Chapitre XVIII
— Elsa, qu'est-ce que vous faites ? demanda Charlie en s'arrêtant devant la table de la cuisine.
Ses bras étaient remplis de cartons à amener à la cave mais malgré cela, la jeune femme prit le temps de regarder Elsa dans les yeux en posant sa question. La mère de famille était entourée de carottes, et elle s'empressait de les peler les unes après les autres d'un geste plus qu'expert.
— Je prépare des carottes. Pour ce soir.
Sa réponse fut brève, ses lèvres bougèrent à peine.
— Et vous avez prévu des invités ? Parce que vous pourriez nourrir un régiment avec tout ça.
Elsa leva la tête, et ce fut comme si elle se réveillait d'une douce léthargie. Ses yeux glissèrent sur toutes les carottes qui avaient déjà été épluchées, ainsi que sur celles qui attendaient patiemment leur tour.
— C'est vrai qu'il y en a beaucoup... Tu trouves qu'il y en a trop ?
— Deux carottes par personne auraient largement suffi... Mais j'ai l'impression que vous en avez préparé une trentaine, déjà. Sans compter celles qui sont encore emballées...
Comme prise en flagrant délit, la brune baissa la tête et laissa retomber son éplucheur sur la table.
— Ça me détend, de couper des légumes... Je ne m'étais pas rendu compte qu'il y en avait tant.
La blonde ne fit aucune remarque sur l'étrange habitude d'Elsa, mais la femme de maison, elle, passa la main sur son front, et ferma les yeux de longues secondes. Charlie perçut la sueur perler sur son nez, pourtant il était loin de faire chaud, dans la cuisine. Elsa avait l'air tourmentée...
— Quelle conne, souffla-t-elle après quelques secondes. Mais quelle conne ! On va en faire quoi, maintenant, de toutes ces carottes ? Elles vont toutes pourrir, j'en aurai gâché sans aucune raison ! Mais quelle conne !
Elsa se releva et commença à rassembler les carottes de manière fébrile. Certaines tombèrent au sol et Charlie s'empressa de poser ses cartons pour les ramasser.
— Elsa, Elsa ! Ce n'est pas grave ! Je vais vous aider à trier tout ça, et on préparera une salade pour ce soir. Le reste sera mangé dans la semaine, et tout sera rentré dans l'ordre ! Ce n'était qu'une faute d'attention... Vous êtes encore sur les nerfs, en ce moment, c'est normal.
— Non, ce n'est pas normal ! Parce que tu sais ce qui arrive aux personnes qui font des erreurs ou qui ne font pas attention ? Des emmerdes, que des emmerdes ! Votre maison brûle, des blessés surviennent, ceux que vous aimez manquent de mourir, et tout part en vrille !
Charlie marqua une pause, tandis qu'Elsa s'écartait déjà pour ramasser les derniers légumes. Et surtout, pour masquer les larmes qui vrillaient ses yeux. Alors c'était ça, pensa la blonde. La mère de famille réagissait de la sorte car l'incendie qui avait manqué d'emporter sa maison et toute sa vie la hantait encore, même après plusieurs semaines. L'équipe de réparateurs qui se chargeait des travaux pour rénover la bâtisse était arrivée ce matin, et cela avait dû raviver de mauvais souvenirs.
— Je suis désolée, Elsa... souffla Charlie.
— Non, c'est ma faute, se reprit la brune. Je n'avais pas à te crier dessus de la sorte. J'ai encore du mal à sortir la tête de l'eau, en ce mo...
— Non, je voulais dire... je suis désolée que tout ça vous soit arrivé, à vous. Vous ne le méritiez pas.
Elsa sourit, comme pour rassurer la jeune femme devant elle. Un sourire qui, à tout moment, pouvait se casser la figure.
— C'est gentil, Charlie...
— J'allais... J'allais déposer tout ça dans la cave, sur l'ordre d'Andrea pour laisser de la place aux rénovateurs. Est-ce que vous avez encore besoin de moi pour quelque chose ?
— Non, non, merci beaucoup, tu peux y aller. Je finirai ça toute seule...
Mais alors que Charlie allait repartir, Elsa la rappela une nouvelle fois :
— Veux-tu remonter cette lettre dans ta chambre ? Elle trainait dans le salon, il vaudrait mieux la ranger avant de la perdre ou de la retrouver au fond d'une poubelle... Les choses se perdent vite, dans cette maison.
La blonde posa un bref regard sur l'enveloppe que tenait Elsa, puis répondit :
— A vrai dire, vous pouvez la garder pour alimenter le feu, dans la cheminée. Au moins, elle servira à quelque chose...
La maîtresse de maison parut étonnée, mais Charlie s'éclipsa pour ne pas avoir à se retrouver une nouvelle fois face à cette carte. C'était celle qu'Ezra lui avait envoyée, un mois auparavant... Et autant dire qu'elle aurait préféré de jamais l'avoir trouvée. Depuis cet instant, une colère sourde alimentait son corps, et une sensation qu'elle n'avait plus ressentie depuis des lustres était réapparue : celle de vouloir faire du mal aux gens. Plus précisément, à une personne en particulier... l'auteur de cette lettre. Elle voulait faire souffrir Ezra, le rendre aussi mal qu'elle s'était sentie. Mais jusqu'à maintenant, rien ne lui était venu en tête. Il était difficile de blesser une personne qui était portée disparue...
Une fois remontée dans sa chambre, la jeune femme découvrit deux appels manqués de Marilyn sur son portable. Quelques secondes plus tard, une notification de son amie fit tinter son téléphone : "Alors ça y est, tu t'éloignes de moi et en quelques semaines, tu m'oublies déjà ?! Je vais hanter tes notifications jusqu'à que tu me répondes, Charlie !!!" Et apparemment, Marilyn ne mentait pas car juste après que Charlie ait lu le message, deux têtes de diable s'ajoutèrent aux messages non lus, puis un clown, et une fraction de secondes plus tard, trois belles têtes de mort qui la poussèrent à l'appeler pour éviter le massacre au plus vite.
Deux sonneries silencieuses suffirent pour que Marilyn décroche :
— Bah tiens ! C'est le clown qui t'a convaincue, ou plutôt les têtes de mort ?
— Bonjour, Marilyn..., répondit Charlie d'un ton moqueur. Heureuse de t'entendre aussi.
— Ne fais pas la gentille fille polie, ça fait plus d'une semaine que c'est silence radio, avec toi ! Ça prend tellement de temps que ça, de couper des vignes à longueur de temps ?
— Oh, les vignes sont le cadet de nos soucis, en ce moment, tu sais. Après l'incendie, on a été relogé quelques jours, le temps de remettre la maison en ordre, puis il a fallu trouver de quoi payer les rénovations. On fait une partie des travaux nous-mêmes car Andrea n'a pas de quoi payer l'entièreté des réparations, et on passe tous les jours à l'hôpital pour rendre visite à Giovanni.
— Le mec brûlé ? Il ne va toujours pas mieux ?
— Si, ça s'améliore mais il doit rester hospitalisé encore une semaine ou deux. Ses bras ont été beaucoup touchés...
— Alors j'imagine que tu ne rentreras pas tout de suite... Tu était censée partir pour à peine un mois !
La phrase de Marilyn résonna comme une complainte dans le combiné.
— Je sais, mais tu comprends bien que les plans ont changé, avec ce qu'il s'est passé ! Ils ont encore besoin de moi... Mais quand tout ira mieux, je te promets de revenir au plus vite.
— Dis-moi juste que tu ne déménageras pas là-bas...
— Ne t'en fais pas, je ne t'abandonnerai pas, lança Charlie en ricanant.
— Et sinon... tu vas mieux ? Je veux dire... je sais que la situation est un peu difficile, là où tu es, à cause de l'incendie et tout ça, mais est-ce que tu es toujours aussi triste que tu l'étais en partant ? Ezra te manque toujours ?
La blonde réfléchit un temps, avant de répondre :
— Non, ça va mieux.
Charlie aurait voulu rajouter qu'à la place de la tristesse, c'était la colère qui dominait désormais, mais ç'aurait été si difficile à expliquer...
L'appel dura encore quelques minutes, puis Marilyn dut retourner s'occuper de sa parfumerie et des clients, et elle raccrocha. Le silence encercla la chambre, et la blonde laissa tomber son téléphone sur son lit encore défait. Hendrix était confortablement installé sur le rebord de la fenêtre, la queue battant comme un métronome et les oreilles dressées vers l'avant. Il semblait observer quelque chose. Charlie s'approcha et découvrit deux oiseaux qui se disputaient un ver de terre, jusqu'à que l'un d'eux arrache la moitié et s'envole avec. Un peu plus loin, la jeune femme reconnut Andrea, caché derrière les débris de la grange. Il paraissait anxieux...
Soudain, Charlie discerna une flasque d'alcool dans sa main droite, et une fois qu'il eut vérifié les horizons, Andrea la porta à ses lèvres et but deux gorgées avant de la remettre dans sa poche.
— Et il pensait passer inaperçu combien de temps, comme ça ? maugréa la blonde. Non mais tu le crois, ça ? Sa maison a failli brûler, il m'avait promis qu'il arrêterait de boire et à quinze heures, il boit déjà comme un trou !
Sans surprise, Hendrix ne répondit pas, mais Charlie quitta sa chambre en coup de vent pour retrouver Andrea à l'extérieur. Le vent était glacial, Charlie se maudit de ne pas avoir apporté sa veste avec elle. Le père de famille ne l'avait pas aperçue, et la blonde préféra jouer l'indifférente :
— Andrea ! Je vous cherchais, tiens ! J'ai ramené tous les cartons dans la cave, tout est libre, à l'étage.
— Hein ? Ah oui, merci beaucoup.
— Vous n'aidez pas les rénovateurs ?
— Ils ont dit pouvoir se débrouiller sans moi...
— Alors vous en profitez pour observer votre terrain, en déduisit Charlie en essayant de paraître sûre d'elle.
— Oui, c'est ça...
La jeune femme eut du mal à rester de marbre ; Andrea venait de lui mentir droit dans les yeux, ses deux pupilles couleur charbon braquées sur les siennes.
— Andrea... Pourquoi vous faîtes ça ?
— Quoi, ça ?
Charlie hésita un instant, puis contourna lentement le père de famille jusqu'à pouvoir atteindre la flasque d'alcool et s'en emparer. Mais avant même que la blonde ne puisse compter deux secondes, Andrea retint son poignet avec une force surhumaine. La douleur qui émana de son avant-bras laissa Charlie bouche bée. Sous ses longs pulls de laine, l'homme devait bien cacher ses muscles...
— Aïe ! Andrea, lâchez-moi, vous me faîtes ma...
Dès le moment où Charlie se mit à hurler de surprise et de douleur, Andrea s'éloigna, les mains en l'air comme si un fusil était braqué sur sa poitrine. La petite flasque tomba aux pieds de la blonde, et son cœur fit des bonds qui se percutèrent contre tout son corps. Son pouls pulsait près de sa nuque, elle prit du temps avant de retrouver contenance.
— Pardon, pardon, balbutia Andrea en s'approchant puis en s'écartant de Charlie à plusieurs reprises. Je ne voulais pas... C'était pas voulu, je... Rends-moi cette fiole.
L'homme passa ses doigts sur son crâne presque chauve, puis tendit sa main vers Charlie pour reprendre l'objet du mal. Lui aussi tremblait comme un animal terrorisé, mais la vérité était qu'il avait peur de se faire prendre par un autre membre de la famille. Il ne fallait surtout pas que ses fils le voient ainsi. Il ne connaissait pas pire sensation que de lire la déception de ses garçons sur leur visage. Surtout quand c'était lui, qui les décevait...
— Rends-la moi ! s'emporta-t-il en voyant que Charlie hésitait. Rends-moi cette putain de flasque.
Sous le coup de l'angoisse, Andrea s'était mis à tutoyer Charlie. On aurait dit qu'il s'adressait à un vieil ami qui venait de devenir son pire ennemi. La jeune femme prit peur, mais se retint de le montrer. Tout en déglutissant, elle ramassa la fiole et la tendit à son propriétaire. Mais quand les doigts d'Andrea s'approchèrent, Charlie la retourna et observa tout l'alcool se déverser sur le sol humide. La terre l'absorba en moins de deux, et les yeux d'Andrea s'agrandirent de fureur.
— Pourquoi... Pourquoi t'as fait ça ?
L'ivrogne chuchotait presque, mais pas besoin de l'entendre crier pour comprendre qu'il était furieux. Ses joues rougirent en un battement de cils, la veine contre sa tempe doubla de volume en moins de temps qu'il ne fallait pour dire "oups".
— C'est la meilleure chose à faire, vous le savez, Andrea, bredouilla la blonde.
Mais en disant cela, Charlie avait des doutes. Frustrer un alcoolique de cette façon était-ce vraiment la meilleure chose à faire ? En tout les cas, Andrea n'y pensait pas que du bien...
— Je pourrais vous éclater la tête contre le mur, on verra si c'était aussi la meilleure chose à faire !
Un frisson glacé parcourut l'échine de Charlie.
— Je vous héberge chez moi, je vous nourris, je vous paye et c'est comme ça que vous me remerciez ? Je n'en peux plus, de vous ! Mais qu'est-ce que ma femme vous trouve pour que vous lui plaisiez autant, merde ?
— Et qu'est-ce que votre femme vous trouve pour vous avoir épousé, vous, un ivrogne de première ?
A peine Charlie eut-elle hurlé cela qu'elle le regretta amèrement.
— Pardon, je n'aurais pas dû dire ça.
— Vous croyez ? siffla Andrea.
— Ce que je veux dire, persista la blonde, c'est que des gens vous aiment et comptent sur vous. Elsa, vos enfants, Lorenzo, moi... Et pourtant, on dirait que vous voulez tout foutre en l'air !
— Répétez ça ! s'emporta le père de famille en poussant Charlie vers l'arrière. Redîtes-le !
— On dirait que vous voulez tout foutre en l'air !
La jeune femme enchaîna pour éviter de recevoir le poing d'Andrea en pleine figure :
— Tout le monde essaye de vous aider, je vous ai trouvé des groupes de soutien, des associations, mais vous ne voulez rien entendre ! Bientôt, tout le monde découvrira qui se cache derrière le gentil Andrea, père de famille et vigneron et à ce moment-là, vous serez fini ! Vous n'aurez plus rien ! Ce que vous avez déjà perdu ne vous a donc pas réveillé ? Bon sang, Giovanni souffre pour vous dans un lit d'hôpital, votre femme pèle une trentaine de carottes pour se rassurer et vous ne vous rendez toujours pas compte que vous perdez le contrôle de tout ?
— Mais je suis déjà fini ! s'écria Andrea. J'ai signé mon arrêt de mort au moment où j'ai pris mon premier verre à deux heures de l'après midi ! Je suis un homme mort, Charlie, lâcha-t-il en laissant échapper un sanglot qui pourrait briser les cœurs.
— Ce n'est pas vrai... souffla Charlie en cherchant les doigts du père de famille pour les serrer du plus fort qu'elle puisse.
— Je ne suis plus qu'un zombie, j'écoute aveuglément la voix dans ma tête qui me dit de boire, encore et encore ! Et le soir, je pleure tout seul comme un con dans ma cuisine, parce qu'encore une fois je n'ai pas résisté. Je sais ce qui me pend au nez, Charlie, je suis conscient de tout ce qui je suis en train de perdre ! Et à vrai dire, j'en ai rien à faire que le monde entier découvre l'ordure que je suis, alors foutez-moi la paix.
Les mots d'Andrea se transformèrent en couteaux tranchants, en coups de poing démoniaques qui mirent Charlie à terre en moins de deux. Dieu, ce que ça fit mal... L'homme torturé tourna les talons, laissant la jeune femme seule dans son mutisme.
Andrea s'éloigna encore et encore, son pull bleu devint une tâche volante dans l'immense champ de vignes. Un petit nuage égaré qui cherchait seul son chemin. Soudain, une idée germa dans la tête de Charlie :
— Andrea ! Depuis quand n'avez-vous pas rendu visite à Giovanni ?
Le père de famille ne se retourna pas, mais la jeune femme savait qu'il entendait, d'aussi loin qu'il était.
— Je pense que vous devriez le remercier en personne de vous avoir sauvé dans l'incendie... Vous devriez le remercier pour vous avoir donné une chance de ressusciter, d'une certaine façon. Parce qu'à partir de maintenant, je vais tout faire pour faire disparaître l'ordure qui est en vous. Je veux vous rendre sobre, Andrea ! Je veux que vous retrouviez goût à la vie, parce que vous ne méritez pas de simplement vous contenter de survivre. Et votre famille ne mérite pas de vous voir sombrer comme vous vous laissez faire...
Soudain, Andrea revit le regard de ses deux enfants devant lui, leurs yeux clairs qui lui imploraient de les rendre fiers. Et sans même s'en rendre compte, il s'arrêta net au milieu des vignes. A cet instant, Charlie comprit qu'elle venait de gagner la bataille...
***
Le trajet dura à peine dix minutes, aucun ne pipa mot. Et quand enfin ils arrivèrent, Andrea ne desserra pas les poings avant de se retrouver face à Giovanni. Des cernes noirs entouraient les yeux de celui-ci, et d'énormes bandages recouvraient ses bras, couverts de brûlures. L'odeur d'antiseptique volait dans l'air mais avec le temps, Charlie s'y était habituée. Mieux valait tout simplement éviter de respirer par le nez... Et puis, Elsa avait amené tellement de fleurs que quand on s'approchait suffisamment du lit, les effluves de jasmin l'emportaient sur le désinfectant. Comme à son habitude, Giovanni observait tout, mais ne disait rien. Aucune lueur ne brillait même dans ses yeux, comme si il n'y avait déjà plus de vie en lui. La blonde le prévint qu'Andrea avait des choses à lui dire, puis sortit de la chambre pour attendre à l'extérieur. Pourtant, même au bout de quelques minutes, aucun éclat de voix ne résonnait derrière la porte.
— Il ne va quand même pas rester muet, chuchota Charlie en levant les yeux au ciel.
Une envie fugace lui vint d'observer par la serrure, mais un infirmier s'engouffra dans le couloir et Charlie préféra s'adosser gentiment au mur, les mains dans les poches et un sourire poli aux lèvres. L'homme en blanc dépassa la jeune femme sans un regard, mais alors que Charlie se dirigeait de nouveau vers la porte, ses doigts se refermèrent sur un bout de papier, coincé au fond de sa poche.
Un long moment plus tard, Andrea sortit de la chambre et s'adressa à la blonde :
— Ça y est, je lui ai parlé.
Ses paroles sonnaient comme un soulagement ; le père de famille semblait beaucoup plus apaisé.
— Et qu'a-t-il dit ? s'enquit Charlie.
Sur le coup de l'excitation, Charlie ne se rendit compte que trop tard de sa maladresse.
— Oh pardon, c'est vrai qu'il ne parle toujours pas...
Andrea voulu ajouter quelque chose, mais la jeune femme le devança et lança :
— J'aimerais aussi lui parler, attendez-moi ici et nous pourrons partir dans cinq minutes.
Avant de refermer la porte devant son nez, Charlie lança :
— Je suis heureuse que vous l'ayez fait. Vraiment.
Et quelques secondes plus tard, elle verrouilla la pièce et se dirigea vers Giovanni.
— Giovanni, Giovanni, j'ai trouvé une idée ! s'exclama la blonde en s'agrippant au pied du malade.
Le grand brûlé émit un petit gémissement, mais Charlie n'y tint pas attention. Faute de pouvoir parler de tous ses tourments aux autres, Charlie s'était tournée vers Giovanni, qui gardait les secrets mieux que quiconque. Depuis qu'il séjournait à l'hôpital, il avait pu écouter tous les tracas de la jeune femme, et même s'il ne répondait pas, Charlie se sentait toujours mieux après avoir tout déblatéré.
— Je sais comment rendre jaloux Ezra ! Isaia, tu te souviens de lui ? J'ai retrouvé son numéro de portable dans ma poche, et je pense que je vais l'appeler. Je vais faire connaissance avec lui, et si je sens que tout se passe bien, je lui demanderai de sortir avec moi. Je sais qu'Ezra m'observe, il me l'a bien fait comprendre. Alors à moi de lui montrer que je peux aussi le faire tourner en bourrique... J'ai envie de lui montrer que je ne suis plus aussi attachée à lui qu'il le pense. Tu en dis quoi ?
Les yeux vides de Giovanni étaient fixés sur tous ces bouquets, assemblés sur sa table de chevet. Il n'avait pas l'air d'avoir compris le moindre mot... Seules ses mains frétillaient sous sa couette, sûrement pour exprimer son agacement.
— Tu es d'accord avec moi... J'en étais sûre. Je mettrai tout ça en place au plus vite, et tu seras le premier tenu au courant.
Les doigts de Charlie s'enroulèrent autour de la cheville de Giovanni, tandis que le précieux numéro de téléphone était lové dans son autre main. Ce nouveau plan lui semblait parfait...
____________________
Mais que vois-je ? Un nouveau chapitre après tellement d'attente ?! C'est presque impensable 😱
Disons que j'ai bien profité de mes vacances, et que l'écriture est passée loiiinn après... Mais ça fait du bien de reprendre !
Vous l'aurez sans doute compris, je ne suis plus autant organisée qu'au début, à l'époque où je publiais deux chapitres par semaine (nostalgiiiieee)... A présent, je les publierai au jour le jour, une fois que j'en aurai terminé un. Mais le délai pourra être de quelques jours, ou de quelques mois ! Et avec la rentrée qui approche, je ne suis encore sûre de rien, concernant le temps libre dont j'aurai droit... Surtout que j'écris rarement en semaine, mais surtout le week end
Sinon... je ne sais pas vraiment quoi penser de ce chapitre. Je ne le trouve pas forcément génial, mais je me suis dit qu'il serait important pour la compréhension et pour me permettre d'avancer dans l'intrigue... Exceptée la petite révélation à la fin ! ✨
Pour plus d'action... votons !! 🌟
___________________
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top