Chapitre 11 ✔

Je vois Soa pleurer. Ça me fend le cœur. J'ai tant de questions mais je me contente de le prendre dans mes bras pour le moment.

-J'ai eu si peur pour toi, chéri.

Je frissonne. Je me rappelle de Soa, du gage, de mes amis, ma famille mais je ne me rappelle plus pourquoi je suis ici. Quand il a fini de pleurer, il s'assoit sur le fauteuil. Je lui repose la question et il met un peu de temps à me répondre.

-Tu as étais taper par des homophobes après m'avoir déposé chez moi comme chaque jour. C'est de ma faute, je suis désolé.

Je prends sa main dans la mienne. Quand je veux me relever j'ai une douleur dans le torse. Je gémis.

-C'est pas de ta faute, Soa.

Il hoche la tête.

-Si c'est de la mienne. Tu comprendras plus tard mais c'est de ma faute. Pardonne-moi. S'il te plaît, dis-moi qu'un jour tu auras la force de me pardonner.

Je souris. Je lui fais signe d'approcher et il m'embrasse.

-C'est déjà fait.

Il sourit comme s'il était soulagé. Je fronce les sourcils.

-Tu n'es pas à l'école ?

-Comment tu sais qu'il y a cours aujourd'hui ?

Je lui montre l'horloge qui donne la date et l'heure. Il sourit.

-Petit malin. Ça fait un mois que tu es à l'hôpital et je n'ai pas bougé de ton chevet.

Oh. Il tient vraiment à moi pour faire cela. Je n'y crois pas. Pendant un mois il est resté près de moi. Moi, Léart un garçon banal. Je n'y crois pas. Je souris.

Je suis rentré deux jours après mon réveil. Je vais mieux mais ma sœur tient à m'amener au lycée depuis que des homophobes m'ont frappé. Je ne sais toujours pas qui c'est vraiment passé et je ne tiens pas à savoir. Peut-être un jour. Soa est retourné au lycée le lendemain de mon réveil car j'ai insisté durant toute une journée. Le gage continue mais sous une autre forme. Nous sommes beaucoup plus proches depuis l'hôpital qu'avant. Faut dire qu'il s'en veut. J'ai beau lui répéter que ce n'est pas lui qui m'a laissé pour mort sur le trottoir il ne veut rien entendre. Il s'en veut et j'ai une garde rapproché du coup. Il y a tout le temps Justine, Simon, Soa ou ma sœur avec moi quand je sors ou que je suis au lycée. Jamais tout seul, même pour aller au toilette au lycée. Mes amis me collent comme si j'étais une petite chose fragile. Soa m'embrasse toujours autant et il m'appelle de plus en plus chéri. Je frissonne toujours autant suite à cela. Justine est au lycée et nous nous dirigeons vers les garçons. Soa est dos à nous. Je cours à lui et l'embrasse. Il semble étonné. Je souris en le lâchant. Mais lui, à un sourire jusqu'aux oreilles.

-C'est le premier bisou que tu me fais, de toi-même.

Il semble heureux et surpris. C'est vrai qu'en y réfléchissant il m'a toujours embrassé en premier. Je m'approche de son oreille pour ne pas que Simon et Justine entendent.

-Les temps changent. Ça te dis qu'on se voit après les cours pour que tu m'explique mon cours de maths, bébé ?

Il frissonne au dernier mot. J'ai réussi mon effet. Il hoche la tête mais s'approche de mon oreille.

-J'accepte. Dis à ta sœur que tu restes dormir chez moi, chéri.

Je souris. J'allais répondre mais la sonnerie me coupe. Je l'embrasse encore et je pars avec Justine en cours. J'ai le sourire aux lèvres. Justine ne loupe pas de m'assommer de questions.

-C'était quoi, ça ? Tu l'aime ? Vous vous êtes dis quoi ? Vous allez finir par le faire ?

Je lève les yeux au ciel.

-C'était un semblant de moment d'intimité avec vous deux dans nos pattes. Je ne sais pas et je vais dormir chez lui ce soir.

Un cri retentit. Je me rends compte que c'est ma folle de meilleure amie. Elle a les mains plaquées sur sa bouche et arbore une mine mi-choquée mi-contente.

-Mais tu es folle de crier comme ça ? Tu as vu Voldemort ou quoi ?

Elle rit.

-Non j'ai entendu Léart, mon meilleur ami coincé, me dire qu'il allait chez son copain.

Je lève les yeux au ciel.

-C'est pas mon vrai copain.

-Pardon, monsieur Léart. Mais tu vas sauté le pas ou pas ? Si tu ne me le dis pas je te jure que ça ne va pas passé comme ça.

Je ris.

-Tu ne trouves pas que tu abuses sur le ''pas'' ?

Elle hoche la tête en souriant.

-Pas du tout. Comment ça ce fait que tu vas chez lui ce soir ?

-Il m'aide pour les maths.

-Tu as 17 de moyenne partout. Ne me dis pas que ce n'est pas une excuse.

Elle a raison. C'est juste une excuse pour être seul avec lui. Il le sait, aussi. Donc il sait aussi que ce n'est qu'une excuse pour passer du temps avec lui. S'imagine-t-il qu'on va faire quelque chose ? Est-ce qu'il va se passer quelque chose ? Est-ce que je l'aime ? Est-ce qu'il m'aime ? Nous verrons bien ce soir. J'ai peur mais j'ai hâte. Ce n'est pas vraiment de la peur mais plus de l'appréhension.

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