Mon introduction est très longue (pour une introduction), j'ai donc choisi de la découper en petits morceaux. C'est essentiellement du gros racontage de life. Mais ça me semblait important de situer mon point de vue et d'expliquer d'où je parle.

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Je suis devenue prof un peu par hasard. Je ne me destinais pas à l'enseignement, alors qu'il s'agit du principal débouché de ma formation. Je voulais être éditrice ou libraire. Après mes études en langues et littératures romanes, j'ai donc choisi de faire un autre master, en communication cette fois, avec une spécialisation en « Science du livre » (que c'est pompeux). Pendant ce temps-là, mes condisciples romanistes ont, pour la plupart, fait leur agrégation. Mon diplôme en poche, j'ai enchainé, pendant un peu plus de deux ans, quelques expériences professionnelles dans le domaine de la librairie et de l'édition. Deux années de frustrations et de déceptions. De vexations et d'humiliations aussi. J'ai vécu le harcèlement au travail et j'ai fait un burn-out.
Lorsque mon contrat dans une librairie s'achève, mes patrons me proposent un CDI. Je refuse et pars un mois en Chine. Lorsque je reviens, je prends la décision de ne plus travailler dans le secteur privé, qui décidément ne me convient pas. J'oriente donc mes recherches d'emploi vers le secteur public et l'associatif. Je postule partout. Je téléphone. Je sollicite des entretiens. J'en obtiens certains. Je discute. Je propose. En vain.
Au bout de cinq mois, je suis toujours au chômage. Je suis découragée, le spectre de la dépression plane. Je vois passer une annonce pour le remplacement de deux semaines d'une prof de communication (en promotion sociale et haute école). Je me dis que ça me changera les idées, ça mettra du beurre dans les épinards. Et ce n'est que quinze jours. Si l'enseignement est aussi horrible que je le crains, au moins l'expérience sera brève. Je téléphone donc pour postuler, même si je n'ai aucun titre pédagogique. Une heure plus tard, je rencontre la directrice de l'établissement. Je suis engagée, je commence le lendemain.
La maladie de la prof que je remplace se prolonge, mon contrat aussi. On lui découvre des problèmes de santé beaucoup plus graves. Je la remplacerai finalement pendant plus d'un an. Certaines classes me plaisent, d'autres beaucoup moins. Je connais quelques moments de plaisir, mais aussi de nombreuses galères. Néanmoins, j'entrevois clairement la possibilité d'une activité à la fois lucrative et épanouissante. Je décide de m'accrocher.
Lorsque ce contrat de remplacement se termine, j'obtiens immédiatement un poste de prof de français. Nous sommes au mois de février. Depuis la rentrée scolaire, j'étudie pour obtenir mon agrégation. Cela représente une année universitaire complète. Comme je veux avoir mon diplôme le plus rapidement possible, je choisis de ne pas morceler le cursus et de suivre tous les cours durant la même année académique. C'est aussi l'année où j'achète ma maison dans laquelle il y a énormément de travaux à faire. A côté de tout ça, je travaille donc à temps plein. Jusqu'en février, je suis toujours prof de communication et je peux largement me reposer sur les cours de la prof que je remplace.