-Léart, ne sois pas en retard pour ce grand jour, bon sang !
Ma sœur cri dans ma maison. J'ai oublié de me lever pour mon jour mémorable. Oui, le jour de mon mariage, je suis en retard. Que voulez-vous, on ne change pas une équipe qui gagne. Je soupire en descendant. Je suis habillé mais pas rasé. Oups ? Bah, normalement, Soa m'aime quoi que je fasse. Nous finissons par aller à la mairie. Je suis en costume mauve et noir. Plus de mauve que de noir mais bon. J'aperçois Soa qui stresse devant l'entrée. Je souris quand je descends de la voiture pour me jeter sur lui. Nous tombons à terre et ma vache de sœur nous ramène sur Terre.
-Tu es prêt à être mon époux ?
Je fais mine de réfléchir.
-Ben, tu sais, c'est un grand pas à faire... Ça fait un peu peur.
Nous éclatons de rire. Ma sœur nous tire à l'intérieur de la mairie. Monsieur le maire nous attends. Et ma sœur est entre nous pour nous diriger vers ce dernier. Elle nous lâche et va s'asseoir avec son mioche et son mari.
Quand le maire a fini son blabla que nous sommes enfin mariés, nous allons vers la salle de fête, que nous avons décoré pour l'occasion. La déco est très sobre mais elle est à notre image. Quand vient le moment des discours, ma sœur prend le micro. Sapristi, que va-t-elle faire ? Valentin et Soa me lancent un regard compatissant. Merci les mecs. Maintenant on passe à l'attaque : empêcher ma sœur de me ridiculiser.
-Mon petit frère chéri. J'ai toujours été là pour toi. Quand tu as eu des doutes sur tes amours, quand tu es tomber amoureux, quand tu as dis oui à cet homme qui arrive par je ne sais quel miracle à te supporter. Quand tu as emménagé avec Soa, quand tu as pleuré à la naissance d'Harry. Et quand tu as été en retard ce matin car tu n'es toujours pas du matin. Maintenant je passe le flambeau à Soa. Je voudrais te dire merci d'être là pour lui, merci de l'aimer, de le chérir, de le supporter. Merci de le rendre heureux. Mais si tu fais du mal à Léart, je te tues. C'est clair ?
Elle repose le micro et vient nous faire un câlin.
-Évidemment tu n'as pas où t'empêcher de parler.
-Je n'ai pas parlé de tes conneries.
Et heureusement qu'elle ne l'a pas fait. Je souris et elle retourne s'asseoir. Cette journée est merveilleuse. Je ne vois pas ce qui pourrait me rendre plus heureux.
-Viens danser avec moi, Léart.
Je me lève et attrape sa main. Sa main avec la magnifique alliance. Nous avons la même. Nous dansons ensemble jusqu'à ce que ma sœur m'enlève des bras de mon Appolon.
-Tu m'as eu durant vingt ans, et en plus tu voudrais danser avec moi ? Tu ne crois pas que tu abuses, Ozgul ?
-Harry m'a demandé de lui faire une petite sœur ou un petit frère.
-Génial, tu t'y mets quand ?
-Il aura les deux. Je suis enceinte de jumeaux. Je suis à trois mois et y a une fille et un garçon.
-Val' le sait ?
-Bien sûr. Harry ne le sait pas mais c'est tout.
-Les prénoms seront quoi ?
-Nous avons pensé à Camille pour la fille.
-Et le garçon ?
-Léo.
J'en ai les larmes aux yeux.
-Nous avons pensé à te mettre comme parrain pour Léo. Et Soa sera le parrain de Camille.
Je hoche la tête car ma voix refuse de sortir. Je récupère mon prince.
-Ça ne te dirais pas d'adopter ?
Je m'arrête net de marcher. La blague.
-Adopter quoi ?
-Un chien pour commencer.
Ouf, j'ai cru qu'il voulait un mini humain. J'ai eu peur. Mais il a bien dit "pour commencer" ? Je suis dans le caca d'éléphant bourré qui est devenue multicolore. Oh la la. Comment je vais faire ? Faire des concessions.
-On adoptera ce que tu veux, chiot.
C'est heureux que nous rentrons chez nous.
Et mariés. En n'oubliant pas futurs papas d'un chien. Qu'est ce que j'aime Soa.