Chapitre 2

Tout en parcourant les couloirs de l'école pour se rendre dans le bureau de la directrice, Maeve se questionnait par rapport à son grand frère. Marc l'avait mise en garde contre Draco. Pourquoi ? Certes, il lui avait brisé le coeur par deux fois mais, même s'il avait du mal à digérer le fait qu'elle lui ait menti, elle ne voyait aucune raison de se méfier de lui. D'accord, c'était un Malfoy qui avait tué Mickael, mais ce n'était pas le blond, c'était son père. Son cœur se serra à cette pensée. Elle essayait de refouler cette idée le plus possible. Elle avait fréquenté le fils du meurtrier de son frère. Elle soupira.

Ça faisait à peine un quart d'heure qu'elle savait son frère aîné de retour et il lui prenait déjà la tête. Comme à l'époque où ils vivaient encore tous ensemble chez leurs parents. Hermione, voyant que sa cousine était complètement perdue dans ses pensées, allait engager la conversation pour essayer de la détendre un peu quand elle se rendit compte qu'elles étaient déjà arrivées devant la porte du bureau. Elle grimaça et alors que Maeve allait frapper à la porte pour les annoncer à la directrice, la porte s'ouvrit sur leur professeur de potions. Maeve arrêta sa main juste avant de toquer sur le torse de l'enseignant, ce qui aurait été assez gênant.

La jeune gryffondor recula de quelques pas pour laisser passer le jeune homme. Il observa ses yeux rougis par les larmes, son visage livide et ses mains tremblantes en fronçant les sourcils. Il lança un regard à Hermione avant de prendre la parole.

— Miss Staneford, je crois me souvenir que votre semaine d'essai fini demain. Est-ce que je vous aurai en cours la semaine prochaine ? J'ai besoin de connaître le nombre exact d'étudiants pour préparer mon cours, s'expliqua-t-il.

— Je pars dans la journée.

Devant la réponse de sa cousine, Hermione leva les yeux au ciel. Maeve pensait-elle vraiment qu'Hermione allait la laisser partir ?

— Préparez le cours comme si Maeve restait, intervint-elle. Sa décision n'est pas encore prise.

Le regard du professeur passa d'une jeune fille à l'autre avant qu'il n'acquiesce. Maeve fusilla sa cousine du regard alors que l'enseignant s'éloignait, laissant la porte du bureau ouverte. Sans attendre l'autorisation de la directrice, Maeve s'engouffra dans la pièce. Hermione la suivit, refermant la porte derrière elle. Quand elle les vit, McGonagall retourna le parchemin qu'elle était en train de lire et posa les yeux sur les mains tremblantes de Maeve, qui serraient un bout de papier complètement froissé. Elle décida de ne pas l'interroger sur son teint blême et ses joues creusées pour le moment.

— Miss Staneford, Miss Granger, vous auriez pu attendre mon autorisation pour entrer. Je suis assez occupée aujourd'hui, repassez demain.

— Nous n'en avons pas pour longtemps madame, dit Maeve.

Au ton qu'elle a employé, la directrice comprit qu'elle ne partirait pas tant qu'elle ne l'aurait pas écoutée. Elle posa alors sa plume sur son bureau pour se concentrer sur les jeunes filles.

— Vous êtes venue m'annoncer si vous restez ou non ?

Secouant négativement la tête, Maeve déglutit. Elle avait foncé chez la directrice sans réfléchir mais elle n'était pas sûre de vouloir savoir si c'était bien son frère qui était venu et non une blague idiote venant d'un élève quelconque. La directrice fit signe aux jeunes sorcières de s'asseoir et croisa les mains, attendant que l'une d'elle prenne la parole. L'ancienne serdaigle ne savait pas trop pourquoi mais elle avait l'impression qu'elle n'obtiendrait pas de réponse. Quelque chose dans les prunelles âgées de McGonagall lui faisait penser qu'elle savait déjà pourquoi les filles étaient venues. Hermione, croyant que sa cousine était en train de chercher ses mots pour expliquer ce qu'il s'était passé à la directrice, lui demanda si elle voulait qu'elle explique à sa place.

— Maeve a reçu une lettre de son frère aîné, expliqua-t-elle quand sa cousine eut acquiescé. Pas par un hibou mais dans le dortoir de Gryffondor. Le morceau de papier était posé sur son lit quand je suis allée voir si elle s'y trouvait.

La directrice se pinça les lèvres en entendant les dires d'Hermione, comme s'il s'agissait d'un problème.

— Pourquoi être venues me voir ? demanda McGonagall.

— Madame, mon frère aîné ne m'a pas donné signe de vie depuis quatorze ans et n'est même pas à Poudlard, il est là le problème, grogna Maeve. Il a forcément dû entrer dans l'école et toutes les personnes étrangères aux employés doivent passer par vous. Je voulais savoir si vous l'aviez vu.

La vieille femme resta silencieuse quelques secondes. Pas assez pour sembler créer un mensonge sur mesure mais trop pour que sa réponse soit spontanée. Les deux jeunes filles le remarquèrent immédiatement.

— Il n'y a pas eu de visiteurs de toute la semaine miss, répondit-elle finalement. Je suis désolée pour vous mais il doit s'agir d'une blague de mauvais goût.

— Même s'il est un animagus ? Si je me souviens bien de ce que j'ai entendu lors de notre première année, Marc peut se métamorphoser en animal, mais je ne me souviens plus lequel...

Encore une fois, la directrice prit quelques secondes pour formuler une réponse sauf que cette fois-ci, elle n'avait pas l'air de réfléchir à un mensonge. Pour que le frère de Maeve ait pu traverser la barrière, il aurait fallu qu'il arrive à la tromper en se faisant passer pour un animal. Elle doutait que l'aîné des Staneford soit assez doué pour ça. Mais elle ne voulait pas confier ce détail à la jeune fille. Plusieurs choses devaient être réglées avant qu'ils ne puissent reprendre contact tous les deux, elle le savait. Elle allait d'ailleurs passer un savon au jeune homme pour ne pas avoir respecté les règles.

— La barrière magique protégeant l'école est infranchissable sans autorisation, se contenta-t-elle de dire.

— Voldemort a bien réussi lui, grogna Maeve.

Elle décida d'ignorer l'air outré de McGonagall et se leva. Comme elle s'en était douté, cette conversation n'avait servi à rien. Pourtant, au fond d'elle, elle était persuadée que la directrice savait quelque chose. Quelque chose qu'elle ne voulait pas confier à Maeve. Mais merde ! C'était son frère, elle avait le droit de savoir s'il avait vraiment voulu reprendre contact avec elle ! Suivie par Hermione, elle s'approcha de la porte et l'ouvrit. Elle laissa passer sa cousine avant de se tourner vers la directrice.

— J'avais prévu de partir aujourd'hui mais finalement, je vais rester jusqu'à la fin de l'année. Par contre, je ne veux plus de Malfoy comme tuteur, je demanderai de l'aide à Hermione et Harry.

L'ancienne professeur de métamorphose hocha la tête et regarda les jeunes sorcières quitter son bureau. Adossée au mur, Maeve regardait la lettre de son frère qu'elle tenait complètement froissée dans une main. Elle la déplia et la lissa le mieux qu'elle pu pour la relire.

— Je suis certaine que ce n'est pas une mauvaise blague, dit-elle après réflexion. Personne n'est au courant que Mickael faisant la gueule dans sa chambre quand il a quitté la maison à cause de nos parents. Il en avait trop honte.

— Et je suis sûre que McGo te cache quelque chose, renchérit Hermione.

L'ancienne Serdaigle sourit, contente de ne pas être la seule à avoir cette impression. Alors qu'elles allaient continuer cette conversation, un tête blonde à l'uniforme de serpentard déboula dans le couloir. Quand le regard de Draco tomba sur Maeve, son visage se ferma. Celle-ci préféra faire comme si elle n'avait pas vu le changement d'émotions sur son visage.

Cette journée chargée en émotion avait rendu Maeve irascible et, épuisée, elle prit la direction des dortoirs de Gryffondor, les yeux rivés sur le sol pour que Draco ne puisse pas voir des larmes commencer à perler aux coins de ses yeux... 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top