1.
"Pourquoi ?"
Pourquoi a-t-il fallu qu'elle croise ma route ?
Qu'elle mette mon coeur en déroute ?
Que dans mon être s'immiscent tant de doutes ?
Elle m'a eu, je le redoute
Mon cerveau a mis ses bagages en soute
Entre raison et émotions, je ne savais même plus qui il fallait que j'écoute
J'ai toujours trouvé les yeux bruns banals et ennuyants
Mais bizarrement, les siens me semblaient absolument stupéfiants
Lui donnant un regard tellement ardent, si attrayant
Bien que n'aimant pas regarder autrui dans les yeux, elle était ma seule exception
Et j'irai sans contest en enfer, de par le nombre de fois où j'ai cédé à cette tentation
Son rire était le plus mélodieux de tous les sons
Ses sourires me faisaient planer comme un avion
Essayer de lui en procurer était ma plus véhémente passion
Même ma seule et unique mission
Elle fut bien la première personne qui me procura des sensations,
Je ne m'attendais à pareille expérimentation
Et envisageais la suite avec appréhension
Je ne perdais pas espoir, même seulement son amitié autant que le bonheur éternel pouvait valoir
Tard le soir, je regardais encore et encore ses photos, dans le noir
Me demandant, si elle se rendait compte de l'ange quelle était en observant son reflet dans le miroir
Dans tous les cas, je n'avais pas eu besoin de lunettes pour le voir
Je la trouvais magnifique, parfaite j'irai jusqu'à dire
Ne lui trouvant pas de défauts, ou bien peut-être que si
Mais je les aimais aussi
Dans mon cœur elle est entrée par effraction
Il en fallait peu pour que devant elle je sois en adoration
Combien de fois me suis-je adonnée à sa contemplation, sûrement plus d'un million
Il me fallait toujours garder une certaine discrétion
Il était bien mieux que tout cela reste enfoui dans un puit sans fond
Malheureusement, cet amour profond m'a mené au plongeon
À la fin de la route il y a eu quelques bouchons
Et l'issue n'a pas été celle que moi et mon coeur espérions
Du jour au lendemain, plus aucune conversation
Pas même une salutation
Il faut croire que nous étions arrivées à saturation
J'ai tenté d'arranger cet état d'inaction
En vain, l'heure était à ma désolation
J'aurais voulu pouvoir inverser les saisons
Revenir avant que l'on n'arrive à expiration
Et continuer de poursuivre notre chemin vers l'horizon
Mais le destin n'était pas de cet avis là
J'ai laissé mes larmes couler à tout va
Ne pouvant dire à quiconque ce qui se passait réellement là
Restreignant ma tristesse pour qu'on ne se doute pas
Qu'elle était peut-être plus qu'une simple amie pour moi
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