Chapitre 47 : Hurlement
Je suis libre.
Je me nourris jusqu'à satiété. Je me repose jusqu'à mon prochain repas. Je dévore uniquement des hommes et des femmes ailés.
Je suis puissante.
On me surnomme Carnage. On a peur de moi et je soumets tous ceux qui osent me défier. Même les loups ne peuvent rien contre moi.
Cependant, il y a quelque chose qui m'ennuie, quelque chose dont je voudrais me débarrasser. C'est ce vide dans ma poitrine qui ne se comble pas et qui se creuse petit à petit.
Je suis allongée sur mon lit. Je suis bien, au calme. Même les autres ont arrêté de me parler. Je crois qu'eux aussi ont peur de moi. Quand je les regarde, ils détournent le regard.
J'ai l'impression de les connaître mais je ne me souviens pas. Tout comme je ne me souviens pas à qui appartiennent ces yeux bleus glacés.
Quand j'y pense, quelque chose remue en moi. Comme un serpent. Et, dès que je ferme les yeux, je vois une ligne. À côté de cette ligne, il y a une fille, qui bouge en même temps que moi. Ses cheveux sont gris cendré et ses yeux fermés.
Une voix crie, hurle. Je me retourne et vois un garçon. Le vide à l'intérieur de moi se comble en un instant et je souris.
Un cliquetis me tirent de ma rêverie. Et je rouvre les yeux. Mais ce n'est pas pour moi. Ma maison est encore fermée.
Mais plus pour très longtemps.
* * *
Je voyais la ligne. Mais elle était faible. La douleur m'assaillait de toute part, me faisait trembler. Je savais, que je ne devais pas me laisser aller à la douleur, que je devais la traverser. Passer au travers de ces murs qui me barraient la route. J'avançais doucement mais sûrement. Au fur et à mesure, j'arrivais à me calmer suffisamment afin de me concentrer uniquement sur mon Âme Croisée.
Soudain, alors je me rapprochais d'elle, je heurtais une barrière invisible. Posant mes mains à plat, je m'acharnais dessus, en vain. Je regardais au travers et c'est là que je la vis. Elle semblait dormir à l'intérieur d'une bulle.
Ses yeux étaient fermés et ses cheveux flottaient. Je voulais hurler de rage. Et alors que j'ouvrais la bouche et m'apprêtais à déverser toute la rage que j'avais en moi. Quelque chose d'étrange se passa.
Phoenix apparut hors de cette bulle. Enfin, je veux dire, il y avait DEUX Phoenix. L'une dormait l'autre la regardait. Tapant doucement sur la vitre qui nous séparait, elle se retourna vers moi et ce que je vis me glaça le sang.
Dire que son t-shirt était usé et abîmé était un euphémisme, il était tâché de sang et déchiré, son pantalon était délavé et sale. Ses cheveux gris cendré était en bataille et rougis par le sang. Mais ce qui me surprit ce sont ses yeux. Ils n'étaient plus bleus saphir mais pourpre et ils pétillaient d'une lueur sauvage.
De la douleur mêlé à de l'excitation émanait d'elle.
« 'Nix, murmurais-je. »
Elle me regarda droit dans les yeux et me sourit, mais pas de joie. C'était un sourire carnassier. Son regard était vide, elle me regardait sans me voir.
« Phoenix ! criais-je désespéré. »
Mais elle ne me regardait déjà plus.
Derrière elle, des ténèbres semblaient avancer dans sa direction. Déchaîné, je tapais contre la vitre en hurlant son nom. Mais elle me tourna le dos et s'enfonça dans le noir.
* * *
J'ouvris les yeux en sursaut.
« Raiden ! s'écria une voix féminine, est-ce que ça va ? »
Mes yeux pleuraient, je les essuyais avec ma manche :
« Oui, tout va bien Mélusia, répondis-je. »
Elle me scruta fixement :
« Tu es sûr ? Je sais que ce genre d'expérience peut être...
-Non vous ne savez pas ! la coupais-je brutalement, ce que je ressens, ce n'est même plus de la souffrance, c'est autre chose, de plus profond, de plus... Douloureux. »
Elle me regarda un instant puis fixa ses mains :
« Je te comprends plus que tu ne le crois. Mais tu n'es pas en état de m'écouter, alors retourne voir Rubis et entraîne-toi encore, tu n'es pas encore prêt. »
La Directrice semblait presque... Triste. Mais elle n'ajouta rien de plus et quitta la pièce avant moi.
Je me dirigeais vers la salle d'entraînement, là où, avec Phoenix, on essayait de contrôler notre pouvoir commun : l'Echo. Prenant un bâton, je me dirigeais vers un mannequin et commençait à frapper. Des feintes, des esquives, je m'imaginais des ennemis fantômes, que j'éliminais les uns après les autres.
« Hé bien, tu es en forme aujourd'hui ! lança une voix masculine. »
Je me retournais violemment et découvris Rubis à quelques mètres de moi.
« La ferme ! répliquais-je.
-On se calme lycanthrope, je suis là pour t'aider alors ne m'insulte pas s'il te plaît.
-Tu ne m'aides pas ! sifflais-je, tu me déranges, ça va faire trois mois qu'elle a disparu Rubis ! Trois foutu mois et on ne sait toujours pas où elle est ! »
L'incube se détourna et attrapa un bâton.
« Attaque-moi Raiden ! »
Et c'est ce que je fis. Je l'attaquais avec toute la rage qui était en moi. Je m'acharnais sur lui comme un forcené. Il parait presque à chaque fois, mais il reçut quelques coups bien placé qui finirent par le faire tomber au sol. La pointe de mon bâton était posé sur sa poitrine :
« Tu es mort Rubis, sifflais-je. »
Puis, je quittais la pièce en laissant mon arme par terre.
L'après-midi était déjà bien avancé quand je sortis de l'orphelinat. Un vent frais soufflait et soulevait les feuilles mortes. L'automne commençait. Je passais le portail et me dirigeais vers la forêt. Me mettant à courir, je me transformais en loup.
Je l'avais vu ! Pendant un instant, elle était là, devant moi ! Mais... Cette barrière m'avait empêché de la rejoindre. Elle souffrait. Peut-être pas au sens propre mais au fond, elle avait mal.
Puis mes pensées s'embrouillèrent. Me faisaient croire n'importe quoi. Mon instinct de loup prenait le dessus. Me disait d'hurler. Me commandait de crier jusqu'à m'en déchirer les cordes vocales.
Alors c'est ce que je fis. Je hurlais, de rage, de désespoir. Un long hurlement puissant qui résonna dans la forêt.
Une sensation de brûlure apparut au niveau de ma poitrine. Petit à petit, elle augmenta en intensité. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur. La douleur me fit me retransformer en humain et je me recroquevillais sur le sol de feuille en gémissant et de douleur et de désespoir.
Puis ce fut le noir.
* * *
Hey bonjour tout le monde !
C'est Laevateain ! ^-^
Petit mot pour expliquer plusieurs petites choses :
Je sais pas si vous l'avez remarqué mais les guillemets ont changés. Et bien, ils vont rechanger une deuxième fois ^^'. Oui j'aurais dû le faire correctement la première fois mais... Je sais pas j'ai voulu mettre ceux là et je trouve que ça ne va pas^^'.
Le titre risque aussi de changer parce que je me suis fait une réflexion plutôt intéressante : vu que j'ai passé quelques années (d'après mes calculs, environ 5 ans) que j'améliore les mondes présent dans cette histoire, je n'ai pas forcément envie de les lâcher dès que ce roman sera terminé et je me suis dit que je pourrais peut-être faire d'autre tome indépendant.
Il faut encore que je me décide pour le titre et je pensais que Les Âmes Croisées : Pour Une Goutte De Sang se serait pas mal. Seulement, j'ai peur qu'on me dise que j'ai plagié Pierre Bottero qui a commencé la trilogie Les Âmes croisées mais qui malheureusement n'a jamais pu la terminer.
J'ajoute juste que si j'ai lu La Quête d'Ewilan de cet auteur, je n'ai jamais lu Les Âmes croisées. De plus mon histoire et la sienne n'ont absolument rien à voir.
Encore une chose la couverture risque de changer aussi ^^
Si tu as réussi à lire jusqu'ici je te félicite ^-^ et j'espère que tu continueras à me lire jusqu'au bout ! ^-^
Bye <3
P.S.: Est-ce qu'il y a que moi qui ait des problèmes avec les notifications ?
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