À ce corps naturel épousant la forme de son moule, insipide quand il est pur.

À ce corps naturel qui épouse la forme de son contenant, incolore, inodore et transparent quand il est pur.

À ce liquide tranquille et avisé, ce liquide attendant d'attaquer. 

Source de vie et de pensée, source abondante et jamais épuisée, elle n'oublie jamais, elle a une mémoire, elle est mon unique composant, elle peut retirer la vie, elle peut me retirer la vie.

Pourtant elle ne l'a jamais fait.

Ce samedi m'épuisa, encore fois que je me réveille trop tôt, pour finalement terminer en retard, la motivation pour sortir de mon lit n'est pas, mais je dois pour que ma mère ne m'envoie pas au trépas. 

Alors en retard je sors de mon lit, mes cheveux sont sans dessus ni dessous, comme mes pensées quand je perds le fil. Je supplie ma mère encore, de mettre de l'ordre dans ma tête. Je couvre l'affreuseté sur ma tête, de ce bonnet rose vif, presque toxique, fait de silicone. Le silicone me colle à la peau, étirant ma peau comme une chirurgie plastique, tirant surbmon visage acrylique. Donnant à mes sourcils un air relaxé, alors qu'ils sont bien plus que tendu, j'ai ce sentiment viscéral qu'aujourd'hui je le regretterais.

Et mes viscères sinueuses se montraient une fois de plus digne de la confiance — bien qu'avec tant de failles,— que je leur accordais.

Moi et mon frère avions une relation plutôt instable, mais elle s'arrangeait avec le temps et les efforts inéquilibrés des deux parties. Et que je m'entende avec lui ou pas, je pouvais voir son être épuisé, je pensais bien que l'homme chargé de nos cours particuliers n'allait pas l'envoyer au large avec moi à cause de son état délabré. Je pensais bien oui, mais il devait penser comme mon père. En nous envoyant nos corps cadavéreux avec leur état cadavérique au large, dans cette condition météorologique qui énervait la mer et lui donnait une humeur mauvaise plus le large se faisait proche, il devait penser comme mon père.

Mon père avait tout appris par la débrouillardise et le danger, son instinct de survie sans pareil l'aidait à ne pas terminer éteint. Bien qu'il avait du mal à aller dans des hôtels trois étoiles, il n'oubliait pas ses principes primaires. Et il pensait que moi, jeune enfant de la bourgeoisie, pouvais en effet apprendre grâce aux méthodes qui attirait la mort pour me forcer à la fuir. 

C'est comme ça que je me retrouvai à Disney, du haut de mon jeune âge, pendant par les pieds au dessus d'un bassin où je n'arrivais pas à toucher le fond sans être submergé par le liquide primaire. Et que mon père me lâchait.

C'est comme ça que je me retrouvais au milieu d'une foule et d'un bassin d'un mètre et soixante-huit centimètres de profondeur, en train de me débattre, manquant ma mère, criant, appelant mon père à l'aide, qui n'avait pas l'air de comprendre ma détresse. Les regards d'autres sur moi, qui m'évitaient de peur de toucher ce qui sera bientôt mort.

Et j'en avais d'autres, de marrantes anecdotes de fois où l'origine de la vie a tenté de me reprendre ce qui lui revenait de droit.

Mais la dernière fut celle de ce samedi, celui où mes torrents de larmes se noyaient dans les trop nombreuses vagues qui me fouettaient plein visage. Mes bras et mes jambes fatigués des exercices précédents peinaient à simplement patauger dans ce liquide. Je me débattais et oubliant tous les stratagèmes que j'avais mis en place si jamais je me retrouvais dans cette situation, je coulais. La pluie s'abattait contre les lunettes qui me donnaient un air ridicule. Je ne voyais rien. Je n'entendais rien. Je ne sentais rien.

Pourtant tous les sons, toutes les images et toutes les sensations de la noyade se mêlaient à mes sens.

Encore une fois, même en sachant nager, enfin, je me nois. Dans ce corps à l'origine de la vie, je me sens partir.

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