Chapitre 3
Point de vue : Kakashi.
Je sens la chaleur m'envahir d'un seul coup et c'est à cette sensation que je me rend compte que le soleil est à son apogée. Je me remet à regarder la tombe de Rin, me posant milles et une questions et lève la tête.
- Et merde !!! Yuri !
Après on va s'étonner que mes élèves n'en peuvent plus de mes retards répétés. Je fais au plus vite pour sortir de ce cimetière quand je remarque une présence un peu plus loin. Je cesse toute avancée et en insistant, je remarque qu'il s'agit de Yuri. Devant le mémorial des kage, je ne me demande pas ce qu'elle fait là, certainement venu rendre visite à son père. Je reste en retrait, en détaillant sa posture droite, fière, et me met à sourire de la voir si adulte. Je m'appuie contre l'arbre à mes côtés, la laissant seule, je lui dois bien cela. Je sais qu'elle vient chaque jours rendre visite à ce père qu'elle n'a jamais connu. Elle ne m'a jamais posé de questions, alors qu'il était mon senseï, je pense qu'elle ne veut pas savoir l'homme qu'il était, cela est certainement moins douloureux. Ses épaules commencent à s'affaisser et il ne me fallut que quelques secondes pour me retrouver face à elle, comme si mon corps été attiré à elle. Elle tombe sur le devant, la tête collé à mon torse, je l'entend hoqueter et je comprends alors qu'elle pleure. Je ne sais pas réellement quoi faire à cet instant. Dois je la prendre dans mes bras ? Ou alors la laisser ? Mais je ne me résous pas de la laisser devant cette tristesse qui se lit dans chacun de ses gestes. Instinctivement, je pose une main sur son épaule, l'appuyant encore plus contre moi. Je voudrais tellement lui prendre ce manque qu'elle ressent, je souffre assez pour supporter pour nous deux, mais elle ne me laisse jamais toucher cette rancoeur. Je reste stoïque, regardant Yuri qui a toujours la tête collé sur mon thorax. Ses épaules se secouent comme si elle pleurait mais je sais qu'elle se retient, pourtant son corps demande sans cesse de pouvoir sortir cette tristesse enfouit au fond d'elle. Au bout d'un moment, quand je sens que mon cœur ne supporte plus de l'avoir dans cet état, je pose mes deux mains sur ses épaules pour la séparer de moi. Elle me sourit de toutes ses dents, comme s'il ne s'était rien passé. Je replace une mèche de cheveux sauvage derrière son oreille et lui sourit sous mon masque. Elle recule, ne voulant certainement plus que je la touche. Il est vrai que mon geste est bien trop déplacé mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Mais que m'a-t-elle fait ?
Elle commence à déambuler entre les tombes et je la suis de près, ne voulant pas la laisser dans un endroit pareil et surtout dans son état. Elle sautille presque et me sourit le peu qu'elle pose son regard sur moi. Yuri a une joie de vivre bien caché mais avec moi, je l'ai souvent vu rire ou encore montrer un humour que très peu lui connaissait.
- Vous étiez encore en retard Kakashi-Senseï, sourit-elle.
- Oui, désolé.. J'ai croisé une vieille dame et ...
- Arrêtez, je sais très bien que vous êtes ici, pas besoin de me le cacher.
Je ne sais pas vraiment quoi lui répondre, je sais que je trouve toujours des excuses pour ne pas leur montrer mes faiblesses, pour ne pas qu'il doute de ma force mais Yuri n'est pas dupe, elle est très observatrice, ce qui lui donne un énorme avantage au contraire de ses coéquipiers. Nous continuons notre marche dans un silence intense, qui n'est pourtant pas gênant. J'aime être à ses côtés et la détailler sans qu'elle ne s'en aperçoive réellement. Depuis quelques semaines maintenant, je me sens détendue quand elle est dans les parages. Pourtant, près d'une allée que je reconnaitrais les yeux fermés, je reste immobile, à détailler la pierre tombale au loin. Je sais que Rin est là-bas, qu'elle repose en paix et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer souffrant le martyr, comme la nuit où j'ai transpercé son cœur. Je sens une main se poser sur mon bras et je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'il s'agit de cette jeune femme, qui m'est chère depuis maintenant très longtemps. Même si depuis quelques temps, ce sentiment se transforme en un attachement autre qu'un professeur et son élève. Elle prend ma main dans la sienne et je n'ai pas le temps de protester, qu'elle me tire vers Rin. Cependant, c'est Yuri que je détaille. Le vent est assez virulent aujourd'hui, ses cheveux rouges virevoltent, cachant subtilement son doux visage. Elle fixe la pierre de Rin, sans réelles expressions. Elle s'agenouille et je ne peux vraiment pas couper le contact de mon regard sur son corps. Je suis chacun de ses gestes, voulant tellement la serrer contre moi et lui promettre que tout ira pour le mieux. Que je serais toujours là pour elle. Désolé Rin, mais Yuri est un être à l'âme pure, comme toi à l'époque, mais jamais je ne pourrais résister à ses sentiments qui me submergent quand je la vois.
Yuri retire les quelques feuilles qui ont pu tomber sur la pierre grise, elle passe le bout de ses doigts sur les lettres en relief qui ont été inscrit. Elle ne me regarde pas, comme si elle était honteuse.
- Il paraît que cette jeune femme était magnifique, souffle-t-elle.
- Oui, c'est vrai, souriais-je par nostalgie.
- Vous l'aimiez ? Me demande-t-elle sans me regarder.
- Non.. Enfin je ne sais pas réellement, nous étions jeunes à l'époque, mais je suppose que oui. Haussais-je les épaules. Elle était ma coéquipière comme Naruto, Sasuke et Sakura avec toi, mais elle.. Je n'ai pas su la défendre.. soupirais-je.
- Je suis sûre que cela n'était pas votre faute.
Elle se relève et me fait face cette fois-ci. Elle étire ses lèvres avec innocence et compassion, je remarque dans son regard qu'elle veut connaître la vérité et sans réfléchir, je sais que je dois le lui raconter, pour combler sa curiosité ou son intérêt pour moi. Je place mes mains dans mes poches et prend une énorme bouffée d'air, comme pour donner du courage. Je parle très rarement de cette nuit et que je suis prêt à le faire à cet instant, me fait totalement peur. Je ne peux retirer mon iris de ce qui me sépare de Rin.
- J'étais le chef d'équipe, une de mes premières missions où je dirigeais tout les ninjas m'accompagnant. Mais j'ai l'impression que je ne me suis pas assez soucié de Rin.
- Ne dites pas cela, vous n'êtes pas ce genre de ninja, affirme-t-elle.
- Détrompes toi, à ce moment, j'étais jeune et j'en voulais à la terre entière. Nous étions suivis par les ninjas de Kiri.. Elle voulait s'enfuir mais je ne comprenais pas réellement pourquoi, je voulais absolument la défendre, ils en avaient après elle, surtout à Sanbi, le démon à trois queues qui était en elle... Je n'avais compris tout de suite ce qu'elle avait mit en place, mais je le compris très vite quand son corps fut transpercé par mon Raikiri.
Quand je lui explique son suicide, je me revois encore, la main dans son thorax et je sens une boule se former dans le thorax.
- Je n'aurai...
- Arrêtez Senseï ! Me coupe-t-elle en criant. Vous n'avez pas à vous en vouloir ! Elle a fait cela pour une bonne raison et je crois savoir... Elle vous aimait et elle voulait se donner la mort mais par la main de celui à qui elle tenait le plus au monde, crie-t-elle les larmes aux yeux. Je la comprends, j'aurai fais exactement la même chose.
- Mais j'aurai trouvé une solution, j'aurai pu l'aider ! Je me suis senti vraiment impuissant et complètement...
- Vous êtes le meilleur ninja que j'ai pu rencontrer, sourit-elle, et dans tout les sens du terme. Sans vous, nous n'en serions pas là. Elle savait ce qu'elle faisait ! Pour ma part, je pourrais donner ma vie en mission pour vous protéger et j'y mettrai tout mon cœur ! Et je sais très bien que pour Rin cela était la même chose !
- Peut être, mais je n'aurai pas fais deux fois la même erreur, surtout avec toi..
Quand je termine ma phrase, elle se jette sur moi, m'entourant de ses bras et me serrant fortement contre elle. Si fort, que j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma cage thoracique. Je ne réponds pas de suite à ce geste, mais sans comprendre pourquoi, je l'entoure à mon tour de mes bras, sentant son odeur m'envahir complètement. Je profite de cette étreinte pour enregistrer tout de sa personne. Mais il faut que je cesse cela tout de suite, dans un élan de courage et de déception, je la sépare de moi et je ne m'attends pas à voir des larmes couler le long de ses joues rosées. Je lui chasse de mes pouces, entourant son doux visage de mes mains et sans dire mots, je me téléporte un peu plus loin, derrière un arbre, où elle ne pourra pas me voir. Pour calmer mes ardeurs, je claque mon poing fortement dans l'écorce de celui ci. Je hais mon comportement, je m'inflige une douleur si forte, qu'il fallait que je me sépare d'elle, que je me sépare de son étreinte avant que je ne craque pour de bon...
Point de vue : Yuri.
Il est parti, me laissant seule dans le cimetière et je ressens un manque horrible. Je tiens ma poitrine voulant calmer les battements de mon cœur qui viennent de s'accélérer. Je veux qu'il revienne et qu'il me sert de nouveau dans ses bras, mon corps ressent le besoin et pourtant, il est parti sans demander son reste. Je sens encore les larmes couler sur mes joues et je ne parviens pas à les retenir. Elles lui sont destinés, mais il ne le sait pas et surtout n'en veut pas.. Il ne veut rien de moi, mais par moment, j'ai l'impression du contraire. Mais mes sentiments me voilent la réalité, mon esprit me joue des tours et je dois arrêter cela tout de suite. Il faut que j'oublie toutes ces choses si intenses que je peux ressentir quand il se tient près de moi ou encore quand il s'adresse à moi, mais ce sentiment est si intense et cela dure depuis si longtemps que je ne sais même plus quand cela a commencé.
Je décide après quelques minutes, d'entrer chez moi, je dois me reposer, demain une mission commence et je dois avouer que je suis pressée, surtout depuis que je sais que Kakashi ne sera pas présent. Il a autre chose à faire nous a-t-il avoué quelques jours auparavant. Mais je sais très bien que Tsunade-Sama lui a demandé de nous laisser gérer la situation. Je dois me reposer pour être en pleine forme. Malgré tout, je prends mon temps pour rentrer chez moi, je déambule doucement dans les rues de Konoha, je détaille les villageois, certains me sourit alors que d'autre me toise d'un air mauvais, mais je ne détourne pas le regard. Je veux faire face à ces personnes qui critiquent mon frère alors qu'il donnerait sa vie pour les satisfaire.
Le soleil vient de se coucher quand je fais glisser la porte d'entrée de la maison. Je retire mes chaussures avec lenteur, j'essaye de chasser tout ce que Kakashi a pu me dire et prend un sourire faussement dessiné sur mon visage. Je vois ma mère, accroupit à la table du salon, saké en main et la photographie de mon père dans l'autre. En l'observant, je peux remarquer l'amour qu'elle lui porte, même après ces années séparé de lui. Je ne peux que sourire face à cet amour inconditionnel. Je fais pour ne faire aucun bruits et d'aller me coucher mais j'échoue lamentablement dans la mission silencieuse que je me suis donnée.
- Mon ange ? C'est toi ?
- Oui maman.
Je m'avance donc vers elle, elle a toujours ses dons de ninja, même si elle ne pratique plus depuis notre naissance. Je m'accroupis près d'elle alors qu'elle tend le bras pour m'inviter contre elle. Elle m'embrasse sur le front, même si je sais très bien que je vais prendre un savon.
- Je peux savoir où tu étais cette nuit ? Demande-t-elle sévèrement.
- Désolée de t'avoir inquiétée, mais après l'entraînement avec Kakashi-Senseï, je suis tombée de sommeil..
- J'ai l'impression que ces entraînement te font plus de mal que de bien, dit-elle en buvant une gorgée de saké.
- Comment ça ? Il faut que je m'entraîne, tu sais bien que je..
- Que tu veux être légale de ton frère, mais tu l'es déjà, mais ce n'est pas de cela dont je parle. Sourit-elle.
- Ne t'en fais pas pour moi maman, je vais très bien, souriais-je faussement.
- Si tu le dis.. Je t'ai préparé un dîner et tu pourras aller te coucher, Sasuke m'a dit qu'il viendra vous chercher à l'aube.
- Non ça ira, je n'ai pas très faim, je préfère aller me coucher tout de suite.
- Kakashi te perdra mon ange.
- Que veux tu dire ? M'étonnais-je.
- Il te fait travailler très dur, certes tu es la fille du quatrième hokage, que tu as un don héréditaire, mais il abuse tout de même, souffle-t-elle.
- Ne lui en veux pas maman, il sait ce qu'il fait, je lui voue une totale confiance et tu devrais faire de même. Allez, je vais me coucher, bonne nuit maman.
- Bonne nuit mon ange.
Elle m'embrasse sur le front et caresse tendrement mes cheveux. Elle me sourit d'un sourire de mère qui protège son enfant et qui l'aime. En montant les escaliers, je sens le poids s'affaisser sur mes épaules et des tremblements secouent mes membres. Tout en en voulant aller dans ma chambre, je passe devant celle de Naruto qui est grande ouverte, comme tout les soirs. Je le vois dans son lit, entourant son coussin entre ses bras, dormant profondément. Je m'approche de lui et retire son oreiller avec délicatesse pour ne pas le réveiller et je me glisse entre ses bras. Il me serre contre lui et je sais pertinemment qu'il sait que je suis là. Je me blottis contre son thorax écoutant son cœur battre. Je sens les larmes me monter aux yeux et sans pouvoir me retenir une seconde de plus, je pleure à chaudes larmes, essayant de ne pas trop le bousculer et qu'il se réveille. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état car je ne serais pas capable de faire face à son interrogatoire. Depuis que nous sommes enfants, j'aimais me blottir contre lui, contre cette deuxième part de mon âme. Il sait me détendre quand il le faut et dans ses bras, je me sens en sécurité et même adulte, c'est ce dont j'avais besoin. Nous ne voulions jamais être séparés et je ressens toujours cela, je ne veux pas être séparé de lui.. Mon sommeil est léger, je dors par saccade, me réveillant au moindre bruits de la maison et cela ne m'aide pas à oublier mes pensées les plus profondes. Je revois encore le regard attristé de l'homme que j'aime et l'explication qu'il m'a fourni sur cette jeune femme qu'il a tellement aimé et qu'il doit toujours aimé à ce jour. J'entends également la respiration de ma mère près de la chambre, à nous regarder dormir. Je sais qu'elle a toujours aimé nous regarder dormir aussi protectrice qu'elle est.
Je me lève aux aurores, la nuit tapis encore le ciel, laissant les étoiles briller. Je prends mon petit déjeuner, essayant de prendre des forces afin de combler le manque de sommeil mais rien y fait. Je compte donc aller réveiller Naruto, à qui j'envie ce sommeil si profond. Pour cela, nous sommes totalement différents et c'est ce que j'aime chez mon frère jumeau. Je m'approche de son lit, il dort si bien qu'il bave sur son matelas. Je grimace en souriant avant de le secouer aussi fort que je le peux. Il entrouvre un œil mais se tourne, me laissant entrevoir son dos. Je souffle de dépit, il me fatigue encore plus que je ne le suis déjà. Une idée me vient. Je me penche vers l'oreille de Naruto et lui chuchote rapidement.
- La mission va bientôt commencer Naruto.
Il se lève si rapidement, que je n'ai pas l'impression qu'il dormait. Il hurle son enthousiasme dans toute la maison alors que je descends les escaliers en riant. Il me donne une joie de vivre et je ne sais pas comment il fait pour faire ça, pour communiquer sa gaieté. Je le regarde prendre son petit déjeuner à la hâte sous le regard déconcerté de ma mère. Un claquement se fait entendre contre la porte, j'évite à ma mère de me déplacer et ouvre, découvrant Sasuke, un air blasé sur le visage. Il n'est pas seul, accompagné de Shikamaru et Sakura. Naruto embrasse notre mère et court vers la sortie. Je vais donc vers elle et la serre dans mes bras, comme si c'était la dernière fois que je la verrai. Quand nous partons en mission, ma mère est plutôt dure, ne voulant pas montrer sa peur de nous perdre. Elle est une ninja mais avant tout une mère et même si elle ne veut pas nous le montrer, je la connais et je comprends son comportement. Elle me sourit et me demande de partir, certainement avant de craquer devant moi, son regard est si humide..
Nous arrivons doucement aux grandes portes de Konoha, nous signons le registre de sortie du village. Quand je me retourne je vois Kakashi, appuyé contre une des portes, lisant son livre favoris. Mon cœur rate un battement et je reste là, à le détailler. Sa posture le rend bien plus grand qu'il ne l'est déjà et je peux apercevoir les muscles de son bras se contracter alors qu'il tourne une page. Tous s'approche de lui mais je reste loin, me mettant à réfléchir fortement. Ma mission de reconnaissance peut être dangereuse et si c'est le bon moment de lui avouer ce que je ressens ? Je croise les bras, essayant de me convaincre qu'il le fallait, qu'enfin je pouvais me libérer d'un poids qui me pesé depuis bien trop longtemps maintenant.
Tous s'agglutine autour de lui, Kakashi leur donne plusieurs conseils, c'est la première fois que nous partons sans lui, je pense que cela l'inquiète mais nous sommes assez grands à présent, il doit le comprendre. Il évite de me regarder, comme s'il essaye de me fuir, je ne parviens pas à comprendre la raison.. Il est temps de partir, il salue tout le monde et tous commencent à avancer vers la route principale alors que je reste là, à réfléchir à comment faire. Il s'approche de moi et pose une main sur mon épaule, il m'a tout de même vu, il est temps.. Je me tourne vers lui, le fixant droit dans cet œil qui me fait toujours autant d'effet. Je souffle un bon coup, mais il me devance dans les paroles.
- Bonne mission Yuri, fais attention à toi d'accord ?
Il n'attend pas que je lui réponde, et me tourne le dos pour repartir vers le village. Est-ce tout ? Il n'a rien d'autre à me dire ? Je le détaille, ce dos si large... Je ferme les paupières, entendant mon cœur battre encore plus, j'inspire une grande bouffée d'air et hurle son prénom. IL se retourne rapidement et me fixe attendant ce que j'ai à lui dire. Je ne m'avance pas, baissant le regard, je ne peux pas le regarder alors que je m'apprête à lui dire ce qui me tourmente depuis tant d'années. Je sens sa main sous mon menton et sa force me fait lever le visage en face du sien. Je remarque un sourire se dessiner sous son masque, je l'ai tellement observé que je sais comment il peut réagir même s'il fait tout pour le cacher.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
Je m'éloigne de son contact, je ne peux pas rester sérieuse quand il est si proche de moi.. Je triture mes doigts et je sais que je ne peux plus attendre, déterminée je me met à le fixer.
- Oui.. Il faut que je vous avoue quelque chose, mais ce n'est pas une chose aisée..
- Je t'écoute, tu sais que tu peux tout me dire.
- Je.. Je ne peux plus tenir Kakashi...
Pour moi, la marque de respect, ce qui est senseï pour sa part, ne me paraît pas être intelligent de l'employer avec ce que j'ai à lui dire.
- Yuri, tu es bizarre, qu'est-ce qui ne va pas ? S'inquiète-t-il.
- Je vous aime, je crois que c'est assez direct, mais c'est le plus explicite..
- Comment.. Je..
- Laissez moi parler, s'il vous plaît, c'est déjà assez dur.. dis je en baissant le regard. Depuis que je suis petite, je vous voue un respect incommensurable, je pensais que je vous admirais pour tout vos exploits, votre réputation, mais au fil des années, j'ai ressenti mon cœur s'ouvrir de plus en plus à votre contact. J'ai compris que c'était plus que du respect, que c'était un attachement autre que le professeur et l'élève. Je vous aime Kakashi, et je sais que cela n'est pas une passade.
- Yuri...
- J'ai essayé de vous lancer des signaux mais ils ont du être fébriles, j'aimerai vous le hurler, vous le chuchoter et je voudrais tellement que vous me considériez autrement qu'une élève, mais je sais que cela n'est pas possible. Votre vie m'importe plus que la mienne, ce que je vous ai dis hier et réel, je donnerai ma vie pour vous sauver.. Je ne cherche pas à vous avoir, je veux juste vous avouer ce qui me pèse depuis tant de temps, sanglotais-je. A présent que cela est fait.. Je pars en mission, je ferai attention et quand je reviendrai, j'espère toujours vous trouver aux portes, à nous féliciter pour notre travail.
Je me baisse en signe de respect et lui tourne le dos pour rejoindre mes camarades. J'espère inconsciemment qu'il me retiendrait et qu'il me dirait que tout est réciproque, mais comme je l'avais deviné, il me laisse partir en me fixant au loin. Je me retourne une dernière fois et je le vois me saluer d'un signe de main timide alors que les portes se referment sur lui. J'ai osé, j'ai soulagé ma conscience, enfin c'est ce que je croyais, car le poids de cet amour est toujours sur mes épaules. Une larme coule sur ma joue, une fois encore, cette perle salée vous est destinée et je sais que vous vous en moquez.. Je pleurerai certainement toujours pour cet amour qui n'est pas réciproque. Je dois oublier ce que je ressens, je dois reprendre ma vie et oublier qu'il sera toujours l'homme que j'aimerai...
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