Juliette POV...

Ca y est, c'est officiel Mamie... je sens que je n'en ai plus pour longtemps. J'ai de plus en plus des douleurs au cœur. Je ne peux plus me lever de mon lit sans serrer les dents de douleur... Aller aux toilettes ou prendre un douche est devenu une sorte de supplice pour moi. Mais il faut faire avec, je n'ai pas trop le choix, non ?

Quentin continue de venir me voir. Mais Sarah et Victor espacent de plus en plus leur visite... je ne leur en veux pas... rendre visite à une mourante n'est pas la chose la plus sympa à faire. Alors je profite des visites de mon petit ami au maximum... Nous discutons et regardons des films tandis que je me blottis dans ses bras en essayent d'ignorer la douleur qui m'envahie à chaque fois que je bouge. Quentin ne doit pas le savoir... alors je continue de lui sourire comme je le fais à chaque fois.

Nous sommes le mercredi 7 février. Et j'ai envoyé Quentin aller louer un DVD que je veux voir. J'étais en train de l'attendre en regardant par ma fenêtre de mon lit lorsque je reçu un appel de Marion :

- Bichette ! Dis-je en décrochant. Comment ça va ?

Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de ses nouvelles... depuis mon hospitalisation en fait.

- Mal. Répondit-elle avec une voix coupée par les sanglots. Je ne veux pas mourir...

- Je le sais, moi non plus... Mais ne perds pas espoir ! On va nous trouver un donneur.

- Quand ?! Hurla-t-elle à travers le téléphone. Quand il sera déjà trop tard ?! Quand nous serons déjà enterrées ?!

- Calmes toi Marion. Dis-je calmement. Ce n'est pas en t'énervant que les choses s'arrangeront.

Il y eut une pause puis elle la rompit :

- Désolée... Mais c'est juste que...

Elle sembla hésiter à poursuivre alors je l'encourageais :

- Qu'est-ce qu'il y a Bichette ?

- Un garçon m'a demandée de sortir avec lui... et je l'aime... Je ne veux pas partir avant de le lui dire...

- Va lui dire alors ! Ne fais pas comme moi Bichette... Profite de ta vie !

- Oui... Merci Juliette !

- Derien !

Elle raccrocha au moment où Quentin rentra dans la chambre...

- Avec qui tu discutais ?

- Avec une gamine que j'ai rencontrée à l'hôpital. Elle a aussi besoin d'une greffe...

- Oh... mince... Et elle a quel âge ?

- Que 13 ans... elle est trop jeune...

Quentin s'allongea à côté de moi et me prit dans ses bras. Et sans que je le sente venir mes larmes se mettent à couler sur mes joues. Quentin m'embrasse sur le front en me berçant dans ses bras...

Mamie... comment des gamins comme Marion peuvent-ils être condamnés comme ça ?! Ils n'ont même pas atteint la moitié de leur vie ?! Pourquoi ?! Pourquoi Mamie... J'aimerais tant faire quelque chose pour elle...

Quentin POV...

Juliette venait de s'endormir après avoir pleuré... Je me dégageais en faisant bien attention de ne pas la réveiller. Sa conversation avec cette gamine avait dû la bouleverser pour qu'elle se mette dans cet état...

Je sortis de la chambre en refermant la porte derrière moi puis rentrais chez moi. Je me servis un verre de Soda puis allais me mettre devant la télévision. Je zappais sans vraiment faire attention à ce que je regardais...

Je voulais que Juliette trouve un donneur... Avant qu'il ne soit trop tard. Je voulais qu'elle vive... Je voulais l'avoir auprès de moi pour toujours... C'était peut être égoïste de ma part mais je m'en fichais.

Je m'allongeais sur le canapé et finis par m'endormir à mon tour...

Je fus réveillé par mon téléphone qui sonnait. Je le pris et vis que Juliette essayait de m'appeler. Je décrochais donc :

- Juliette ?

- Quentin il faut que je te dise quelque chose de très important... Commença-t-elle.

Je sentis l'angoisse monter en moi puis répondis :

- Je t'écoute.

- Voilà, je viens de recevoir un appel du cardiologue... Ils ont trouvé un donneur...

Je sentis des larmes couler sur mes joues... Juliette allait être sauvé... Elle allait vivre...

- Mais... Continua-t-elle. J'ai décidé de refuser la greffe...

Je tombais à genoux... et lâchais mon téléphone... non, elle ne pouvait pas avoir décidé ça... Juliette ne pouvait pas avoir décidé de refuser sa seule chance de vivre...