Chapitre 13: Servante

Vous ne savez pas à quel point je suis désolée de mon retard, mais en plus du fait que j'étais débordée par les travaux de groupe, j'ai eu du mal avec ce chapitre.
Je suis extrêmement réticente en vue de celui-ci, alors j'aimerai vraiment savoir ce que vous en avez pensé : est-ce qu'il a été assez clair ? Pas trop rapide ou lent ?

Et encore un grand merci à vous, fidèles lecteurs, de continuer à me lire. Pour sa majesté atteint presque les 6,8k, je suis folle de joie, donc merci infiniment, même si je sais que l'histoire n'est pas parfaite.

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Pour finir, on m'a attribué le rôle de servante... Génial, on ne pouvait pas rêver mieux...

Ça doit faire une semaine que je travaille comme une esclave : réveil peu avant le levé du soleil, préparation du petit déjeuné des serviteurs. Oui, parce que je ne sais pas cuisiner, ce n'est sûrement pas à moi qu'on demandera de pondre un plat gastronomique pour sa majesté, le roi. C'est pourquoi je me trouve à préparer la table, couper le pain et plein d'autres trucs, mais surtout, je crois bien qu'on m'a trouvé une place espace spéciale dans l'épluchage de pommes de terre. J'ai mal aux mains à force de tenir ces patates, je ne savais pas que c'était aussi éprouvant, je crois bien que je me suis fait des muscles aux doigts.

Et ne parlons même pas de toutes les fois où je me suis coupée en jurant comme une charretière, fallait voir toutes ses têtes se retourner vers moi comme un seul homme en chuchotant sur mon compte. Si ça ce n'est pas la belle vie. Ironie quand tu nous tiens...

Mais "cuisiner ", ça allait encore, le plus dur, c'est de devoir nettoyer toutes les casseroles après. Je donnerais n'importe quoi pour avoir du savon de vaisselle et de l'eau chaude pour mes pauvres mains congelées. L'après-midi, ce sont d'autres serviteurs qui doivent cuisiner, et moi, on me place un peu partout, c'est Catherine qui décide. Souvent, je dois me taper le lavage de salles entières avec un torchon, une brosse et un seau d'eau gelée.

Pourtant s'il n'y avait que ça, j'aurais eu la chance de tenir le coup, mais faut croire qu'on veut m'achever, car non seulement, je dois partager une petite chambre de fortune pas très confortable, mais en plus, ma camarade de chambre est si bavarde que je réussis à peine à m'endormir pendant les pauvres heures de sommeil auquel j'ai droit. Heureusement qu'elle ne parle pas dans son sommeil, sinon je l'aurai jeté dehors, qu'elle se démerde pour trouver un autre endroit où dormir !

Ode est très gentille, je l'accorde, elle est souriante, attachante et très optimiste. Tout mon contraire en fait. C'est une très belle jeune femme qui je crois, ne doit pas être plus de deux ans mon aînée, sa chevelure brune est en grande partie couverte par le même étrange bonnet que Catherine. Sa peau est légèrement dorée, ce qui ne fait qu'intensifier le vert profond de ses yeux, lui donnant ainsi une expression innocente, la rajeunissant quelque peu.

Ode m'a accueillie avec les bras ouverts dès le moment où Catherine nous a présentées comme étant nouvelles camarades de chambres. Bon, ce ne sont pas exactement les termes qu'elle a utilisés, mais ça revient au même, faut dire que cette Catherine est bien plus bavarde que je ne l'aurai pensé, ces deux-là font la paire, on dirait. Mais sérieusement, j'ai vraiment besoin de mon sommeil.

Je soupire bruyamment alors que je sors le chiffon mouillé du seau d'eau pour le laisser retomber sur le sol de l'une des innombrables couloirs de cet immense palais. Je me penche légèrement en avant et commence par mouiller le carrelage. Me dressant pour essuyer la transpiration qui perle sur mon front d'un revers de la main, je fais une rotation de la tête dans le but de détendre mon cou et m'étire vers le haut. Mon dos commence à me faire mal et je sens des fourmis dans mes jambes à cause des longues heures à rester agenouillée.

J'attrape la brosse à côté de moi et commence à frotter en jetant des regards aux alentours. Puisqu'il n'y a personne et que les deux autres servantes qui étaient censées terminer les extrémités de ce couloir n'apparaissent pas dans mon champ de vision, je m'autorise enfin à faire une pause. Je me relève en grognant et commence à marcher de long en large pour aider la circulation du sang dans mes jambes. Je m'étire de nouveau et laisse échapper un râle en sentant mes os craquer.

Je me souviens du moment où Catherine a décidé de me placer comme servante alors que j'aurai pu utiliser mon expérience au combat pour êtres un soldat ou je ne sais quoi d'autre encore, un garde du corps peut-être. Tout sauf ce boulot dégradant !

<< - Je sais me battre.

Ma voix est un peu hésitante et je guette la réaction de cette Catherine qui se fait attendre. Son visage ne reflète pas d'émotion en particulier, elle ne bouge tout d'abord pas, mais finit par cligner des yeux à plusieurs reprises et secoue vigoureusement la tête en déposant ses doigts sur son front.

- Excusez-moi, je me fais vieille, je n'ai sûrement pas bien compris, pouvez-vous répéter ?

Je grimace. Je savais bien que ça allait se passer comme ça.

- Non, vous avez bien entendu, j'ai dit que je sais très bien me battre.

Catherine secoue une nouvelle fois la tête.

- Ce n'est pas possible, mon enfant, écoutez, dites-moi vraiment : que savez-vous faire. Cela me facilitera la tâche pour vous attribuer une corvée que vous pourrez exécuter avec aisance.

- Si je vous dis que je suis douée au combat !

- Cessez tout de suite, je vous dis que ce n'est pas possible, une fame ne peut pas se battre, ceci est contre nature. Ce sont les hommes qui doivent partir, l'arme à la main, non pas les fames ! s'énerve Catherine.

Génial, on va aller loin comme ça...

- Je peux vous le prouvez.

La femme lève une main pour me faire taire. Je m'immobilise dans ma tentative de lui montrer ma position de boxe, c'est-à-dire, jeu de jambes, poings serrés sous mes yeux et coudes resserrés.

- Même si c'était le cas, que comptez vous faire de cela, on ne vous acceptera jamais dans l'armée et encore moins auprès des gardes de sa majesté, le roi. Vous ne pouvez être que servante dans cette cour, à moins que vous n'ayez d'innombrables talents cachés.

Des nuages passent devant le soleil faisant ainsi descendre légèrement les températures, suffisamment pour me faire frissonner. La place se vide peu à peu et la femme blonde qui se tient devant moi soupire avant de lancer un regard circulaire autour de nous.

- Nous verrons bien cela plus tard, pour le moment, vous voilà placée en cuisine, suivez-moi. L'heure du repas du roi est terminée, nous allons d'abord manger et ensuite seulement, vous vous verrez attribuer une corvée.

Catherine me fait signe de tête de lui emboîter le pas et c'est ce que je fais à contrecœur, déçue de devoir travailler en cuisine alors que je pourrais très bien utiliser mes compétences défensives et offensives. Je suis agacée par son refus de croire en mes capacités. En plus, je n'ai jamais cuisiné de ma vie, à part des œufs au plat et encore, ce n'était pas toujours réussi.

Je remarque avec étonnement que la femme prend à gauche pour contourner la chapelle.

- On n'entre pas par la porte où est passé Léon ?

La femme me lance un regard choqué par-dessus son épaule.

- Mais nous ne le pouvons pas voyons, ce n'est pas notre entrée !

- Ah, d'accord.

Si elle le dit, je n'ai pas envie de la contredire, c'est son époque, c'est elle qui dit ce qui est logique et ce qui ne l'est pas. La fatigue me fait baisser ma garde et me ramollit, mon corps me semble de plus en plus lourd, mes jambes commencent à trembler et je grimace de douleur. Je n'en peux plus, j'ai besoin de m'asseoir et j'ai tellement faim. Mon estomac gargouille tellement que même Catherine se retourne pour me regarder. Et malgré ma gêne, je ne peux pas m'empêcher de la provoquer dans ma tête.

Un problème ?! Tu n'as jamais entendu un ventre gargouiller ? >>

Ma première journée au château à été une expérience éprouvante. Catherine m'avait fait une petite visite des parties réservées aux serviteurs après qu'elle m'avoir emmené manger un peu. La cuisine était assez grande, pas autant que je l'avais imaginé pour un tel palais, mais suffisamment pour accueillir tout le personnel de cuisine sans qu'ils ne doivent se bousculer pour passer. Catherine se charge de faire les présentations avec ceux qui étaient encore là, mais je n'ai pas pu retenir leur prénom même s'ils n'étaient que cinq à être présents, j'étais très fatiguée et sincèrement, ce n'était pas ma plus grande préoccupation.

J'ai enfin pu manger quelque chose, on m'a donné une sorte de ragoût de légumes et un petit morceau de viande pour, soit disant, reprendre des forces. Ah ça oui que j'en avais besoin de reprendre des forces. Catherine a eu pitié de moi en me voyant affalée sur mon tabouret, en train de m'étouffer presque avec mon repas tellement je mangeais vite, et elle m'a autorisée à me reposer ce jour-là pour que je commence le travail le lendemain, en pleine forme.

Catherine m'avait observé avec une curiosité mêlée à de la méfiance pendant que je mangeais, mais elle a eu l'amabilité de ne pas poser de question, je lui en étais reconnaissante pour ça. J'avais dû être dans un état pitoyable pour qu'elle ait envie de prendre autant soin de moi, à moins que ce ne soit à cause de Léon qu'elle a fait ça, j'ai bien vu à quel point elle le couvait d'un regard bienveillant. C'est sûrement ce genre de regard que lance une mère à sa progéniture, non ? Je pense avoir déjà aperçu ce genre de regard, dans le parc où je pars courir parfois, lorsque des familles partent faire un pique-nique l'été, ils rient tous ensembles. Oui, ça doit être ça.

En tout cas, Léon n'a pas tenu sa promesse : il n'est pas venu voir comment j'allais après son rapport. Je ne l'ai plus revu depuis et quand j'ai demandé à Catherine où il était, elle m'a répondu avec un mélange de fierté et de tristesse, qu'il était parti accomplir une nouvelle mission pour le roi. La seule personne à qui je fais un minimum confiance est parti en me laissant entre les mains de ces inconnus. J'étais tellement énervée de l'apprendre que j'en avais même oublié son bras blessé, je n'ai pas cherché à savoir s'il allait bien, pourquoi m'inquiéter pour un inconnu après tout ? Ce n'est pas mon problème s'il ne veut pas se reposer, c'est son bras, s'il veut le perdre, tant pis pour lui.

Je suis une personne forte, je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds ou abandonner mes convictions sans même me battre. D'ailleurs, il faut vraiment que je prouve à Catherine que je suis bonne au combat, je dois absolument arrêter d'être une servante, ça m'énerve tellement de me faire regarder de haut par les personnes, soit disant socialement supérieurs. J'ai bien failli en tabasser quelques-uns, heureusement qu'Ode est intervenue. Elle m'avait avertie que je risquais la pendaison si jamais je m'attaquais à eux.

Je me fais sortie de ma rêverie par nulle autre qu'Ode qui court vers moi, l'air paniquée.

- Éloïse ! Éloïse ! Que faites-vous ?! Ils arrivent ! Oh que Dieu nous protège, on vous punira si on vous voit rêvasser ! Dépêchons.

- Du calme, j'ai presque fini et qu'est-ce que ça peut bien leur faire qu'on soit encore là !

Au même moment des pas résonnent dans le couloir et voyant que je serre les poings au lieu de m'abaisser pour frotter le sol, Ode m'agrippe par le bras pour me tirer vers le seau d'eau. La jeune brune me supplie de ses yeux ronds d'obéir et je le fais malgré l'envie de me rebeller et de prendre l'eau pour la jeter sur n'importe quelle personne qui passerait au tournant de mon couloir.

Une sensation étrange me fait tout drôle dans ma poitrine, c'est la première fois que quelqu'un s'inquiète pour moi. Ode est venue m'aider au risque de se faire punir à son tour et ça me perturbe.

La jeune brune renverse un peu d'eau sur le sol et se met a frotter avec mon chiffon pendant qu'elle me jette la brosse. Je fais un effort pour me calmer et nous terminons la dernière partie à temps puisque nous sortons à peine du couloir que des voix résonnent au loin. Ces gens qui jacassent et papotent sont des femmes à l'entente des voix hautes perchées.

Ode m'oblige à accélérer le pas alors que je n'ai qu'une seule envie, mais je ne suis pas d'une très bonne humeur aujourd'hui alors je la suis en trainant des pieds. En plus, j'en ai marre de tous ses gens de "pouvoirs" qui semblent tout se permettre, surtout de me donner des ordres à tout-va.

Mais ça ne va plus durer. Finis la fille trop perturbée et déboussolée à cause du voyage dans le temps, si invraisemblable au premier abord, qui l'a fait presque devenir docile. Mes nerfs commencent à chauffer en repensant à quel point j'étais devenue molle ses derniers temps. Je n'arrive pas à croire, je ne me reconnaissais plus, mais heureusement, j'ai repris mes esprits à temps. Plus jamais je ne referais cette erreur, je me suis laissé surprendre par la fille gothique dont je ne sais plus le nom et ses fichus juges de l'âme, mais ça ne se reproduira plus, je m'en fait le serment.

Éloïse est de retour, alors qu'on ne vienne pas me chercher ! Je vais montrer de quoi je suis capable et je deviendrai un soldat, ou quelque chose du genre !

À suivre...

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