Chapitre 11


Je tangue légèrement en recevant un coup de poing dans les côtes mais me ressaisis assez vite. Cette fois-ci, il ne m'aura pas si facilement. Je lève mes mains au niveau de mon visage pour me protéger lorsqu'Alex tente un crochet du droit. Il enchaîne les attaques au niveau de mon visages que j'évite aisément. J'attends patiemment qu'il se fatigue et qu'il laisse entrevoir une faille dans sa garde. Il baisse sa garde en tentant un uppercut que j'évite à nouveau. Ni une, ni deux, je profite de son moment de faiblesse pour lui asséner un coup violent à la mâchoire. Il tombe au sol, complètement sonné avant de se relever. Il essuie le sang qui coule de sa lèvre d'un revers de la main avant de se jeter une nouvelle fois sur moi. Je l'évite à nouveau sans grande difficulté, attrape son bras, le soulève du sol et l'envois valsé contre le mur cinq mètres plus loin. Je m'avance vers lui, bien décidé à lui régler son compte lorsqu'il lève ses mains en signe de soumission.

— C'est bon, me crie-t-il. Tu as gagné, j'abandonne.

Je pousse un cri, victorieuse.

— Alors ? C'est qui la meilleure ? Lui demandais-je en lui tendant la main pour l'aider à se relever. C'est moi.

— Je crois que je n'ai plus rien à t'apprendre, me répond-il en souriant. Tu es devenue bien plus forte que moi et tu te contrôles de mieux en mieux.

Je lui rends son sourire. Je prends mon téléphone pour regarder l'heure après m'être essuyé le visage. Mes yeux s'écarquillent, il est 17h28. Mon cours particulier avec Mme. Santos commence à 17h30.

— Merde merde, je n'avais pas vu l'heure, lui dis-je complètement paniquée.

— Pourquoi qu'est-ce qu'il y a ? Me demande-t-il.

— J'ai un cours particulier avec ma prof de math à 17h30, lui répondis-je.

— Je croyais que c'était le jeudi ? Me demande-t-il.

D'habitude oui, mais elle avait un empêchement, du coup elle a décalé à aujourd'hui.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre et le pousse en dehors de notre salle d'entraînement lorsque quelqu'un sonne à la porte.

— On dirait qu'elle est déjà là, me dit-il avec un rictus.

Je passe mes mains sur mon visage. Bon, ce n'est pas très grave je n'ai qu'à lui dire que je m'entraînais avec mon coach et que je n'ai pas vu l'heure passer.

— Toi, tu te tais et tu me laisse parler, lui dis-je menaçante.

— A vos ordres chef, me dit-il en riant. J'espère au moins qu'elle est canon pour que tu paniques autant à l'idée qu'elle te voit avec moi.

Je hausse un sourcil et lui donne une claque à l'arrière de la tête.

— Ferme-la au lieu de dire des conneries, dis-je exaspérée par son comportement.

— Tu n'as pas dit non, me répond-il.

Je lève les yeux au ciel et soupire. Qu'est-ce qu'il peut être lourd quand il veut.
On sonne à nouveau à la porte. Je prends une profonde inspiration et ouvre la porte après un dernier regard menaçant à Alex.

— Bonjour Althéa, me dit ma prof de math en souriant. Je pensais que tu ne viendrais jamais m'ou...

Elle s'interrompt dans sa phrase en me regardant de haut en bas. Des rougeurs prennent place sur ses joues et elle détourne les yeux.

— Je dérange peut-être ? Me demande-t-elle.

Je ne comprends pas tout de suite à quoi elle fait allusion jusqu'à ce que je me rappelle de la tenue que je porte. Je suis vêtue d'un mini short de sport ainsi que d'une brassière de sport. Je suis donc très peu couverte. De plus, ma peau luit à la lumière à cause de la transpiration.
C'est à mon tour d'être gênée.

— Non non... Je hum... Je faisais du sport avec mon coach, dis-je en montrant Alex de la main.

Ce dernier lui fait un signe de tête mais ne dit rien. Ma prof de math ne lui accorde qu'un bref regard et pas de sourire. Étonnant, elle qui sourit tout le temps et à tout le monde.

— Je... Je n'avais pas vu l'heure, dis-je en balbutiant. Mais ce n'est pas grave, on avait fini justement. N'est-ce pas Alex ?

Ce dernier hoche la tête.

— Oui oui, j'allais partir, dit-il, gêné.
Il ramasse ses affaires et se dirige vers la porte.

— Ravi de vous avoir rencontrée, dit-il à ma professeur de math.

— Moi de même, lui répond-elle, glaciale.

Il passe à côté de ma prof de math et part en vitesse, presque en courant.

— Vous hum... Vous pouvez entrer, lui dis-je en la laissant passer.

Je referme la porte derrière elle et respire un grand coup. Je pense bien n'avoir jamais été autant gênée de toute ma vie.

— Vous pouvez vous installer comme d'habitude, lui dis-je. Je vais juste me changer pour être un peu plus...

— Couverte ? Me dit-elle en souriant.
Je ris en passant une main derrière ma nuque comme j'ai l'habitude de faire quand je suis gênée.

— C'est ça, lui répondis-je. Je reviens tout de suite.

Je pars dans ma chambre après lui avoir lancé un bref regardant. Une fois hors de son champ de vision, je m'adosse contre le mur de ma chambre et prend une grande inspiration. J'ai un coup de chaud tout à coup en repensant à la façon dont elle m'a regardé quand elle s'est rendue compte de la tenue que je portais. Je ferme les yeux et secoue la tête. Je chasse cette idée de mon esprit et ouvre mon armoire. Je retire mes vêtements de sport et choisis en vitesse mon jeans noir préféré, celui avec des trous au niveau de mes genoux, et mon t-shirt Nirvana. Je me regarde dans le miroir, détache mes cheveux et arrange mon t-shirt. C'est bon je suis présentable. Je mets un peu de déodorant et rejoint ma professeur de math qui m'attend patiemment dans le salon.

Lorsque j'arrive dans ce dernier, elle tient dans ses mains l'une des nombreuses photos qui se trouvent sur la commode près de la table à manger. Je m'appuie contre le mur et l'observe un instant. Elle porte un jean noir qui épouse parfaitement ses formes, une blouse bleu nuit en dentelle ainsi que des talons de couleur aussi noir que les ténèbres.  Ses longs cheveux châtains tombent en cascade sur ses épaules et lui rajoute un air surnaturel, presque mythique. Je reste soufflée devant une telle beauté à laquelle je n'avais jusqu'ici jamais fais attention.

Il faut dire qu'avec tout ce qu'il s'est passé dans ma vie ces derniers temps, je n'ai pas vraiment eu le temps de penser à autre chose qu'à moi-même. Je continue à la regarder encore quelques secondes avant de montrer ma présence à l'aide d'un raclement de gorge.
Elle se retourne vers moi, surprise, avec la photo à la main.

— Oh, je suis désolée, me dit-elle en hâtivement avec un air coupable, je regardais tes photos et je ne t'ai pas vu arriver.

Je souris et m'avance lentement vers elle. Je regarde la photo qu'elle tient entre ses mains et ressens un léger pincement au cœur.

— C'est ma mère et moi, quand j'étais bébé, lui répondis-je en lui prenant la photo des mains. J'avais un an et demi ! Cette photo a été prise quelques jours avant que...

Je n'arrive pas à terminer ma phrase et ferme les yeux. Perdre mes parents aussi jeune, ne les avoir presque pas connu et ne garder que très peu de souvenirs d'eux m'affecte plus que je ne le laisse paraître. J'aurais aimé les avoir auprès de moi, les entendre me parler, me gronder quand il le faut et me féliciter quand je ramène de bonnes notes, avoir des parents comme tout autre adolescent. Au lieu de ça, ils m'ont été injustement arrachés alors que je n'étais qu'un nourrisson.

Je serre les poings de colère, de frustration et de tristesse à la fois.
Une main se pose délicatement sur mon bras et exerce une légère pression. Il n'en faut pas plus pour me calmer. J'ouvre les yeux doucement et repose la photo à sa place. Je me tourne ensuite vers ma professeur en poussant un soupire. Elle se tient juste à côté de moi, sa main toujours sur mon bras, son épaule contre la mienne et son visage à quelques centimètres du mien. Je plonge mon regard dans ces beaux yeux noisette dans lesquels je peux lire beaucoup de gentillesse et de tendresse aussi. Je la regarde encore un instant dans les yeux avant de reprendre mes esprits et de m'éloigner d'elle, gênée par ce qu'il vient de se passer et par notre soudaine proximité.

— Bon, dis-je en me raclant la gorge. On s'y met ?

Elle semble elle aussi se rendre compte de notre situation plus que déconcertante et s'éloigne à son tour. Comprenant que je préfère changer de sujet elle hoche la tête et s'assoit à côté de moi tout en gardant une distance de sécurité. Je l'observe du coin de l'œil, ne comprenant pas ce qu'il s'est passé quelques instants plus tôt. Elle sort ses livres de son sac et se tourne ensuite vers moi.
Elle ouvre la bouche pour parler mais s'arrête en voyant le tatouage sur mon avant-bras. Il s'agit d'un cosmonaute qui flotte dans l'espace, entouré de planètes et d'étoiles.

— Je ne savais pas que tu étais tatouée, me dit-elle en passant délicatement son doigt dessus. Je ne l'avais jamais vu.

Le contraste de sa main froide avec mon bras chaud me fait frissonner. Elle semble le remarquer mais ne dit rien.

— Je l'ai fait il y'a plus ou moins un an, lui répondis-je amusée par sa curiosité. J'en ai un autre dans le dos aussi.

— Oui, je pense l'avoir aperçu tout à l'heure quand tu étais de dos, mais je ne l'ai pas bien vu, me répond-elle. Qu'est-ce que c'est ?

— Un ange qui déploient ses ailes au niveau de mes omoplates, lui répondis-je, un ange déchu.

— Pourquoi un ange déchu ? Me demande-t-elle.

J'ai toujours su qu'il y'avait quelque chose de briser en moi, quelque chose que l'on m'a arraché et sans lequel je ne suis rien... Mes parents sans doute. Un ange déchu me paraissait donc une parfaite représentation de moi-même.
Ma professeur de math me regarde toujours avec insistance. J'aurais aimé lui répondre, lui expliquer, mais je ne m'en sens pas capable alors je ne dis rien. Elle comprend rapidement que c'est une chose dont je n'aime pas parler et s'excuse aussitôt.

— Excuse-moi, me dit-elle en baissant la tête, je suis très curieuse, beaucoup trop même.

— Ce n'est pas grave, lui répondis-je, je ne suis pas du genre à m'ouvrir facilement.

— Je comprends, me dit-elle en me souriant.

Je lui rends son sourire et voyant qu'elle n'ajoute rien, je sors mes livres et nous nous mettons au travail.

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Deux heures plus tard, ma professeur de mathématique dû partir après une longue séance d'explications intensives sur les dérivées. Je fus heureuse lorsque le cours se termina car j'étais à peu près certaine que ma tête allait exploser tellement on avait travaillé.
Lorsqu'elle partit, je pris le temps de me changer et de prendre une douche pour ensuite aller me poser tranquillement sur mon lit. Une fois dans mon lit, je commence à réfléchir aux évènements de cette soirée.
Ce cours particulier était différent des autres, pendant ces deux dernières heures, j'ai senti une atmosphère étrange entre elle et moi, je ne saurais la décrire mais il y'avait quelque chose de différent. Les moments de gênes se sont multipliés ; lorsqu'elle effleurait ma main sans le faire exprès, lorsque nos visages se retrouvaient proche l'un de l'autre ou encore lorsque nos cuisses se touchaient sous la table. Je ne saurais dire en quoi, mais elle semble différente, son attitude envers moi a changé. Je ne sais pas si c'est à cause du fait qu'elle m'ai vu dans une tenue très peu correcte mais elle me semblait plus proche que d'habitude et en même temps si loin, si... inaccessible.
Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais tout sera différent à présent, je le sens.
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Hello tout le monde ! Je vous livre le chapitre 11 avec un peu d'avance, j'avais hâte de vous le faire découvrir !
Premier vrai rapprochement avec Mme. Santos ! 😏
J'espère que ce chapitre vous plaira et si c'est le cas n'hésitez pas à voter, à commenter et à vous abonner !
Merci de me lire ! 😊

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