Pourquoi je suis différent ? Pourquoi je suis attiré par un garçon ? Pourquoi je suis un garçon qui est attiré par un garçon ? Pourquoi je suis amoureux de ce garçon ? Pourquoi me harcèle-t-on pour mon prénom ? Pour mon orientation, dont je ne suis pas sur. Pour mes yeux. Pourquoi me harcèle-t-on, moi ? Pour ce que je suis. Je me nomme Léart, je suis un adolescent de 15 ans, je rentre en seconde à la rentré. Je suis amoureux de mon voisin qui est dans ma classe depuis la primaire. Nous sommes meilleurs amis mais j'ai développé des sentiments amoureux pour lui. Lui, qui est parfait. Lui, qui se nomme Maxime. Je l'appelle Max, mais il n'y a que moi qui est le droit. C'est un mec à filles. Il les fait toutes tombées comme des mouches. Il faut dire qu'il est vraiment très beau. Il est châtain, avec des yeux verts émeraudes. Tous le monde lui demande s'il met des lentilles tellement ses yeux ont une couleur peu courante. Alors que moi, je me fais harcelé pour avoir un œil bleu et un œil marron. J'ai les cheveux noirs corbeau. Je suis ni moche ni beau. Je suis moi. Un garçon banal qui est amoureux de son meilleur ami depuis bientôt deux ans. Je suis jaloux des filles qui sortent avec Max, il ne les traites pas correctement mais je donnerais tout pour être à leur places. Je suis actuellement en face de Maxime, dans le bus pour rentré chez nous. Je l'observe sûrement un peu trop intensément car il finit par le remarqué. Je détourne le regard, peut-être un peu trop vite et je rougis.

-Ça ne va pas, Léart ? me demande-t-il avec une pointe d'inquiétude.

-Si, bien sur que ça va.
Ma voix tremble, je veux avoir l'assureur que je n'ai pas.

-Ne me mens pas, je te connais et tu n'as presque pas parlé de la journée. Je sais que la plage n'est pas ton truc, que tu l'as fais pour moi, mais parle moi.

Je ne vais pas lui dire que je l'aime, il va se foutre de ma gueule. Il a une copine en plus, ça ne fais que cinq jours, nous savons que ça ne dureras pas mais il sort quand même avec.

-C'est parce qu'une fille sur qui tu as flashé, m'a dragué ? demande-t-il.

Des fois il peut vraiment être aveugle.

-Qu'est-ce qui te fais dire cela ?
Je réponds avec un peu d'amertume dans ma voix, ça doit se remarquer.

-Le fait que tu n'arrêtais pas de regardé la fille qui me tourné autour, avec envie.
Oui, mais ce n'est pas la même envie, chéri. Nous descendons du bus. Je me dirige vers ma maison à grand pas. J'ai hâte de ne plus lui parler, la tout de suite car cette discussion me mets vraiment mal à l'aise. Il me rattrape, me prends le bras et me retourne aussi sec.

-Dis-moi ce qui ne va pas, Léart.

Je soupire, je sais qu'il ne me lâchera pas. Nous sommes plus qu'à quelques centimètres. Je respire difficilement, il sent tellement bon, j'ai tellement envie de ses lèvres que je ne me rends pas compte que mes yeux passent de ses lèvres à ses yeux. Il ricane.

-Pourquoi tu fixes mes lèvres ?
Dit-il en ricanant.

Je romps la distance en me penchant en avant, je pose une main sur sa nuque et l'embrasse. Cinq secondes même pas. Cinq secondes qui sont trop courtes mais j'ai eu des lèvres contre les miennes cinq secondes. C'est déjà ça. Quand je nous sépare, il a un air ahuri. Je pars ensuite en courant chez moi. Il ne me suit pas. Je lance un bonjour vite fait dans la maison. Je n'ai pas de réponse mais je sais qu'ils m'ont entendu. Je vais dans ma chambre et souffle. J'ai écouté une pulsion. Celle de l'embrasser. Il va m'en vouloir c'est sûr. La rentré est dans deux jours et maintenant j'ai peur. Je regarde mon téléphone et je vois un message de lui.

De Maxime à moi :

Je ne sais pas ce qui t'as pris de m'embrasser, mais je veux savoir pourquoi. Descends, s'il te plaît. Viens me voir.

J'hésite à lui répondre. Je prends une grande inspiration et reprends mon portable en main.

À Maxime de moi :

Tu m'en veux ? Je ne viendrais pas te voir.

La réponse ne se fait pas attendre.

De Maxime à moi :

Bien sûr que je ne t'en veux pas. Viens discuté.

De moi à Maxime :

Non. Il n'y a rien à dire. Tu as ta copine, oublie ce baiser, ce n'était rien qu'une erreur.

De Max à moi :

Je ne te crois pas. Viens discuté, s'il te plaît. Pourquoi tu m'as embrassé ?

De moi à Max :

T'as gagné, j'arrive.

Je sais qu'il est heureux que j'ai capitulé. Je repars de chez moi, Maxime m'attends dehors. Quand il me vois il me sourit. J'essaie de lui rendre son sourire, en vain.

-Alors, tu voulais parler de quoi ?

-Du baiser. Comme si tu ne le savais pas.
Répond-t-il avec une facilité qui me fais envie.

Je déglutis tant bien que mal.

-Je t'ai embrassé car j'avais envie. Lancè-je d'une traite, honteux.