❝ et son sourire glacé emporte les souvenirs. ❞
nda - ce texte me perturbe.
dans le sens il est un peu dérangeant.
dans le sens où je sais pas trop ce que j'ai foutu.
clairement, les prompts étaient trop angst pour que je puisse faire un truc heureux, alors je suis partie sur... ça- un texte un peu ambigu et assez spécial.
c'est un brainwash au! pour vous annoncer la couleur. encore une fois, je le répète, il est un peu étrange- pas au point de nécessiter un avertissement je pense, mais vous allez peut-être vous sentir un peu perturbés par le ton xD déjà parce que j'ai écrit au présent - c'est si rare de ma part, je me suis moi-même stressée - et aussi parce que je me suis placée du pdv de Chuuya-
je crois que de façon générale, le texte est un peu confus, mais c'est le but pour une fois :0
j'espère en tout cas que ça vous plaira !
(c'est pas ça qui va redorer votre image du fyoya mais bon-)
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« the weird smile he whore, shiny like brass, his smile that didn't look like someone living. »
canon divergence ; brainwash au!
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Une goutte tombe.
Elle achève sa course en suivant un parcours bien délimité, emprunté par ses sœurs avant elle. Elle est minuscule, cette petite goutte, mais elle glisse doucement vers son point d'arrivée, s'écrasant sur une peau nue là où gisent déjà les restes de ses sœurs, et poussant l'homme sous ces gouttes à ouvrir les yeux.
Il cligne des paupières en s'apercevant qu'il ne voit rien, se demande quelques instants si c'est parce qu'il est devenu aveugle subitement, puis réalise que c'est tout bonnement parce qu'il n'y a aucune lumière dans la pièce. Les rideaux sont tirés, les ampoules brisées, et le soleil ne pourra jamais atteindre un endroit aussi caché, aussi sombre que celui-ci. C'est une place oubliée, un endroit que personne ne peut trouver, pas même la douce lumière vitale aux hommes.
Il pose sur main sur sa nuque pour chasser les gouttes qui y gisent encore, pestant contre leur froideur qui envahit chaque parcelle de son être maintenant qu'elles sont des centaines à être tombées sur lui ces dernières heures. Son corps est lourd et engourdi, ses cicatrices le brûlent et il sent encore sur sa peau le souffle glacé de son...
Partenaire ? Amant ? Ravisseur ? Supérieur ? Tortionnaire ?
Trop de mots se bousculent dans son esprit, alors il laisse tomber la question de l'appellation. Il est trop épuisé pour y songer actuellement, et se prendre la tête pour une question aussi vaine. Il essaye de se redresser, mais ses jambes ne supportent plus son poids, et il est obligé de se rattraper de justesse au lit sur lequel il se reposait pour ne pas s'effondrer.
Un cri de protestation lui échappe, auquel se mêle la douleur qui traverse subitement sa poitrine. Il a l'impression qu'on lui perce le cœur, mais cela ne dure que quelques secondes, heureusement. La douleur était si intense qu'il n'aurait pas supporté plus. Et puis, elle lui rappelle de trop mauvais souvenirs qu'il voudrait oublier.
« Tu es réveillé. »
Ce n'est pas une question, ni même une phrase à laquelle il devait répondre. Une silhouette se glisse silencieusement derrière lui, telle une ombre, et il se retourne pour croiser le regard de l'homme qui vient d'arriver sans un bruit. Ils restent à une distance conséquente l'un de l'autre ; une part de lui craint de s'approcher. Le souvenir des jours passés est encore vif dans sa chair.
« Comment te sens-tu ? » La voix est douce et mielleuse, mais pas chaleureuse. Il a parfois l'impression que son interlocuteur est glacé. Ses mots le sont, malgré les apparences derrière lesquelles il les cache, ses membres et son souffle aussi.
« Bien. » Il répond doucement. Fut un temps où il ne desserrait pas les lèvres, se contentant de craindre l'autre et ce qu'il pouvait faire. Maintenant, il n'a plus de craintes - plus les mêmes - juste des certitudes quant à l'homme face à lui.
« Tant mieux. »
Ils n'abordent pas le sujet de la veille, de ce qui s'est produit. Il aurait bien voulu qu'ils en reparlent, mais il ne veut pas ramener le sujet sur la table de peur de raviver les flammes - toujours gelées - dans les yeux de son interlocuteur. Actuellement, son regard mauve est limpide et presque rassurant, et cela lui suffit amplement. Il ne veut pas revoir les yeux déments que l'autre a eu hier, face à cet homme qu'il dit apprécier, mais qu'il cherche pourtant à tuer avec une fougue qui met le jeune homme mal à l'aise. Si on aime quelqu'un, on ne cherche pas à se débarrasser de lui, pas vrai ?
Il se perd quelques secondes dans ses pensées, et lorsqu'il revient sur terre, il se rend compte que son interlocuteur - il n'a toujours pas décidé quel autre nom lui convient, alors il se contente de ce qualificatif simple - s'est rapproché de lui à tel point que leurs visages ne sont plus très loin l'un de l'autre. Il peut sentir son souffle contre sa peau, et, une fois que leurs regards se croisent, l'autre pose ses lèvres sur les siennes en l'attirant contre lui.
Il se laisse faire, et répond à ce baiser à la fois doux et violent, qui le fait frissonner parce qu'il éprouve pour l'autre des sentiments contradictoires. Le désir et la répulsion s'entremêlent en lui, si bien qu'il ne sait parfois plus lequel prime sur l'autre, lequel l'animait en premier autrefois, et lequel il doit privilégier. Quelle voix doit-il écouter ? Celle qui lui dit de ne pas protester, que l'homme face à lui est une bonne personne qui lui donne un amour qu'il suppose mériter, ou celle qui lui dit de lutter, de ne pas laisser l'autre le dominer et effacer d'autres sentiments enfouis en lui ?
« Chuuya. » Cette fois, c'est son prénom murmuré doucement qui le ramène sur Terre. L'autre a rompu le contact entre eux mais ils sont toujours aussi proches l'un de l'autre. Ses mains - elles sont toujours aussi gelées mais il finit par s'habituer à ce froid mordant qui règne partout autour de lui - sont posées sur sa taille et il poursuit de son ton compatissant : « Es-tu sûr que tout va bien ? »
Le ton est doux, mais il perçoit une forme d'avertissement cachée dans cette formule d'affection et de préoccupation. Il sait que l'autre attend une réponse particulière, mais il n'est pas sûr de savoir laquelle. Désire-t-il qu'il continue de prétendre que oui, pour ne pas lui montrer qu'il est retombé dans le passé cette nuit, ou désire-t-il au contraire qu'il admette son mensonge et lui prouve ainsi qu'il sera toujours entièrement honnête, comme il le lui a promis ? Il hésite avant de choisir l'option qui lui paraît la moins risquée.
« Je... J'ai rêvé du passé cette nuit. » Il ne pourra jamais mentir à son interlocuteur, il l'a compris il y a bien longtemps déjà. Il a sans doute instinctivement décelé son mensonge, et attend un aveu clair. Et, en effet, il ne déclare rien sur un ton violent, se contentant de caresser sa joue avec compassion.
« Je m'en doutais. Ce détective est prêt à tout pour nous attaquer, même aux plus grandes bassesses. » Le cœur de Chuuya se serre à cette déclaration, mais il ignore pourquoi. « Ne prête pas attention à ses dires, mon amour. Il veut juste nous affaiblir. »
Se perdre dans les caresses de l'homme et ses mots rassurants est tentant, mais le jeune homme sait qu'une part de lui veut des réponses claires à ses questions, qui tournent en boucle dans son esprit. Mais il n'ose pas les formuler à voix haute parce qu'il craint ce qui se passera une fois qu'il l'aura fait. Il a peur de réveiller le monstre qui se cache derrière les yeux emplis d'affection qui sont actuellement posés sur lui.
« Fyodor. » finit-il par souffler doucement, après avoir longuement hésité. Il prononce rarement le nom de l'homme qui se tient à ses côtés, sans réellement savoir si c'est parce qu'il le craint ou le chérit trop.
« Qu'y-a-t-il ? » répond sans hésiter le susnommé en continuant de caresser ses hanches comme il le fait depuis plusieurs minutes. Chuuya essaye de déceler dans sa voix une trace de ce qu'il pense réellement, mais n'y parvient pas.
« Cet homme... Je... »
Il ne termine pas sa phrase en sentant une certaine pression s'exercer subitement sur son dos contre lequel les mains du russe sont remontées. Il l'attire dans une étreinte qui ne fait qu'accentuer le malaise du rouquin.
« Ce n'est qu'un pécheur qui ne mérite nullement que tu lui accordes de l'attention. Il veut échapper à son destin, et utilise tout pour y parvenir. Oublie-le.
- Je le connais. » avoue Chuuya sans pouvoir retenir la phrase qui s'échappe et flotte entre eux. Il n'a que très peu de souvenirs des années qui ont précédé sa rencontre avec Fyodor, dus selon ce dernier aux mauvais traitements qui lui ont été infligés par ses proches, qui prétendaient l'aimer. Mais, il en est certain, il connaissait cet homme.
« Vraiment ? » Le ton de Fyodor est toujours léger mais ferme. L'entendre aussi serein et sûr de lui fait vaciller quelques secondes la conviction du jeune homme. Sa tête le lance un peu, et il a l'impression de voir le souvenir de la veille se brouiller de plus en plus dans son cerveau.
« Oui. » déclare-t-il malgré tout.
Fyodor ne répond rien cette fois, et relâche son étreinte pour poser une main gantée sur la joue du jeune homme aux cheveux roux qui vacille légèrement. Il l'observe quelques secondes avec un petit sourire affectueux et l'embrasse doucement. Son sourire est étrange, brillant comme du laiton, et il ne donne pas l'impression que cet homme est vivant, mais il se laisse faire et prolonge même le baiser, soulagé de voir que l'autre ne semble pas lui en vouloir d'avoir abordé ce sujet.
« Repose-toi un peu, souffle finalement l'homme en brisant le baiser au bout de quelques secondes. Tu dois encore être épuisé. »
Chuuya a envie de protester, mais il sent bien qu'il est de plus en plus instable et son mal de crâne devient intense. Il n'a qu'une envie : dormir pour oublier cette fichue douleur lancinante. Mais il a l'impression de rater quelque chose d'essentiel. Il a l'impression qu'il passe à côté de quelque chose. Il sent au plus profond de son cœur qu'il y a quelque chose d'important qu'il a oublié sur cet homme aux cheveux bruns et aux bandages.
Il y avait dans ses yeux marrons trop de sentiments sincères qui l'ont chamboulé. Il n'a pas eu l'impression que cet homme n'était personne. Il n'a pas eu l'impression que c'était un menteur. Il a juste eu l'impression que c'était quelqu'un de son passé qui comptait beaucoup autrefois. Mais pourquoi ou comment... Il ne s'en souvient plus.
Il s'allonge sur son lit redevenu froid malgré le peu de temps écoulé depuis qu'il l'a quitté, et reste ainsi, perdu dans ses pensées qui vagabondent sur cet homme et sur Fyodor. Il se demande qui ils sont l'un pour l'autre. Il se demande qui il est pour eux. Son crâne le fait de plus en plus souffrir, comme si ressasser ces pensées n'était qu'un motif de souffrance supplémentaire pour son esprit.
Il finit par fermer les yeux dans l'espoir vain que l'obscurité apaise ses souffrances, mais cela ne change pas grand-chose. Il inspire et expire plusieurs fois, et finit par se demander si Fyodor est toujours là ou s'il est parti. Il n'entend pas le souffle de sa respiration, alors il suppose qu'il n'est plus là. Sans doute est-il retourné s'occuper de ses hommes et de ses affaires, afin d'atteindre son objectif de sauver le monde des détenteurs de pouvoir qui le souillent avec leurs péchés.
Lui-même en a un, mais Fyodor ne le haït pas comme il haït les autres détenteurs. Il lui a dit qu'il n'était pas comme eux. Qu'il était plus pur, immaculé, et bien au-dessus de ces pécheurs. Il ignore si c'est la vérité. Encore une fois, ses souvenirs sont confus, mais il a le sentiment que lui ne s'est jamais considéré ainsi. Il ne s'est jamais vu comme un monstre.
Alors qu'il ferme les yeux et est prêt à se laisser emporter par le sommeil, un souvenir lui revient en mémoire. Celui de deux hommes aux corps pressés l'un contre l'autre, aux respirations mélangées et aux caresses attendries. Il se souvient d'un sentiment fort et passionné, d'un amour qui liait ces deux personnes. Il se souvient que l'une d'elle était lui-même. Mais qui était l'autre ?
Le souvenir est confus, mais bien réel, il le sait car les sentiments le prennent à la gorge et il sent les larmes lui monter aux yeux - il a l'impression d'être faible ainsi, mais il est vraiment stupéfié par l'intensité de ces sentiments. Il peine même à croire qu'il s'agissait des siens. Qui donc lui faisait éprouver de telles émotions ? Pourquoi son visage a-t-il disparu de son esprit ? Et surtout, pourquoi a-t-il l'impression d'être si vide maintenant qu'il a réalisé ce qu'il a perdu ?
Il ne sait plus où il en est. Et cela l'effraie considérablement. Des larmes finissent par couler sur ses joues, pendant qu'il se pose une question obsédante :
Qui est-il réellement ?
Il réalise qu'une partie de la réponse semble avoir été effacée par deux yeux mauves glacés.
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