Partie 1

Pourquoi?

« Je ne suis qu'une coquille vide sans reflet. Mes souvenirs s'effacent petit à petit au fur et à mesure que les jours passent. Je n'ai plus de repère. Je vais finir par disparaître... »

Fond de teint. Fard à paupière. Mascara. Blush. Rouge à lèvres. Tout est appliqué. La frange parfaitement lissée. Le chignon particulièrement serré. Le masque est finalement porté lorsque le sourire est esquissé...

Je suffoque, aidez-moi. Je coule petit à petit. J'ai beau essayé de remplir mes poumons d'air, rien ne rentre. Je ne vois plus rien. Dois-je continuer à me battre ? Je devrais peut-être baisser les bras. Et me laisser emporter par les flots.

J'avance, la tête levé, vers cette masse humaine. Un amas de chair humaine et de sons inaudibles. Mon cœur prend une vitesse anormale et les nausées reprennent. Aujourd'hui encore je vais finir associable. Je prends mon casque et cherche une musique dans mon iPod qui me fera oublier ce misérable endroit. Je finis par me décider pour « I need someone » d'un groupe coréen. Je me pose contre un mur et ferme les yeux en attendant l'heure fatidique. Je pars rapidement dans un autre monde. Je me laisse emporter par la guitare acoustique à une vitesse ahurissante.

Où suis-je ? Vers ou vais-je ? Tant de questions qui ne trouveront jamais de réponse. Je laisse mon cœur être guidé par la musique alors qu'il devrait être guidé par la foi. Je pleure de l'harmonie voix-instruments alors que je devrais pleurer à cause de paroles sacrées. Rien n'a de sens...

Je sens du mouvement autour de moi alors j'ouvre les yeux. J'aperçois une chimère. Un être qui ne devrais être là et qui pourtant se tiens là devant moi ! Je cligne des yeux plusieurs fois avant de me rendre compte de son authenticité. Mais le temps s'enfuit et j'ai pour seule alternative de me couper de la musique et de m'engouffrer dans le néant.

46 personnes. Dans une salle de classe. 38 garçons. 7 filles. Un professeur. L'étude d'une langue étrangère. Qui peut être décisive. Il est inspiré. Le professeur. Il en veut. On l'entend. Il fait son travail correctement. Il a l'air d'aimer ça. Il s'amuse à interroger un élève par ci par là. Certains participent. D'autres rêvent de ne jamais se faire prendre. Parfois des rires fusent. Certains fredonnent. D'autres travaillent réellement. Moi j'observe juste. Juste. Je laisse mon regard se poser à l'extérieur. J'observe. Il n'y a pas grand-chose mais c'est apaisant ! Le ciel blanc. Nuageux. Avec quelques parcelles de bleu. De pureté. Un bout de sapin dépassant. Dans l'autre fenêtre on peut observer quelques bâtiments. Je suis rapidement ramenée dans cette salle de classe. Même si aucun des mots du tableau ne figurent sur mon cahier. Mais cela ne me perturbe pas. J'ai perdu l'envie. L'envie. Elle se volatilise ces dernier temps. Mais celle d'écrire ne veux pas partir. Je veux fermer les yeux et repenser à ce que j'ai vu. A ce personnage. A cet ange. Mais je dois faire l'effort de revenir entièrement dans cette salle de classe. De suivre. J'observerai un peu plus tard...

J'essaye de ne pas penser à ça. J'essaye de me persuader que je ne déprime pas. Je veux le faire. Là maintenant. Je me mets à frotter frénétiquement mon bras sous mon pull épais. Je veux la sentir. Cette lame froide. J'enfonce mes ongles qui ne peuvent pas atteindre ma peau. Je veux partir d'ici. Je retiens ma respiration pour sentir mon cœur battre, pour sentir que je suis bien en vie et que je ne suis pas qu'un simple objet. Les heures s'écoulent petit à petit. Je n'arrive pas à me concentrer. Je repense à cette fille. Elle était tellement belle. Certes elle avait quelques rondeurs mais c'est ce qui l'a rendait si belle. Des courbes avec des joues à croquer. Elle était naturelle et son sourire illuminait son visage. Je ne sais pourquoi mais l'envie de la revoir s'immisce en moi et me fait oublier la sentence qui finira par arriver...


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