Le lendemain matin
Marc sentit un rai de soleil tiède sur son visage. L'esprit embrumé, il ne reconnut pas la chambre dans laquelle il venait de se réveiller.Allongée à côté de lui, Annabelle émergeait elle aussi du sommeil. Elle le regarda, d'un air étrange,comme si elle le dévisageait pour la première fois. Marc perçut un flottement amer monter dans sa gorge. Avant qu'il n'ait pu dire un mot, la jeune femme s'extirpa des draps et l'attira vers lui pour glisser sa langue entre ses lèvres. Marc l'enlaça et découvrit sa petite poitrine au grand jour. D'un doigt il parcourut les traits délicats du tatouage. La tige de la rose épousait la courbe du sein.
— Attention aux épines, tu pourrais te blesser, le prévint Annabelle.
— C'est très joli. Je n'ai pas eu l'occasion de bien la voir cette nuit.
La grande brune lui sourit et sortit du lit. Elle attrapa un t-shirt qu'elle enfila et lui indiqua la direction de la salle de bain. Elle se dirigea quant à elle vers la cuisine pour préparer un café.
Ils avaient dormi toute la matinée et le réveil posé sur le chevet du lit indiquait déjà une heure avancée. Après s'être rafraîchi au robinet, il vint rejoindre son amie. Au bout du couloir, une porte s'ouvrit et fit apparaître une autre fille. Celle-ci était plus petite qu'Annabelle mais appartenait visiblement au même clan. Sa tenue trash et son maquillage soigné mettaient en valeur un joli visage de poupée encadré par des cheveux lisses teints en rouge.
— Vous en avez fait du bruit hier soir ! Je t'ai pas entendu crier comme ça depuis un moment. J'ai même cru que tu avais encore ramené Scipion dans ton lit.
Marc sourit, gêné par la révélation.
— Je te présente Marlène, ma colocataire.
— Salut, dit Marc s'apercevant qu'il était en caleçon devant une inconnue.
— Salut, répondit Marlène en l'examinant de la tête au pied ; elle s'attarda sur son entrejambe. Dis, Anna, tu me laisseras l'essayer ? Il paie pas de mine, mais s'il est capable de te faire hurler comme une chatte en chaleur, je serais assez curieuse d'y goûter. T'en dis quoi, beau gosse ?
— Te sens pas obligé de répondre : Marlène est un peu... brute de décoffrage.
— Laisse, répliqua l'autre fille. Il s'en rendra compte par lui-même si on le revoit. Tu penses qu'on va le revoir ?
— J'en sais rien, soupira Annabelle. On va te revoir, Marc ?
— Avec plaisir, bredouilla le garçon qui revenait peu à peu à la réalité.
La belle brune lui sourit d'un air carnassier. Elle venait à nouveau de revêtir son attitude farouche.
— Faut qu'on se bouge, annonça Marlène. On a rencard au salon dans une heure. Toi, beau gosse : habille-toi et tire-toi.
Annabelle confirma l'ordre de sa colocataire. Cependant elle lui expliqua qu'elles avaient toutes les deux rendez-vous pour se faire tatouer cet après-midi. Elle griffonna l'adresse du salon sur un post-it et le remit à Marc. S'il voulait, il pourrait les accompagner plus tard là-bas.
— Putain, t'étais où, mec ?
À peine arrivé dans sa chambre d'étudiant, Marc entendit Arnaud débouler et lui demander des comptes.
— Je t'ai vu partir hier soir avec cette espèce de sorcière et depuis plus de nouvelles. T'étais pas en cours ce matin !
— Laisse-moi un peu souffler, je viens de traverser toute la ville pour venir me changer. Je dois y retourner.
— Où ça ?
— Occupe-toi un peu de tes affaires ! T'es qui pour me poser toutes ces questions ? Ma mère ?
— T'as passé la nuit avec cette fille, pas vrai ? Alors, elle était bonne au pieu ?
— Il n'y a que ça qui t'intéresse ?
— Ouais !
— Parlons d'autre chose.
— Ok ! Tu as su comment est morte Ludivine ?
— Non. Je n'ai pas eu l'occasion d'en parler.
— Tu aurais peut-être dû, dit Arnaud d'un air entendu.
— Pourquoi tu dis ça ?
— À ce qu'il paraît elle ne s'est pas suicidée. Il s'agirait plutôt d'un accident.
— T'en sais plus que moi on dirait.
— J'en ai parlé avec des gars qui la connaissaient un peu. Ils m'ont avoué que Ludivine et ta copine fréquentaient un endroit bizarre. Un genre de club sado-maso.
— Et tu crois à ces conneries ?
— Je te raconte ça... c'est juste pour te prévenir. Je te l'ai dit hier : tu ne devrais pas traîner avec ces filles.
— Écoute : j'ai passé la nuit chez Annabelle et elle n'a pas essayé de m'attacher ou de me violer ou quoi que tu puisses imaginer.
— Je suppose que c'est une fille bien. Elle ne doit pas être du style à torturer le premier soir. Bon, sérieusement : t'as tiré ton coup, c'est cool. Maintenant oublie-la.
— Ah, carrément ! Comme ça ? Je dois l'oublier d'un coup de baguette magique ! Tu me donnes des conseils sur ma vie sexuelle, maintenant ?
— La prochaine fois que tu la verras, parle-lui d'une certaine Marie.
— C'est qui, ça, Marie ?
— La gothique avec qui je suis sorti il y a deux ans. On l'a retrouvée morte dans un bar chelou : Les Fleurs du Mal.
— Je connais ce bar, j'y étais hier.
— Tu déconnes ! C'est une réserve de pervers, de mecs qui se prennent pour des vampires et ce genre d'illuminés.
— J'ai trouvé l'ambiance plutôt sympa. Elle est morte comment ta copine ? Vidée de son sang par Dracula ?
— Non. Elle a fait une overdose d'héroïne. Tu demanderas les détails à ton Annabelle.
— Pourquoi tu me les dis pas toi-même. Tu sortais avec, non ?
— Plus à ce moment-là. J'ai arrêté de la fréquenter quand j'ai découvert ses jeux de dépravées, à elle et ses amies.
— C'était une copine d'Annabelle ?
— Ouais. Et de Ludivine aussi. Jure-moi que tu feras gaffe. Je tiens pas à ce qu'on te retrouve attaché à un radiateur avec une seringue dans le bras.
— J'ai du mal à te croire ; Annabelle n'a pas du tout l'air d'une droguée.
— Ouvre l'œil quand même, puisque j'arriverai pas à te convaincre de laisser tomber.
— Je te remercie de vouloir me protéger, mais je suis un grand garçon.
Arnaud quitta le studio de son collègue avec un dernier regard sévère. Il paraissait croire aux ragots qui circulaient sur le campus.
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