps de me reposer et de dormir avant de repartir, non ?
– Oui, évidemment !
– Donc je ne repartirais que demain matin dans tous les cas, continua Saï, déroulant son argumentation avec confiance. Je peux donc occuper la nuit à ce qui me chante. Accessoirement, la bataille n'est qu'un leurre. C'est la capture du prince qui est déterminante, autant y consacrer toutes nos forces.
Eliz se mit à rire, une main sur son front. Depuis quand la jeune fille avait-elle pris tant d'assurance ?
– Saï a raison, intervint alors Razilda, en alliée inattendue. Elle a déjà prévenu le gros de nos troupes de l'avancée des Sulnites, ils peuvent bien se débrouiller tout seuls pendant une journée.
Robby la Pioche abonda dans son sens.
– Même si nous ne l'avons pas incluse dans notre plan, savoir que quelqu'un guette au-dessus de nos têtes me paraît très rassurant, dit-il de sa voix rocailleuse. Moins de risques de mauvaises surprises, plus de sécurité pour nous !
– Très bien, convint Eliz. On va te mettre au courant de ce qui est prévu, mais essaye de dormir un peu avant ce soir. Tu as l'air épuisée.
Satisfaite d'avoir eu gain de cause, Saï commença par libérer Tempête de son harnachement. Elle dut fendre la foule de ses admirateurs qui profitèrent de sa présence pour lui poser mille questions et demander l'autorisation de cajoler le griffon. Tempête ayant toujours été cabotin, attirer l'attention sur lui ne le gênait en rien et Saï prit le temps de montrer les endroits où il appréciait particulièrement être caressé.
La jeune fille retourna ensuite dans la grotte pour se débarbouiller et grignoter un morceau. Eliz et Razilda s'installèrent près d'elle pour l'instruire des détails de la mission. Saï n'en constata pas moins la nervosité qui montait parmi les résistants. Des petits groupes se formaient, qui discutaient avec animation. Certains traçaient des dessins dans la terre, se répétant les consignes en boucle. Pour détendre l'atmosphère, Yerón lança une partie de dés et fut vite entouré d'une demi-douzaine de joueurs.
Saï comprit que si elle restait sur Tempête, son rôle se limiterait à faire le guet. Cependant serait-elle vraiment utile si elle pénétrait avec les autres à l'intérieur du château ? Ses capacités martiales avaient bien peu évolué depuis le début de son voyage et sa présence ne générerait que de l'embarras pour ses compagnons. Elle accepta donc la tâche qui lui fut confiée, espérant qu'elle pourrait ainsi les aider au mieux.
Ceci mit au point, Eliz présenta à Saï quelques-uns des membres du groupe. Saï eut la surprise de constater la présence parmi eux d'un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de onze ans. Elle espéra fugacement qu'ils ne comptaient pas le lui coller dans les jambes, la ramenant à un rôle de garde d'enfant qui ne lui manquait pas. En le voyant évoluer au milieu des adultes, elle comprit toutefois que celui-ci n'en aurait nul besoin. Il paraissait bien trop déluré pour son âge et discutait avec tous d'égal à égal. La jeune fille en ressentit même un pincement d'envie.
Tandis que Yerón et Jorg animaient la partie de dés qui attirait de plus en plus de monde, Robby passait d'un groupe à l'autre, entraînant parfois un de ses membres avec lui pour lui donner quelques consignes de plus. Assise sur un tronc d'arbre qui avait été traîné jusque là, Josi fixait son jumeau de l'air taciturne qui lui était coutumier. Esther et les autres anciens des Gardes avaient préféré se réunir autour d'Eliz et échangeaient des anecdotes sur leurs années de service, au plus grand plaisir de Razilda, Saï et Kaolan qui n'en perdait pas une miette. Garrett s'était réservé un petit espace près de la sortie de la grotte et y faisait une démonstration de passe d'armes à l'aide d'un superbe sabre dont la lame courbe brillait doucement dans la pénombre croissante.
Le repas fut promptement préparé, et encore plus promptement avalé. Les résistants les plus jeunes et les plus inexpérimentés étaient bien trop nerveux pour arriver à manger quoi que ce fût. Les rires et les chants s'étaient tus peu à peu à mesure que l'heure de se mettre en marche approchait.
Enfin, le soleil entama sa lente disparition derrière l'horizon. Tous étaient prêts. Les mains se posaient fiévreusement sur les gardes des armes. Les paquetages, réduits au minimum, étaient vérifiés et revérifiés. Tempête, à nouveau harnaché, piétinait d'impatience à l'entrée de la grotte.
– C'est l'heure, annonça soudain Eliz lorsque les derniers feux du couchants s'éteignirent.
Un frisson d'anticipation passa sur la troupe.
– Je sais que vous avez peur, que vous êtes inquiets, continua-t-elle d'une voix forte. Et c'est normal ! Mais ce soir, tous ensemble, nous mettrons fin à l'invasion sulnite. Est-ce que vous en êtes conscient ?
Quelques cris d'approbation retentirent.
– Quand nous passerons à l'action, vous n'aurez plus peur, parce que vous connaissez tous votre rôle sur le bout des doigts. J'ai confiance en chacun d'entre vous et je sais que nous allons réussir !
Les cris se firent plus forts.
– Notre héroïsme sera chanté dans les tavernes pour les siècles à venir ! Ce soir, par la grâce de Soltan, nous graverons nos noms dans l'histoire !
Cette fois, ce fut une véritable clameur qui salua les derniers mots d'Eliz. Elle échangea un signe de tête avec Razilda et Robby, puis ouvrit la marche. Dans la pénombre du soir tombant, la colonne des résistants s'étira le long de la plage. Leurs pas crissaient avec détermination dans le sable alors qu'ils progressaient vers le sud. Personne ne parlait. Saï et Tempête n'avaient pas encore pris leur vol et cheminaient pour l'instant aux côtés de leurs compagnons. Lorsqu'il ne fut plus possible de distinguer ses pieds de ceux de son voisin, des lanternes sourdes furent allumées, qui projetèrent des flaques de lueur blafarde sur la plage et les vagues.
Sur leur gauche, la falaise de craie blanche s'abaissait peu à peu jusqu'à n'être plus qu'un haut talus. Bientôt, ils purent discerner les formes sombres et pointues des cabanes de pêcheurs dont leur avait parlé Robby. Ils pressèrent le pas.
– Attendez, dit soudain Kaolan, rompant le silence. J'entends un bruit de sabots dans les cailloux.
Eliz fit aussitôt immobiliser la colonne.
– Combien ? voulut-elle savoir.
– Un seul cavalier.
– Un cavalier seul dans l'obscurité ? répéta Eliz. C'est étrange, ou alors c'est quelqu'un qui suit d'aussi sombres desseins que nous.
– Crois-tu que ce pourrait-être un messager qui nous cherche ? demanda Razilda.
Eliz ne répondit pas, le claquement d'un trot hésitant était désormais audible de tous. Elle fit reculer sa troupe jusqu'à ce que tous fussent à nouveau masqués par la falaise. Ils attendirent que le cavalier s'éloignât, cependant, les bruits de sabots devenaient, au contraire, de plus en plus proches. Tapie contre la falaise, Eliz posa une main sur Griffe, prête à la dégainer. Fallait-il déjà qu'un grain de sable vînt se glisser dans leur plan ? Elle sursauta en voyant soudain la forme sombre du cavalier au niveau des cabanes de pêcheur. La silhouette descendit de son cheval et à la lueur de sa propre lanterne avança vers le ponton sommaire où devaient être amarrées les barques attendant les résistants. Puis, tenant sa monture par la bride, la silhouette se dirigea droit vers eux.
Avec un soupir, Eliz résolut de passer le sale fouineur au fil de l'épée, mais Kaolan murmura soudain :
– C'est Orage, elle nous cherche ! Je l'entends parler toute seule.
Le soulagement initial à cette nouvelle fut de courte durée. Pourquoi les cherchait-elle ? Cela n'était pas du tout prévu.
Sur l'ordre d'Eliz, la troupe se remit en marche. La guerrière se détacha du groupe et brandit sa lanterne.
– Orage, c'est toi ? appela-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là ?
La jeune femme eut un hoquet de frayeur avant de se précipiter vers elle.
– Oh, Capitaine, vous êtes là ! J'étais soulagée de voir que les barques étaient encore là, j'ai eu si peur de vous rater !
– Il est arrivé quelque chose à Faucon ? s'inquiéta Eliz.
La jeune femme parut surprise à cette idée.
– Pas du tout, il allait très bien quand je l'ai quitté, répondit-elle. Je suis venue vous avertir, il faut absolument annuler la mission !
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