C H A P I T R E 8


« Allez, Louis, raconte nous des trucs super gênants sur Harry ! S'amusa Clare, tapotant dans ses mains comme une otarie. Tu le connais depuis plus longtemps que nous tous, et t'as passé des mois entiers avec lui dans un bus ou des hôtels, tu dois avoir des trucs humiliants à nous dire.

- Je suis sûr que Jeff a déjà raconté pas mal d'histoires marrantes, rit-il.

- Non, avança Clare. Il a toujours refusé d'humilier Harry.

- C'est un réel ami, c'est pour ça, » repris-je.

C'était agréable, franchement. Nous étions juste un groupe d'amis, tranquillement installés sur une péniche louée, naviguant sur la rivière traversant Amsterdam, cette ville que nous découvrions mais qui étais si jolie. Pourtant, Louis était là ; et même s'il avait été mon ami tout comme il avait été mon amant et mon absolument tout, ce n'était théoriquement plus d'actualité et me retrouver en sa présence était toujours aussi perturbant.

Je suis plutôt quelqu'un qui gaffe tout le temps. Lorsque je faisais partie de mon groupe, One Direction, les fans s'amusaient beaucoup des bêtises que Niall – un autre membre, irlandais, adorable – faisait, mais en réalité, j'étais le pire. Toujours, sans faire exprès, je faisais des bêtises, tel un enfant un peu trop curieux. Et je ne savais réellement pas mentir ; honnêtement, je suis un acteur, j'ai littéralement joué dans des films, reçu des prix, et pourtant je suis l'homme le plus maladroit au monde. Alors, cette après-midi là, posé avec mon groupe et mon ex, je savais que l'information pouvait fuiter à tout moment.

Sacré Harry Styles.

« Déjà, reprit Louis, il se baladait nu littéralement tout le temps. Absolument toutes les équipes de tournée et des salles où on s'est produit l'ont vu nu. »

Lui plus que les autres.

« Ça, j'ai pas de mal à le croire, dit Mitch. L'homme se mettait parfois en caleçon d'un coup quand on enregistrait l'album.

- J'aurais aimé être là pour cet enregistrement, sourit tristement Louis. J'ai vu le film sur les coulisses de l'album, ça avait l'air marrant.

- C'était en Jamaïque, ajouta Sarah. C'était magnifique !

- J'adore la Jamaïque, dit Louis.

- Je sais, repris-je. C'est toi qui m'a fait découvrir.

- Oui, c'est là où on a fait notre - »

Louis se coupa tout seul, tout à coup résigné. Oui, la Jamaïque, c'est là où nous étions parti en lune de miel.

« Bref, il se ressaisit rapidement, voilà. Harry est l'homme le moins pudique au monde.

- Ça, on savait déjà. On l'a tous constaté, qu'on le veuille ou non... Raconte nous autre chose ! Réclama Clare.

- Je ne sais pas, reprit Louis, toujours souriant. Jeff ne vous a jamais raconté ce que je m'amusais à faire à Harry lorsque je me réveillais avant lui ? »

Je me souviens avoir prié pour qu'il raconte la chose soft qu'il faisait lorsqu'il se réveillait avant moi, pas l'autre, un peu plus... personnel.

« Non ! S'amusa Clare. Raconte ! »

Une véritable enfant.

« Ok, ok. Alors, je suis plutôt quelqu'un qui se réveille tard, et une fois réveillé je traîne dans le lit. Mais dans le bus de tournée, il y avait certains jours où je me réveillais avant Harry. Ces jours-là, j'allais jusqu'à lui et je tirais le matelas, de manière à ce qu'il tombe. »

C'était la chose soft.

Clare explosa de rire... Tout comme moi. Oh, oui, je m'en souvenais. Ça faisait mal. (Littéralement).

« Il était insupportable, j'ajoutai, sourire aux lèvres. Vous voyez cette cicatrice, là, sur mon front ? C'est à cause de lui !

- Oh oui ! C'est la fois où tu es tombé sur le saladier ! »

On riait, simplement. Les autres aussi, bien-sûr, mais il y avait tout de même quelque chose de spécial entre Louis et moi, à ce moment précis. Je ne sais pas, peut-être était-ce une sorte de nostalgie, ou de la satisfaction de parler de ces vieux mais joyeux moments. On en avait eu tellement de tristes, mauvais, sombres, que se rappeler les merveilleux réchauffait le coeur.

« Vous aviez l'air de tellement vous amuser, commenta Helene.

- Oh, tu n'as pas idée, intervint Jeff. Je travaillais juste avec eux sur certaines chansons, mais j'avais l'impression de devoir gérer une garderie. Ces garçons ont arrêté l'école trop tôt.

- Moi, j'ai mon diplôme ! Reprit Louis, fier.

- Tu as raté l'épreuve de géographie, » j'ajoutai, un sourire au coin des lèvres.

Il me tira la langue.

« Qu'est-ce qui a changé ? Reprit Clare, sa joie retombée. Je veux dire... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Harry, je travaille avec toi depuis plus d'un an, et je n'ai jamais rencontré les membres de ton groupe avant aujourd'hui. Alors que j'ai vu tellement de vidéos, de photos, d'interviews, j'ai entendu tellement de choses, d'anecdotes amusantes... Pourquoi votre amitié a autant changé ? Qu'est-ce qui a changé ? »

Mes yeux rencontrèrent ceux de Louis. Nous avions tellement de choses à dire, à l'autre, au monde entier, à Clare, à la lune. C'était pourtant si compliqué de trouver les mots, de les aligner, de les entendre, pas simplement les sortir.

Je me décidai à apporter une réponse à ma batteuse.

« Parfois, je repris en me concentrant sur ses yeux à elle, les gens ont des liens très forts, des relations très... profondes. Mais ils prennent juste une direction différente. Ils font... Ils font parfois des bêtises, ils brisent le coeur des autres. La confiance se perd, les liens changent. On change, on évolue, on vieillit pas forcément avec les personnes qu'on pensait. C'est la vie... Voilà ce qui a changé. »

Je baissai les yeux.

« On a juste été frappé par la réalité de la vie. »



C'était merveilleux. Cette journée, elle l'était vraiment. Pendant un moment, l'espace d'un moment, quelques heures, j'avais l'impression que tout était facile, purement simple et agréable. Je riais avec mes meilleurs amis, et avec Louis, comme si sa présence était purement normale, qu'il n'y avait aucun problème, aucun secret, aucune souffrance.

Nous avons déjeunés ensemble au Hard Rock Café en face du Canal d'Amstel, nous avons été dans un musée insolite "Believe It or Not" où nous avons beaucoup ri, nous avons passé tellement de temps à rire, nous promener. Helene a prit des dizaines et des dizaines de photos qu'elle m'a promit de m'envoyer (et elle l'a fait. Aujourd'hui, j'ai un album photo entier dédié à cette journée).

C'était juste bien. Sans prise de tête. Comme si on était un groupe de potes parti en voyage, quelque chose comme ça. Jeff ne m'avait pas fait une seule remarque sur la présence de Louis, pas un seul conseil déplacé, et personne n'avait vraiment été indiscret au point de gêner. Et on s'est changés les idées. On s'est juste évadés.

Donc c'était inévitable, pas vrai ? Après une journée si parfaite, c'était inévitable.

« Bonne nuit, lâcha Sarah dans l'ascenceur, à notre attention à tous.

- Bonne nuit les gars, j'ajoutai. N'oubliez pas que demain, on se réveille tôt. La Belgique nous attend. »

Ils acquiescèrent tous, puis nos chemins se séparèrent lorsqu'ils sortirent de l'ascenceur pour aller vers leur chambre. Je n'étais plus qu'avec Louis, marchant vers ma chambre. On discutait, on riait, comme si c'était parfaitement normal, comme si on était... Amis. Lui et moi, amis. Ah, tellement ironique. Nous n'avons jamais été amis. Pas une seule seconde. Mon ami Ed Sheeran a d'ailleurs écrit une chanson qui décrit parfaitement cette situation. Mais là n'est pas le sujet.

Mon dos trouva la porte de ma chambre, mais j'étais face à Louis. Il riait encore suite à ce que je venais de dire. Petit à petit, son sourire retomba.

« Merci d'avoir accepté que je vienne. C'était juste gentil de ta part. C'était pas facile, pour moi non plus, m'avoua-t-il. Au début. Mais c'était une bonne journée.

- Ouais, c'était une bonne journée », confirmai-je, doucement, un petit sourire aux lèvres.

Louis acquiesça.

Je le regardai, il me regarda. Aucun de nous ne brisait le contact. Aucun de nous ne comptait le faire. J'avais la clé-carte dans ma main, et je la passai dans la petite fente destinée à son usage, toujours sans quitter les prunelles bleues de mes vertes. J'entendis le petit clic, signe que la porte était dévérouillée. Je fis un pas en arrière, l'ouvrant doucement, toujours en regardant Louis. Il avança d'un pas. Je reculai encore, lui avança à nouveau. Cela se passa sans un mot. Sans un besoin de communiquer.

Lorsqu'il fut entré dans la chambre suffisament, je laissa la carte atterir sur le sol. Mes mains arrivèrent au niveau du col de son t-shirt, et il se retrouva plaqué contre la porte, qui claqua. Nos lèvres étaient scellés. Le désir était présent. C'était foutu. Inévitable. Là, on y était. Cette fois, pas de marche arrière.

Mes lèvres étaient sur ses lèvres, sur sa machoire légèrement piquante, sur sa machoire, sa nuque, ses clavicules. Je n'avais aucune retenue ; lui non plus. Ses mains étaient sur moi, mon dos, mes reins, mes fesses. Il serrait chaque parcelle de peau qu'il atteignait.

« Prends-moi, murmurai-je entre deux baisers ardents.

- Oui, putain, oui, » haleta t-il en retour.

Il attrapa mon col, à son tour, puis me fit avancer jusqu'à ce que l'arrière de mes genoux rencontrent le matelas comme obstacle, ce qui me fit basculer en arrière. Louis se retrouva sur moi dans la seconde, ses lèvres à nouveau contre les miennes.

J'avais tellement envie de lui. Et, une fois ma main posée sur son entrejambe, même à travers son jean, je pouvais sentir que le désir était partagé.

Entre baisers, morsures, doigts, langues, gémissements, halètements, souffles coupés et repris, il enleva mes vêtements. De mes mains certaines et absolument pas hésitantes, je lui attribuai le même sort. Louis se retrouva vite nu, toujours au dessus de moi. Je le fis basculer, pour être assis sur lui, et l'admirer.

Ce que je fis.

Ma main à plat sur son torse, ma lèvre inférieure torturée par mes dents, je l'observai. Son torse, sa peau pâle, chaque petit poil, chaque grain de beauté, chaque coin imparfait, chaque parcelle tatouée.

« Ça va ? Me demanda t-il tout de même.

- Ça va, répondis-je en hochant la tête. J'avais juste envie d'imprimer cette image pour me la souvenir encore longtemps. »

Il se redressa pour m'embrasser à nouveau. Ses lèvres si entreprenantes, sa peau si chaude, ses mucles si contractés. J'étais fou.

« Mets toi sur les mains et les genoux, » m'indiqua t-il, ses lèvres contre mon oreille.

Je m'éxécutai. Je savais très bien ce qu'il s'apprêtait à faire. Et c'est exactement ce qu'il fit.

D'abord, je sentis sa bouche embrasser mon dos – ma colonne vertébrale, précisément – jusqu'à descendre, encore, et encore. Il mordit doucement ma fesse, ce qui me fit couiner. Puis il les écarta avec ses mains, et sa langue se retrouva dans cet endroit si intime.

Mes mains attrapèrent les draps. Putain. C'est tout ce que je pouvais dire. C'est tout ce que je disais. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, même si ça faisait je ne savais combien de temps qu'il ne l'avait pas fait, qu'il n'avait pas pratiqué ça, putain, il savait encore le faire. Et ça me rendait dingue, complètement dingue. Mon front se posa sur le matelas, sentant mon corps commencer à répondre au plaisir et uniquement à ça. Rien d'autre.

Évidemment, Louis ne s'éternisa pas. C'était juste pour me préparer parce que nous manquions de moyen ; et avoir un rapport sexuel homosexuel sans aucune préparation n'a rien, non, strictement rien, de réaliste. (Et puis, c'était bon. Sale pour certaines personnes peut-être, tout comme les poils, la transpiration, les règles... Mais putain de bon tout de même, selon moi).

« Je n'ai pas de préservatif Louis, dis-je finalement.

- C'est ok, chuchota-t-il. On peut le faire sans. Je suis clean, à 100%. Depuis toi je n'ai eu absolument aucun rapport sexuel non protégé. »

L'hésitation m'empara, évidemment. Moi non plus, depuis lui, je n'avais eu aucun rapport sexuel non protégé. La seule personne avec qui j'avais couché, de toute manière, c'était Camille. Et hors de question de prendre des risques. Elle prenait la pilule, et j'insistais en plus pour la protection en latex. Ce qui devait être lourd pour elle, en y repensant. Mais impensable autrement pour moi.

Ma tête bougea lentement de haut en bas.

« Ok, » chuchotai-je.

Mes mains se posèrent sur les joues de Louis, qui avait son front collé au mien.

« Prends-moi. »

Je lui répètai, dans un souffle.

De je ne sais quelle manière, il se retrouva sous moi. J'étais assis sur lui, sa bouche sur mon cou, cette partie si sensible.

« Ne me marque pas. »

Je le prévins tout de même. Je rêvai secrètement qu'il le fasse, mais, j'avais un concert le lendemain, j'avais une image publique, j'avais une mère et des amis curieux, et surtout, par dessus tout ; une petite-amie. Même si je pensais à tout sauf à elle sur le moment présent.

« Je veux te voir, me dit Louis. Chevauche-moi. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me retrouva à descendre sur son sexe, la bouche entrouverte, les doigts crispés sur sa peau. Son dos à lui allait être marqué, je ne pouvais pas essayer de lutter pour le contraire.

Ce n'était jamais agréable, cette sensation. C'était comme se sentir soudainement rempli, oui, mais ça dérangeait tout à l'intérieur de soi.

Mais après quelques instants, ça devenait orgasmique. Et c'est ainsi que cela se passa. Louis me connaissait par coeur ; il attendit un moment que mon corps s'habitue à lui en moi avant de bouger doucement les hanches. Et c'était bon. Merveilleusement bon.

Cette nuit-là, on se retrouva. Pas une fois, ni deux ; mais quatre.

Alors, oui, peut-être étions-nous comparables à des animaux en rute, peut-être était-ce la meilleure image associable ; mais j'assume parfaitement qu'en sa présence, je n'avais aucun contrôle. Nos corps s'appelaient mutuellement, constamment ; alors au bout d'un moment, nous n'étions plus capables de résister. L'amour, car oui, c'en était, pas seulement du plaisir charnel, oui l'amour, semblait plus fort que la raison.


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