Je suis paralysée, je n'arrive plus à bouger mes membres. Tyler me serre toujours dans ses bras, il cale sa tête dans mon cou et fait de lents va et vient avec son bras dans mon dos pour me rassurer.

-J'ai tiré en l'air pas sur toi, m'apprend-t-il en chuchotant.

-Pourquoi ? bégaye-je

-Parce que j'en ai marre de te courir après Victoire.

-Et moi j'en ai marre de tous ces secrets, réplique-je d'une petite voix.

-Je sais mais je n'y peux rien, tu dois faire avec, me confie-t-il en me serrant encore plus fort contre lui.

-Tu as tué un homme devant moi juste parce qu'il m'a parlé, tu es un... commence-je

-Non Vic ne finis pas ta phrase. Je ne veux pas l'entendre de ta bouche, pas toi, me supplie-t-il. Je l'ai tué parce que je le devais, c'était une menace. Alors je l'ai éliminé. Je n'avais pas le choix.

-Je comprends vraiment plus rien, Tyler. Tu veux que l'on reparte de zéro mais tu gâches tout, je me fais poursuivre par un gang et en plus de cela ma famille veut me marier de force avec Jason. Et toi tu es là, comme le bon chauffeur de ma tante à me sortir des griffes des méchants alors que l'on se connait à peine, me confie-je à lui en me libérant de son étreinte.

Je me lève en titubant. Mes joues sont inondées par mes larmes.

-On essaye de reprendre dès le début mais il faut que tu tues un inconnu devant mes yeux. Tu te rends compte, putain devant mes yeux. J'ai entendu ce putain de détonateur qui lui a hotté la vie. Et moi dans tout ça ? crie-je, tu as pensé aux autres, ceux dans la salle qui ne bougeaient pas et moi qui avait pendant un putain de moment ton flingue sur ma tête ! Tu as pensé aux conséquences de tes actes Tyler !

-Oui j'y ai pensé aux putains de conséquences, dit-il en se prenant sa tête en ses bras, j'y pense à chaque fois. Toutes les heures, toutes les minutes et toutes les secondes j'y pense. Je suis dans une spirale infernale et je ne peux pas m'en sortir. Des gens comptent sur moi et je dois en aucun cas les décevoir.

-Quitte à tuer des innocents ?

-Il n'était pas innocents, lui aussi avait du sang sur les mains, tout comme moi, prononce-t-il tous bas en regardant l'horizon. Je n'ai jamais tué d'innocents, Vic. Jamais.

-Tu fais parti d'un gang c'est ça ? Tu vas me tuer un jour dès que je serai en contradiction avec toi ?

-Oui je fais parti d'un gang, me révèle-t-il en se relevant. Je ne te tuerai pas, tu as ma promesse.

Sa révélation me fait tressaillir. Comment j'ai pu être si naïve ? Il a su directement que c'était un gang qui me suivait dans Los Angeles et ce soir il n'a fait que discuter avec des hommes de deux fois son âge avec une affaire importante à régler. Je commençais à l'apprécier, à pouvoir supporter l'idée de lui faire un tout petit peu confiance. Mais là, tout s'écroule.

-Je vais appeler un taxi pour rentrer chez moi, dis-je en fuyant son regard.

-Non je te ramène, n'aies pas peur de moi.

-Comment veux-tu que je ne sois pas apeurée à l'idée que tu puisses tuer de sang-froid un être humain ? crie-je à plein poumons.

Mes larmes reviennent et dévalent mes joues en repensant à ce meurtre. Mais c'est surtout à cause de la déception que j'éprouve envers Tyler. Je crois que je n'ai pas peur de lui, je suis juste apeurée à l'idée qu'il fasse parti d'un gang et les conséquences.

-Je sais que c'est dur Victoire mais il faut que tu surmontes tout ça. Tu n'as pas le choix, insiste-t-il.

Je ne dis rien, et commence à marcher vers la boite de nuit reprenant le chemin inverse de tout à l'heure. Je n'ai pas mes chaussures à mes pieds et elles ont disparu de là où je les avais laissées. J'entends des pas derrière-moi, Tyler me suit. Je ne me retourne pas, ça me ferait trop mal d'affronter son regard qui n'exprime aucune émotion. J'accélère le pas. Je positionne mal mon pied droit et je perds l'équilibre. Tyler me rattrape de ses bras puissants. Il me soulève, passe un bras sous mes jambes et l'autre derrière mon dos.

-Je te ramène chez toi, Vic. De toute façon ton portable est dans la voiture, dit-il.

Je cale ma tête contre son torse et je me laisse porter, vidée de toutes mes forces. J'observe son visage, sa mâchoire est serrée, il regarde droit devant lui. Cet homme est invincible. Rien ne le laisse flancher. Il n'éprouve rien non plus. Il resserre l'emprise de ses mains sur moi pour mieux me tenir. C'est une personne vraiment mystérieuse, je ne connais rien de lui mais je commence à lui faire confiance. Il ouvre la portière côté passager et m'y dépose tout doucement. Il déroule la ceinture de sécurité, il effleure ma poitrine ce qui me provoque des papillons dans le ventre et la boucle. Il s'installe au volant et démarre la voiture.

Je regarde les rues défiler derrière ma vitre. Quelques personnes trainent encore dehors. Tyler n'a toujours pas dit un mot et moi non plus d'ailleurs. Trop de questions se percutent dans ma tête alors je décide de rompre ce silence.

-Si tu es contre mon oncle et que dû coup tu fais parti dans gang, mon oncle est ton ennemi ? demande-je.

-Oui, je fais parti d'un des gangs les plus puissants de Los Angeles.

-Et donc Michael savait que tu étais dans le gang ennemi ?

-Oui, il voulait lui aussi des informations sur notre gang, c'est pour ça que Jo sortait avec lui, elle devait découvrir des infos et lui aussi. Alors quand tu es allée le voir, j'étais plus qu'en colère parce que je savais très bien que tu ne savais pas qui c'était. Même si j'aurai pu, tu ne serais jamais venu à cette course, Vic.

-Ca veut dire que ma famille, ma tante et mes cousins vont..., je n'arrive pas à finir le reste de ma phrase qui reste bloquée dans ma gorge à cause de mes sanglots.

-Non, je te promets que toi, tes amis et ta famille n'auront rien, dit-il en me regardant droit dans les yeux et en plaçant sa main libre sur ma cuisse. Ce ne sont pas eux notre cible, ta tante n'est au courant de rien.

Je ne dis plus rien. Je regarde la main de Tyler sur ma cuisse, il le remarque et commence à l'enlever. Je l'en empêche. Il me regarde intrigué, je lui souris et j'entremêle mes doigts aux siens. J'ai besoin de lui.

-L'arme que j'avais en main n'était pas la mienne. Je ne portais aucune arme lors de notre rendez-vous, me confie-t-il.

Sur ce, mes yeux commencent à se fermer petit à petit. Je cale ma tête contre la vitre et je m'endors. Je sens son pouce faire de petits cercles sur ma cuisse.

Je sens que quelqu'un soulève mon corps. Une portière qui claque. J'ouvre les yeux, je suis dans les bras de Tyler et chez moi. Il ouvre la porte d'entrée, la maison est plongée dans le noir. Mes amis doivent être au lit vu qu'il est bientôt trois heures du matin. Il ferme la porte à clé, et nous montons dans ma chambre, à l'étage. Il me dépose sur mon lit.

Il allume la lampe de la table de nuit. Je l'observe regarder la nuit par la fenêtre, j'aperçois une toute petite larme couler le long de sa joue. Il serre ses poings et sa mâchoire. Je me lève pour aller à ses côtés. Je touche son bras avec ma main, il est tendu. J'entremêle encore une fois mes doigts aux siens, bizarrement mon contact à l'air de le détendre. Il me serre dans ses bras. Je place mes mains dans son dos. Sans que je m'en rende compte il me porte et m'allonge sur mon lit. Nos fronts sont collés l'un à l'autre. Il me scrute de son regard avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Ses lèvres s'harmonisent parfaitement avec les miennes. Ce baiser n'est ni animal ou rempli de tension, ce baiser est un baiser de pardon. J'entrouvre mes lèvres pour que sa langue s'entremêle à la mienne. J'oublie tout. J'oublie qu'il vient de tuer un homme, qu'il fait parti d'un gang puissant et qu'il en veut à mon oncle. Je le veux lui et lui seul. Je veux Tyler Carter avec ses qualités et ses défauts.

-Je suis désolé Victoire, dit-il en arrachant ses lèvres aux miennes.

Il plonge sa tête dans mon cou. Je sens du liquide comme s'il pleurait. Je relève sa tête, ses joues sont inondées de larmes.

-Pourquoi il a parlé de ta conscience ? demande-je.

-Je...jai vu trop de gens mourir et j'en ai tué parce qu'on me l'a demandé et je le fais. Je ne supporte plus ça, Victoire. J'en ai marre moi aussi, dit-il en se dirigeant vers la porte.

-Tu fais quoi ?

-Je vais dormir sur le canapé.

-Non reste, l'implore-je. Dors avec moi s'il te plaît.

Il se retourne et s'avance vers moi. J'enlève ma robe et je me retrouve en sous vêtements pour me glisser sous les couvertures. Il ôte ses chaussures et son pantalon. Il défait boutons par boutons sa chemise blanche et me la tend. Je la prends et je retire mon soutien-gorge avant de l'enfiler. Son regard n'est ni triste ni inquiet, il est rempli de désir en voyant mes seins. Il me rejoint rapidement m'aidant à refermer sa chemise sur moi. Je le laisse faire. Arrivant vers ma poitrine, il s'attarde et dépose un baiser sur mon cur.

-Il t'arrivera rien, Victoire. Rien.

Je me tourne vers lui et je me cale sur son torse enfouissant ma tête sur un de ses pectoraux et entremêlant mes jambes aux siennes. Il passe sa main sous mon haut et caresse mon dos.

-Bonne nuit princesse, murmure-il en déposant un dernier bisou dans mon cou.

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'BONNE ANNEE !!!!!!!!!!

Merci pour les 8k !!!! Trop heureuse !!!!

J'espère que ce chapitre vous a plu ??

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Prochain chapitre mercredi en début d'après-midi !

Bisous !!

epommecoeur'