Chapitre 8

Peter n'était plus sorti de sa chambre depuis ce fameux soir. Enfin si, en réalité, il sortait de sa chambre quand il dormait, presque toutes les nuits le jeune homme se dirigeait vers la chambre de son mentor. Tony pouvait au moins voir ça comme un espoir. Mais cette lueur ne suffisait pas à compenser le chagrin face aux pleurs de Peter la nuit.

Le somnambulisme n'était rien de bien grave en soit. Il y avait même des nuits où Tony ne le savait même pas. Il ne l'entendait pas. Le héros pouvait être si discret.

-"Patron ! Monsieur Parker est de sortie." Lui avait dit FRIDAY.

-"Où ?" Avait-il demandé.

-"Il se dirige vers votre chambre."

Tony n'était même pas dans sa chambre, mais le garçon semblait sans cesse le chercher là-bas quand il faisait ses promenades nocturnes.

Il était sorti donc de son laboratoire et s'était dirigé vers le couloir menant à sa chambre.

L'homme l'entendit.

-"Je ne peux pas..." Juste un chuchotement. "Comment dois-je faire ?" Le gamin était là. "Je ne peux pas les compter s'ils ont disparu."

Tony s'était déplacé plus rapidement, remarquant Peter en train de défiler dans son pantalon de jogging et ses chaussettes, les épaules repliées et les mains écartées devant lui. Il pleurait et marmonnait pour compter ses doigts.

-"Qu'est-ce que je suis supposé faire ?"

Tony s'était approché, mais ne l'avait pas touché. Pas encore. Il avait simplement tendu ses mains et avait parlé au jeune homme pour essayer de le retenir.

-"Hey, je suis là gamin." Avait dit l'homme d'une voix calme. "Tu vas bien ?"

Le garçon s'était arrêté de marcher, reniflant alors qu'il parlait, ne levant toujours pas les yeux de ses mains, mais dirigeant ses mots vers son mentor.

-"Je ne peux pas les trouver."

-"Tu ne peux pas trouver quoi, mon pote ?"

Peter laissa échapper quelque chose entre un sanglot et un gémissement, donnant envie à Tony de faire de même.

-"Mes doigts. Ils sont partis et je ne peux pas les compter. Comment suis-je censé m'assurer d'être toujours là si mes doigts sont partis?"

Tony ignorait le fait que si Peter n'avait pas de doigts, cela signifiait qu'il disparaissait de toute façon, un point que Peter avait manqué. Il observa une larme couler du menton de Peter jusqu'au sol.

-"Ils ne sont pas partis, Peter. Ils sont juste là. Allez, il faut que tu te remettes au lit."

Peter avait reniflé levant la tête pour regarder enfin Tony dans les yeux, son propre regard brumeux et fatigué.

-"Où sont-ils allés ?"

Tony avait levé les mains et chercha lentement le garçon.

-"Je vais passer mon bras autour de toi et t'aider à aller dans ta chambre, d'accord ? Tes doigts vont revenir si tu dors."

Peter n'avait pas reculé ni ne s'était éloigné du contact du milliardaire, ce dont Tony était plus que reconnaissant et il avait guidé doucement Peter dans sa propre chambre. Mais il ne voulait pas y aller, pas encore.

-" Non, je dois les compter. M. Stark m'a dit de le faire. "

Tony avait froncé les sourcils, trop fatigué pour se disputer.

-"Peter, je sais… tu sais quoi? Ça n'a pas d'importance. Tiens, compte les miens."

Il avait tendu la main, l'autre sur le dos de Peter et l'avait poussé en avant. Peter avait accepté avec joie et avait compté ses doigts encore et encore jusqu'à ce qu'ils arrivent dans sa chambre.

-"Allonge-toi, mon pote."

Peter avait lâché sa main, souriant alors que ses yeux se fermaient.

-"Ils sont tous là."

Tony avait hoché la tête en l'aidant à s'allonger et l'avait glissé à l'intérieur de son lit.

-"Bon travail. Bonne nuit, Peter."

Peter s'était retourné et avait laissé échapper un souffle, retombant dans le sommeil, mais Tony s'était senti plus épuisé que jamais. C'était comme s'il surveillait Peter en permanence pour s'assurer qu'il allait bien, le calmer après ses cauchemars et ses attaques de panique et le protéger du danger lorsqu'il se promenait. C'était seulement si Peter le laissait le toucher. Il n'avait pas toujours bien réagi.

Les yeux de Tony s'étaient ouverts, pas avec la secousse habituelle et le souffle coupé de ses cauchemars. Non, quelque chose l'avait réveillé. Il s'était assis, écoutant le silence vide de l'enceinte, espérant comprendre ce que c'était. Et c'est à ce moment-là qu'il l'avait entendu.

-"Arrêtez ça."

C'était sans aucun doute la voix de Peter, même si elle était mouillée et brisée par des gémissements. Tony se dirigea vers lui, trouvant Peter qui trébucha dans le couloir vers la chambre de son mentor.

Même si Peter avait refusé de parler à Tony pendant la journée, ses pieds l’emmenaient toujours vers lui la nuit.

-"Peter ?" Tony était quelques mètres devant lui, ses mains tendues pour le rattraper, ses jambes tremblantes.

Peter avait hoqueté, des larmes avait coulé sur ses joues rouges. Ses pieds étaient maladroits et avaient glissé sous lui alors qu'il cherchait son héros, des sanglots coulaient de sa bouche.

-"Monsieur Stark, je ne peux pas l'arrêter." Sa voix était étouffée par ses sanglots et Tony le rattrapa alors qu'il avait trébuché et était tombé, lui rappelant brusquement le temps qu'ils avaient passé sur Titan.

Le garçon avait atterri lourdement dans ses bras, le corps entier tremblant quand Tony les avait posés tous les deux sur le sol, une main derrière la tête du garçon alors qu'il s'accrochait à lui.

-"Quoi, Peter ? Qu'est-ce qui ne peut pas s'arrêter ?"

Les mains de Peters s'étaient crispées dans le tee-shirt de Tony et sa respiration s'était faite comme des traînées d'air étranglées qui semblaient douloureusement tendues. Il allait avoir une attaque de panique s'il ne se calmait pas.

-"Je vais disparaître à nouveau et je ne peux pas l'arrêter. Ça ne s'arrêtera pas, mais je ne veux pas y aller s'il vous plaît ne me laissez pas disparaître à nouveau."

Le cœur de Tony mourut dans sa poitrine. Combien de fois ce gosse allait-il devoir revivre sa propre mort ?

Peter avait sangloté si fort que Tony avait craint brièvement de réveiller tout le monde, il avait tiré rapidement le garçon sur ses genoux, les bras autour de lui.

-"Je ne te laisserais pas disparaître, Peter, je te le promets. Je vais te tenir et personne ne te fera plus jamais de mal. Tu m'entends ? Je vais tenir aussi longtemps que tu en auras besoin. Tu vas bien."

Il avait acquiescé et avait appuyé sa poitrine contre celle de Tony, enfouissant son visage dans le cou de son mentor. Peter avait passé ses bras autour du dos de Tony, ses mains agrippant son tee-shirt alors que sa poitrine se soulevait sous la force des halètements qui venaient entre les sanglots.

-"Ne lâchez pas. Ne me laissez pas partir, Monsieur Stark, je ne peux pas retourner là-bas. Je ne peux pas…" Avait-il crié à nouveau et Tony l'avait serré plus fort. "Vous devez me tenir pour que je ne disparaisse plus."

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top