3. Demande

La lune brillait au-dessus de ma tête, mais je n'y accordai même pas un regard. Je continuai mon chemin sans me soucier de la voûte céleste, des égosillements des personnes bourrées et du chant du vent qui chatouillait mes oreilles. Je ne portais plus attention à tout cela, un sentiment d'urgence me guidant et me faisant oublier tout le monde autour. Une part de mon être voulait se débattre contre cette volonté sortie de nulle part, mais mon côté indifférent l'emporta et laissa couler. C'est, donc, dans un état de nécessité que j'arrivai chez l'Hokage. J'entrai sans toquer et fis face à une scène qui aurait découragé n'importe qui, sauf moi. Une femme saoule au buste imposant reposait sur son bureau recouvert de nombreux papiers et outils pour les affaires officielles. Un filet de bave traînait paresseusement sur le visage pâle de la dame éméchée. Je pouvais, distinctement, entendre une légère respiration prouvant son état de vie. Je ne perdis pas plus de temps à détailler la petite-fille du Shodaime Hokage et m'avançai afin de la secouer. Je me retrouvai rapidement avec un kunaï sous la gorge, mais ne m'inquiétai pas plus que ça. Je ne fis que fixer mes prunelles dans les siennes et elle finit par me relâcher, non sans me lancer une oeillade curieuse.

-Bien, je ne perdrai pas mon temps dans les formalités en allant droit au but, entamai-je.

J'avais définitivement piqué la curiosité de la Sannin, car je pouvais, sans peine, discerner un éclat de parfaite écoute dans ses yeux marrons.

-Je ne sais pas exactement ce qui m'a pris de venir vous déranger en pleine nuit...

Son reniflement de regret envers sa nuit gâchée vint m'interrompre. Je n'en tins pas compte et continuai comme si de rien n'était.

-Néanmoins, j'ai une bonne raison même si elle aurait pu attendre demain matin. Simplement, je n'étais plus vraiment maître de mes mouvements ou je n'avais pas envie de me battre contre ce sentiment d'urgence. La deuxième réponse est plus plausible tout compte fait. Bref, je voulais obtenir des informations à propos de mon exploit d'avoir réussi votre technique sans l'avoir jamais vu avant.

Elle resta muette un instant. Ses yeux étaient fermés et des sillons de concentration se faisaient voir sur son front. La femme semblait en débat intérieur. Ceci signifiant qu'effectivement, la Godaime possédait des renseignements. Après un certain temps, ses paupières se relevèrent et elle put observer mon regard affirmant que je savais qu'elle disposait de données importantes. La Sannin soupira, croisa ses deux mains en posant ses coudes sur la table et laissa tomber son menton sur les deux extrémités de ses bras.

-Avant, j'aimerais te poser quelques questions.

Je haussai les épaules pour seule réponse.

-Je veux savoir pourquoi tu n'as jamais révélé ta capacité à faire des jutsu de niveau moyen comme celui d'hier.

-La meilleure arme d'un shinobi n'est-elle pas la ruse ?

Tsunade me regarda, légèrement, surprise avant d'acquiescer.

-Où as-tu appris la technique ?

-J'espionnais les ninjas inconscients qui ne faisaient pas très attention à se cacher.

-Mhm, je vois. Je vais devoir te faire passer un test pour évaluer tes capacités alors. Kakashi sera bien sûr présent.

-Je ne vois pas l'intérêt de la présence de mon «sensei». Autant, je comprends que brider mes capacités peut être néfaste pour que vous m'assigniez des missions, mais Kakashi n'est pas très utile. Il n'a toujours eu d'yeux que pour Sasuke et c'est à peine s'il s'occupait de Naruto. Je faisais plus partie du décor qu'autre chose pour lui.

Elle ne sembla pas surprise, mais un peu déçue.

-Je comprends ton point de vue. Cependant, il reste ton professeur et...

Je la coupai en pleine lancée et, visiblement, elle n'apprécia pas.

-Sasuke a déserté chez Orochimaru et Naruto va partir en voyage avec le pervers derrière la fenêtre. D'ailleurs, Jiraiya essuyez-moi cette bave sur votre menton, c'est disgracieux. Je reprends. Donc, il n'y aura plus d'équipe 7 et Kakashi préférera lire ses bouquins pervers que de m'entraîner.

Pas comme si j'en avais quelque chose à foutre. Ça m'arrangeait, même, qu'il ne se mêle pas de ma vie, mais peut-être qu'un entraînement avec une Sannin me serait bénéfique aussi. Pour cela, il fallait que je fasse un peu pitié et que j'en vaille la peine. Puis, en débridant un peu ma puissance tout de suite, l'examen serait moins long et je pourrais retourner plus vite chez moi.

Cette fois-ci, l'Hokage écarquilla grand les yeux en me lançant un regard choqué que je puisse repérer si facilement l'expert en infiltration. Bien qu'à ce moment, le maître des crapauds n'ait pas totalement masqué sa présence, quoique assez pour bluffer Tsunade.

Quelques secondes après mon intervention, le Sannin, finalement remis de sa surprise, sortit de sa cachette et vint se poster aux côtés de l'Hokage.

-Comment as-tu su ? me demanda le pervers en chef.

-Vous ne cachiez pas vraiment votre présence, fut ma seule réponse.

Il hocha la tête et la Godaime semblait vexée qu'une genin ait des meilleures facultés sensorielles qu'elle.

-Ne te méprends pas, Tsunade. Cette petite a des capacités sensorielles exceptionnelles pour son âge.

Elle acquiesça même si elle en doutait.

-Je serais, d'ailleurs, surpris de voir ta façon de masquer ton chakra, dit-il cette fois en s'adressant à ma personne.

-Si vous voulez

Ça ne me plaisait pas, je ne voulais dévoiler tout ça qu'à Tsunade, mais je n'étais pas en position de négocier et ça ne pouvait que convaincre encore plus l'Hokage de me prendre comme disciple.

Je commençai à réguler mon souffle et mon chakra aussi. Pour faire disparaître correctement sa présence, il fallait faire croire aux autres que l'on n'existait plus. C'était comme un genjutsu, il me suffisait de perturber la perception de ceux m'entourant en déplaçant un peu de chakra dans le monde vivant environnant. J'émettais encore du chakra, mais très peu. Soit je l'avais refoulé en moi, soit je l'avais disposé de façon équitable dans les vivants. Vu qu'il y avait deux monstres de chakra en face de moi, la différence d'énergie était presque indétectable pour eux, mais j'arrivai facilement à la percevoir. En transposant mon émission de chakra sur la leur et en la modelant afin qu'elle soit identique à celles des deux Sannins, je disparaissais presque totalement. Je conservai ce mode un certain temps avant de l'abandonner en ayant repéré une présence «camouflée» qui arrivait. Probablement intriguée par la vague de chakra de surprise que la Senju avait involontairement relâchée. L'énergie spirituelle et physique appartenant à Kakashi, celui-ci allait maintenant avoir une petite idée de mes facultés. Ce n'était pas pour me plaire, mais il y a des choses sur lesquelles on a pas de contrôle.

Lorsque le jônin entra dans la pièce, toujours supposément caché, Jiraiya tourna son regard vers moi et j'hochai la tête pour signifier que je l'avais aussi repéré. Tsunade, ayant remarqué notre petit manège, fut furieuse de n'avoir encore rien détecté. Une veine commença à saillir et l'ex-ANBU sentant le danger voulut déguerpir. Je mis la main à ma poche à shurikens, mais avant que je puisse faire quoi que ce soit, la voix du pervers retentit.

-Bah alors, Kakashi, on dit plus bonjour. C'est pas très poli, ça.

Ladite personne se laissa apparaître et commença à se gratter le derrière de la caboche.

-Je voulais voir comment se portait mon élève préférée.

Si j'avais pu rire, je me serais roulée par terre en me moquant de lui. À la place, je ne dis rien et laissai la chef du village prendre la parole.

-Bien, si tu nous expliquais pourquoi tu es là ?

-À vrai dire, j'ai senti une émanation surprise de chakra venant de vous. J'étais curieux de voir ce qui pouvait autant vous surprendre pour que vous vous échappiez, répondit-il le plus simplement du monde.

Encore une fois, Ero-sennin se tourna dans ma direction et pour la deuxième fois, je hochai la tête.

-Fascinant, murmura-t-il.

Personne sauf moi dans la pièce ne sembla l'avoir entendu. En même temps, si je n'avais pas développé mes sens, je n'aurais probablement rien entendu.

-N'est-ce pas, répondis-je assez fort pour que tout le monde puisse entendre.

Il ouvrit grand les yeux et rigola.

-Un petit prodige, moi je vous le dis.

Ce fut au tour de Kakashi d'avoir des yeux de merlan frit et de me regarder de travers. Je n'en tins pas compte et gardai mon air froid qui était plutôt représentatif de mon état intérieur. Même si je me sentais de plus en plus animée, ce que je regrettais.

-Et pourquoi es-tu là, Sakura ? demanda mon sensei.

-J'avais un rendez-vous avec l'Hokage.

-À quel sujet ? questionna t-il totalement perdu.

-Je ne crois pas que cela vous concerne.

-Je ne crains que tu te trompes, Sakura. Je suis ton professeur et tout ce qui te touche, me concerne.

-Je ne pense pas que le terme professeur ou sensei soit approprié pour définir notre relation. Vous n'êtes qu'une figure d'autorité, rien de plus.

Oh, j'avais apprécié mon sensei, mais je ne l'avais jamais considéré comme tel. J'avais aimé sa présence et sa protection. Cependant, je voulais voler de mes propres ailes et celui-ci ne ferait que me freiner. J'avais un but à atteindre et ce n'est pas avec sa tutelle que je battrais Sasuke.

-Bien, j'ai du boulot. Donc, vous discuterez de cela dehors. Ah et Sakura, terrain trois à dix heures.

-Haï.

Je partis sans demander mon reste, mais j'eus le temps d'entendre Jiraiya dire à Tsunade que j'étais une fillette pleine de surprise. En entendant cela, Kakashi relâcha du chakra étonné. C'était trop facile de lire les gens grâce à l'énergie. Ils devraient faire gaffe, ça allait leur être fatal, un de ces jours.

Je me dirigeai vers le terrain 3. Il était seulement neuf heures, mais je comptais m'entraîner en attendant. Je soupirai lorsque je détectai la présence de l'homme au Sharingan.

-Que voulez-vous, Kakashi ?

-Comment as-tu fait pour me repérer ?

-Un instinct, mentis-je.

Il me regarda suspicieusement avant de répondre à ma question.

-Je voulais voir ce que l'Hokage te trouvait. Je soupçonne que tu me caches des choses et que ça soit important.

-Si Tsunade ne vous a pas invité, ce n'est que vous n'avez rien à faire là.

Le jônin haussa les épaules et je sus d'avance sa parade.

-Probablement, mais j'ai le droit d'observer ton entraînement.

-Si vous vouliez vous impliquer dans ma vie de ninja, il fallait s'y prendre avant. Maintenant, je sais me débrouiller et je n'ai pas besoin de votre présence.

Il sembla étonné. Où était passée la douce et inoffensive personne que j'étais, se demandait-il. Je ne pris pas le temps de répondre à sa question qui se lisait dans ses traits. Je profitai plutôt de son état pour m'éclipser en douce tout en masquant ma présence afin qu'il ne me suive pas et pris la direction du terrain de pratique 8.

Je m'entraînais au tajitsu depuis trente minutes et la sueur avait tôt fait de recouvrir mon corps. Un clone me faisait face et m'aidait à améliorer toutes les failles de mon style de combat rapproché. Quand j'eus fini de perfectionner ma garde, je me déplaçai d'une démarche souple et gracieuse vers mon adversaire. Les coups s'enchaînaient, fluides et rapides. Pour un observateur extérieur, on aurait pu presque dire que je dansais. Je passai au niveau supérieur en insufflant du chakra dans mes jambes afin que mes coups soient beaucoup plus puissants. Je venais de reproduire la technique de Tsunade, mais je n'en tins guère compte. Je me donnais à 100% sur mon combat, même si je savais que j'avais un examen. Je ne comptais pas exposer l'entièreté de mes capacités. Surtout pas le style de tajitsu que j'avais créé. J'adopterai celui de base à l'académie. Revenant au moment présent, je sentis une présence à ma gauche. Reconnaissant l'émanation d'énergie, je lançai un kunaï qui se ficha dans le bois à quelques millimètres de son visage. Elle sembla effrayée et n'osa pas bouger, alors j'allai la rejoindre.

-Hinata, dis-je d'une voix moins froide que lors de notre dernière rencontre.

Je savais pertinemment que mon regard était encore mort, que j'étais froide et détachée. Je levai les yeux au ciel. Tout ceci devenait trop compliqué. Ça faisait un peu plus de trois semaines que je n'avais rien ressenti et maintenant, j'éprouvais à moitié. La rapidité à laquelle je pouvais passer du vide à une once de culpabilité ou de conscience, ça me désarçonnait. Je secouai la tête dans le but de me concentrer sur le présent. J'observai la créature terrifiée et manquante de confiance devant moi. Je soupirai, elle me faisait pitié. Je lui fis une proposition qui m'étonna moi-même.

-Veux-tu t'entraîner avec moi ? Je pourrai te montrer ma sorte de tajitsu et je te redonnerai confiance parce que ton être me fait pitié. En échange, tu me montreras le Jûken.

Avant qu'elle ne puisse protester, j'ajoutai:

«Je sais que je ne peux, normalement, pas l'utiliser sans Byakugan, mais quelque chose me dit que l'apprendre ne serait pas mal.»

Pour toute réponse, elle hocha la tête.

-Parfait, retrouve-moi ici à vingt heures tous les jours et ça commence aujourd'hui.

-Je... Euh... Merci, Sakura.

-Comme je te l'ai dit, tu me fais pitié et tu me rappelles, moi. Je n'ai pas envie de te laisser devenir comme celle que je suis, c'est difficile de naviguer entre l'apathie et la foule d'émotions. Vraiment très dur et puis, tu as du potentiel même si ton père refuse de l'admettre.

J'essayais de lui sourire. Pourquoi ? Je ne sais pas, je suis totalement perdue. Un moment, j'éprouve autant qu'une plante alors que l'instant d'après, je veux la serrer dans mes bras et lui dire que tout ira bien. Et dire, qu'il n'y a à peine une heure, je n'avais pas à me soucier de tout ça. Je soupirai de lassitude avant de saluer poliment Hinata. Je pus, néanmoins, l'entendre dire:

«Merci d'être revenue, Sakura. »

«Je ne suis pas revenue et je ne reviendrai jamais. »

Ma réponse se perdit dans le vent et je sus que peu importe ce que je faisais, l'ancienne Sakura avait, définitivement, disparue. Je ne deviendrai probablement pas apathique, mais plus froide, plus calculatrice et plus mature, oui.

Lorsque j'arrivai sur le terrain à dix heures tapantes, Jiraiya et Tsunade étaient déjà présents. Je les observais discrètement. La façon dont le pervers agissait, démontrait l'affection profonde qu'il éprouvait pour sa comparse. D'ailleurs, même si la Sannin ne s'en apercevait pas, tout dans son attitude affichait le même amour. J'étais sûre qu'ils ne se rendraient compte que lorsqu'un mourrait. Alors, tout naturellement, je m'annonçai ainsi:

«Vous iriez bien ensemble.»

Ero-sennin me regarda avec lueur rieuse et saisit la perche que je leur avais tendue.

-Elle a raison, la petite, murmura t-il sensuellement au creux de l'oreille de Tsunade.

La Godaime devint rouge de gêne et de colère. Une veine se mit à battre furieusement sur son front et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Jiraiya effectua un vol plané. Elle détourna, ensuite, ses yeux sur moi. Une lueur dangereuse brillait dans ceux-ci, mais je fis comme si de rien n'était.

-Bien, on le commence ce test.

-On l'aurait déjà débuté si tu n'avais pas ajouté cette remarque déplacée.

-Déjà, elle n'était pas déplacée. Regardez-vous. Vous vous tournez autour et le moment où vous le remarquez, un de vous deux sera parti rejoindre votre sensei.

Elle ne pipa mot et ne m'adressa qu'un regard énervé. L'Hokage voyant que ça ne servait à rien d'argumenter avec moi, changea de sujet.

-Commençons cet examen par ce que je sais de toi. Dans ton dossier, il est marqué que tu as une bonne intelligence, que ton contrôle de chakra est exceptionnel, que ta réserve de chakra est basse, que tu n'as jamais démontré de capacité autre que celle de casser les pieds en défendant Sasuke, etc. Pour faire court, une fangirl bien chiante et stéréotypée.

Je hochai la tête pour lui signifier que les mots employés ne m'impactaient pas et qu'elle pouvait continuer.

-Sauf que la personne que j'ai devant moi n'est pas celle qu'on m'a toujours décrite.

-La vie est un jeu de poker, à celui qui masquera mieux ses cartes de gagner la partie.

-Je me doute que si tu te dévoiles à moi, ce n'est pas pour rien. Surtout, vu ta philosophie.

-Effectivement.

La Sannin s'attendait à ce que je développe, mais je voulais lâcher la bombe quand Jiraiya serait là. Une partie de moi me soufflait que sa réaction en vaudrait la peine. Mon être entier soupira face à cette réaction enfantine et non-désirée.

-Donc, quelle est ta raison ? demanda t-elle énervée

-On se calme. On a pas le feu aux fesses à ce que je sache. Néanmoins, je voulais devenir votre apprentie et je me suis dis que mon comportement n'avait pas joué en ma faveur. Alors, je devais vous prouver que j'en valais la peine, tout en essayant de conserver mon rôle.

-Mhm, c'est compréhensible, mais pourquoi avoir joué le rôle d'une amoureuse transie ?

-J'étais vraiment amoureuse, mais pas du garçon arrogant et vengeur. Celui que j'appréciais, c'était le garçon brisé et perdu. Si j'ai fait semblant d'être nulle, c'était pour ne pas attirer les regards ou entretenir de la compétition avec Naruto. Vous savez, j'ai toujours détesté frapper Naruto, mais je devais conserver mon rôle et c'est ainsi que les autres agissaient. Je ne devais pas me démarquer, car alors, je n'aurais plus l'effet de surprise sur mon rival.

-Ton rival ? demande le pervers revenu

-Sasuke, répondis-je le plus simplement du monde.

Les deux adultes, en face de moi, demeurent bouche bée. Après quelque temps, Jiraiya me poussa à raconter comment j'en étais arrivée à le considérer ainsi.

-Disons que Sasuke a toujours été arrogant. Il pensait que je n'étais qu'une erreur parce que je ne provenais pas d'un clan et ça m'avait énervé. On avait seulement six ans, mais je l'ai soulevé par le col comme si de rien n'était et je lui ai craché au visage que je pourrais devenir une grande kunoichi aussi. Tout du moins je n'étais pas bête, je savais qu'il demeurait plus fort. Alors, je l'avais suivi pendant tous ses entraînements et les recopiais. Sauf que je n'étais pas d'affinité Katon, alors je remplaçais par le développement de mes sens. Cet espionnage m'a permis de développer mes capacités à masquer mon chakra, car se cacher d'Uchiha n'était pas toujours facile. Surtout d'Itachi et Shisui, mais je doute qu'ils ne m'aient pas remarquée. Je crois que ça les amusait plus qu'autre chose et je n'étais, visiblement, pas une menace. Lorsque j'ai appris pour le massacre et le seul survivant, je m'étais doutée qu'Itachi n'avait pu se résoudre à tuer Sasuke. Le matin avant, il m'avait lancé un regard implorant ce qui était très rare pour un Uchiha. Je n'avais pas compris sur le coup, mais après j'en ai déduis qu'il tenait à ce je veille sur son frère. Ce que j'ai fait jusqu'à tout récemment.

Je n'exposai pas mes doutes sur la tuerie du clan. Itachi aimait plus que tout son ami, il ne l'aurait jamais tué. Pour le clan, il devait avoir une bonne raison. Son attitude avait, drastiquement, changé envers celui-ci, à part avec Sasuke. Je me rappelais encore de ses yeux, ils étaient toujours un brin mélancolique à partir de ce moment.

-Ce qui explique ta réaction à l'hôpital et ton détachement émotionnel, expliqua Tsunade

-J'imagine que oui et je sais aussi qu'en vous révélant cela vous pourriez croire que je suis complice avec Itachi. Cependant, avant de m'accuser vous devriez fouiller dans les dossiers sur cette nuit-là.

Les deux adultes me regardèrent bizarrement, mais l'Hokage acquiesça en disant qu'elle le ferait.

-Maintenant, nous aimerions te voir en action. Tu te battras contre moi, mais avant nous aimerions voir si tu peux copier n'importe quelle technique. Alors, tu essaieras d'effectuer celle que Jiraiya fera.

-D'accord.

Ero-sennin commença à former une sphère de chakra. J'observai le phénomène et dis ce qui me passa par la tête: «Le Rasengan. Un jutsu de rang A créé par le quatrième Hokage dont les seules personnes vivantes à le maîtriser sont le pervers et Naruto.»

-COMMENT TU M'AS APPELÉ ?!

J'ignorai superbement la remarque de Jiraiya et me concentrai sur Tsunade.

-C'est exact. Comment le sais-tu ?

-Naruto a dû me le dire.

-Hmh, fut sa seule réponse.

L'ermite des crapauds ayant perdu sa concentration, la technique avait disparu, mais j'en gardai un bon souvenir. J'essayai de le reproduire sans succès. Je m'y attendais. Si j'avais pu reproduire les jutsu à l'oeil, j'aurais pu faire les Katon de Sasuke, à l'époque. Les deux Sannins étaient déçus, mais Jiraiya me tendit un ballon d'eau.

-Vu que tu sembles être une petite intéressante, je vais t'enseigner la première étape avant ton combat avec Tsunade.

Il me fit une démonstration où il faisait éclater le caoutchouc avec son chakra. Je le tentai à mon tour et réussis du premier coup. Malgré sa surprise, Jiraiya me tendit un deuxième ballon rempli d'air, cette fois, et me demanda de le faire éclater. Il ajouta que c'était plus dur, car il fallait ajouter de la puissance. Néanmoins, je réussis en une seule fois. Voyant qu'ils prenaient beaucoup de temps à revenir sur terre, je m'entraînai à la troisième étape ayant deviné qu'il fallait combiner la rotation et la puissance. Au troisième essai, une belle boule bleue de chakra se tenait au creux de ma main. La mâchoire de Tsunade tomba au sol et le pervers me fixa d'un oeil intéressé.

-Je te l'avais dit, Tsunade, une génie.

-Effectivement et ça permet de confirmer que tu ne copies pas les techniques, mais que tu apprends très rapidement.

Ça faisait du sens, mais je ne pus m'épancher plus longtemps sur le sujet que la cinquantenaire m'attaqua. Au dernier moment, je sautai dans les airs et composai quelques signes. Suite à cela, quelques bombes d'eau sortirent de ma bouche. Je ne disais jamais le nom de mes techniques, car je trouvais cela puéril et contre-productif. Mon adversaire esquiva facilement les projectiles et s'élança dans ma direction. Je savais qu'elle tenait à engager le combat au corps à corps et j'allais perdre de toute évidence. Surtout, en utilisant celui de base. Je m'éloignai en quelques bonds et sortis des shurikens enduits de poison que je lançai trop fluidement. Mes réflexes ayant pris le relais pendant un instant. Je devais me concentrer pour ne pas laisser filtrer mon style de tajitsu. Cependant, je ne pus réfléchir plus longtemps, qu'un pied plein de chakra arrivait dans ma direction. Je le contrai de mon bras lui aussi imprégné d'énergie. Elle semblait si attendre, car elle enchaîna avec un coup de pied retourné, son pied contré ayant pris appui sur mon bras. Ce mouvement pouvait se révéler dangereux si l'adversaire savait faire apparaître des lames de chakra ou qu'il avait des sceaux contenant des armes. Heureusement pour elle, je n'étais pas capable de faire ni l'un, ni l'autre. Même si j'avais pu, je n'en aurais rien fait. Mue par un instinct, je me baissai pour éviter et essayai de faucher ses jambes, mais elle sauta au dernier moment. Je la rejoignis dans les airs et nous entamâmes un combat de tajitsu. Aucune n'arrivant à prendre le dessus sur l'autre, mais je commençai à fatiguer. Alors, je lui laissai l'ouverture de me donner un coup de pied dans les jambes. Je tombai au sol et attendis qu'elle annonce la fin du combat. Quand ce fut fait, je me relevai comme si rien de tout ça venait de se passer. Pendant que j'avais été allongée, j'avais eu le temps de reprendre mon souffle. Mon ancienne adversaire me regarda d'un air appréciateur avant de se tourner vers un Jiraiya surpris.

-Alors, combien de temps a-t-elle tenue ?

-Vingt minutes, répondit le concerné.

-C'est un bon début.

-C'EST UN BON DÉBUT ?! Tsunade, combien de genins t-ont-ils tenu tête pendant plus de dix minutes ? Et regarde-la, elle ne s'est même pas donnée à fond.

-C'est vrai, mais son niveau est tout juste correct. Toi, qu'en penses-tu ? me lança-t-elle.

-Je suis d'accord avec vous. Mon niveau n'est pas à plaindre, mais il mérite de grandes améliorations.

-Vous êtes folles pour ne pas vous rendre compte de ses capacités, marmonna t-il.

-Le pervers, tu préférais que je me repose sur mes lauriers ? Ça ne ressemble pas à ce que j'ai entendu de la part de Naruto. Il dit toujours que vous le poussez dans ses retranchements en affirmant que son niveau n'est jamais assez bon.

-Je n'ai pas dit qu'il fallait que tu ne fasses rien, se défendit-il.

Tsunade mit fin à cette discussion inutile en disant qu'elle me prendrait comme disciple si je me donnais à fond dans ses entraînements. J'acceptai. Je n'avais pas encore décidé si je lui montrerais mon style particulier de corps à corps. J'hésitais. Elle pourrait peut-être m'aider à l'améliorer, mais en même temps, elle risquait de l'inscrire dans mon dossier.

-Senseï, pourriez-vous garder mes capacités secrètes, s'il te plaît ?

-Si ça peut te faire plaisir.

Je la regardai dans les yeux avant d'ajouter:

-Au revoir, baa chan.

-Naruto et toi, vous êtes ligués contre moi, dit-elle d'un ton lourd et menaçant.

L'ermite des crapauds s'échappa d'un rire sonore ce qui lui valut les foudres de sa comparse. J'en profitai pour m'éclipser à l'aide d'un shunshin. Je rentrai chez moi pour dîner et lorsque je m'installai à table, ma mère me bombarda de questions. Je répondis à chacune de ses questions d'un ton posé. Mes parents me dévisagèrent. Visiblement, ils ne s'attendaient pas à ce que je réponde.

-Ça va ? me demanda mon père.

-Oui merci.

Ma mère m'observa sous tous les angles avant de poser sa main sur mon front.

-Tu ne sembles pas délirer et pourtant, c'est la première fois, depuis presque un mois, que tu nous réponds. Par-dessus tout, tu fais preuve de politesse. Tu es sûre que ça va ?

-Oui, mais pas vous, on dirait.

Je sortis de la salle à manger et allai méditer en attendant ce soir. Un tri dans mon esprit s'imposait. Quelles étaient les récentes visions ? Que signifiait la fillette ? Pourquoi était-ce le bordel émotionnellement ? Pourquoi je n'arrivai plus à rester apathique ? Alors que je finissais de poser cette dernière question, sa réponse me frappa. Dire que c'était moi-même qui l'avait dit. 


***Salut, ça fait un bail. Bien afin de prévenir, je ne posterai pas régulièrement, mais au gré de mon inspiration et de ma correction aussi. Donc, bonne journée ou soirée.***









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