Chapitre 55 : La Garde de la Panthère
Un corps s'écrasa lourdement au sol et Marc se mit à hurler de douleur en tombant à genou.
* * *
Je ne compris pas la situation tout de suite. Tout ce que je me vis faire, c'était de me précipiter vers mon Alpha pour m'assurer de son état. Il criait de douleur et, à travers le lien mental de la meute, je sentis la détresse de Sina qui ne pouvait pas rejoindre son compagnon. Elle devait continuer de maintenir Mikaël.
J'allais poser une main sur son épaule quand je les vis pour la première fois. Une boucle à l'encre noire violacée. Il lâcha un nouveau cri en serrant sa poitrine. Lui parler n'aurait servi à rien, il n'était pas en état de m'entendre. Il tomba sur le côté. Des spirales apparurent sur le dos de ses mains. Je ne voulais pas croire ce que je voyais. Me tournant vers le corps inanimé de Mélusia, j'aperçus les même spirales sur ses mains.
« Nom de... soufflais-je ébahi, Marc et Mélusia ?! »
J'etais en train de me lever pour aller voir l'enchanteresse quand je sentis une pointe sur mon dos.
« Si tu bouges louveteau, tu meurs ! me menaça l'Ange perfide. »
J'avais rengainé mon arme et je savais que je n'aurais pas le temps de la tirer du fourreau. Levant les mains, je serrais les dents. Si j'avais du temps, j'aurais pu essayer de rejoindre Phoenix par notre lien mental, mais j'avais peur de ne pas pouvoir réagir à temps si un problème se déclarait. L'arme s'enfonça un peu plus entre mes omoplates et j'entendis Phoenix couiner derrière moi.
« Vous savez, lui lançais-je, vous lui faites mal. »
J'ai tenté une diversion, mais la pression de la lame augmenta :
« Je sais, je la punis parce qu'elle est heureuse de te voir, répondit-elle. »
À cette phrase, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Phoenix était contente de me voir ? Peut-être que tout n'était pas perdu finalement, peut-être que je pouvais la ramener à la raison. Comme si elle avait lu mes pensées, l'Ambassadrice déclara :
« Tu ne pourras pas la faire revenir, cette fille que tu as devant toi n'est pas ton Âme Croisée, c'est une machine à tuer et crois-moi, elle est très douée ! »
Je serrais les poings.
« J'ai touché une corde sensible on dirait ! s'exclama-t-elle visiblement très fière d'elle, tu ne supportes pas que je l'appelle Âme Croisée ? A moins que tu ne supportes pas que je parles d'elle comme d'une machine prête à étriper tout ce qui bouge. »
Cette femme m'énervait et elle le savait. J'avais vraiment envie de lui arracher ses ailes, là maintenant, de voir la souffrance passer dans ses yeux en me suppliant de l'achever.
Sentant ma fureur, l'Ange explosa d'un rire sadique.
« Mais ne t'inquiètes pas, tu vas bientôt t'évanouir et tomber dans le coma. Ton sang coule vraiment à flot maintenant. »
C'est vrai que mes membres commençaient à trembler et ma vue à se brouiller. Mon cerveau entrait dans une sorte de léthargie et mes membres se frigorifiaient de plus en plus.
Je ne voulais pas abandonner mais je savais que j'avais atteint mes limites, dans deux minutes, l'Ambassadrice allait sûrement me capturer, à défaut de pouvoir me tuer. Au bout de quelques secondes, elle me poussa au sol et je tombais sur pouvoir m'en empêcher. Elle leva son épée au-dessus de mon cœur.
« Tu vas mourir, siffla-t-elle avec un grand sourire, et pour répondre à ta question muette : je me fiche de ta petite Âme Croisée, elle peut mourir avec toi. »
Ne pouvant rien faire, je fermais les yeux.
Mais le coup de vint pas. Un cri étouffé de douleur résonna à la place et j'entendis quelque chose tomber sur les feuilles. Je rouvris les yeux, surpris d'être encore là. Je vis des pieds s'approcher de moi. Des doigts froids se posa sur ma blessure et je tressaillis.
« Désolé, s'excusa une voix masculine. »
Soudain, mon dos se mit à piquer comme si on m'avait planté des milliers d'aiguilles. La douleur s'amplifia jusqu'à son paroxysme et je ne pus empêcher un grognement de douleur.
Puis, cette dernière s'arrêta d'un coup et je m'aperçus que j'avais retenu mon souffle. On me tapota l'épaule.
« Allez, lève-toi ! m'encouragea-t-on. »
Je n'étais pas sûr d'être en état de bouger mais j'obéis et découvris avec stupeur que toutes mes blessures avaient disparus. Je regardais Phoenix : elle aussi semblait en meilleur forme. Mais elle tremblait encore un peu et deux hommes en armure rutilante, des hallebardes dans leur dos l'attrapèrent par les bras et la firent s'agenouiller sur le sol en tirant ses bras en arrière, ses os craquèrent. Ils lui arrachèrent sa dague et celle-ci disparut. Mon Âme Croisée essayait de se débattre, mais elle était épuisée et eux semblaient terriblement puissant. Ils la forcèrent à rester agenouillée en maintenant ses bras vers l'arrière et en appuyant sur ses épaules. Je me précipitais :
« Qu'est-ce que vous faites ?! m'écriais-je. »
Le plus baraqué m'adressa à peine un regard :
« Laisse-nous faire notre travail petit, me répondit-il gravement. »
J'eus l'impression de me prendre une gifle en pleine figure. Leur travail ?
« Mais, vous êtes qui au juste ? demandais-je. »
Le même homme me regarda alors droit dans les yeux et lança :
« Nous sommes la Garde de la Panthère, gardiens angéliques des Anges. »
Mes yeux s'écarquillèrent. Cette Garde, j'en avais déjà entendu parler, impitoyable, féroce et elle comptait parmi eux les combattants d'élites.
Instinctivement, je reculais d'un pas et regardais autour de moi. Pendant que je parlais avec eux, d'autres gardes avaient maîtrisés les parents de Lou. Sina et un autre de ces derniers étaient agenouillés près de Marc tandis que l'on ramenait le corps de Mélusia à ses côtés. Sina était en pleurs. Je me précipitais vers eux :
« Comment il va ? demandais-je inquiet.
-Il va bien... pour le moment, me répondit-elle en reniflant. »
Je posais une main sur son épaule avant de localiser mes amis. Des Anges soignaient leurs blessures.
« Hé ! les interpellais-je en m'approchant, est-ce que ça va ?
-À peu près, me répondit Call, et toi ?
-Je vais mieux. »
Il hocha la tête.
« Au fait, questionna Aris, où est l'Ambassadrice ? »
C'est vrai que ça faisait un moment que je le n'avais pas vu. Je haussais les épaules.
« Je sais pas, répondis-je.
-Ne vous inquiétez pas, nous interrompit une Ange qui pansait les blessures de Lou, trois de nos meilleurs gardes sont partis la chercher. »
Je hochais la tête, satisfait.
Au même instant, une lumière dorée, illumina la forêt et je dus fermer les yeux, ébloui.
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