Chapitre 6
Le reste de la journée fut assez calme. Maeve était retournée à l'infirmerie juste à temps pour que madame Pomfresh ne se rende pas compte qu'elle était sortie et maintenant, elle attendait qu'Hermione vienne la voir pour lui raconter la conversation qu'elle avait surprise.
Assise en tailleur sur son lit, son cerveau tournait à vitesse grand V. Elle cherchait à comprendre mais n'y arrivait pas. Cela n'avait aucun sens. Elle avait forcément mal compris, elle ne voyait que ça. Son frère ne pouvait pas être à l'origine de sa vision, c'était impossible.
Alors qu'elle poussait un énième soupir à rendre l'âme, l'infirmière lui lança un regard noir.
— Pourriez-vous vous ennuyer de manière plus silencieuse miss Staneford ? Vous m'empêcher de me concentrer.
Maeve leva les yeux de ses mains pour regarder la vieille femme. Elle était en train de préparer une potion complexe qui paraissait assez écoeurante.
— J'arrêterais de vous soupirer dans les oreilles si vous me laissiez sortir d'ici. J'espère que le truc infâme que vous êtes en train de préparer n'est pas pour moi, ajouta-t-elle avec une grimace.
— Vous n'êtes pas la seule patiente présente dans cette pièce.
— Mais je suis la seule qui n'a rien à y faire.
A ses paroles, l'infirmière pinça les lèvres. Quelques instants plus tard, elle délaissa son ouvrage et se leva pour s'approcher du lit de la Gryffondor. Elle lui fit les examens de routines auxquels elle avait le droit tous les jours et recula de plusieurs pas, l'air satisfaite.
— Vous pouvez retourner dans votre dortoir.
— Sérieusement ?
L'air joyeux qui s'afficha sur le visage de la jeune fille fit sourire la vieille femme.
— Oui. Par contre, je ne veux pas vous voir monter sur un balai pour l'instant. Vous pourriez reperdre connaissance en vol et là, vous vous en sortirez moins bien.
Le sourire de Maeve disparut. Qui serait assez inconscient pour lui faire avoir des visions alors qu'elle planait à trente mètres du sol ? Quelqu'un qui avait un vrai problème avec elle. Mais qui ? Elle hocha la tête à l'intention de madame Pomfresh et se leva du lit au moment où Hermione entrait dans la pièce.
— Vous tombez bien miss Granger. Je laisse sortir Maeve mais je ne veux pas qu'elle monte sur un balai. Comme je sais qu'elle ne m'écoutera certainement pas, je compte sur vous pour la surveiller.
Maeve vit assez vite qu'Hermione allait interroger l'infirmière et comme elle n'avait pas la patience d'attendre la fin d'une conversation qui promettait d'être longue, elle ramassa sa baguette, mit sa cape de sorcière puisqu'elle avait froid et prit la brune par le poignet.
— Je serais sage, promis, dit-elle à Pomfresh avant de baisser le ton pour que seul Hermione l'entende. Je dois te parler.
Elles gardèrent le silence pendant qu'elles parcouraient les couloirs pour se rendre dans un endroit calme. Hermione avait également quelque chose à dire à sa cousine, enfin, quelque chose à montrer plutôt. Elle jeta un coup d'œil dans son sac pour s'assurer que la lettre de son frère était encore à l'intérieur puis examina l'ancienne Serdaigle. Bien qu'elle ne croit pas non plus à l'explication donnée sur sa perte de connaissance, elle devait bien avouer que les jours passés à ne rien faire avait redonné un peu de peps à sa cousine. Ses cernes avaient presque disparues et son teint pâle avait retrouvé des couleurs. Elle avait presque l'impression qu'elle commençait à se remplumer. Elle réfléchit alors à ce que Maeve pouvait bien avoir à lui dire. Elle semblait pressée de lui parler. Elle avançait vite regardant toutefois souvent autour d'elle, l'air légèrement inquiète.
Elles arrivèrent rapidement devant les appartements des préfets en chefs et entrèrent dans la pièce. Elles furent accueillies par les éclats d'un groupe de serpentard.
Draco, qui était assis face à la porte, fronça les sourcils en voyant son ancienne petite-amie dans la pièce. Elle l'ignora superbement et entra dans la chambre de sa cousine. Blaise, lui, regarda la réaction de son meilleur ami quand Maeve fit comme s'il n'existait pas. Il était certain de ne pas rêver la douleur qu'il voyait dans ses yeux. Pansy, elle, serra le poing sur sa baguette magique en voyant les filles entrer dans la pièce. Le métisse vit le geste de son amie et la fusilla du regard. Draco le vit également.
— N'essaie même pas, gronda-t-il.
Dans la chambre d'Hermione, les filles n'avaient pas conscience qu'une dispute allait avoir lieu dans la pièce d'à côté. Maeve était assise sur le bureau de sa cousine, au grand damne de celle-ci. Elle avait repoussé tous les parchemins bien rangés et les avait mis de côté en les mélangeant et se servait de la chaise comme repose pieds. La jeune sorcière au cœur brisé sourit en voyant la tête d'Hermione qui pensait aux longues minutes qu'elle allait mettre à tout remettre en ordre. Cette dernière était assise sur son lit et écoutait Maeve lui relater la rapide conversation qu'elle avait surprise. Son expression faciale oscillait entre surprise et incrédulité et quand Maeve eut fini sa petite histoire, elle la regardait bouche bée.
— Je me doutais aussi qu'il y avait quelque chose de louche dans cette histoire mais je n'aurais jamais pensé à ça. Un sortilège d'illusion ? Ça me fait penser au sort que Voldemort a utilisé sur Harry juste avant la bataille du ministère.
Maeve frissonna à ce souvenir. Elle avait participé à cette bataille. Après avoir échappé à la vigilance de Draco et l'avoir vu vomir toutes ses tripes à cause des bonbons que leur avait donnés Ronald, elle était partie avec Harry et les autres. Elle s'était battue contre le père de Draco ce jour-là. Elle avait toujours soupçonné que c'était cet incident qui avait effrayé le blond quant à leur relation. Elle avait failli y passer. Quand il l'avait appris, il avait maudit son père et fait promettre à Maeve de ne plus prendre de risque. Elle n'avait pas respecté sa promesse.
— Voldemort est mort Hermione, ça ne peut pas être lui.
— Je le sais bien, s'exaspèra-t-elle.
— Il faudrait vraiment qu'on me déteste pour vouloir me faire voir ma propre mort.
Elles se turent quelques instants quand elles entendirent les bruits d'une dispute éclatant dans le salon des appartements de la préfète. Elles entendirent Draco crier à Pansy de sortir de la pièce par elle-même si elle ne voulait pas qu'il le fasse lui-même. Cette dispute fit légèrement sourire Maeve quand Hermione poussa une petite exclamation de surprise.
— Je connais une personne qui te déteste, Maeve. Je ne comprends même pas pourquoi tu n'y a pas pensé avant.
La concernée regarda sa cousine, sans comprendre.
— Qui ça ?
— Pansy.
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