Chapitre 12

Lorsque Maeve se retourna, elle crut d'abord à une mauvaise blague. Elle resta interdite quelques secondes, fixant l'homme qui était entré dans la pièce et qui venait de l'appeler petite sœur. Du coin de l'œil, elle aperçut Draco déglutir, redoutant sa réaction. Ils se fichaient d'elle, c'était impossible. Elle avait vaguement entendu le professeur de défense contre les forces du mal envoyé chercher quelqu'un mais là c'était trop pour mal. Déjà croire que ce type pouvait la calmer était une erreur mais qu'il se fasse passer pour son frère disparu ? Elle allait exploser.

— Vous vous foutez de moi ? demanda-t-elle. Vous croyez vraiment que c'est en vous faisant passer pour mon frère que je vais me calmer ? Vous me prenez pour une conne ?

Le professeur de potions qui se trouvait en face d'elle fut blessé qu'elle lui parle de cette façon mais il s'y attendait. Depuis le début de l'année, elle ne le reconnaissait pas. McGonagall s'y était engagée et, tous les jours, elle utilisait ses talents de métamorphose pour que Maeve ne puisse pas faire le lien entre le professeur de potion qui se tenait devant elle et son frère qui ne lui donnait aucun signe de vie depuis des années.

— Maeve, s'il te plait, calme-toi, tenta-t-il.

— Que je me calme ? Non mais je rêve. Vous pensez vraiment que je vais me calmer alors que vous êtes en train de vous faire passer pour mon frère ?

Marc ne réagit pas. A la place, il jeta un coup d'œil vers Draco, qui détourna le regard. Il n'était pas encore prêt à perdre définitivement Maeve. Elle ne lui pardonnerait pas son hypocrisie. Lui, qui faisait semblant de la détester à cause de son mensonge, allait devoir lui avouer ce qu'il lui cachait depuis la Bataille de Poudlard. Il était aussi le seul, avec la directrice, à pouvoir lui redonner sa véritable apparence.

— Draco, dis-lui, toi, l'implora Marc.

Il ne pouvait pas faire ça. C'était au-dessus de ses forces et Marc s'en rendit très vite compte. Il soupira, se préparant à aller chercher la directrice.

— Me dire quoi Draco ? Tu ne vas quand même pas rentrer dans son délire ? cracha Maeve.

Derrière Maeve, le professeur de défense contre les forces du mal leva les sorts que la sorcière avait lancé sur Pansy. Maintenant que l'attention de Maeve n'était plus tournée sur la brune, il s'agissait plus d'une réunion de famille. Il ordonna à Blaise de faire sortir la Serpentard de la pièce et à Harry et Hermione de les suivre. Il fit ensuite la même chose qu'eux, laissant Maeve, Marc et Draco seuls dans la pièce.

— Me dire quoi ? redemanda Maeve en voyant que le blond ne répondait pas.

Quand il lui sembla évident que son ancien petit-ami ne lui répondrait pas, elle fusilla Marc du regard.

— Arrêtez de l'embarquer dans vos délires. La prochaine fois que je vous entends vous faire passer pour mon frère, je vous jure que vous finirez dans le même état que Parkinson.

Après un dernier regard à Draco, Marc fit demi-tour. On lui avait demandé de venir pour qu'il calme sa sœur et qu'elle laisse Pansy tranquille. C'était ce qu'il avait fait. Si elle ne le croyait pas, ce n'était pas grave. Cela lui brisait le cœur, mais il ferait avec. De toute façon, il n'avait pas le droit de lui parler. Pas tant qu'il n'aurait pas fait ce que McGonagall lui avait demandé. Il venait d'atteindre la porte quand Draco le retint.

— Marc, attends.

Maeve écarquilla les yeux en entendant de quelle façon il avait appelé le professeur. Il n'allait pas s'y mettre aussi.

— Non Draco, répondit le professeur. Ne dis rien, c'est pas grave.

Il comprenait les réticences du jeune homme. Sa relation avec Maeve était déjà assez compliquée comme ça, il n'allait pas en plus lui apprendre qu'il connaissait Marc depuis plus de six mois sans rien lui avoir dit.

— Si, rétorqua-t-il avant de se tourner vers Maeve. C'est vraiment ton frère. Finite incantatem.

Sous les yeux ébahis de la gryffondor, le professeur de potion changea. Ses cheveux blonds mi-long devinrent bruns. Ses yeux verts virèrent au brun. De petites tâches de rousseurs apparurent sur ses joues qui en étaient dépourvues il y avait encore quelques secondes. Son visage sembla rajeunir de quelques années et des fossettes apparurent sur ses joues. Maeve poussa un petit gémissement de tristesse en voyant sa transformation. Il ressemblait tellement à Mickaël que ça lui faisait mal au cœur. Ses jambes se dérobèrent sous elle quand elle compris que le professeur qu'elle détestait depuis qu'elle était revenue était vraiment son frère aîné. Mais sa première réaction, qui aurait dû être de serrer son frère dans ses bras, fut de se tourner vers Draco. Ce dernier l'avait rejointe pendant la transformation de son frère et la tenait à présent par la taille pour empêcher ses jambes tremblantes de la trahir. Quand il vit le regard qu'elle lui jeta, il regretta d'être aussi près d'elle. Il l'avait perdue. Pour de bon.

— Tu le savais ? murmura-t-elle. Tu savais que Marc était là, juste sous mes yeux, et tu m'as rien dit ? Comment t'as pu me faire ça Draco ?

— Ne lui en veux pas Mae, il..., tenta de le défendre Marc.

— Te mêle pas de ça Marc, le coupa Maeve, c'est à lui que je parle. C'est à l'hypocrite qui fait semblant de me détester depuis deux semaines parce qu'il a apprit que j'ai respecté sa putain de volonté. Pas la peine de me regarder comme ça Malfoy. Je sais que tu fais semblant, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Ça ne t'as pas trop empêché de dormir la nuit de me mentir sur ce sujet-là ? Alors que moi je crevais de ne pas savoir si mon grand frère était toujours vivant, si j'étais vraiment le dernier membre de ma famille encore en vie ? De ne pas savoir s'il était au courant que son petit frère était mort ? Tu le vivais bien, de faire semblant de m'en vouloir pour mon mensonge alors que tu faisais exactement pareil de ton côté ? Qu'est-ce que tu vas me trouver comme excuse hein ? Que tu l'as fait pour moi ? Que c'était pas à toi de me le dire ? T'es un putain d'égoïste Draco. Comment tu peux encore te regarder dans un miroir après ça ? Tu fais semblant de me détester pour je ne sais quelle raison à cause d'un mensonge alors que tu me mens aussi ? Tu me dégoutes Malfoy.

Quand elle finit son monologue, Maeve était essoufflée. Draco, lui, se retenait à grand peine pour ne pas verser de larmes. Elle ne lui avait jamais parlé comme ça. Elle n'avait jamais prononcé son nom de famille avec autant de haine.

— Je... je... Je n'avais pas le droit de te le dire, McGonagall me l'avait interdit, expliqua-t-il, la voix brisée par ce qu'elle venait de dire.

— Et depuis quand tu fais ce que te demande la directrice ?

Il ne lui répondit pas. Ça non plus, il n'avait pas le droit de lui en parler. Elle le détestait déjà suffisamment. Si elle apprenait qu'il lui avait caché ça aussi... Marc lut le désarroi sur le visage du sorcier et décida de mettre fin à son supplice.

— Depuis que son père veut te tuer et que je suis chargé de te protéger, lâcha Marc.

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