Chapitre 5: Vous êtes fou!

L'incompréhension me gagne, du moins, j'ai peur de comprendre.

Maudite ? Moi ? Mais qui a pu me faire ça ?

Je sais bien qu'on ne m'aime pas, on me hait, mais jamais je n'aurais cru que quelqu'un pourrait passer du côté de la folie pour m'atteindre. Car il faut bien être fou pour croire à la magie. Et à toute cette histoire d'ailleurs !

Serrant les dents, je me donne suffisamment de courage pour demander.

- Et... En... En quoi consiste ma malédiction ?

Je maudis ma voix tremblante. Patrick jette un regard inquiet à son associé alors que celui-ci se penche doucement vers moi, comme s'il a l'intention de me faire une confidence. Instinctivement, je me penche aussi et malgré la distance qui nous sépare, je peux sentir son souffle chaud près de mon oreille.

- La mort..., articule-t-il doucement comme pour mieux savourer ces deux mots.

Je me redresse vivement, percutant le dos de ma chaise avec une violence telle que je suis presque tombée à la renverse. Je me lève précipitamment.

- Vous êtes complètement fou ! Arrêtez de dire des conneries, je ne vous crois plus, c'est n'importe quoi !, m'exclamé-je énervée que l'on me prenne pour une conne. J'en ai ma claque de ce lieu, vous êtes tous complètement tarés et je ne resterai plus une minute de plus ici !

Les nerfs à vif, je me dirige vers la porte, mais je suis arrêtée par un Zen qui s'interpose entre moi et la sortie.

- Si tu crois que tu vas t'échapper si facilement, tu nous sous-estimes ! Maintenant retourne t'asseoir ou tu vas le regretter...

- Ah oui ?! J'aimerais bien voir ça, répliqué-je, toujours hors de moi. Viens te battre !

Je me jette sur lui et nous roulons à terre, je le frappe au visage et il me repousse, manquant de me faire tomber sur les fesses. Il m'attrape par le col de mon t-shirt et me plaque contre le mur avec une telle force que l'arrière de mon crâne percute violemment le mur, me laissant à moitié sonnée.

Délaissant mon t-shirt qui s'est presque déchiré, il s'attaque à ma gorge et me soulève dans les airs en continuant de resserrer sa prise. Manquant de m'étouffer, je me débats comme une furie, je lui donne un coup de pied dans le vendre et il me lâche. Retombée au sol, j'essaye de retrouver mon souffle. Je n'ai pas remarqué que Patrick est sorti pour appeler de l'aide, trop occupée a essayer de ne pas finir étranglé. Zen se jette à nouveau sur moi, mais je l'attendais, il va le regretter ! Au moment où mon poing atterrit dans les cotes de mon adversaire, la porte s'ouvre à la volée, laissant passer quatre gars en tenue de moines.

- C'est quoi ce bordel !, cri l'un des hommes.

Je reconnais le blond qui m'a attrapé dans le couloir lorsque je tentai de fuir. Alors que Zen allait de nouveau se jeter sur moi, deux gars le plaquent au sol.

- Qu'est-ce que t'a mon vieux, tu t'attaques aux gamines maintenant ?, ricane le blond.

En voyant les regards noirs qu'ils se lancent mutuellement, ces deux-là, ce n'est pas l'amour fou. Zen grogne. La surprise me fait tourner la tête dans sa direction. Ces yeux sont devenus rouges.

Ma main qui masse mon coup pendant que les deux hommes se débattaient avec Zen s'immobilise. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Un démon ?! Non, c'est impossible ! Ces yeux sont devenus rouges pourtant, comment est-ce possible ?!

Patrick, resté à l'entrée, soupire longuement en se frottant le visage d'une main.

- Je suppose que la réunion est finie, demande-t-il alors qu'il connaît déjà la réponse à sa question.

- Oui, pas le choix, répond le blond en fixant Zen d'un regard accusateur.

Nouveau soupir du vieil homme.

- Bien, emmenez aussi Zen pour qu'il se calme. Je n'ai pas encore fini les explications. Elle n'est pas encore prête, je vais passer plus tard dans sa cellule pour lui dire ce qu'elle doit encore savoir. Laissons-la se reposer un moment, elle m'a l'air un peu sous le choc.

Et c'est ainsi que les deux personnes qui avaient maîtrisé Zen l'emmènent dehors et qu'un autre plus petit, mais non moins costaud, s'approche de moi, menottes à la main. En surprenant mon regard méfiant en direction des menottes, il s'empresse de s'expliquer.

- Ne t'en fais pas, je ne m'en servirai que si tu essaies de t'enfuir. Si tu restes calme, il ne devrait pas y avoir de problème...

Le blond s'avance vers la porte, l'ouvre et indique du menton le couloir vide.

- Vas-y Max, Damien et Antoine sont déjà partis avec le démon, il ne reste plus que nous. Il ne faut pas traîner, on la ramène à sa cellule et puis on va s'occuper du petit nouveau.

Le dénommé Max se redresse de toute sa hauteur et d'un signe de tête, m'indique la sortie.

- Il faut partir ma jolie, on est un peu pressés là tout de suite.

Agacée et déjà bien énervée, je lui lance le regard le plus noir possible.

- Tu m'appelles encore une fois "ma jolie" et tu vas voir ce que ce joli petit minois peut faire, le menaçai-je, le poing levé dans sa direction.

Les deux hommes éclatent de rire au même moment, ne prenant pas ma menace au sérieux. Ils commencent à m'agacer de plus en plus. Personne ne me prend au sérieux au premier abord et c'est ce qui me pousse, la plupart du temps, a donné le premier coup. Ce n'est pas parce que je n'ai pas l'allure d'une combattante que je ne peux pas être dangereuse.

Une lueur étrange brille dans les yeux du petit costaud, une lueur que je ne peux pas déchiffrer. On dirait presque de l'appréciation mêlée à de la peine. Mais ça ne dure qu'un instant car un air enjoué prend vite place sur son visage bien rasé.

- Je t'aime bien toi, déclare Max avec un clin d'œil.

Pas tellement rassurée, je cherche du regard le vieil homme qui me gratifie d'un léger sourire d'encouragement.

Non, vraiment. Je ne suis pas rassuré du tout.

À suivre...

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