Chapitre 5 - Paranoïa
Tsuyu Fumio
Je viens de finir de déballer mes affaires dans mon nouveau chez moi.
La share-house ne me semble pas si mal, même si ça n'a rien à voir avec l'appartement de mon père à Shibuya.
J'imaginais Yokohama comme une petite ville de province, mais c'est une banlieue assez moderne et habitée finalement. Ça me rassure et m'angoisse en même temps.
Trop stressé pour dormir, je fais le tour de la résidence et m'aventure sur le toit désert, épuisé par cette journée bien trop longue.
Quand je m'installe sur un banc qui offre une vue dégagée sur le quartier, je me tends en entendant des bruits de pas.
Mes sens se mettent en alerte et je me relève, sur mes gardes.
Ne me dites pas qu'un journaliste m'a suivi jusqu'ici...
J'avance vers la porte d'accès au toit et les pas s'arrêtent brutalement.
Merde...
J'entends plus rien.
Est-ce que c'était seulement un résident de la maison partagée ?
Je souffle et secoue la tête en m'insultant mentalement.
Toute cette histoire est en train de me rendre dingue.
Au moment où je m'éloigne de la porte, celle-ci s'ouvre brusquement et je fonce sans réfléchir, frappant l'intrus qui m'arrive droit dessus.
J'enchaîne deux coups et recule comme un suricate, le cœur battant à mille à l'heure.
- Aah... aïe...
- Mais... tu es...
Je me décompose en reconnaissant la personne en face de moi, le visage déformé par la douleur et les mains tenant son entrejambe que j'ai cogné sans retenir ma force.
C'est le mec de la gare...
- Pourquoi tu es ici ? Tu me suis ?? Je gueule apeuré.
Il ne me répond pas et souffle, les dents serrées et les jambes tremblantes.
J'ai peut-être frapper trop fort...
- Je...j'habite ici... Il lance en relâchant enfin son entrejambe.
Je grimage, croyant moyennement à son excuse.
Je veux bien que Yokohama soit une petite ville, mais le hasard reste très gros.
Je suis sur le point de rétorquer, mais remarque qu'il tient un trousseau de clés dans la main.
Ah zut.
C'était peut-être vrai.
- Je peux savoir pourquoi tu m'a agressé comme si j'étais un cambrioleur ? Il lève un sourcil.
- J'ai cru que tu étais un journaliste... J'avoue honteux.
- Encore cette histoire de journaliste. T'es quoi au juste ? Une star ? Il demande sérieusement.
Donc il ne sait pas qui je suis ?
C'est plutôt étonnant.
Ma tête est partout depuis deux semaines.
- C'est pas important. Je grommele en baissant les yeux.
- Bon bah, enchanté quand même ! Moi c'est Kosen Meiji, j'habite l'appartement 31. Il me tend la main.
- Je... Tsuyu Fumio, je viens d'emménager à l'appartement 23... Je murmure en réalisant que je l'ai abandonné plus tôt, et frapper sans raison maintenant.
- Bienvenue à toi. Il sourit, t'as une sacré force... Je crois que tu m'as broyé une couille...
- Pardon... Je serre les lèvres en observant sa joue rouge à cause de mon deuxième coup.
Je suis un crétin...
Le stress retombe violemment et je fonds en larmes.
Ces derniers jours m'ont mis à bout.
- Attends ! Pourquoi tu chiales ?? Ma couille va s'en remettre t'en fais pas !!! Il lance choqué.
J'ai tellement honte.
×××
😶🤜🍒 Rip les noisettes.
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