❝ deux hommes couverts de pétales. ❞

nda - vous devant cette bannière : oH NON-
promis, c'est plus mignon qu'avant, ne partez pas. mon défi c'était de faire du fyoya fluff pour prouver que ça existe ; à vous de juger le résultat-

sinon, voilà, c'est (déjà) le dernier jour de la week :( elle est passée super vite en terme de publication - pas d'écriture par contre sksjn
j'espère que ces sept petits jours vous ont plu autant qu'à moi, et que vous avez peut-être un regard nouveau sur certains ships !

quant à moi, je retourne écrire deux projets qui sortiront cet été ; je refuse de les teaser pour que la surprise soit totale mais ça devrait arriver vers le mois d'août ;)

merci pour cette semaine et bonne dernière lecture :)

.

free day
canon divergence ; soulmate au!

.

« Encore ? » L'exclamation mi-exaspérée mi-amusée de Chuuya résonna quelques secondes dans le petit appartement loué pour ses vacances loin de son pays d'origine, tandis qu'il observait avec attention l'homme face à lui, en train de recoudre sa main comme si rien n'était plus normal.

« J'ai fait une mauvaise rencontre. » commenta placidement Fyodor en poursuivant son travail sans le regarder.

« Sans blague, soupira Chuuya, j'avais remarqué. »

Il agita devant les orbes mauves de son compagnon sa propre main droite couverte d'une petite fleur de la même couleur que ses yeux. Leur connexion d'âme sœur était sans le moindre doute un grand problème pour le mafieux qui passait son temps à être couvert de ces ridicules fleurs au fur et à mesure que sa moitié se faisait des blessures ridicules – mais Fyodor ne s'en tirait pas toujours mieux, les rares fois où le rouquin avait utilisé Corruption au Japon, le russe avait disparu sous les pétales de rose pendant près d'une semaine.

« Si ça te rassure, eux n'auront plus jamais la chance d'en faire. »

La façon dont le russe se souciait bien peu de la vie et de la mort de ceux qu'il considérait comme ses ennemis avait toujours sidéré Chuuya, qui ne savait jamais comment interpréter les paroles de son compagnon. Son pouvoir lui permettait de tuer aussi facilement qu'il ne respirait, et il semblait être complètement indifférent au nombre de victimes qu'il entraînait avec lui.

« Je ne suis pas sûr que ce soit rassurant. Leurs amis vont revenir. » Fyodor parut considérer quelques secondes sa réplique – même s'il y avait sans doute déjà pensé auparavant – avant de répondre :

« Ils seront bien accueillis non ? » Chuuya ignorait s'il s'agissait d'un compliment ou d'une insulte – impossible de le déterminer lorsque votre interlocuteur s'appelait Fyodor Dostoevsky et qu'il ne semblait capable d'exprimer qu'un nombre limité d'émotions sur son visage – mais il avait bien compris qu'il était bon pour se charger d'accueillir leurs futurs visiteurs s'ils avaient le cran de se montrer.

« Tu sais au moins de qui il s'agit ? demanda-t-il tout en se doutant de la réponse.

Des trafiquants de drogue de la ville voisine. Ils ont dû croire que je voulais leur voler leurs clients. » Si par voler ils entendaient tuer alors ils n'étaient pas dans le faux, songea encore une fois Chuuya.

« Bon, ils ne devraient pas avoir trop d'hommes alors, réfléchit tout haut le mafieux, ni de moyens. Je suppose qu'ils ne nous attaqueront pas frontalement. » Il sentit peser sur lui le regard mauve de Fyodor et précisa dans un soupir : « Je sais, tu y as déjà pensé. Et tu as déjà un plan pour chaque situation qui pourrait survenir. »

Il ne savait pas s'il considérait ce fait comme une bonne ou une mauvaise chose, mais il savait qu'il n'y avait probablement aucune chance qu'il ne prenne Fyodor de court à ce petit jeu de stratégie. Ce n'était pas faute d'essayer – il n'admettait jamais la défaite aussi facilement – mais il parvenait rarement à penser à quelque chose que l'autre n'avait pas considéré. Et si c'était le cas, cela concernait seulement les conséquences psychologiques et physiques du plan du russe sur les autres.

« J'aime bien t'entendre réfléchir, commenta sobrement ledit russe.

Est-ce une façon détournée d'insinuer que je suis idiot et que tu trouves cela amusant ?

Non. C'est quelque chose d'intéressant. » Chuuya soupira et lui sourit doucement.

« Alors arrange-toi pour qu'on ne finisse pas couverts de pétales tous les deux. » déclara-t-il en haussant les épaules et en lui renvoyant la besogne.

Il se détourna, mais était certain qu'un petit sourire narquois était apparu sur les lèvres de Fyodor, l'un de ceux qui donnaient envie à tous de fuir et ne pas lui chercher des problèmes, parce qu'ils n'avaient absolument rien de rassurant. Chuuya n'avait même pas besoin d'en dire plus, il était sûr que l'esprit perspicace de son compagnon savait déjà exactement comment satisfaire sa demande – la vraie question étant : l'aurait-il fait s'il ne l'avait pas demandé ? Le mafieux avait parfois l'impression que Fyodor se souciait trop peu de son propre état – en attestait sa main entaillée profondément – tant qu'il parvenait à ses fins ensuite.

Le mafieux observa distraitement la fenêtre de leur appartement et constata que quelques hommes armés de battes et d'armes à feu se rapprochaient sans la moindre discrétion de l'entrée de l'immeuble où ils se trouvaient. Il adressa un bref coup d'œil au russe qui continuait comme de rien n'était de soigner sa main et se demanda s'il devait lui faire remarquer que le comité de vengeance était arrivé ; il jugea cependant cela inutile, il avait dit tout ce qu'il avait à dire au russe, il laissait son esprit tordu mettre au point une solution.

Et, d'ailleurs, à peine quelques secondes après que le dernier homme soit entré dans le hall, une violente explosion ébranla le bâtiment et fissura une bonne partie des vitres – au moins ils avaient la preuve qu'elles étaient aussi solides que demandées par Fyodor, car, au vu de la puissance de la déflagration, des vitres normales se seraient brisées aussi sec.

« Tu as piégé le hall ? souffla-t-il ensuite tandis que des cris effrayés retentissaient dans les autres appartements et que des sirènes se déclenchaient presque immédiatement non loin.

C'était la solution la plus efficace. » Fyodor donnait l'impression d'avoir simplement écrasé un moustique, alors qu'il venait probablement de tuer plusieurs hommes et qu'il aurait pu provoquer l'effondrement du bâtiment avec une telle explosion – enfin, la solidité des fondations avait sûrement été prise en compte dans son plan.

« J'aurais pu activer les bombes ? grimaça Chuuya en songeant qu'il avait lui-même traversé le hall une dizaine de minutes plus tôt.

Bien sûr que non. Elles s'activaient par un détonateur.

Je te demanderais bien où se trouve le détonateur, mais je ne suis pas sûr d'apprécier la réponse.

La poignée de la porte d'entrée du voisin du troisième étage. Il sort toujours promener son chien à la même heure. »

La simple pensée de tous les facteurs que Fyodor avaient pris en compte pour mettre au point ce plan donnait la migraine au capitaine de la mafia, et il ne pouvait pas s'empêcher de songer que cela relevait presque de la science-fiction. Mais, Mori ou Dazai lui avaient maintes et maintes fois prouvé que prévoir ce genre de choses de manière quasiment infaillible était bien possible, et s'il trouvait cela presque agaçant quand on en était incapable, il était aussi admiratif.

La première fois qu'il avait rencontré Fyodor, c'était par hasard dans une ruelle de Yokohama, plusieurs mois auparavant. Il avait trouvé le russe assis sur le sol, et avait d'abord pensé qu'il était blessé et avait donc tenté de lui porter secours – il s'était ensuite avéré que ce n'était absolument pas le cas, et que l'homme était juste assis là parce qu'il le voulait. Il avait ensuite pu constater que l'étranger avait deux blessures légères et plus anciennes, à des emplacements où lui-même possédait des pétales de fleurs.

C'était une coïncidence qui lui avait fait rencontrer son âme sœur, alors qu'une telle chose était le cadet de ses soucis et qu'il se contentait de vivre avec ces fleurs qui poussaient mystérieusement sur son corps, sans chercher réellement qui les causait. Les chances de rencontrer son âme sœur n'étaient pas élevées, et il n'y accordait pas suffisamment d'importance pour se lancer dans une recherche titanesque dans le monde entier.

D'ailleurs, Fyodor semblait partager son opinion à ce sujet. Il avait immédiatement pris conscience du fait que Chuuya était son âme sœur, mais ne comptait originellement pas se lier avec le rouquin pour autant, lui avait-il expliqué un jour. Il pensait simplement garder cette information dans son esprit – et la pensée avait effleuré Chuuya qu'il se serait peut-être servi de lui pour l'un de ses mauvais coups, sans que lui en ait réellement conscience. Une telle perspective le déroutait. Il avait toujours su que Fyodor n'était pas un civil innocent, mais éprouvait parfois un décalage entre l'image qu'il avait de son âme sœur, forgée au fil de leurs rendez-vous et de leurs séjours ensemble, et sa position de chef d'une organisation criminelle, qui semblait imperméable à la culpabilité et aux états d'âme.

Et il n'appréciait toujours pas le fait qu'il ignorait le réel objectif des Rats de la Maison des Morts, comme était joyeusement baptisée l'organisation de son âme sœur. Fyodor avait refusé de le mettre dans la confidence, tout comme Chuuya n'abordait jamais son quotidien à la mafia portuaire. Ils se protégeaient respectivement, comme s'ils savaient qu'un jour ils devraient s'affronter.

Cette pensée le faisait toujours tressaillir. Les agissements de Fyodor ne semblaient pas entrer en conflit avec ceux de la mafia, même lorsqu'il se rendait au Japon, mais une part de lui lui soufflait que, peut-être, un jour un affrontement éclaterait.

(Cette part de lui avait le visage et la voix de Dazai, car il était tombé sur le détective peu de temps avant de venir en Russie et le brun l'avait mis en garde contre son âme sœur. Chuuya ne l'avait que distraitement écouté, car il en avait assez de se fier aveuglément au suicidaire – cela ne lui avait jamais réellement réussi du temps où ils étaient partenaires, et il estimait que c'était une partie de sa vie sur laquelle personne n'avait le droit de lui dicter quoi que ce soit – mais ses avertissements étaient toujours dans un coin de son esprit.)

« Chuuya ? » La voix de Fyodor le ramena sur Terre, et il observa son âme sœur comme s'il attendait qu'il fasse un commentaire ou une remarque.

« Tu disais quelque chose ? demanda-t-il en se reconcentrant sur le russe qui avait apparemment fini de soigner sa main.

Je me demandais ce que tu comptais faire pour me remercier.

Te remercier pour quoi ?

Pour avoir écouté ta demande. Nous ne sommes pas couverts de pétales.

Et je dois te remercier pour ça ? C'est juste la base de la vie en commun. » Le russe le dévisagea comme s'il ne comprenait pas ce qu'il essayait de dire.

« Ce ne sont que des fleurs, déclara-t-il, rien de particulier. »

Chuuya le fixa intensément pendant de longues secondes, avant d'attraper la trousse de premiers soins sur la table et d'en tirer le petit ciseau qui servait à couper les bandages et de s'entailler légèrement la joue avec. Il ne fit qu'une petite entaille brève – il n'était pas comme un certain suicidaire – mais eut la satisfaction de voir une petite fleur pousser sur la joue pâle de son interlocuteur. Celui-ci semblait blasé par le soudain geste de son compagnon, et effleura la fleur du bout des doigts d'un air indifférent.

« Pourquoi ? lâcha-t-il au bout de quelques secondes.

Ce ne sont que des fleurs, paraphrasa-t-il. Donc, tu ne vois aucun problème à en arborer plusieurs pas vrai ? » Il allait répéter son geste mais Fyodor le retint d'un geste vif.

« D'accord, convint le jeune homme, j'essayerai de ne plus nous faire blesser pour éviter qu'on soit couverts de pétales. » marmonna-t-il comme s'il trouvait cela ridicule rien qu'en le prononçant à voix haute.

Le rouquin savoura son triomphe – ce genre de choses futiles étaient les seules choses sur lesquelles il parvenait à l'emporter parfois sur l'homme placide qui lui servait d'âme sœur – et reposa le petit ciseau avant de passer une main sur la fine plaie qu'il s'était causée. Rien de grave, comme il l'avait estimé. Et heureusement, il n'avait pas spécialement envie de devoir soigner une blessure aussi ridicule.

Il se laissa ensuite tomber sur le canapé installé au centre de leur salon, et sentit que Fyodor se glissait à ses côtés quelques secondes plus tard. Il ne prononça pas un mot – il était un homme qui préférait les silences aux mots lorsqu'ils n'étaient pas nécessaires, et ils restèrent simplement allongés côte à côte pendant un long moment.

Au bout de plusieurs minutes, le regard de Chuuya se posa sur la fleur qui ornait désormais la joue de Fyodor, et songea avec un certain amusement qu'elle le rendait presque mignon, cette petite fleur mauve assortie à ses yeux. Un sourire se dessina d'ailleurs sur ses lèvres, chose que le russe remarqua et compris sans le moindre problème.

« Tu sais que je pourrais en faire de même ?

Tu pourrais, mais... » Chuuya s'apprêtait à dire qu'il ne disposait pas d'objet pointu pour l'imiter, lorsqu'il réalisa que son petit ami avait dans la main la petite paire de ciseaux qu'il était sûr d'avoir rangé. « Fyodor, non ! »

Sa plainte fut ignorée par le russe qui l'imita sans état d'âme. En sentant une fleur pousser sur sa joue à son tour, le mafieux songea deux choses : la première était que, sous son apparence indifférente et cruelle, Fyodor pouvait juste se comporter comme un véritable enfant. La seconde était qu'ils allaient tous les deux devoir expliquer aux policiers qui ne tarderaient pas à intervenir suite à l'explosion pourquoi ils étaient tous les deux couverts de fleurs.

(Mais il ne regrettait rien.)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top