2ème CHAPITRE. ADIEU MON FRERE
Ils mangèrent en silence. Qu'auraient ils eu à se dire, à part des insultes ?
Il fallut faire manger Aria.
Et les choses, se compliquèrent singulièrement.
Meredith avait demandé un repas mixé pour la fillette. Et on lui avait monté une chaise haute. Très vite, il apparut que Meredith manquait de patience. Aria faisait preuve d'une évidente mauvaise volonté. Elle recrachait le contenu de la cuillère, la bloquait avec la langue, tournait la tête, repoussait la cuillère de la main, et essayait d'attraper l'assiette. Meredith était en sueur.
Elle finit par se tourner vers Sirius qui lisait, assis dans un fauteuil à bascule.
- Essaie, toi, moi j'y arrive pas. Je suis pas douée avec les bébés.
Sirius soupira, mais ne fit aucun commentaire. Bien sûr que si elle était douée. Il n'avait pas oublié... Mais il valait mieux ne pas y penser.
Il lui prit la cuillère des mains, et reprima un sourire, en la voyant couverte de purée orange.
- Je vais prendre une douche. Dit elle en grimaçant devant les taches de son pull en cachemire. Et me changer aussi.
Lorsqu'elle revint, elle s'arrêta net devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux.
Aria avait mangé. Allongé par terre, la tête sur son sac, Sirius avait assis l'enfant sur lui, et jouait avec elle. Il faisait jaillir des cercles lumineux avec sa baguette, que les mains de l'enfant tentaient de saisir. Elle riait aux éclats.
- Tu sais t'y prendre avec les enfants. Dit elle.
Il sourit.
- Je me suis un peu occupé, de Harry.
- Tu es tellement à l'aise avec elle. Moi je me sens gauche et maladroite.
Il soupira, et lui tendit la fillette.
- Tiens prends là.
- Je... Il vaut peut être mieux pas.
- Prends la, Mery. S'il te plaît.
Elle déglutit et saisit la fillette.
- Et puisque tu la tiens, je te suggère d'aller la changer.
- Moi ? Je.. Je crois pas, non..
Il se leva d'un bond souple.
- Mery, ce n'est pas, comme si tu ne l'avais jamais, fait. Dit il d'une voix douce.
- Mais, ça fait six ans.
- Oui, mais c'est comme le premier sortilège, ça ne s'oublie pas.
Elle tremblait de tous ses membres. Les larmes roulaient sur ses joues. Sentant sa détresse, Aria se mit à pleurer. Meredith lui tendit la petite.
- Je suis désolée, je peux pas.
Il prit l'enfant et soupira.
- Je comprends. Pas de problème, je m'en occupe.
Elle se réfugia de l'autre côté du lit, s'y jeta, se roula en boule, et sanglota.
Dans ses bras Aria se calma aussitôt.
Il jeta à Meredith un regard navré, et se rendit dans la salle de bain.
Il baissa la planche de change, attrapa une serviette propre, et la posa sur le matelas à langer. Puis il déposa la fillette.
Il lui parla pendant qu'il la nettoyait et lui mettait une couche propre.
- Il faut pas lui en vouloir princesse, elle en a vu de dure. Un jour, quand tu seras plus grande, je te parlerais de Leo. Il avait les même yeux que toi, et le même beau sourire. Il était plus jeune que toi, et le même sang coulait dans ses veines. Mais.. Il n'a pas eu de chance, lui, pas comme toi. Parce que toi, on ne laissera personne te faire du mal. Et ça, c'est une promesse de Black.
Comme si elle comprenait, Aria se mit à babiller.
Sirius secoua la tête.
- Toi, tu vas en faire courrir plus d'un, plus tard. Mais ne grandit pas trop vite, hein. Prends ton temps.
Il la reprit dans ses bras et elle posa sa tête au creux de son épaule en baillant.
Il la posa dans le lit, et lui carressa la joue.
- Dors bien mon ange.
Puis il se tourna vers Meredith. Elle avait cessé de pleurer. Mais elle restait prostrée.
Il s'assit sur le lit, près d'elle.
- Mery...
- Laisse moi.
- Mery, arrête, tu l'as dis toi même. C'est du passé
- Il me manque, Sirius. Il me manque tellement.
Elle se blottit dans ses bras. Il lui carressa les cheveux, et lui murmura des paroles rassurantes.
Elle reprit peu à peu contenance.
- Je.. Merci. C'est ridicule. Ça fait six ans. Je devrais être capable d'oublier, non ?
Il soupira.
- Comment veux tu qu'on oublie ? Regarde nous, on est des ombres.
- Mais... Tu as l'air de t'en sortir, toi. Comment tu fais ?
- Je ne m'en sors pas, Mery. Toi tu plonges dans le travail, moi dans l'alcool et les femmes. Tu vois, tu l'as dit toi même, on est pareil, tous les deux.
- Il te manque à toi aussi.
- Mery, c'était mon fils, à moi aussi. Bien sûr qu'il me manque, tous les jours.
- Qu'est ce qu'on va devenir Sirius ?
Il soupira.
- On va faire en sorte qu'Aria ne subisse pas le même sort que notre fils. Et après, on verra.
Elle hocha la tête.
- Personne ne lui fera de mal, il devra me passer sur le corps pour ça.
- Voilà la Meredith que je connais. Il faut que j'aille en ville. Il nous faut des cheveux de Moldu pour le polynectar.
- Alors j'y vais. Reste avec elle.
- Non, Mery. TU restes avec elle. Écoute, on ne sait pas combien de temps on va devoir passer avec elle. Je ne pourrais pas toujours m'en occuper. Il faut que tu sois capable de prendre sur toi.
- J'y arriverais pas.
Il lui souleva le menton.
- Si tu y arriveras. Tu es plus forte que tu ne le crois. Tu as survécu à la torture, à la perte de notre enfant, à notre séparation, tu es la femme la plus forte que je connaisse. Tu y arriveras. J'ai confiance en toi.
Elle soupira et hocha la tête.
- Alors vas y, Je veillerais, sur elle.
Il hocha la tête, et quitta la chambre.
Il transplana et se rendit au ministère.
James était dans la paperasse jusqu'au cou, et râlait.
- Qu'est ce qu'il fou Sirius ? Je l'ai pas revu depuis que Fabian l' a convoqué ce matin.
- J'en sais rien. Peut être qu'il l'a envoyé en mission. Répondit Franck Londubat, le nez plongé dans un rapport de mission.
- J'en ai marre de me taper la paperasse tout seul.
- James ! Aplela Sirius.
- Ah bein tout de même ! T'en as mis, un temps, ou étais tu passé ?
- Il faut que je te parle.
Ils quittèrent le bureau en passant par la cheminée, et ils se rendrent à Godric's Hollow.
Lily, l'épouse de James, était à Ste Mangouste, où elle exerçait comme Médicomage. Leur fils Harry âgé de six ans, était à l'école des sorciers de moins de onze ans. Il y était entré cette année, permettant à sa mère, de reprendre son travail.
James sortit deux bierres du frigo et en tendit une à Sirius. Ils s'installèrent dans les fauteuil du petit salon..
Sirius promena son regard sur la pièce, et sourit. Il aimait cette maison, à l'image de ses propriétaire, ancien et nouveaux, chaleureuse, accueillante. Et joyeuse.
C'était la maison d'enfance de James. Lily. Ils étaient venus y habiter après la guerre. Fleamont et Euphemia Potter, les parents de James, étaient décédés de la Dragoncelle, quelques, années, auparavant. Sirius les adorait, ils étaient les parents qu'il aurait aimé avoir.
- Bon, demanda James abruptement, la patience n'étant pas, son fort. Que voulais tu me dire ?
Sirius soupira. Avec James, c'était toujours droit au but pas, question de tergiverser.
- Je vais, devoir m'absenter un moment..
- Ah. Combien de temps ?
- Je ne sais pas. Pas trop longtemps j'espère.
- Une mission ?
- En quelques sortes.
James fronça les sourcils.
- Comment ça en quelques sortes ?
Sirius lui expliqua la situation.
- Bein ça alors ! J' arrive pas à y croire ! Meredith et toi ! Ça fait combien de temps que vous vous, êtes pas vu ?
- Cinq ans. Mais, c'est tout ce que tu as retenu ?
- Bein..
- James,, je te dis que je suis obligé de me cacher, pour protéger un bébé, d'un danger dont j'ignore tout. Ça ne te rappelle rien ?
- Si bien sûr, Lily et moi. Mais Meredith ! Sirius, c'est le destin qui cherche à vous réunir.
- Tu peux être sérieux cinq minutes ?
- Mais je suis sérieux. Meredith et toi. Vous vous, connaissez depuis toujours, vous êtes destinés l' un à l'autre. C'est ton âme sœur, ta moitié.
- N'importe quoi. Tu peux rester concentrer cinq minutes ? J'ai besoin que tu m'aides. Je veux que tu trouves qui en veux à cet enfant, et pourquoi. Et si tu peux trouver mon frère, ce serait la cerise sur le gâteau.
- Tu crois qu' il est toujours en vie ?
- Bein, on n'a pas trouvé son corps, alors, je garde espoir.
- OK, je verrais ce que je peux faire.
- Sois prudent et discret, s'il te plaît. Moins de gens sauront que tu enquètes, moins on fera le rapprochement entre toi et la petite.
- Sirius, ils sauront forcement que je suis dans le coup. Tout le monde sait que je suis ton meilleur ami, et ton équipier.
- Raison de plus pour être prudent.
- Ne t'en fais pas je le serais. Une idée de qui pourrait être derrière tout ça ?
- Non, aucune. Mais ils sont dangereux. Ils ont tué les parents de la petite, enlevés mon frère, et ils auraient sûrement tué Aria, si elle n'avait pas été cachée dans le placard.
- Quel monstre peut s'en prendre à un enfant ?
James regretta aussitôt sa question. Sirius palit.
- Ce n'est pas la première fois. Répondit il. Voldemort voulait tuer Harry, et... Ils ont tué tué Leo. Dit il dans un souffle.
- Tu crois qu'il s'agit de mangemort ?
- J'en sais rien. Je ne connaissais pas les parents, d'Aria, ils étaient peut être mêlés à un truc louche.
- Je verrais ce que je peux trouver sur eux. Mais ce qui me surprend, c'est pourquoi avoir enlevé Régulus, pourquoi ne pas l'avoir tué, lui aussi.
- Je n'en sais, rien.. Peut être pour faire pression. Si c'est le bébé qu'ils veulent, ils le gardent peut être en otage.
- Pour ça il faudrait qu'ils sachent que c'est toi qu'il l'ait.
- C'est une Black, et pour autant que je sache, je suis le dernier de cette fichue famille. C'est logique que ce soit à moi qu' on la confie.
- Oui, c'est vrai. Et Méredith, que vient elle faire la dedans ?
- Le bébé est aussi une Lestrange.
- Et bein, c'est une sacré coïncidence.
- Je te le fais pas dire. Il faut croire que ces deux familles sont destinées à s'unir.
- Comment le vit elle ?
- Pour être franc, mal. Elle n'a pas surmonté la mort de notre fils. Elle a dû mal avec la petite.
- Et bien peut être que ça lui servira de thérapie. Et entre vous ?
Sirius grimaça.
- C'est toujours aussi tendu. On n'a pas le pardon facile, aussi bien l'un que l' autre.
- Pourtant il va bien falloir trouver un terrain d'entente, si vous voulez cohabiter. Tu l'aimes toujours ?
C'était plus une affirmation qu'une question.
Sirius soupira.
- Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais aimé qu'elle.
- Alors c'est l'occasion de vous réconcilier.
- Avec cette tête de mule ? Tu rêves. Elle m'en veut toujours.
- Mais.. Tu l'as trompée, oui ou non ?
- NON ! Jamais je n'aurais fait ça. C'est vrai que depuis la mort de Leo, notre couple battait de l' aile, mais je l'aimais comme un dingue. J'aurais patienté le temps qu'il fallait pour qu'elle aille mieux. Elle était déjà tellement fragile. Jamais je ne lui aurais fait une chose pareille.
- Tu lui as dit ?
- Des miliers de fois. Elle a refusé de me croire.
Son ton se durcit
- Elle a préféré croire les mensonges de ce traître de McCrady.
- Il avait des preuves accablantes.
- Il m'a piégé. Cette fille était sa complice. Ils m'ont drogué, et ils ont pris ces photos immondes.
- Mais pourquoi ? Dans quel but ?
- Je n'en sais rien. McCraddy a disparu avant que j'ai pu lui mettre la main dessus.
- Et bien, tu vas avoir du temps pour expliquer tout ça à Meredith. Ou êtes vous installés ?
- Mieux vaut que tu ne le saches pas.
- Tu envisages un sortilège de fidélitas ?
Sirius eut un petit rire amère.
- Oh non. D' abord, parce que vu l'efficacité du premier, c'est même pas la peine de l'envisager. Ensuite tout le monde sait que si je devais adopter cette solution, c'est forcément toi que je prendrais comme gardien du secret, ce qui ferait de toi une cible. Et ça c'est hors de question.
James sourit, amusé.
- Sirius, à l'instant même où tu as accepté de prendre cette enfant, tu as fait de nous une cible. Je te reproche rien, à ta place, j'aurais fait pareille. Mais je te l'ai dit. Notre amitié n'est un secret pour personne.
Sirius soupira.
- C'est vrai. Je suis désolé, je n'ai réfléchi...
Il semblait abattu soudain. James posa sa main sur son épaule.
- Ne t'inquiète pas, Lily et moi, on sera sur nos gardes. On fera attention.
- Et Harry ? S'ils s'en prennent à lui ?
- Personne ne touchera à mon fils Sirius. Tu peux me croire. Je le protégerais. Toi, occupe toi d'Aria, et de Meredith. Je m'occupe du reste.
- Tu es sûr ? Je veux aider cette enfant, mais je ne veux pas vous mettre en danger.
James, soupira.
- Tu te souviens du serment des Maraudeurs ?
Sirius sourit.
- S'en prendre à un Maraudeur, c'est s'en prendre à tous les Maraudeurs ? On était des gosses. Et puis, j'ai l'impression que nous ne sommes plus que deux, dans la bande, maintenant que Rem est prof.
- Peut être, oui, mais ça ne change rien. il est toujours valable. J'ai beaucoup d'amis, Sirius, mais je n'ai qu'un seul frère. Depuis toujours tu surveilles mes arrières, aujourd'hui, c'est à mon tour, de surveiller les tiens.
Sirius soupira.
- Alors promets moi de te montrer très prudent. De ne pas commettre d' Imprudence.
- Tu me connais, non ?
- Justement.
- Arrête de t'inquiéter. Je ne prendrais aucun risque inconsideré.
Ils se donnèrent une brève accolade
- Prends soin de toi. Sirius. Et de tes, deux petites femmes.
Il sourit.
- J'essaierais de survivre à Meredith, ce sera pas facile. Embrasse Lily pour moi.
Et sur ce dernier échange, après un dernier regard, Sirius disparut dans les flammes vertes de la cheminée.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top