Je n'écoutais plus depuis quelques minutes, j'étais concentrée sur les travaux. C'était assez pratique d'avoir toujours de l'animation par la fenêtre quand on s'ennuyait en cours.

Je contemplais la construction d'un bâtiment en forme de triangle, il y avait déjà la charpente en acier et les premiers panneaux de toutes les teintes possibles de jaune : ce bâtiment était vraiment très étrange avec ses 13 étages comme on était au 3ème étage on pouvait apercevoir de loin le panneau qui indiquait le propriétaire et le projet. D'ici je ne pouvais pas lire mais j'étais déjà passée à côté plusieurs fois. Le projet était de construire une tour récupérant l'énergie solaire pour la transformer en énergie nucléaire puisque toute la ville était construite sur un même procédé d'alimentation au nucléaire. Invention de notre maire sans considération pour la nature et la santés de ses chers habitants à qui il promettait monts et merveilles à claques élections. Cette usine nucléaire comporterait aussi une partie destinée a des logement bon marché pour les retraités. Je me demandai qui voudrait habiter dans le même bâtiment qu'une centrale nucléaire!

Plus bas, un tractopelle était en train de combler un fossé avec de la terre et plusieurs machines détruisaient une ancienne usine du XIX siècle abandonnée. De cette dernière sortaient des millions de tourbillons de poussière grise qui virevoltaient jusqu'au ciel et disparaissaient comme aspirées par les quelques nuages qui parsemaient le ciel.

J'étais fascinée par ce merveilleux spectacle mais la sonnerie m'arracha à ma rêverie. Je montais les deux étages pour aller en math. J'étais la seule à ma table car ma meilleure amie était malade depuis plusieurs jours. Je devais me farcir les cours seules et ça je peux vous le dire c'était vraiment pénible!
La professeure l'était sûrement aussi car elle, d'habitude si énergique, nous parlait mollement, regardait souvent par la vitre d'un air triste et avait les yeux vitreux et le teint pâle, presque ... gris !

Les cours suivants s'enchaînaient, tous plus ennuyeux que, jamais. Je ne savais pas si c'était la perspective de partir en vacances dans trois semaines qui rendait mes profs si déprimés. Les cours étaient mous, les professeurs oubliaient les contrôles qu'on devait faire, ils nous appelaient par d'autres prénoms, j'ai eu droit à Zoella, Jenny, Clara et le plus surprenant, venant de la prof d'SVT, Arthur ! De plus cette journée étrange se terminait par de la pluie ; une pluie torrentielle venant d'un ciel étrangement noir.